Les Ç Blanquistes È
travail
de recherche menŽ par
Philippe
FrŽchet
mis ˆ jour le 26 avril 2016
Ë Claude Pennetier
et Michel Cordillot,
en respectueux hommage.
Ce
petit Ç dictionnaire È de blanquistes est le rŽsultat dÕun travail
que jÕai menŽ en complŽment dÕune confŽrence-diaporama (commencŽe en aožt 2015
et donnŽe pour la premire fois ˆ la MŽdiathque de Puget-ThŽniers le 28 avril
2016) sur Blanqui lui-mme. Hormis une dizaine de noms repŽrŽs, quÕon retrouve dans
les biographies de lÕÇ EnfermŽ È Ñ des hommes connus pour leur
appartenance ˆ ce que le Maitron appelle le Ç premier noyau È, et/ou
pour leur participation active ˆ la Commune de Paris : Granger, Eudes,
Tridon, ƒmile Villeneuve, FerrŽ, Genton, Jaclard, les frres Levraud[1],
Vaillant, Ranvier, Rigault, RegnardÉ Ñ, je ne disposais que de trs peu
dÕinformations.
Ë
la lecture du petit livre sur Les
blanquistes que Charles Da Costa (qui fut lÕun dÕeux) publia en 1912 [2],
je pus en ajouter un nombre consŽquent. Puis de fil en aiguille, en lisant les
volumes ad hoc de la fameuse Histoire socialiste que Jaurs dirigea,
ainsi que certains des ouvrages de Maurice Dommanget et en consultant les
notices de WikipŽdia et de divers sites, il mÕa ŽtŽ possible dÕajouter encore
des noms et de complŽter des notices (en trouvant des prŽnoms et/ou des dates
de naissance et de dŽcs).
Enfin
(et surtout), de nombreuses notices ont pu tre complŽtŽes et ajoutŽes gr‰ce ˆ
lÕaccs ˆ la version numŽrique du fameux Ç Maitron È que Claude
Pennetier mÕa aimablement procurŽ. Volontairement, jÕai considŽrablement rŽduit
les notices originelles, nÕutilisant ici que quelques informations choisies
dans cet outil remarquable et extrmement prŽcieux Ñ dans lequel le lecteur trouvera
beaucoup plus de dŽtails et que je lÕinvite vivement ˆ consulter.
Une
partie reste encore incomplte (les noms sont alors Žcrits en rouge) Ñ sans
doute certaines notices le demeureront ˆ jamais, mais peut-tre quelques-unes
pourront-elles tre amendŽes par des lecteurs/trices vigilant(e)s ?
Remarques :
(1) Les noms suivis dÕune
astŽrisque (*) sont ceux dÕhommes ayant participŽ ˆ la Commune de Paris en 1871 :
Ç [É] les blanquistes sont les instigateurs et les
exŽcutants de toutes les mesures vraiment rŽvolutionnaires et efficaces [prises
au cours de la Commune de Paris]. [3] È, Žcrit Da Costa, qui
ajoute ailleurs que Ç personne ne peut plus raisonnablement le
contester : ce fut le parti blanquiste qui domina lÕinsurrection [4] È ;
et Ç La Commune nÕest pas autre chose, au fond, quÕune application de la
mŽthode blanquiste [É] Blanqui ne put prendre part ˆ la Commune : ce fut
un grand malheur et la Commune le sentit bien [É] Ë dŽfaut de Blanqui, les
blanquistes jourent un r™le des plus actifs dans la Commune. "Ils avaient
le sentiment de la situation et donnaient la note juste", a dit le doux
pote J.-B. ClŽment. Ce sont eux qui proposrent les mesures de combat.
[É] [5]
È, ajoute Dommanget.
(2) Un
nombre relativement important de blanquistes ayant appartenu Žgalement ˆ la
Franc-Maonnerie, un signe Æ aprs le nom
indique cette spŽcificitŽ [6].
(3) Personne
nÕŽtant monolithique et immuable, certains qui sont blanquistes ou proches de
Blanqui ˆ un moment donnŽ de leur vie peuvent ne plus lÕtre ensuite.
(4) Certains
noms nÕapparaissent que dans un document, pour une action prŽcise, ou une signature
accordŽe dans une circonstance donnŽe. Peut-tre ne sÕagit-il que de
sympathisants, pas forcŽment engagŽs durablement dans lÕaction
blanquiste ?
(5) Ce
Ç dictionnaire È couvrant une pŽriode qui dŽpasse le sicle,
plusieurs gŽnŽrations sÕy c™toient. Sans quÕon doive y voir un anachronisme,
apparaissent ici sous le qualificatif de Ç blanquiste È des personnes
qui ont ŽtŽ proches de Blanqui et qui partageaient sa Ç ligne È
politique, ˆ une Žpoque o lÕon ne parlait pas encore de
Ç blanquisme È (cÕest-ˆ-dire avant les annŽes 1864-1865).
(6) En 1889, le parti
blanquiste (constituŽ en 1881, tout de suite aprs la
mort de Blanqui) Žclatera : un certain nombre de blanquistes sÕorienteront
vers le nationalisme et lÕantisŽmitisme, en sÕassociant, ˆ la suite dÕErnest
Granger, au mouvement boulangiste (Clovis Hugues, Ernest Roche, ƒmile Rouillon,
FrŽdŽric BoulŽ, Pierre DenisÉ), tandis que dÕautres, autour dÕƒdouard Vaillant,
militeront ˆ la gauche du mouvement socialiste (Emmanuel Chauvire, Marcel
Sembat, Jules Coutant, Albert GoullŽÉ). Plus tard, quelques-uns se tourneront
vers le radical-socialisme, tel Victor Jaclard ; ou vers le guesdisme (Parti Ouvrier
Franais, anctre du Parti communiste), tels Gustave Bazin ou FŽlix
Lachize. Et quelques-autres, enfin, vers lÕanarchisme, tels Constant Martin,
Aristide Rey, PompŽe Viard, ƒdouard David ou
Charles Gambon. Pour plus de dŽtails, voir ces noms et, bien sžr, les notices
compltes du Maitron.
(7) Ë la date du 2 mars 2016,
ce dossier comprend 244 notices + 2 remarques complŽmentaires (lÕune sur les
blanquistes de New York, lÕautre sur Martin Bernard) et 22 annexes (A ˆ V).
*
Aberlen (?-?) : Signataire
du manifeste
de la Commune rŽvolutionnaire Aux
Communeux, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 51 + annexe K).
Adel, dit
Manuel (?-?) : Ouvrier fondeur en cuivre, il assiste,
en 1867, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendances blanquistes Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison, 100 F.
dÕamende et 5 ans de privation des droits civiques. (dÕaprs
le Maitron) Cf. notice Chouteau.
Acollas Pierre RenŽ Paul ƒmile (1826-1891) : NŽ
le 27 juin 1826 ˆ La Ch‰tre (Indre), mort le 27 octobre 1891 ˆ Asnires. ƒmile Acollas est
Žtudiant en droit ˆ Paris ds 1844, se mlant, ds ses dŽbuts professionnels,
aux milieux socialistes parisiens. En mai 1849, il est secrŽtaire du ComitŽ
dŽmocratique socialiste de lÕIndre ˆ Paris. Ami de Garibaldi et des principaux
dŽmocrates et socialistes franais, il mne une double activitŽ : juriste, il
forme en 1866 un comitŽ pour Žtudier la refonte de la lŽgislation ; homme
politique, il est un des organisateurs parisiens du premier Congrs de la Ligue
de la Paix et de la LibertŽ (Genve, septembre 1867), quÕil veut nommer
Ç Congrs de la RŽvolution È. Revenu en France, il est dŽnoncŽ pour
manÏuvres subversives (avec ƒlisŽe Reclus et Garibaldi), et condamnŽ ˆ 1 an de
prison (en dŽcembre 1867). Cf. notice Chouteau. DŽbut 1870, il accepte la
chaire de professeur que lui offre la FacultŽ de droit de lÕUniversitŽ de Berne,
o il se trouve quand lÕEmpire tombe. Plusieurs de ses amis (dont Garibaldi) le
proposent vainement ˆ Gambetta pour secrŽtaire. La Commune le dŽsigne comme
doyen de la FacultŽ de droit de Paris, mais il ne rejoint pas son poste, craignant
dÕtre arrtŽ par les Versaillais. RentrŽ ˆ Paris en septembre 1871, ƒmile
Acollas se voit refuser par Jules Simon lÕautorisation dÕouvrir un cours de
droit politique et de droit civil ˆ lÕusage des ouvriers. Populaire parmi les
Žtudiants rŽpublicains et les ouvriers parisiens, le Ç Professeur
Acollas È encourage les dŽbuts de LÕƒgalitŽ collectiviste de Guesde
et Lafargue. (dÕaprs le Maitron)
Allard Maurice (1860-1942) : ƒlu blanquiste ˆ
Draguignan aux
lŽgislatives de 1898 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 68). Maurice ƒdouard Eugne Allard
est nŽ le 1er mai
1860
ˆ Amboise, o
il est mort le 27 novembre
1942.
Avocat, journaliste et dŽputŽ
du Var
de 1898
ˆ 1910,
il est rŽdacteur dans plusieurs journaux socialistes,
dont L'HumanitŽ.
Farouche adversaire du gŽnŽral Boulanger,
il est partisan dÕune application trs stricte de la loi de sŽparation
des ƒglises et de l'ƒtat, dŽposant de nombreux
amendements (interdiction du port de la tenue ecclŽsiastique en public,
remplacement des jours fŽriŽs religieux par des jours fŽriŽs la•cs,
confiscation des lieux de cultes, pour un usage de service public...). (dÕaprs Wkpd)
Archain
Oscar ThŽophile
Jean-Baptiste (1863-1904) :
Membre
du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et
anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR
+ annexe N). NŽ ˆ Orville (Pas-de-Calais)
le 24
aožt
1863,
Oscar Archain
est fils d'un couvreur
et d'une mŽnagre. Ma”tre-rŽpŽtiteur
dans des collges de son dŽpartement, il adhre aux idŽes socialistes.
En 1885, il s'installe ˆ Paris. D'abord professeur libre, il abandonne
l'enseignement pour pouvoir militer et devient correcteur,
travaillant pour des imprimeries et des grands journaux de diverses tendances.
RŽdigeant des articles pour des organes socialistes (le Journal du Peuple,
L'Homme libre, La Chronique de Saint-Ouen et La Banlieue
socialiste), il tient la
chronique des tribunaux au Cri du Peuple et au DŽmocrate. En avril 1889,
Oscar Archain est l'un des 4 candidats blanquistes
lors d'une municipale ˆ Saint-Ouen.
Comme beaucoup d'autres blanquistes parisiens, il adhre au mouvement boulangiste et rejoint le ComitŽ
Central Socialiste RŽvolutionnaire,
collaborant au journal de cette formation, Le Blanquiste [cf. annexe O]. Appuyant
la candidature d'Henri Rochefort aux lŽgislatives
de 1889, il obtient l'investiture du ComitŽ rŽpublicain
national pour les
municipales de 1890. SiŽgeant d'abord au groupe de l'Union socialiste, il le
quitte avec trois autres blanquistes (BreuillŽ, Daniel et GrŽbauval) en 1899. Libre-penseur,
Archain se rapproche des radicaux-socialistes vers 1900, adhŽrant au Parti rŽpublicain, radical et radical-socialiste (PRRRS). Malade depuis 1903, Archain meurt
le 11 aožt 1904. [dÕaprs Wkpd]
Argyriads Paul
(Panayottis) (1849-1901) : Dans la notice de Lucien Sanial (non blanquiste), Michel
Cordillot fait allusion au Ç blanquiste Argyriads, membre de la
Chevalerie du Travail Franaise È. NŽ le
14 aožt 1849 ˆ Kastoria (MacŽdoine), mort le 19 novembre 1901 ˆ
Paris, Paul
Argyriads est le fils dÕun fermier du roi de Grce. Il vient ˆ Paris aprs la
Commune faire son droit. AdhŽrant au Parti ouvrier franais (POF), il est lÕun
des responsables de la bibliothque socialiste (crŽŽe par lÕAgglomŽration
parisienne du POF en novembre 1883), qui vend des brochures de vulgarisation et
organise des cours dÕŽconomie politique (avec Paul Lafargue et Gabriel Deville).
Argyriads se rallie au ComitŽ RŽvolutionnaire Central (crŽŽ en 1881, aprs la
mort de Blanqui Ñ cf. annexe M). Il continuera au
Parti Socialiste RŽvolutionnaire en 1898. Avocat, il ne plaide gure quÕau
service des militants et journaux socialistes. Journaliste cultivŽ, sÕadonnant
surtout ˆ la propagande par brochures et essais, et collaborant activement ˆ la
presse socialiste, Argyriads aura apportŽ une contribution personnelle importante
ˆ lÕÏuvre dÕŽlaboration idŽologique pendant la phase de reconstruction du
mouvement socialiste. ÎUVRE :
Journaux et revues auxquels Argyriads collabore : Le Cri du Peuple, Le
Parti socialiste (hebdomadaire du CRC), Le Petit Sou, La
Revue socialiste, La Revue de la Question sociale, lÕAlmanach de la
Question sociale. Ouvrages : Le Pote socialiste Eugne Pottier,
ancien membre de la Commune (1888) ; Essai sur le socialisme
scientifique (critique Žconomique de la production capitaliste), Concentration
capitaliste, trusts et accaparements (1896), Solution de la Question
dÕOrient (1896), La Peine de mort. (dÕaprs Justinien Raymond pour le
Maitron)
Arnaud Armand Antoine Jules [dit Arnault] (1831-1885) *
: Signataire de la protestation [Internationale
et RŽvolution - Ë propos du Congrs de La Haye] de septembre 1872 (quelques
jours aprs ce Congrs), contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres
ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. Plusieurs
blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Marguerittes, Constant Martin,
Ranvier et Vaillant) signent aussi et dŽcident de se retirer de l'Association
Internationale, lÕestimant insuffisamment rŽvolutionnaire. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). NŽ le 6 fŽvrier
1831
ˆ Lyon,
Antoine Arnaud est employŽ de
chemin de fer et adhre ˆ l'Association
internationale des travailleurs. En 1869,
il s'Žtablit ˆ Paris, frŽquente
les rŽunions publiques et devient journaliste ˆ La Marseillaise
d'Henri Rochefort,
ce qui entra”ne son renvoi par son employeur, le PLM. Pendant le Sige de Paris,
il signe l'Affiche Rouge
(cf. annexe I). Pendant
la Commune, il est Žlu au Conseil de la
Commune et, le 1er mai,
au ComitŽ de Salut
public. Il combat pendant la Semaine sanglante,
puis parvient ˆ Žchapper aux Versaillais
et ˆ se rŽfugier ˆ Londres,
o il sige (comme ses
amis blanquistes Cournet et Ranvier) au Conseil gŽnŽral
de l'AIT. Par
contumace, il est condamnŽ ˆ mort. En 1872,
il vote l'exclusion de Bakounine,
mais quitte l'Internationale avec ses amis blanquistes.
Revenu en France aprs l'amnistie de 1880,
il meurt dans la misre, au cours de lÕŽtŽ 1885
ˆ Paris.
(dÕaprs le Maitron et Wkpd)
Arnold Georges (1837-1912) * :
Signataire de lÕappel public ˆ venir
aux obsques dÕEudes, le 8 aožt 1888, au Pre Lachaise o il prend la parole (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 61 & 63). Architecte, membre du ComitŽ central de la Garde nationale, il figure parmi les
rŽdacteurs de lÕAffiche rouge (cf. annexe
I).
ƒlu au Conseil de la Commune, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe et envoyŽ ˆ NoumŽa. Aprs lÕamnistie, il retrouve sa
situation dÕarchitecte de la Ville de Paris (dÕaprs le blog de Paul Quader).
Badet Eugne (?-?) : ƒbŽniste (selon Da Costa), ouvrier
tourneur-repousseur (selon le Maitron),
il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Ballire
Achille (1840-1905) * Æ : Membre du CCSR aprs la
scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N). Il a Žcrit,
en 1889 : La dŽportation de 1871 -
Souvenirs dÕun ŽvadŽ de NoumŽa (dÕaprs le blog
de Paul Quader). NŽ
le 17
octobre
1840
ˆ Sannerville
dans le Calvados, dŽcŽdŽ en 1905,
Achille Ballire est architecte (il participe aux travaux du d™me des Invalides).
RŽpublicain, il participe ˆ
la guerre de 1870.
Lors de la Commune de Paris (qu'il rallie tardivement), il soutient
la tentative de mŽdiation franc-maonne du 29 avril
1871.
ArrtŽ chez lui le 18 juin 1871, il est condamnŽ ˆ la dŽportation
simple et rejoint l'ële des Pins. En 1874, il trouve une place de comptable
auprs d'un marchand de bois ˆ NoumŽa
et travaille Žgalement ˆ un projet de thŽ‰tre. Le 20 mars 1874, il s'Žvade avec
Franois Jourde, Charles Bastien,
Henri Rochefort, Olivier Pain
et Paschal Grousset. En Australie, il laisse partir ses
compagnons, prŽfŽrant attendre l'exposition intercoloniale de Sydney o son
projet de thŽ‰tre pour NoumŽa doit tre prŽsentŽ. Il rejoint ensuite
l'Angleterre qu'il atteint le 30 juillet. Aprs l'amnistie, il rentre en France
et reprend son mŽtier, notamment comme architecte de la ville de Thiers. Aux lŽgislatives
de septembre 1889, il Žchoue
ˆ Draguignan
en tant que candidat boulangiste, face ˆ Clemenceau. [dÕaprs
Wkpd]
Balsenq ƒtienne
Auguste (1838-?) * : Il fait partie du groupe de blanquistes qui, le
4 septembre 1870, contraint Jules Favre ˆ prononcer, au nom du peuple, la
dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de la RŽpublique et est co-signataire
(avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870
dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 33-34 & annexe F). NŽ le 6 avril 1838 ˆ Campagnac
(Aveyron). ƒtienne Balsenq
fait tous les mŽtiers pour vivre, surtout celui de cocher, dans les
administrations, chez les particuliers ou les loueurs de voitures. Il dit avoir
connu Blanqui seulement en septembre 1870, mais il appartient, ds 1867-1868,
aux premiers groupes de combat blanquistes. Le 14 aožt 1870, aprs lÕŽquipŽe de
la caserne de la Villette, ses compagnons entreposent leurs armes chez lui. Il est
aussi imprimeur et gŽrant du journal blanquiste La Patrie en danger. Au
18 mars 1871, il est capitaine du bataillon qui envahit la Manutention. Il en
reste quelques jours administrateur, puis est nommŽ commissaire de police du
quartier Saint-Thomas-dÕAquin (VIIe). BlessŽ le 23 avril prs de la
caserne de Lourcine, il est arrtŽ, dŽtenu ˆ lÕOrangerie et condamnŽ ˆ la
dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. AmnistiŽ, il rentre ˆ Paris, o la
misre lui fait solliciter une place dÕemployŽ auxiliaire ˆ la Caisse
municipale. (dÕaprs le Maitron)
Barbier (?-?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire
Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 57 + annexe M).
Baron Jean (?-?)
* : ExilŽ ˆ New York
sous lÕEmpire, Jean Baron y tient, ˆ la fin des annŽes 1860, une
pension-restaurant. Il figure vraisemblablement parmi les fondateurs de lÕUnion
rŽpublicaine de langue franaise (URLF) dans cette ville, puisquÕil est Žlu
vice-prŽsident du comitŽ central new-yorkais en dŽcembre 1869. TrŽsorier du
comitŽ de dŽfense nationale crŽŽ en septembre 1870 sous lÕŽgide de lÕURLF pour
organiser le dŽpart de volontaires vers la France envahie, il sÕengage ˆ son
tour. Ayant rejoint les rangs de la Garde nationale parisienne aprs sa
dŽmobilisation, il participe ˆ la Commune. Sans doute protŽgŽ par sa
nationalitŽ amŽricaine, il est de retour ˆ New York ds la fin de lÕŽtŽ 1871,
o il reprend un commerce de vins et liqueurs, qui devient rapidement un des
lieux de rendez-vous privilŽgiŽs des militants new-yorkais, qui peuvent sÕy
restaurer, y lire et acheter le Socialiste, rencontrer les amis. AdhŽrent
de lÕAIT, Jean Baron est trs actif dans lÕorganisation de la souscription au
bŽnŽfice des veuves et orphelins des combattants de la Commune et proteste
contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier gŽnŽral (cf. ce nom).
Proche de la mouvance blanquiste, il adhre au Groupe RŽvolutionnaire
Socialiste International (GRSI) ds janvier 1873. En janvier 1876, Jean Baron est
lÕun des signataires dÕun manifeste dÕinspiration blanquiste [cf.
annexe V].
(dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Bataille
Ernest (?-?) :
ƒtudiant en mŽdecine, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7
novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais
il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Baudin Eugne (1853-1918) * : ƒlu en 1889 ˆ Vierzon sous lÕŽtiquette blanquiste
(CRC), rŽŽlu dans le Cher en 1893 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67 + annexe M). NŽ
le 29 aožt 1853 ˆ Vierzon
(Cher)
et dŽcŽdŽ le 11 avril 1918 ˆ Granges-sur-Aube
(Marne).
Jeune ouvrier porcelainier, Eugne Baudin milite dans les rangs socialistes. Sa
participation ˆ la Commune
en 1871 lui vaut d'tre condamnŽ. ExilŽ en Grande-Bretagne, il ne revient qu'en
1881, aprs l'amnistie. Durant son exil, il travaille dans les poteries renommŽes
de Lambeth
et de Stoke-on-Trent.
Conseiller municipal de Vierzon
en 1884, il est conseiller gŽnŽral du canton de La Guerche
en 1885. Soutenant une grve ˆ Vierzon, il est condamnŽ pour rŽsistance armŽe
et emprisonnŽ. DŽchu de ses droits civiques, il est cependant rŽŽlu conseiller
municipal de Vierzon. DŽchu de son mandat au conseil gŽnŽral, il est rŽŽlu
conseiller gŽnŽral en 1886. Il est encore dŽputŽ du Cher de 1889 ˆ 1898, sur
les bancs socialistes, participant ˆ de nombreuses manifestations et interpellant
rŽgulirement le gouvernement sur la rŽpression des manifestations par la
police. Il ne se reprŽsente pas en 1898 et abandonne la politique. En parallle
ˆ ses engagements, Eugne Baudin nÕa jamais cessŽ de pratiquer lÕart cŽramique,
auquel il se consacre pleinement ds lors. (dÕaprs Wkpd)
Bayer (?-?) * :
Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881,
aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).
Il peut sÕagir de
Charles Bayer, qui, nŽ le 9 juillet
1839 ˆ Varsovie, semble avoir errŽ en Pologne, France et Angleterre avant
1870. Lieutenant dÕŽtat-major sous les ordres de Wroblewski pendant la
Commune, il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte
fortifiŽe. Ë moins quÕil ne sÕagisse [par confusion
homonymique] dÕEugne Baillire ? NŽ en 1833, ce
tailleur de pierre a encouru, de 1858 ˆ 1871, huit condamnations (pour coups et
blessures volontaires, outrages aux agents, rŽbellion, etc) ; les 1er
et 2 mai 1871, il est de ceux qui plantent un drapeau rouge sur le thŽ‰tre
de Montargis ; le 6 mai, il est ˆ Paris et combat dans les rangs
fŽdŽrŽs ; il est condamnŽ ˆ la dŽportation simple. (dÕaprs
le Maitron.)
Bazin Gustave (1842- ?) * : Ouvrier fondeur (en cuivre, prŽcise ZŽvas), il
est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de
prison et 100 F d'amende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
NŽ ˆ Passy le 2 novembre 1842,
ouvrier bijoutier-joaillier, Gustave Bazin est membre de
lÕAssociation parisienne des bijoutiers qui adhre ˆ lÕAIT. Durant le sige de
Paris, il milite ˆ lÕUnion rŽpublicaine de Boulogne-sur-Seine. Capitaine dÕun
bataillon de la Garde nationale, il est nommŽ, aprs le 18 mars 1871,
conservateur du Bois de Boulogne. CondamnŽ ˆ la dŽportation par contumace, il
sÕenfuit ˆ Genve, o il est membre de lÕAssociation des bijoutiers (membre elle
aussi de lÕAIT). Il y est actif, en particulier lors de la grve de novembre
1872 ˆ mars 1873 qui permet dÕobtenir la journŽe de neuf heures. Bazin devient
secrŽtaire du ComitŽ fŽdŽral rŽgional suisse et participe au Congrs de Genve
de lÕAIT dont il est lÕun des secrŽtaires de langue franaise. Sans doute pour
trouver des adhŽrents ˆ la Ligue universelle des corporations ouvrires, il se
rend, en octobre 1873, ˆ Bruxelles, o il travaille comme bijoutier. Gustave
Bazin semble tre le vŽritable fondateur de la Chambre du travail ˆ laquelle il
rallie CŽsar de Paepe. MenacŽ dÕexpulsion, il se rŽfugie ˆ Londres o il
poursuit ses activitŽs, revenant rŽgulirement ˆ Bruxelles o il a des amis et
des parents (il a ŽpousŽ la sÏur de CŽsar de Paepe en novembre 1878). Il
collabore ˆ La Voix de lÕouvrier de Louis Bertrand
ainsi quÕau Socialisme progressif de Benoit Malon et ˆ LÕƒgalitŽ
de Jules Guesde. RentrŽ ˆ Paris aprs lÕamnistie, Bazin est candidat guesdiste
lors de diverses Žlections. En 1892, il dirige,, dans le XVIIIe, une
petite fabrique de jeux, employant une quinzaine dÕouvriers, tout en demeurant
guesdiste. (dÕaprs le Maitron).
BŽasse Jean-Franois
(c.1819- ?) :
CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron et dans la biographie de
Blanqui par ZŽvas, qui le considre comme Ç un blanquiste fervent È
(p. 36). NŽ vers 1819 ˆ Paris, ce serrurier en
b‰timent ˆ Paris
est, malgrŽ son jeune ‰ge, un animateur de la SociŽtŽ des Saisons et participe
activement aux journŽes de mai 1839, au cours desquelles il est grivement
blessŽ. InculpŽ avec Blanqui, il est condamnŽ ˆ 5 ans de prison et envoyŽ ˆ
Doullens. LibŽrŽ par remise de peine le 4 octobre 1844, BŽasse se fixe ˆ
Tours comme colporteur en librairie, propageant des ouvrages pro-communistes et
favorables ˆ la classe ouvrire (dont le fameux Voyage en Icarie de
Cabet). Il visite Blanqui, restŽ ˆ lÕh™pital de Tours. SurnommŽ
Ç Longs-Cheveux È, il devient un membre actif de la SociŽtŽ lyrique
des Fils du Diable, goguette crŽŽe par Vieillefond. BŽasse, avec dÕautres,
dŽrange lÕorganisation cabŽtiste, attaquant en particulier Le vrai
christianisme. Il est arrtŽ ˆ nouveau en novembre 1846 avec Blanqui et, prŽvenu
dÕassociation illŽgale, condamnŽ ˆ 6 mois de prison (procs de Blois). Ë sa
sortie, comme Blanqui, il se fixe ˆ Blois. Ds le 25 fŽvrier 1848, il
rejoint Blanqui ˆ Paris et entre ˆ la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale. (dÕaprs le Maitron)
Bedouch Jean Lucien (?-aprs 1899) * : NŽ ˆ
Escazeaux (Tarn-et-Garonne), mort aprs 1899. Jean Bedouch monte ˆ Paris en 1852. Proche
des idŽes communistes de Cabet et coopŽratiste, il est membre (avec Arsne
Sauva qui vient de passer plusieurs annŽes dans la colonie Icarienne aux
ƒtats-Unis) de la SociŽtŽ de crŽdit mutuel et de solidaritŽ commerciale fondŽe
ˆ Paris en 1865. En 1867, Jean Bedouch frŽquente les milieux anarchistes (les
frres Reclus et Albert Naquet) et assiste au Congrs de la Ligue de la Paix et
de la LibertŽ ˆ Berne (1868), o il se joint ˆ la minoritŽ qui se sŽpare de la
Ligue ˆ lÕappel de Bakounine. Ë la fin des annŽes 1860, il est un des
correspondants franais de Bakounine. Membre de lÕInternationale, Bedouch
participe aux manifestations des sections parisiennes le 4 septembre 1870
et reste ˆ Paris durant le Sige. En tant que membre de la dŽlŽgation des 20
arrondissements, il est lÕun des signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I].
Il prend part ˆ la Commune de Paris et assiste aux rŽunions du ComitŽ central.
Combattant sur les barricades, il est fait prisonnier durant la Semaine
sanglante. DŽtenu durant quelques semaines, il est mis en libertŽ dans
lÕattente dÕun jugement et en profite pour gagner Le Havre, puis New York, o il
arrive, fin 1871, avec femme et enfants. Proche de la mouvance blanquiste dans
la proscription, Bedouch semble tre chargŽ de former une commission dÕenqute
sur les activitŽs des frres May. En fŽvrier 1873, il est nommŽ trŽsorier de la
SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Jean Bedouch quitte les ƒtats-Unis (date inconnue) avec
dÕautres rŽfugiŽs, pour fonder une colonie agricole communiste au Venezuela. Il
y est encore dŽbut 1876, mais est revenu aux ƒtats-Unis lÕannŽe suivante,
puisquÕil figure parmi les porteurs du cercueil de Parisel en juillet 1877 ˆ
Newark. En janvier 1878, il co-signe avec 54 communistes et rŽfugiŽs
franais de New York le texte qui dŽfend la Ç Vieille Icarie È (cf.
Arsne Sauva). Aprs le vote de lÕamnistie en 1880, Jean Bedouch est lÕun des
tout premiers Communards dÕoutre-Atlantique ˆ rentrer en France. Il est
toujours vivant en novembre 1899, puisque Max Nettlau sÕadresse alors ˆ
lui pour recueillir des matŽriaux pour sa biographie de Bakounine. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
BŽraud Pierre (c. 1817- ?)
Æ :
CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron et dans le ZŽvas (p. 42).
NŽ vers 1817 ˆ Lyon (Rh™ne), Pierre BŽraud fait des Žtudes de droit
ˆ Paris. En 1837, pour avoir placardŽ des affiches contre lÕordre monarchique constitutionnel,
il est condamnŽ ˆ 1 an de prison. Sorti en janvier 1839, il est membre de
la SociŽtŽ des Saisons, et encore arrtŽ ˆ plusieurs reprises en 1839, condamnŽ
ˆ 2 ans de prison pour dŽtention de poudre et de munitions de guerre. BŽraud est
dÕabord enfermŽ avec BŽasse ˆ Doullens (Somme), o il arrive vers la mi-juillet,
avec Flotte. Ë la suite de la mutinerie de dŽbut fŽvrier 1841, il est transfŽrŽ
au Mont-Saint-Michel o il sŽjourne jusquÕˆ sa libŽration en mai 1842, aprs a
ŽtŽ cruellement torturŽ et battu (comme en tŽmoigne Blanqui dans une lettre ˆ Girard).
Revenu ˆ une vie normale, il peut enfin exercer une profession. PossŽdant des
collections ostŽologiques, il organise des sŽances publiques de phrŽnologie suivies
de cours particuliers et de consultations, faisant des tournŽes en Belgique et
dans le Midi de la France. Ses pŽrŽgrinations le font aboutir, vers 1846, ˆ
Tours o se trouvent ses anciens compagnons BŽasse, Blanqui, Huber et dÕautres.
Sa profession lui permet de faire une importante propagande dans les milieux
ouvriers. Ë lÕh™pital de Tours, il rend frŽquemment visite ˆ Blanqui. ConsidŽrŽ
comme un communiste icarien, il est de ceux qui se compromettent le plus avec
Auguste Blanqui dans lÕaffaire de la sociŽtŽ chantante des Fils du Diable, en
1847 (cf. Jean-Franois BŽasse,
ƒtienne Bonin, Auguste Lebreton). PrŽvenu dÕassociation illŽgale et
dÕexcitation ˆ la rŽvolte ˆ lÕoccasion des Žmeutes des grains, il est arrtŽ
comme Blanqui en novembre 1846 et incarcŽrŽ ˆ la prison de Tours. En fŽvrier
1848, il rejoint Blanqui et devient membre de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale,
dont il est lÕun des secrŽtaires et cosigne lÕadresse de protestation de la SRC
au gouvernement provisoire au lendemain de la rŽpression sanglante des
manifestations de Rouen. Aprs lÕarrestation de Blanqui en mai 48, il devient
secrŽtaire du club du Peuple (surnommŽ le Ç club Blanqui È), dont
Alphonse Esquiros est prŽsident et LÕAccusateur public le journal.
Pendant les journŽes de juin, il est lÕun des chefs de lÕinsurrection dans le
faubourg Saint-Antoine et, forcŽ de fuir devant les troupes, se rŽfugie chez la
mre de Blanqui, prs de la barrire du Tr™ne. Il est lÕun des rŽdacteurs des VeillŽes
du peuple, Journal mensuel de la DŽmocratie socialiste, auxquelles Blanqui
contribue (novembre 1849 - mars 1850). Il se rŽfugie sans doute ˆ Genve sous
le Second Empire. (dÕaprs
Jean Risacher et J.-C. Vimont pour le Maitron)
Bergeret Jules Henri Marius
(1830-1905) *Æ :
NŽ le 14 juin 1830 ˆ Gap (Hautes-Alpes), mort ˆ
New-York en 1905. Jules
Bergeret sÕengage en 1850, dans les Voltigeurs de la Garde impŽriale (jusquÕen
1864). En 1864-1865, il gagne sa vie comme placier en librairie, puis devient
correcteur dÕimprimerie. Pendant le 1er Sige, Bergeret est
capitaine dans la Garde nationale, dont, en mars 1871, il est Žlu au ComitŽ
central. Le 18 mars, il rŽcupre, boulevard de Courcelles, les canons
enlevŽs ˆ Montmartre. Puis, ˆ la demande du blanquiste FerrŽ, il occupe lÕŽtat-major
de la Garde nationale, o il est chargŽ de lÕorganisation et de la direction de
tous les services militaires. Le 22 mars, il fait tirer, aprs sommations,
sur les manifestants hostiles ˆ la Commune rue de la Paix. Il est Žlu par le XXe
membre de la Commune, le 26 mars. Le 3 avril, avec les gŽnŽraux Eudes
et Duval, Bergeret participe ˆ la sortie catastrophique sur Versailles ; Duval,
fait prisonnier, est fusillŽ ; Bergeret est destituŽ et compara”t devant
la Commune. CondamnŽ ˆ mort par contumace, il rŽussit ˆ gagner (gr‰ce ˆ la
complicitŽ de Nadar et via la Belgique et Jersey), Londres, o il fonde un
hebdomadaire : Le 18 mars. Tout au long des annŽes 1870, Jules
Bergeret fait des va-et-vient entre Londres, New York et Jersey, mais cÕest ˆ New
York, quÕil finit sa vie. Au moment de son dŽcs en 1905, il travaille comme
veilleur de nuit et mne une existence dÕermite, dans un Žtat proche de la
misre. (dÕaprs Michel Cordillot, in Maitron)
Bergeron Adam dit Franois-Joseph
(1823- ?) * :
NŽ le 27 avril 1823 ˆ Lyon, ma”tre tisseur en soie.
RŽpublicain en 1848,
Adam Bergeron est, en 1862, dŽlŽguŽ ˆ lÕExposition universelle de Londres.
PrŽsident de lÕassociation des Ma”tres tisseurs de la Croix-Rousse, il appartient,
entre 1865 et 1867, ˆ la premire section lyonnaise de lÕInternationale. Bien
que rŽformŽ, Adam Bergeron sert pendant la guerre de 1870 comme sergent-major
de la garde nationale de Lyon. Il fait partie de la Commission exŽcutive de la
Commune ˆ la mairie de la Guillotire en avril 1871. Ayant rŽussi ˆ fuir, il est
condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. De Genve,
il gagne les ƒtats-Unis, o il passe 2 ans. En 1873, il est un des
reprŽsentants officiels de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune ˆ New York. On
sait quÕil se fixe en Suisse, vers 1879. Il se peut quÕentre temps il ait
sŽjournŽ ˆ Buenos Aires (o un Bergeron dŽployait en mai 1873 une activitŽ
pro-blanquiste en accord avec ses camarades new yorkais et europŽens). GraciŽ en
mai 1879, Adam Bergeron rentre en France. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Berton Jean-Franois
(1835- ?) * Æ : Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, 1874 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ
en 1835 ˆ Pont-de-Planches (Haute-Sa™ne), cordonnier
et marchand de chaussures, Jean-Franois
Berton, ami de Sapia,
est arrtŽ en 1869 pour une affaire de bombes, mais bŽnŽficie dÕun non-lieu.
Durant la Commune, il est garde fŽdŽrŽ et prend part ˆ la surveillance de la
prison Sainte-PŽlagie. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe, il peut sÕenfuir ˆ Londres, o il trouve un emploi dans une
fabrique dÕinstruments de musique pour lÕarmŽe. Il semble trs actif dans les
rangs de la proscription. DŽtachŽ du blanquisme, il signe pourtant le manifeste
du groupe de la Commune
rŽvolutionnaire avec ses anciens camarades en 1874, et, en 1875, il
est toujours ˆ la Ç SociŽtŽ des rŽfugiŽs È. Il fait vraisemblablement
partie des fondateurs de lÕŽcole franaise organisŽe ˆ Londres par les rŽfugiŽs
de la Commune et destinŽe aux enfants des proscrits (voir Huguenot).
(dÕaprs
le Maitron)
Bigot Ch. (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste
et anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3
+ voir annexe M).
Bigourdan (?-?)
: Ç Aux sŽances du Congrs [ˆ Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs
franais se firent encore [...] par la nettetŽ de leurs dŽclarations
franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi
rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en
mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11). Le Maitron prŽcise que, lors de lÕouverture de ce
congrs, le 29 octobre, les Žtudiants dŽfilant derrire leurs drapeaux
nationaux, les dŽlŽguŽs parisiens, en signe de protestation contre lÕEmpire, remplacent
le drapeau franais par un crpe noir et cÕest Bigourdan, si lÕon en croit Paul
Lafargue, qui le porte. En reprŽsailles, Bigourdan est exclu ˆ vie de
lÕUniversitŽ de Paris, en dŽcembre 1865.
Blein-Montreinal (?-?) * : RŽfugiŽ de la Commune rŽsidant ˆ New
York, proche de la mouvance blanquiste, Blein-Montreinal est membre du comitŽ
exŽcutif du groupe communiste-rŽvolutionnaire de New York et lÕun des
signataires (avec Baron, Crosse, Hanser, Robinet, Thomas et Wilermain) du
manifeste dÕinspiration blanquiste adressŽ en 1876 aux Communards proscrits et
autres rŽvolutionnaires [cf. annexe V] (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Boir
(?-?) : Argenteur,
il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
BoŽtzel
AlbŽric (?-?) :
Journaliste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre
1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais
il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Le Maitron confirme, en prŽcisant
le prŽnom. On peut supposer quÕil sÕagit du frre du suivant.
BoŽtzel
Julien (?-?) : EmployŽ de
commerce, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7
novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais
il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Le Maitron confirme et prŽcise,
outre le prŽnom, quÕil Žtait commis-mercier. On peut supposer quÕil sÕagit du
frre du prŽcŽdent.
Boisset P. (?-?) : RŽfugiŽ ˆ New York, P. Boisset est
proche de la mouvance blanquiste. InstallŽ comme fabricant dÕoutil de cordonnerie
et affžteur, il est certainement membre de lÕAIT. En dŽcembre 1873, il fait
partie du ComitŽ de salut public mis en place pour organiser la lutte des
ch™meurs, comitŽ quÕil reprŽsente lors de la rŽunion des militants franais du
21 janvier 1874, aprs les Žmeutes de Tomkins Square. Le 6 dŽcembre
1875, Boisset est le principal instigateur de la parution ˆ New York de La
Tribune populaire, organe dÕune association de publicitŽ collective dont le
but est Ç dÕassurer ˆ chacun le droit de publier ses opinions politiques
et sociales. È (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Bonin [ou Bonnin ou Bouin] ƒtienne, dit Ç Sans-Culotte È
(c. 1818- ?) :
CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ
vers 1818 ˆ Tours, o il est marchand de charbon. Il semble tre
dÕabord communiste icarien, mais se montre permŽable aux influences
rŽvolutionnaires. Trs vite en contact avec Blanqui, hospitalisŽ ˆ Tours en
1844, il est lÕun des fondateurs, en mars 1846 de la SociŽtŽ mutuelle de
lÕUnion gŽnŽrale (dont Blanqui aurait rŽdigŽ les statuts). SurnommŽ Ç Sans-Culotte È,
il est aussi lÕun des membres de la SociŽtŽ des Fils du Diable, goguette crŽŽe,
selon Cabet, pour contrebalancer son influence ˆ Tours. Aprs les Žmeutes des
grains ˆ Tours, il est arrtŽ avec Blanqui en novembre 1846 et condamnŽ ˆ
2 mois de prison. (dÕaprŽs
Franois Fourn et J. Risacher pour le Maitron) Cf. BŽasse, BŽraud,
Lebreton.
Boucher F. (?-?) : Membre du CCSR aprs la
scission de 1889, donc blanquiste
boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3
+ voir annexe M).
Bouilly (?-?) * : En 1868, il appartient, avec Sourd et Gois, au groupe blanquiste
de Montmartre (dÕaprs
le Maitron). Mais sÕagit-il de :
- Bouilly [parfois orthographiŽ
Bouillie] Jules Paul Louis : NŽ le 8 dŽcembre 1829 ˆ SŽes
(Orne) ; condamnŽ, en dŽcembre 1849, ˆ Alenon, ˆ 20 jours de prison
pour rŽbellion. Il sert la Commune ˆ lÕŽtat-major du gŽnŽral Eudes.
- Bouilly J. (Žtat-civil et signalement
inconnus) : CondamnŽ par contumace, le 4 juillet 1873, ˆ la
dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il est amnistiŽ en 1879.
- ou Bouilly
Louis Joseph Auguste : NŽ
en 1836 ˆ Lyon (Rh™ne) ; carrossier. Proscrit franais aprs la dŽfaite de
la Commune de 1871, il sŽjourne en 1873 ˆ Genve, o il est encore en
1879.
Bouis [parfois orthographiŽ Bonis ou Bouisse] Casimir (1843-1916) *
:
Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6
septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La
Patrie en danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 & annexe
F).
ZŽvas prŽcise quÕun recueil des articles publiŽs en 1870 dans ce journal est
paru en 1871 chez Chevalier, intitulŽ La Patrie en danger et prŽfacŽ par Bouis
(Blanqui, p. 118). Dans la notice
Maitron de Flotte, il est dit que ce dernier
nÕhŽsita pas ˆ revenir des USA, Ç tout comme sans doute Casimir Bouis,
autre blanquiste varois Žgalement parti aux ƒtats-Unis È. NŽ
le 3 septembre 1843 ˆ Toulon, dÕun pre nŽgociant en meubles ; mort en octobre 1916 (peut-tre ˆ
Toulon). En 1862, il vient ˆ Paris faire son droit, en gagnant sa
vie comme clerc dÕhuissier, et frŽquente les milieux dÕŽtudiants blanquistes, tout
en collaborant ˆ LÕƒgalitŽ de Marseille et ˆ LÕExcommuniŽ de Lyon
(avec Regnard, de Ponnat, Verlire et Place). Il semble que Casimir Bouis sÕexile
peu aprs aux ƒtats-Unis. Parmi les dŽmocrates avancŽs franais rŽfugiŽs dans
ce pays figure, ˆ la fin des annŽes 1860, un Casimir Bouisse, membre de lÕUnion
rŽpublicaine de langue franaise, demeurant ˆ Leavenworth (Kansas), en avril
1870. Il y a tout lieu de penser quÕil sÕagit en fait de Casimir Bouis. La
disparition de toute mention de son nom dans les colonnes du Bulletin
aprs avril 1870 pourrait accrŽditer lÕidŽe de son retour en France, ˆ lÕappel
de Blanqui, qui sent venir la chute de lÕEmpire. Durant le Sige, Casimir Bouis
sÕengage dans la Garde nationale et Žcrit dans La Patrie en danger.
Il donne au Cri du Peuple de Valls des articles virulents. En tant que
dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I].
Tentant de gagner la Belgique avec un faux passeport aprs la chute de la
Commune, il est arrtŽ, condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe
et expŽdiŽ en Nouvelle-CalŽdonie. En 1879, il est ramenŽ ˆ Port-Vendres,
et ds octobre, il accueille Blanqui ˆ Toulon, lÕaccompagnant ensuite ˆ
La Seyne, et Cuers. Lors des lŽgislatives de 1881, Bouis se prŽsente ˆ Toulon. Non
Žlu, il abandonne ds lors la politique pour la littŽrature. Il serait mort ˆ
Toulon en octobre 1916. ÎUVRES : Calottes et Soutanes,
1870, Librairie internationale (dirigŽ surtout contre les JŽsuites) et Aprs
le naufrage, Toulon, 1880 (poŽsies politiques dŽdiŽes ˆ Hugo, qui dŽcrivent
les paysages de lÕexil, mais disent aussi la pensŽe blanquiste). (dÕaprs Michel
Cordillot, in le Maitron)
BoulŽ [Franois-]FrŽdŽric (1843-1903)
: On trouve son nom dans la liste des Ç boulangistes blanquistes È [Wkpd, Ç Boulangisme È :
cf. annexe Q]. NŽ en 1843
dans la Nivre,
Franois-FrŽdŽric BoulŽ est d'abord employŽ comme garde forestier
dans son dŽpartement natal, mais entrŽ en conflit avec son administration (qui
lui reproche sa proximitŽ avec d'anciens communards),
il sÕinstalle ˆ Paris comme tailleur de pierre. Au cours de lÕŽtŽ 1888, il mne
la grande grve des terrassiers parisiens.
Pendant ces annŽes de crise du b‰timent (1873-1896),
il devient secrŽtaire de la Ç Commission collectiviste
des ouvriers sans travail È, fŽdŽration de 76 groupes et syndicats, adressant
des pŽtitions au conseil municipal de
Paris et aux dŽputŽs pour demander la journŽe de 8 heures,
la suppression du marchandage,
la rŽquisition des logements inoccupŽs et la suspension des loyers pendant la
durŽe de la crise, ainsi que le lancement de grands travaux publics. En tant
que rŽvolutionnaire blanquiste
(membre du ComitŽ RŽvolutionnaire
Central), il est candidat ˆ plusieurs Žlections
lŽgislatives et municipales. En dŽcembre 1888, lors dÕune lŽgislative
partielle, BoulŽ est investi candidat Ç vraiment socialiste È contre
le gŽnŽral Boulanger
et un radical. Soutenu par Paul Lafargue,
il se prŽsente comme le Ç porte-drapeau de la Commune et de la RŽvolution
sociale È, CÕest Boulanger qui est Žlu. Ds lors, BoulŽ adhre au
boulangisme, dont il soutient le candidat dans le XIe
arrondissement, en 1889. Cet engagement entra”ne son
exclusion de la FŽdŽration des chambres syndicales indŽpendantes et du ComitŽ
rŽvolutionnaire central en octobre. MalgrŽ des revers politiques et sa marginalisation
au sein du mouvement ouvrier, FrŽdŽric BoulŽ poursuit ses activitŽs syndicales,
rŽgulirement rŽŽlu jusqu'ˆ la fin du sicle (il est toujours conseiller
prud'homme en 1903). [dÕaprs
Wkpd]
Bourchanin Louis (?-?) : Membre du CCSR aprs la
scission de 1889, donc blanquiste boulangiste
et anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3
+ voir annexes N & O).
Breton Jules-Louis (1872-1940) : Ç Baudin, ne se reprŽsentant pas
dans le Cher, a pour successeur J. L. Breton, qui appartenait Žgalement au
ComitŽ RŽvolutionnaire Central, depuis 1892. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 67).
NŽ ˆ Courrires (Pas-de-Calais) le 1er avril
1872 ; mort ˆ Bellevue (Seine-et-Oise) le 2 aožt 1940. NŽ dans un milieu
aisŽ (son pre, brasseur, est maire de la ville), Jules-Louis Breton fait de bonnes
Žtudes, devient ingŽnieur-chimiste et acquiert dans les milieux scientifiques
une autoritŽ qui lui ouvrira les portes de lÕInstitut. Il mne de pair travaux
scientifiques et action sociale et politique (la loi de 1913 sur les maladies
professionnelles porte son nom). ƒtudiant au Collge de France, J.-L. Breton prend
contact avec ZŽvas et ils crŽent ensemble le groupe des ƒtudiants socialistes
rŽvolutionnaires internationalistes de Paris. En 1892, Breton fonde une revue
mensuelle, Le Drapeau rouge. Rapidement,
il adhre au ComitŽ RŽvolutionnaire Central, dŽlaissant le groupe des ƒtudiants
socialistes rŽvolutionnaires (qui deviendra anarchiste). CÕest comme disciple
de Vaillant que Breton entre dans le mouvement socialiste et mne avec succs
sa 1re campagne Žlectorale dans le Cher. En dŽcembre 1893, il est
condamnŽ pour un article publiŽ dans le
Parti socialiste, hebdomadaire du CRC dont il est devenu le secrŽtaire de
rŽdaction. Dans la prison de Clairvaux (1894), il fait la connaissance de lÕanarchiste
Jean Grave. Il en est tirŽ par lÕamnistie du 1er fŽvrier 1895, ˆ
la suite de lÕŽlection de FŽlix Faure ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. En
1897, il fonde et dirige la Revue
scientifique et industrielle o, dit Jaurs, Ç la passion technique de
la science sÕallie ˆ la pensŽe communiste la plus hardie È. En 1898, J.-L.
Breton est Žlu dŽputŽ (CRC) de Vierzon. Exclu du PSR (parti ayant succŽdŽ en
1989 au CRC [cf. annexe P]) en 1901, il
constitue une fŽdŽration autonome qui rallie le Parti Socialiste Franais de
Jaurs. CÕest sous cette Žtiquette quÕil est rŽŽlu en 1902, puis en 1906. En
1910, il est encore rŽŽlu, comme SFIO. Il est alors secrŽtaire de la Chambre.
Le 13 novembre 1910, Breton, exclu du Parti socialiste, adhre au Parti
rŽpublicain-socialiste, et rŽŽlu en 1914. En juillet de la mme annŽe, il refuse
le ministre du Travail que lui propose Ribot. SpŽcialiste des chars dÕassaut
et membre, depuis septembre 1914, de la commission supŽrieure des inventions
concernant la dŽfense nationale, il est sous-secrŽtaire dÕƒtat (dŽcembre 1916 - septembre
1917), responsable des Ç inventions intŽressant la dŽfense
nationale È. Il dirigera lÕOffice national des recherches scientifiques et
industrielles et des inventions jusquÕen 1938. En 1920, il est appelŽ ˆ
lÕAcadŽmie des Sciences. (dÕaprs
J. R., in Maitron + ZŽvas, p. 102)
BreuillŽ Alfred Franois (1847-1929)
: ƒtudiant qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais
il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ
Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu
visiter lÕExposition Universelle (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + annexe E). Co-signataire
(avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870
dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 + annexe F).
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du
journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui
crŽe en juin 1879, ds sa sortie de prison. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 56 + annexe L).
Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881,
aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste
boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N). NŽ
ˆ Paris, le 22 fŽvrier 1847 et mort le 29 janvier 1929 dans cette mme ville,
Alfred BreuillŽ (connu aussi sous le pseudonyme de Ç Pinson È), dŽbute
comme correcteur dÕimprimerie et collabore ˆ de
nombreux journaux : le DŽmocrite, La Marseillaise, La Libre pensŽe,
Le Journal du peuple, L'Homme libre, Le
Cri du peuple
(de Valls), La Nouvelle
RŽpublique, LÕAffranchi
et
aux journaux blanquistes La Patrie en danger, Ni Dieu ni Ma”tre. Il
est conseiller municipal du quartier Goutte-dÕor (18e) de 1893 ˆ
1900 [dÕaprs le Ma”tron].
Brideau Gabriel Marie (1844-1875) * : ƒtudiant en
droit en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), il est
emprisonnŽ, comme Granger, suite ˆ une manifestation en janvier 1865, rue des
Amandiers (cf. annexe B) et amne vers
le blanquisme plusieurs de ses camarades (Kellermann, Alphonse Humbert,
BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da Costa, LavallŽe). Co-signataire (avec Blanqui et
18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du
journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 + annexe F). Il
est parmi les militants
blanquistes qui dŽfendent Ç la
nŽcessitŽ dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È,
ds le 30 dŽcembre (In
La Commune de Paris, RŽvolution et
contre-rŽvolution ˆ Paris en 1870-1871 ; cf. annexe G). NŽ
ˆ Mortagne (Orne) en janvier 1844 et mort ˆ Londres en 1875, Gabriel
Brideau est le fils dÕun notaire trs estimŽ, conseiller municipal de Mortagne.
Lui-mme fait ses Žtudes au collge de cette ville, puis ˆ celui de Caen (o
Valls est surveillant). Graveur et devenu parisien, il rend visite ˆ son
ancien pion. Brideau est, avec Eudes,
gŽrant de la Libre PensŽe
en 1866. Au dŽbut de la guerre, il prend une part active, aux c™tŽs dÕEudes, dans
lÕaffaire des pompiers de la Villette. CondamnŽs ˆ mort, le 29 aožt, Eudes
et lui sont dŽlivrŽs le 4 septembre par la proclamation de la RŽpublique. En
tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche
rouge [cf. annexe I].
Sous la Commune, Brideau devient commissaire de police, attachŽ spŽcialement au
cabinet de Rigault.
CondamnŽ ˆ mort par contumace, en fŽvrier 1872, il se rŽfugie ˆ Londres,
o il meurt en 1875. (dÕaprs le Maitron)
Brossard AndrŽ (1842-?) *
: NŽ en 1842, combattant de la Commune de Paris, AndrŽ Brossard est condamnŽ
par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Est-il le Brossard
domiciliŽ ˆ Paris et membre du club dŽmocrate socialiste (pro-blanquiste) du
XIIIe, qui adhre ˆ lÕInternationale en novembre 1870 ? Son
action ultŽrieure tend ˆ le laisser croire. RŽfugiŽ ˆ New York, AndrŽ Brossard
se lie ˆ la mouvance blanquiste qui domine les sections francophones de lÕAIT.
Au dŽbut de lÕannŽe 1877, il dŽcide dÕaller sÕinstaller en Icarie avec son
Žpouse et leurs enfants (cf. Arsne Sauva). Revenu ˆ New York, AndrŽ Brossard est,
en dŽcembre 1877, lÕun des 54 communistes et rŽfugiŽs franais signataires
du texte Ç Aux membres de la CommunautŽ icarienne È, dans lequel ils
prennent la dŽfense de la majoritŽ. LÕannŽe suivante, il collabore au lancement
du journal blanquiste La Centralisation, tout en Žtant actif au sein de
la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. Sa trace se perd aprs 1878 : peut-tre
rentre-t-il en France aprs lÕamnistie de 1880 ? (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Brunel
Magloire
Paul-Antoine (1830-1904)
* : NŽ ˆ Chalmoux (Sa™ne-et-Loire) le 12 mars 1830 et mort ˆ Saint-Denis le 5 mars
1904. Sous-lieutenant dans les Chasseurs, il dŽmissionne de l'armŽe impŽriale en juillet 1864. Pendant le sige de Paris, il prend
part au soulvement blanquiste du 31 octobre 1870, contre le gouvernement de la DŽfense nationale. Le 26
janvier 1871, ˆ l'annonce de l'armistice, il tente de s'emparer des forts de
l'Est parisien ; arrtŽ, il est condamnŽ ˆ la prison, mais libŽrŽ le 26
fŽvrier par la Garde nationale. Le 18 mars, il
s'empare de la caserne Prince-Eugne et le 24 mars, il dirige l'attaque contre la Mairie du 1er, avec Lisbonne et Protot. Le mme jour, il est nommŽ gŽnŽral de la
Commune (avec Eudes et Duval). Le VIIe
l'Žlit au Conseil de la Commune. Il est
chargŽ de la difficile rŽorganisation de la dŽfense du fort d'Issy. (Wkpd). Il
reste essentiellement un militaire et, commandant le fort dÕIssy, il proteste
contre la situation quÕon lui a laissŽe et demande ˆ tre incarcŽrŽ et jugŽ ;
Rigault le prend au mot. Il est mis au secret ˆ Mazas sous lÕinculpation
dÕavoir abandonnŽ son poste ; mais, libŽrŽ le 21 ou 22 mai, il
participe activement ˆ la dŽfense de Paris et est grivement blessŽ. Il rŽussit
ˆ sÕenfuir ˆ Londres, et devient professeur ˆ lÕƒcole navale de Darmouth. Par
contumace, il a ŽtŽ condamnŽ ˆ mort en octobre 1871. Il rentre en France
aprs lÕamnistie. (dÕaprs le Maitron)
Calavaz
[Callavaz]
Arthur (?-?) :
ƒtudiant en droit, dŽsignŽ pour aller reprŽsenter avec Protot les blanquistes
au Congrs de lÕInternationale ˆ Genve en septembre 1866, il est lÕun des 41
participants ˆ la rŽunion du 7 novembre (au CafŽ de la Renaissance, boulevard
Saint-Michel, pour Ç juger È Protot et ses camarades qui ont
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police et il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison
et 100 F d'amende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 17 ˆ 24 + annexe D). Information
confirmŽe par le Maitron, qui prŽcise quÕil Žtait originaire dÕAlexandrie
(ƒgypte).
CarnŽ (?-?) :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + Maitron + annexe K).
Carrier
H. (?-?) : Combattant de la Commune rŽfugiŽ ˆ New York, proche de la
mouvance blanquiste, H. Carrier assiste le 30 mars 1876 ˆ la rŽunion
de proscrits de la Commune ˆ HuschÕs Hall, o se dŽcide lÕexclusion des frres
ƒlie et Gustave May (voir ces noms). H. Carrier figure aussi parmi les
54 signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les
communistes new-yorkais aux membres de la communautŽ icarienne (cf. Arsne
Sauva et Joseph Olivier). En 1886, H. Carrier est toujours ˆ New York et La
Torpille est en vente ˆ son domicile. En 1887, il est membre du comitŽ
dÕorganisation du meeting de commŽmoration du 18 mars, au cours duquel on
peut entendre Lucy Parsons (lÕŽpouse du dirigeant anarchiste alors emprisonnŽ ˆ
Chicago) et le socialiste franco-amŽricain ƒdouard David (voir ce nom). (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Cazavan [ou
Casavan] BarthŽlŽmy (?-?) : CÕest avec lui que
Blanqui tente une Žvasion (manquŽe) depuis la prison de Belle-ële-en-Mer,
le 5 avril 1853 [cf. notice Ç Blanqui È du
Maitron].
Au printemps 1864, un Ç Casavan È visite Blanqui ˆ lÕH™pital Necker, et fait partie de lÕŽquipe qui
organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt [DaCosta, Les Blanquistes, p.
9] : sÕagit-il du mme ? DÕaprs le Maitron [notice
Ç Casse Germain È],
il appartient, ds le dŽbut de 1864,
Ç au noyau blanquiste, "embryon du Parti" È, avec ClŽray,
Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot,
Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, et le baron de
Ponnat [voir ces noms]. Il y est considŽrŽ
comme un Ç ancien È.
Casse Germain
(1837-1900) *Æ :
Ç Aux sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais
se firent encore remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement
athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et
sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard,
Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse
et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 11). NŽ
le 22 (ou 23) septembre 1837 ˆ Pointe-ˆ-Pitre (Guadeloupe)
[7],
fils dÕun artisan
dÕAgen qui
a fait fortune aux Antilles, Germain Casse frŽquente une Žcole religieuse dans le Tarn
jusquÕen 1857, puis commence des Žtudes de droit ˆ Toulouse, avant de monter ˆ
Paris dŽbut 1860. Il prend alors une part active ˆ la lutte contre lÕEmpire.
Blanquiste, il collabore ˆ la presse dÕopposition (La Jeune France, La Jeunesse),
fonde en
1861 Le Travail [8],
attaque la
religion et adhre ˆ lÕInternationale. Au dŽbut de 1864, il appartient au
noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È avec ClŽray, Dubois, Granger,
Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon,
Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir
ces noms].
CondamnŽ, en mai 1862, ˆ un an de prison pour publication dÕun journal
sans cautionnement, il se rŽfugie ˆ Bruxelles jusquÕen fŽvrier 1864. Lˆ, il fait la connaissance
des principaux chefs de lÕInternationale et dÕexilŽs de toutes nations. En 1865, il assiste
au Congrs international des Žtudiants ˆ Lige, arborant le drapeau noir et
insultant (dÕaprs la police) le consul de France : Casse est alors exclu dŽfinitivement
des FacultŽs parisiennes. En 1868 (ou 1869), Germain Casse Žpouse une sÏur
dÕƒlisŽe Reclus. En juillet 1870, il signe le manifeste contre la guerre
adressŽ aux travailleurs de tous pays. ƒcrouŽ ˆ la prison de Beauvais, il en est
libŽrŽ le 5 septembre. Durant le Sige, Germain Casse commande un
bataillon de la Garde nationale et sÕenr™le comme soldat dans le bataillon de
marche de Cournet. Pendant la Commune, il est attachŽ ˆ Paschal Grousset, dŽlŽguŽ
aux Relations extŽrieures. Aprs lÕŽchec de la Commune, il semble que Germain
Casse ne soit pas inquiŽtŽ. Ds octobre 1873, il est Žlu dŽputŽ de la
Guadeloupe (Extrme-gauche) ; rŽŽlu, dans
le XIVe arr. de Paris, en fŽvrier 1876 (Extrme-gauche), puis encore en 1877
(Gauche
radicale),
1881 (Gauche
radicale) et
1885 (Union
rŽpublicaine).
NommŽ gouverneur de la Martinique, il est ensuite trŽsorier-payeur gŽnŽral de
la Guadeloupe. En mars 1894, il revient en France occuper les mmes fonctions ˆ Avignon, o il meurt le 9 dŽcembre
1900. (dÕaprs le Maitron & Wkpd)
Caumette (?-?) : Compositeur d'imprimerie,
arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui (affaire
de la rue du Figuier) (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 7 + annexe A).
Chardon Jean-Baptiste (1839-1900)
* :
Appara”t
dans lÕHistoire Socialiste de Jaurs,
au titre des Žlus blanquistes au ComitŽ Central des 20 arrondissements, le 26
mars 1871. (HS XI, 308 [Louis Dubreuilh]). NŽ
le 19 juillet 1839 ˆ Souvigny (Allier), mort ˆ Vierzon (Cher) en 1900. Jean-Baptiste
Chardon fait un apprentissage de chaudronnier ˆ Vierzon, puis, en 1862, vient
travailler aux ateliers du chemin de fer dÕOrlŽans ˆ la gare dÕIvry. Trs vite,
il se fait remarquer comme orateur dans les rŽunions publiques. Le 1er
mars 1870, il est rŽvoquŽ de son emploi ˆ la compagnie dÕOrlŽans, Ç pour
absences prolongŽes È, mais surtout parce quÕil manifeste Ç les idŽes
politiques les plus rŽvolutionnaires È. Sous le gouvernement de DŽfense
nationale, il est Žlu capitaine dÕun bataillon de la Garde nationale. Lors de
la journŽe du 31 octobre 1870, il tente dÕentra”ner son bataillon ˆ marcher sur
lÕH™tel de Ville. Il est un des fondateurs du Club dŽmocrate socialiste du XIIIe
qui adhre ˆ lÕInternationale en novembre 1870. Blanquiste, Chardon est au
nombre des signataires de lÕAffiche rouge (cf. annexe I). ƒlu le 26 mars membre de la
Commune par le XIIIe, il fait partie de la commission de la Guerre
et vote pour le ComitŽ de salut public. CondamnŽ, par contumace, ˆ la peine de
mort, Jean-Baptiste Chardon a pu passer en Suisse gr‰ce ˆ la complicitŽ du
mŽcanicien et du chauffeur du train de Genve. Lˆ, il appartient ˆ la Section
de propagande et dÕaction rŽvolutionnaire socialiste, crŽŽe par des proscrits
franais. Ouvrier dÕŽlite, Jean-Baptiste Chardon ne tarde pas ˆ se faire
remarquer par une grosse sociŽtŽ genevoise de construction qui lÕenvoie en
ƒgypte, puis ˆ La Havane et ˆ Ha•ti, installer des machines ˆ glace. Il reste ˆ
Port-au-Prince, o il ouvre un restaurant et fait fortune. Jean-Baptiste
Chardon revient en France en 1900, se retirant ˆ Vierzon o il meurt. (dÕaprs le Maitron)
Charnier Henri (?-?) : Ds la fin des annŽes 1860, Henri Charnier
est installŽ comme tailleur ˆ New York. Membre de lÕUnion rŽpublicaine de
langue franaise, il est Žlu, fin 1869, secrŽtaire de la section n¡ 2 de
New York, qui publie le Bulletin de lÕUnion rŽpublicaine. Membre de
lÕAIT, Charnier en est aussi Žlu secrŽtaire. Il figure parmi les signataires
franais du 1er document commun rŽdigŽ par les sections 1
(allemande) et 2 (franaise) de lÕAIT aux ƒtats-Unis. Actif dans la campagne
pour les huit heures, proche de la mouvance blanquiste de la proscription,
Charnier dŽpose, avec Arsne Sauva, au Messager franco-amŽricain une
protestation du Club des travailleurs de langue franaise au lendemain de
lÕŽmeute de Tompkins square (13 janvier 1874). (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Chauvire
Emmanuel (1850-1910) *Æ : Ç On organisait des plerinages au
cimetire Montmartre sur la tombe de Baudin o l'on allait dŽposer des
couronnes et prononcer de violents discours dirigŽs contre l'Empire. C'est dans
une de ces manifestations [le 3 dŽcembre 1868] que l'on va
trouver pour la premire fois un inconnu qui, par la suite, jouera un certain
r™le dans le Parti blanquiste, Chauvire,
alors tout jeune [18 ans] et modeste employŽ dans un bazar. ArrtŽ avec
plusieurs autres, il est condamnŽ ˆ quinze jours de prison, en compagnie de
Kellermann, un blanquiste que nous avons dŽjˆ vu dans l'affaire de la
Renaissance, qui ne manquera pas d'endoctriner le jeune Chauvire et de le
prŽsenter aux camarades ˆ leur sortie de prison. C'est ainsi que Chauvire fait
la connaissance des blanquistes et que naturellement il viendra les retrouver
au ComitŽ RŽvolutionnaire Central, aprs l'amnistie de 1880. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 30). Aprs 1884, il est Žlu au Conseil municipal de Javel (15e). (DaCosta, idem, p. 59).
Il
prend la parole lors des obsques dÕEudes, le 8 aožt 1888 (cf. DaCosta, idem,
p. 63). ƒlu en 1893 et en 1898 dans le XVe sous lÕŽtiquette
blanquiste (CRC) (DaCosta, idem, p. 67-68). NŽ
le 3 aožt (ou le 13 avril ?) 1850 ˆ Gand (en Belgique,
de parents franais, mais il vit ˆ Paris ds son enfance) ; mort le 2 juin 1910 ˆ Paris. Emmanuel
Chauvire travaille comme comptable, puis correcteur au Journal officiel. En mars 1869, Emmanuel Chauvire est condamnŽ ˆ 6
mois de prison pour Ç excitation ˆ la haine des citoyens les uns contre
les autres È. En 1870, il renouvelle (2 mois de prison) pour contravention
ˆ la loi sur les rŽunions publiques. En juillet 1870, Chauvire, membre de lÕA.I.T.,
signe le manifeste contre la guerre adressŽ aux travailleurs de tous pays. En
tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il signe lÕAffiche rouge [cf. annexe I].
Pendant le 1er Sige, Chauvire est sergent-major aux Francs-Tireurs
de la Seine ; il est fait prisonnier le 4 avril au plateau de Ch‰tillon et
condamnŽ ˆ 5 ans de prison. LibŽrŽ, Chauvire passe en Belgique, o il vit de
son mŽtier jusquÕˆ lÕamnistie de 1880 qui lui permet de rentrer ˆ Paris. Il y crŽe
lÕassociation Ç Les Chevaliers du Travail È dont il est le premier
Grand Ma”tre, dans le dessein de fonder une franc-maonnerie ouvrire. Il est
un des premiers ˆ rejoindre le ComitŽ RŽvolutionnaire Central et devient un
familier et un compagnon de lutte de Vaillant [cf. annexe M]. AdhŽrant ˆ la Ligue pour la
suppression de lÕarmŽe permanente, il participe en dŽcembre 1887 aux
manifestations populaires dÕhostilitŽ contre Jules Ferry, candidat ˆ la
prŽsidence de la RŽpublique. Lorsque le CRC se scinde en deux fractions, il suit
Vaillant dans la lutte antiboulangiste [cf. annexe N]. Lorsque cette fraction, bient™t seule
hŽritire du blanquisme, se constitue en Parti Socialiste RŽvolutionnaire, en juillet
1898, il remporte sous son Žtiquette plusieurs succs Žlectoraux. DŽputŽ du XVe
en 1893, il est rŽŽlu en 1896, 1898, 1902, 1906 et 1910 (SFIO). ƒlu dÕun
quartier populaire, il maintient avec ses mandants un contact Žtroit : ses
Žlecteurs peuvent venir chez lui tous les mercredis. Avec lÕaide de sa femme,
il dote sa circonscription dÕun rŽseau dÕÏuvres antituberculeuses. AffectŽ par
la mort de son Žpouse, Žtroitement associŽe ˆ sa vie militante, surmenŽ par sa
campagne Žlectorale, Emmanuel Chauvire ne survit que de quelques semaines ˆ sa
rŽŽlection de 1910. (dÕaprs le Maitron) ZŽvas, citant un article de lui paru dans
la Revue socialiste sur Ç Le
comitŽ rŽvolutionnaire central È en mai 1887, le considre comme un des
Ç disciples immŽdiats de Blanqui È (p. 140), avec Eudes.
Chouteau
Henri (1834-1896) *Æ : Peintre-vitrier, il est lÕun des 41
participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). NŽ ˆ Paris le 16 fŽvrier 1834,
peintre en b‰timent, Henri Chouteau est condamnŽ, en fŽvrier 1852, pour
colportage dÕŽcrits subversifs. En 1867, cÕest tant™t chez lui, tant™t chez Las, que se tiennent les rŽunions au cours
desquelles sont ŽlaborŽs les statuts du groupe Ç Commune rŽvolutionnaire
des ouvriers franais È. Ces statuts sont enfouis dans sa cave, mais
aisŽment dŽcouverts par la police gr‰ce ˆ lÕindicateur Godichet. Sont arrtŽs avec
lui : Acollas, Adel, Genouille, Godichet, Goraud, Hayot, Hermann, Las, Meili, Naquet et Verlire [cf.
ces noms].
Chouteau est condamnŽ ˆ 15 mois de prison. Il reprŽsente le VIe au
sein du ComitŽ central de la Garde nationale. En septembre 1870, il entre au
ComitŽ central rŽpublicain provisoire des 20 arrondissements de Paris. Par
contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, mais
il a pu gagner Londres o il est un des dirigeants de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs
de la Commune, appartenant aussi ˆ la section fŽdŽraliste franaise de 1871 et
ˆ la loge maonnique rŽvolutionnaire Ç la FŽdŽration È fondŽe par VŽsinier en mai 1872. (dÕaprs
le Maitron)
Christenert Constant (c. 1836-1876) : NŽ
en Suisse vers 1836, mort ˆ New York (USA) vers le 10 fŽvrier 1876. Dans la fin des annŽes
1860, Constant Christenert tient ˆ New York le CafŽ-restaurant international
(billard, pension franaise, restaurant, vins et liqueurs), sur Grand Street.
Membre-fondateur de lÕUnion rŽpublicaine de langue franaise (URLF) ˆ New York,
Constant Christenert est prŽsident de sa section n¡ 1. Ë lÕautomne 1870, avec
le ComitŽ de dŽfense nationale, il travaille ˆ organiser le dŽpart de
volontaires vers la France envahie. DŽbut avril, alors que le dŽbat sÕamplifie
au sein de lÕURLF, il est lÕun des signataires dÕun communiquŽ prenant
clairement fait et cause pour la Commune. Ds la fondation de lÕAIT aux
ƒtats-Unis, Constant Christenert y adhre. Membre de la commission de contr™le
du Socialiste, il est lÕun des signataires de lÕappel ˆ la manifestation
de solidaritŽ avec les communards vaincus, ˆ lÕoccasion de lÕexŽcution de
FerrŽ, Bourgeois et Rossel. Co-organisateur de la souscription au profit des
veuves et des orphelins des combattants de la Commune, il y contribue
gŽnŽreusement, mais il dŽmissionne de ses responsabilitŽs pour protester contre
le choix de Gustave May comme trŽsorier national (cf. ce nom).
SÕŽtant rapprochŽ de la mouvance blanquiste, Constant Christenert prend
activement part au mouvement des ch™meurs de lÕhiver 1873-74, et au lendemain
de lÕŽchauffourŽe de Tompkins square (13 janvier 1874), il se rend au
poste de police pour demander la libŽration de plusieurs militants arrtŽs.
Malade, Christenert meurt vers le 10 fŽvrier 1876. (dÕaprs
Michel Cordillot et Hubert Perrier pour
le Maitron)
ClŽment Jean[-Baptiste ?] (1836-1903) *Æ : Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È de 1874 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Sans doute sÕagit-il de Jean-Baptiste ClŽment, nŽ
ˆ Boulogne-sur-Seine, le 31
mai 1836 et mort ˆ Paris, le 23 fŽvrier 1903. Jean-Baptiste
ClŽment est le parolier de la cŽlbre chanson Le temps des cerises, nŽe
ˆ Bruxelles de sa rencontre avec Antoine Renard, ancien ouvrier fondeur, devenu
chansonnier, ralliŽ ˆ lÕopposition ouverte ˆ NapolŽon III. En mars 1870, il retourne
ˆ Bruxelles quelques semaines, pour Žchapper ˆ une peine de prison. Aprs avoir
participŽ ˆ la Commune de Paris, Jean-Baptiste ClŽment gagne Londres o il vit
en exil. Quant il en repart en aožt 1879, il revient ˆ Bruxelles o il
frŽquente diverses associations, dont le Cercle dŽmocratique, le Cercle des
Žtudes sociales dÕEmmanuel Chauvire
(avec qui il a ŽtŽ incarcŽrŽ ˆ la prison de Sainte-PŽlagie en 1870). SurveillŽ
par la police, Jean-Baptiste ClŽment quitte la Belgique au mois dÕoctobre 1879
et parcourt la France comme propagandiste, proche de Paul Brousse dans un
premier temps, puis de la FŽdŽration des travailleurs socialistes allemanistes.
Il se fixe en 1888 dans les Ardennes dont il devient le principal dirigeant
socialiste. (dÕaprs le Maitron).
ClŽray (?-?) : DÕaprs le Maitron (notice de Germain Casse), il
appartient, ds le dŽbut de 1864, Ç au
noyau blanquiste, "embryon du Parti" È (avec Dubois, Granger,
Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tou‰tre,
Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir
ces noms].
Cournet FrŽdŽric
(1837-1885) * : Communard rŽfugiŽ ˆ Londres, il signe
la protestation de septembre 1872 (quelques jours aprs le Congrs de
l'Internationale tenu ˆ La Haye), contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer
de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. (DaCosta,
Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). Il
est Žlu commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs le 4
septembre (cf. DaCosta, Idem,
p. 35). Il participe, en juin 1879, ˆ la crŽation et ˆ la
rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre
de Blanqui. (DaCosta, Idem,
p. 56 + annexe L). Aprs la mort de Blanqui, il participe
ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881 (DaCosta,
Idem, p. 57 + annexe M). NŽ le 25 (ou
le 29 ?) dŽcembre 1839 ˆ Paris (ou ˆ Lorient ?), mort le 23 mai 1885,
il est
le fils dÕun combattant de 1848, reprŽsentant montagnard ˆ la LŽgislative et
rŽsistant au coup dÕƒtat du 2 dŽcembre 1851. Ds 1863-1864, Cournet Žcrit dans
de petits journaux du Quartier Latin. Il est tour ˆ tour voyageur de commerce,
employŽ de chemin de fer, directeur du casino dÕArcachon. De 1866 ˆ 1868, il
navigue sur un paquebot de la Transatlantique, avec les fonctions de
commissaire de bord, entre les Antilles et lÕAmŽrique du Sud. De retour, il est
arrtŽ en 1868 pour avoir discouru sur la tombe de Baudin et reste plus de 2
mois ˆ Mazas. Il organise lÕenterrement de Victor Noir, est arrtŽ le 8 fŽvrier
1870, impliquŽ dans le procs de Blois fin juillet, et accusŽ dÕavoir poussŽ au
meurtre de lÕempereur. Il collabore au RŽveil de Delescluze, ainsi quÕau
RŽveil du Peuple (avril-mai 1871) qui lui fait suite. Aprs le 4
septembre, il est Žlu commandant dÕun des bataillons de Montmartre et paye de
sa personne ˆ Drancy et ˆ Bondy, mais est cassŽ de son grade aprs la tentative
insurrectionnelle du 31 octobre. ƒlu membre de la Commune dans le XIXe,
il fait partie de la Commission de SžretŽ gŽnŽrale. DŽlŽguŽ ˆ la SžretŽ en
remplacement de Rigault, il est remplacŽ par FerrŽ le 13 mai. Il vote pour le
ComitŽ de Salut public. Le 26 mai, avec Varlin et quelques autres, il sÕefforce,
en vain, dÕempcher le massacre des otages. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la
peine de mort. RŽfugiŽ dÕabord ˆ Londres, Cournet fait partie du conseil
gŽnŽral de lÕInternationale ˆ partir du 21 novembre 1871 et est co-signataire
de la 3e Ždition de la Guerre civile en France, le pamphlet
de Marx. DŽlŽguŽ au congrs de La Haye (septembre 1872), il prŽside un moment,
mais, mŽcontent du vote sur le transfert du Conseil gŽnŽral ˆ New York, le quitte
avant la fin, avec ses camarades blanquistes Arnaud, Ranvier et Vaillant, et
signe avec eux la brochure Internationale et RŽvolution. En juin 1874,
il figure parmi les signataires du texte blanquiste Aux Communeux
publiŽe ˆ Londres [cf. annexe K]. Puis, en septembre,
il se rend en Suisse. Il est encore ˆ Genve les annŽes suivantes, aidant
Rochefort ˆ faire para”tre La Lanterne. RentrŽ ˆ Paris en juillet 1880, il
collabore ˆ LÕIntransigeant (Rochefort). En dŽcembre 1880, Cournet donne
des articles au journal blanquiste Ni Dieu ni Ma”tre. En janvier 1881,
il est candidat aux municipales dans le quartier Saint-Gervais (IVe)
et ˆ la SantŽ (XIVe). Quelques mois plus tard, il reprŽsente le
ComitŽ RŽvolutionnaire Central aux lŽgislatives dans le XVe. Cournet
meurt en 1885 et est enterrŽ le 25 mai au Pre-Lachaise. 4 000 ˆ 6 000
personnes, selon les estimations de la police, participent ˆ la cŽrŽmonie.
Derrire le cercueil sont groupŽs les principaux rŽdacteurs de lÕIntransigeant,
du Cri du Peuple, du Radical, de la Bataille et plusieurs drapeaux rouges
et le drapeau noir des anarchistes du XXe sont dŽployŽs dans le
cimetire. Une bagarre se dŽclenche ˆ la sortie du cimetire entre la police et
les anarchistes. (dÕaprs le Maitron).
Coutant
Jules,
dit Coutant d'Ivry (1854-1913) : ƒlu en 1893, ˆ Ivry, comme membre du Parti
ouvrier, il avait adhŽrŽ, dans le cours de la lŽgislature, au ComitŽ RŽvolutionnaire
Central. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67). NŽ le 21 (ou le
24) mai 1854 ˆ Troyes (Aube), mort le 30 aožt 1913 ˆ Arpajon-sur-Cre
(Cantal). Fils dÕun peintre, Jules Coutant vient habiter avec sa
famille en 1869 dans le quartier dÕIvry-Port et travaille trs t™t, comme
tourneur, dans de petites entreprises dÕo il est souvent congŽdiŽ pour
activitŽ syndicale. Il a sans doute fait un Ç tour de France È ˆ
lÕ‰ge de 16 ans. Il trouve de lÕembauche ˆ Five-Lilles (Nord), ˆ Saint-ƒtienne
et ˆ Saint-Chamond (Loire). Aprs son service militaire, il est ouvrier chez diffŽrents
employeurs, dont Edison et la cartoucherie de Vincennes. Pionnier du mouvement
socialiste dans la banlieue sud, le dŽputŽ socialiste Jules Joffrin le charge
de la propagande. Jules Coutant adhre dÕabord au Parti ouvrier socialiste
rŽvolutionnaire (POSR), au nom duquel il est Žlu dŽputŽ ˆ Sceaux en 1893. Il ne
quitte plus le Palais-Bourbon o il multiplie les interventions et les
propositions en faveur des travailleurs salariŽs et de lÕamnistie. En 1895,
Jules Coutant passe au blanquisme en adhŽrant au CRC [cf. annexe M].
En 1898, il est rŽŽlu au 1er tour, sous lÕŽtiquette du Parti
socialiste rŽvolutionnaire (PSR) [cf. annexe P]. En 1905, au congrs dÕunitŽ, il
adhre ˆ la SFIO et, sous son drapeau, est rŽŽlu aux Žlections gŽnŽrales de
1906. Mais, peu aprs, il quitte le Parti socialiste : il a toujours ŽtŽ
franc-tireur et supporte difficilement la discipline des groupes et des partis,
comme il se soumet mal au rglement de lÕAssemblŽe. Il est rŽŽlu en 1910 comme
rŽpublicain-socialiste. ƒlu conseiller municipal en 1886 et 1892, il devient
maire socialiste indŽpendant dÕIvry-sur-Seine en mai 1908 et le restera jusquÕˆ
sa mort. (dÕaprs le Maitron)
Crosse Louis (?-?) *
: Louis Crosse sert
la Commune en qualitŽ dÕemployŽ au service des munitions. RŽfugiŽ ˆ New York
aprs la dŽfaite, il est proche de la tendance blanquiste. Il signe avec MŽgy
et Jules Thomas (cf. ces noms) la protestation contre lÕŽlection de Gustave May
au poste de trŽsorier national. En fŽvrier 1874, il participe au lancement de la
Revue sociale de tendance blanquiste. En 1876, il est membre de la
commission exŽcutive du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York (ce qui
subsiste du Groupe rŽvolutionnaire socialiste international, le GRSI). Il prend
part le 30 mars ˆ le rŽunion de HuschÕs Hall, o les frres Gustave et
ƒlie May sont exclus (cf. ces noms et remarque complŽmentaire n¡ 1). En 1878,
Louis Crosse est lÕun des organisateurs chargŽs par la SociŽtŽ des RŽfugiŽs de
prŽparer et de coordonner la cŽrŽmonie anniversaire du 18 mars ˆ New York.
Sa trace se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Crousse Charles, Joseph, Albert
(1816- ?) : Clerc
dÕavouŽ, nŽ ˆ Lorquin (Meurthe) le 9 mars 1816. Fils a”nŽ dÕun ancien
capitaine de la garde impŽriale crŽŽ baron par lÕEmpereur ˆ Wagram, en 1809.
ƒtudiant en droit ˆ Paris, de 1837 ˆ 1840, combattant de FŽvrier, il devient secrŽtaire
de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale de Blanqui, qui lÕenvoie ˆ Rouen enquter
sur les causes des massacres dÕavril (son nom figure au bas de la protestation
de la SociŽtŽ rŽpublicaine centrale ˆ ce sujet). Mais il participe ˆ lÕactivitŽ
dÕautres clubs parisiens. Son nom revient souvent dans La Voix des Clubs de mars
1848. Le 15 mai 1848, il participe ˆ lÕenvahissement de lÕAssemblŽe
nationale et monte ˆ la tribune, puis estimant avoir ŽtŽ dupŽ, il se dŽtourne
de toute action. (dÕaprs
le Maitron)
Da Costa
Gaston (1850-1909) *, dit
Ç Coco È [dÕaprs le site Ç Paris rŽvolutionnaire È, cf. annexe U] : ArrtŽ en
1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive
Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter
lÕExposition Universelle (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe E). Membre du
CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 15 dŽcembre 1850 ˆ Paris ;
mort ˆ Bois-le-Roi (Seine-et-Marne) en dŽcembre 1909. Da
Costa entre comme rŽpŽtiteur ˆ la pension Mirman, o il a ŽtŽ lui-mme interne
lorsquÕil suivait les cours du lycŽe Charlemagne. Il entreprend des Žtudes de
droit. Il est trs liŽ avec Rigault,
et ses adversaires incriminent ˆ tort la nature de leur amitiŽ. Durant le
Sige, il est officier payeur de la Garde nationale. JusquÕau 31 octobre,
Rigault lÕa comme secrŽtaire ˆ la prŽfecture de Police, puis il en fait son
chef de cabinet, le chargeant de rŽorganiser les services. Lorsque Rigault devient
procureur de la Commune, Da Costa est son substitut avec FerrŽ,
Huguenot
et Martainville.
Gaston Da Costa se rŽfugie, le 28 mai, ˆ la Varenne-Saint-Hilaire, mais,
dŽnoncŽ, est arrtŽ fin juillet. Un commissaire rŽussit ˆ le faire parler et
Gaston Da Costa dŽnonce la retraite probable de certains blanquistes qui,
heureusement pour eux, ont dŽjˆ passŽ une frontire. Gaston Da Costa est
condamnŽ ˆ mort, puis sa peine est commuŽe en travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ, ˆ
lÕ”le Nou, o il est employŽ comme jardinier. Il refuse de demander sa gr‰ce,
mais, intŽressŽ par lÕenseignement, il tente de gagner lÕ”le des Pins ou la
presquÕ”le Ducos pour y ouvrir des cours dÕadultes et poursuivre des recherches
de gŽologie. NÕen ayant pas obtenu lÕautorisation, il travaille les
mathŽmatiques. AmnistiŽ en 1880, il rentre lÕun des derniers et est encore mis
aux fers pour avoir refusŽ dÕassister tte nue ˆ la prire. Rochefort
lui donne une place ˆ lÕIntransigeant,
et il publie des ouvrages pŽdagogiques. (dÕaprs le Maitron)
Da Costa Charles (?-?) * : Auteur de lÕouvrage Les Blanquistes (1912), il est devenu blanquiste par
lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16).
Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, idem,
pp. 19 ˆ 22 + cf. annexe D). ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison,
pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de
lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle (DaCosta,
idem, pp. 29 + cf. annexe E). Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Frre du prŽcŽdent,
Charles Da Costa est Žtudiant en droit, puis correcteur dÕimprimerie. En avril
1870, des articles politiques lui valent quelques mois de prison. Sous la
Commune, il est employŽ au service des Relations extŽrieures, puis dŽlŽguŽ du
ComitŽ de Salut public. Avec son frre, il collabore ˆ La Nouvelle RŽpublique, puis ˆ
lÕAffranchi. Fin
mai, il participe ˆ la construction de barricades dans le XIIe. CondamnŽ
ˆ dix ans de dŽtention pour usurpation de fonctions publiques et construction
de barricades, il parvient ˆ sÕŽchapper miraculeusement des pontons de
Port-Louis (Morbihan) [A. ZŽvas, Les Proscrits de la Commune, p. 7], o il sÕŽtait fait
remarquer pour son Ç esprit dÕindiscipline È (septembre 1872). Charles
Da Costa parvient ˆ gagner lÕAngleterre, o, pour gagner sa vie, il dirige un
journal de courses (jusquÕen 1878). ÎUVRE : Les
Blanquistes, t. VI de lÕHistoire
des partis socialistes, de ZŽvas, Paris, 1912. (dÕaprs le Maitron)
Dagbert (?-?) * :
Ë lÕŽpoque de la Commune, il serait Ç un des membres les plus influents de
lÕInternationale È ˆ Paris et on peut supposer quÕil est dŽjˆ liŽ ˆ la
mouvance blanquiste, compte tenu de sa prise de position ˆ la mort de Duval. Fuyant
la rŽpression, Dagbert Žmigre ˆ New York, o il adhre ˆ la section fanaise de
lÕAIT. Il la reprŽsente avec ƒdouard David (voir ce nom) lors du congrs
Ç centraliste È qui se tient du 6 au 8 juillet 1872, dŽfendant
la motion qui exige que toute personne aspirant ˆ adhŽrer ˆ lÕInternationale
ait la qualitŽ de travailleur. En fŽvrier 1873, Dagbert est nommŽ membre de la
commission de contr™le du Socialiste Ñ ce qui confirme quÕil est proche
des blanquistes. Sa trace se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Daniel Jean-Louis-Marie-ThŽophile (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et
anti-dreyfusard [cf. Wkpd sur CCSR
+ cf. Paul Roche, Ç La citŽ ouvrire È, Le Gaulois, 14
janvier 1896, p. 3 + annexe N]. SignalŽ comme un des blanquistes dissidents
(avec Archain, BreuillŽ et GrŽbauval) du groupe socialiste du Conseil municipal
de Paris en 1899-1900 [cf. Nobuhito Nagai, Les conseillers municipaux de
Paris sous la troisime rŽpublique, 1871-1914, Publications de la Sorbonne, 2002].
David ƒdouard (?-?) * :
ƒdouard David Žmigre aux ƒtats-Unis aprs lÕŽchec de la Commune de Paris, ˆ
laquelle il participe sans que lÕon sache exactement de quelle manire. (SÕagit-il
dÕƒdouard David, nŽ le 20 aožt 1851 ˆ Nantes (Loire-InfŽrieur), p‰tissier,
garde au 144e fŽdŽrŽ, arrtŽ le 28 mai 1871, incarcŽrŽ ˆ
Rochefort et libŽrŽ sur non-lieu le 5 octobre ?) Membre de lÕAIT,
ƒdouard David habite fin 1871 ˆ New York. Il commence ˆ collaborer au Socialiste
en janvier 1872 avec Simon Dereure (cf. ce nom) et est lÕun des principaux
artisans de la pŽnŽtration du blanquisme dans les sections franaises de lÕAIT
ˆ New York. ƒlu membre du conseil fŽdŽral, il assiste en septembre au congrs
de lÕAIT de La Haye qui dŽbouche sur la scission de lÕorganisation. Il y est
Žlu membre du Conseil gŽnŽral, mais, ds son retour ˆ New York dŽbut octobre,
il fait conna”tre sa dŽcision de ne pas y siŽger. RŽdacteur-administrateur du Socialiste (dont il devient Žditorialiste en mars
1872), David y publie des articles trs blanquistes, ainsi que des
textes de Blanqui lui-mme. Fin 1872, il est lÕun des artisans de la
transformation de la section 2 en Groupe rŽvolutionnaire socialiste
international (GRSI) de tendance blanquiste marquŽe. LÕannŽe suivante, il est
un des collaborateurs de lÕŽphŽmre Revue sociale des blanquistes. Durant
quelques annŽes, on nÕentend plus parler de lui. David se manifeste ˆ nouveau en
dŽcembre 1880, se prononant en faveur de la Ç Vieille Icarie È (cf.
Arsne Sauva). Ë cette Žpoque,
David est ˆ New York secrŽtaire de la SociŽtŽ communiste rŽvolutionnaire (ou
SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune). Mettant ˆ profit son expŽrience
journalistique, il joue un r™le prŽpondŽrant dans la relance de la presse
rŽvolutionnaire amŽricaine francophone ˆ partir de 1885. En novembre, il fait
para”tre La Torpille, ŽditŽe en Pennsylvanie, ˆ Newfoundland, o il
semble quÕil se soit reconverti dans lÕagriculture. Le journal disparu en mars
1887, David lance lÕannŽe suivante Le RŽveil des masses, qui tŽmoigne
dÕune Žvolution toujours plus prononcŽe vers lÕanarchisme et qui tient jusquÕen
juin 1890. David revient alors ˆ New York, accueillant ˆ son domicile (sur la 5e Avenue)
les rŽunions du groupe anarchiste franais. En 1891, il lance un dernier titre,
La Crise sociale. Ë lÕautomne 1891, ƒdouard David est victime dÕune
agression ˆ Newfoundland : un voisin lui tire une dŽcharge de plombs en plein
visage, qui le laisse dŽfinitivement aveugle. En 1892, il sÕinstalle avec sa
famille au Texas et sa trace se perd dŽfinitivement aprs 1896. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Davoust Gabriel dit Ç Berry È
(1842- ?) * : NŽ
le 19 mai 1842 ˆ Saint-Amand (Cher) ; tailleur de pierres. Membre de
lÕInternationale, Gabriel Davoust est lÕun de ceux qui, aprs le meurtre de
Victor Noir, le 10 janvier 1870, et lÕarrestation dÕHenri Rochefort, le
7 fŽvrier suivant, engagent les ouvriers au calme (appel du 9 fŽvrier
1870). Durant la Commune, il appartient ˆ la commission municipale du XVIIe.
CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, Gabriel
Davoust se rŽfugie ˆ Londres, puis, en fŽvrier 1872, ˆ New York o il apporte
vraisemblablement les consignes des chefs londoniens aux militants blanquistes
new-yorkais pour quÕils essaient de sÕemparer de lÕAIT en fondant le Groupe
rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI, qui compte 167 membres).
Davoust est le beau-frre de Joseph Olivier (voir ce nom), lÕun des principaux
militants blanquistes de New York. En 1879, Gabriel Davoust rŽside ˆ Chicago,
o il est lÕun des orateurs qui sÕadressent ˆ lÕimmense foule venue commŽmorer
lÕanniversaire du 18 mars. NaturalisŽ citoyen amŽricain, il est membre de
la direction du Socialist Labor Party pour Chicago. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Debroz (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine qui, en fŽvrier
1866, est condamnŽ avec Brideau, Granger, Jaclard, L. Levraud et E. Villeneuve pour avoir
participŽ, le 21 janvier1865, ˆ une manifestation
rŽpublicaine, rue des Amandiers (XXe). [dÕaprs
le Maitron ; cf. notice Brideau
+ annexe B + Dommanget, Blanqui...
et lÕopposition rŽvolutionnaire + A. ZŽvas, Blanqui,
p. 196]
Decaen (?-?) * : Blanquiste fusillŽ ˆ Satory en mme temps que FerrŽ et
Genton (DaCosta, Les Blanquistes, p. 39). SÕagit-il de Armand
Decaen ? NŽ en 1845, Armand Decaen a 26 ans en 1871 et est ajusteur au
Havre. Il est lÕun des 50 principaux membres dÕun club socialiste au Havre, qui
se transforme, en mars 1871, en Ç ComitŽ central rŽpublicain de
SolidaritŽ È, prŽsente une liste aux municipales de 1871, et obtient
environ 22 % des suffrages Ñ ce qui inquite fortement les autoritŽs. La
police dit de lui que cÕest un homme dangereux, ˆ surveiller, et quÕil est un
chaud partisan de la Commune. (dÕaprs le Maitron)
DŽliŽs [parfois
orthographiŽ Delle ou Dells] (?-?) : Signataire de la
DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K).
Denis Pierre (1828-1907) *Æ : Ç Ë c™tŽ de Germain Casse, de Rogeard et de Pierre Denis, voici Ch. Longuet [É] È [Albert Thomas (s/d. Jean Jaurs), Histoire
socialiste, tome X : Le
Second Empire (1852-1870), Jules
Rouff, 1908, p. 9] NŽ
le 28 octobre 1828 ˆ Lyon, Pierre Denis gagne sa vie comme
employŽ, surveillant de travaux, et collabore ˆ plusieurs journaux : La Rive gauche, Le Courrier franais, Le
Combat, Le Vengeur... En 1865-1866, Pierre Denis est lÕun des
rŽdacteurs du pŽriodique fouriŽriste
La MutualitŽ - Revue du Travail, des sociŽtŽs coopŽratives et de secours
mutuels. Il est lÕami de Valls
qui en fait son associŽ dans la plupart de ses journaux, au Peuple et au RŽfractaire de 1869, ˆ La Rue de 1870 et au Cri du Peuple de 1871. Pierre
Denis appartient ˆ lÕInternationale, au moins depuis 1869. Aprs la chute de
lÕEmpire, on le trouve dŽlŽguŽ des 20 arrondissements et un des signataires de
lÕAffiche rouge [cf.
annexe I]. Durant la Commune, Denis est major dÕune lŽgion et exerce
les fonctions de sous-gouverneur du fort de Bictre. Par contumace, il est
condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Il est graciŽ en
novembre 1879. Quelque dix ans aprs son retour dÕexil, Pierre Denis devient (selon
Vuillaume) Ç le conseiller du gŽnŽral Boulanger È.
(dÕaprs le Maitron)
Dereure Louis Simon (1838-1900) *
:
Son nom appara”t parmi les blanquistes
new-yorkais (cf. notice
Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ
ˆ Lapalisse (Allier) le 1er dŽcembre 1838, mort ˆ Paris le
17 juillet 1900. Simon
Dereure, montŽ ˆ Paris en 1863, est lÕun des fondateurs, en 1866, de la
premire chambre syndicale ouvrire organisŽe en France : celle des
cordonniers-bottiers, dont il est le dŽlŽguŽ au 4e congrs de
lÕInternationale ˆ B‰le en septembre 1869. En mme temps, il est gŽrant de La
Marseillaise de Rochefort. ArrtŽ le 8 fŽvrier 1870 ˆ la suite des
Žmeutes de Belleville et inculpŽ pour complot contre la sžretŽ de lÕƒtat, il est
condamnŽ ˆ 3 ans de prison. LibŽrŽ le 5 septembre, il fait partie du
comitŽ de dŽfense et dÕarmement du XVIIIe. Dereure prend une part
active ˆ la journŽe du 31 octobre et le 21 janvier 1871, il fait
ouvrir les portes de Mazas pour libŽrer Flourens. Le lendemain, il est ˆ la
tte des bataillons insurgŽs place de lÕH™tel de ville. Le 18 mars, Simon
Dereure organise la rŽsistance ˆ Montmartre avec les blanquistes Jaclard et
FerrŽ. ƒlu membre de la Commune de Paris le 26 mars 1871 par le XVIIIe,
Dereure vote pour le ComitŽ de salut public. Il collabore ˆ deux journaux
dirigŽs par Paschal Grousset : La Nouvelle RŽpublique (mars-avril),
puis LÕAffranchi (avril). CondamnŽ ˆ mort par contumace, il a rŽussi ˆ
quitter Paris, et arrive ˆ New York ˆ la fin de lÕŽtŽ 1871, via la Suisse et
lÕAngleterre. Ds lÕautomne 1871, Dereure fait partie du noyau blanquiste
organisŽ autour dÕEdmond MŽgy et Edmond Levraud. En fŽvrier 1872, il donne
ˆ New York deux confŽrences sur la Commune de Paris, dont les bŽnŽfices sont
reversŽs au Socialiste, journal
dont il devient rapidement lÕŽditorialiste, contribuant ˆ y populariser les
thses blanquistes. Du 6 au 8 juillet 1872, Dereure assiste au congrs de
la FŽdŽration de lÕAmŽrique du Nord Ç centraliste È de lÕAIT, et il est
choisi comme dŽlŽguŽ, avec Friedrich Sorge, pour participer au congrs de La
Haye, au cours duquel il vote pour lÕexpulsion de Bakounine Ñ mais de lui seul
Ñ et pour lÕattribution des pleins pouvoirs au Conseil gŽnŽral ; mais il
se prononce contre le transfert ˆ New York. Il est cependant dŽsignŽ par le congrs
pour tre lÕun des trois Franais membres du nouveau conseil. Fin janvier 1873,
il sÕinstalle en Georgie. En mars 1876, Dereure est de retour ˆ New York et
cÕest sur sa proposition que les frres Gustave et ƒlie May sont expulsŽs de la
SociŽtŽ des RŽfugiŽs. Durant lÕŽtŽ 1876, il part rejoindre la communautŽ
icarienne de Corning (Iowa). Lors de la crise de 1877, il se range aux c™tŽs
des minoritaires de la Jeune Icarie qui fait scission. En mai 1878, il
quitte le site dÕIcarie pour ouvrir un atelier de cordonnerie ˆ Corning, sans
tre en rupture avec la communautŽ, puisquÕen 1879 il y dirige encore la
cordonnerie. Ds la proclamation de lÕamnistie, Simon Dereure rentre en France
o il est le 10 janvier 1881. Il adhre au Parti Ouvrier Franais de Jules
Guesde. Lors des manifestations de ch™meurs en 1883, il est arrtŽ ˆ
Saint-Quentin. Dans les annŽes 1880 et 1890, Simon Dereure est candidat ˆ
plusieurs Žlections (lŽgislatives et municipales). DŽlŽguŽ aux congrs du POF,
il est nommŽ chaque fois membre du conseil national du Parti. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
DŽrouilla Jean Paul Anatole (1830-1878)
*Æ : Signataire de la DŽclaration Ç Aux
Communeux È de juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + cf. annexe K
+ annexe S). NŽ
ˆ Paris le 15 avril 1830, mort ˆ Saint-Gilles (faubourg de Bruxelles), le
3 mai 1878, Anatole DŽrouilla exerce divers mŽtiers (sculpteur, doreur sur
bois, marchand de vins, fabricant de pipes, homme dÕŽquipe, voyageur de
commerce, concierge ˆ Paris). En juin 1848, Anatole Derouilla a sans doute
combattu avec les insurgŽs. Vingt ans plus tard, il est arrtŽ par la police
impŽriale, prs de Sedan, alors quÕil passe de Belgique en France des
exemplaires de la Lanterne
de Rochefort ; il est condamnŽ ˆ 4 mois de prison. ƒlu, pendant le Sige
de Paris, lieutenant de la Garde nationale, il passe commandant sous la
Commune. Aprs la dŽfaite, il rŽussit ˆ fuir et cÕest par contumace quÕil est
condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Anatole Derouilla meurt
ˆ Bruxelles et est enterrŽ le 5 mai 1878 par les Ç Solidaires È.
(dÕaprs
le Maitron)
Dubois Paul (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il visite Blanqui ˆ lÕH™pital Necker en
1864. Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ
de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui
a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de
prison (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
SÕagit-il de ce docteur
Dubois qui est nommŽ, le 26 avril 1871,
chirurgien-major ˆ la Garde nationale par arrtŽ du dŽlŽguŽ
au ministre de la Guerre ? (dÕaprs le Maitron). DÕaprs la notice de Germain Casse (Maitron), Dubois P.
appartient, ds le dŽbut de 1864, Ç au
noyau blanquiste, "embryon du Parti", avec les jeunes ClŽray, [É],
Granger, Jaclard V., Levraud E. et Levraud L., Losson, Marchand, Protot,
Regnard A., Tou‰tre, Tridon, Vaissier P., Viette, Villeneuve, un moins jeune
Longuet, et les anciens Cazavan et le baron de Ponnat È [voir
ces noms].
Ducasse FŽlix (?-?) : ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de
prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de
lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe B Ñ confirmŽ par le Maitron, dÕaprs M. Dommanget, Blanqui
et lÕopposition rŽvolutionnaire).
Duval
ƒmile-Victor (1840-1871) * : ƒlu
commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs le 4 septembre
[cf. DaCosta, Les Blanquistes,
p. 37]. Un ouvrage lui a ŽtŽ consacrŽ par Pierre-Henri Zaidman : ƒmile Duval (1840-1871), gŽnŽral de la
Commune [catalogue
Žditions Dittmar]. NŽ ˆ Paris le
27 novembre 1840, fusillŽ au Petit-Clarmart le 4 avril 1871, ƒmile
Duval est ouvrier fondeur en
fer. En 1864, ˆ lÕoccasion dÕune grve des fondeurs en fer de
Paris (pour obtenir la rŽduction ˆ 10 heures de la journŽe de travail), une
sorte de mutuelle, qui tient lieu de vŽritable syndicat, se constitue, dont
ƒmile Duval est tour ˆ tour prŽsident, caissier et secrŽtaire. En 1867, Duval adhre
ˆ lÕInternationale avec presque tous les membres du bureau. En 1867-1868, avec Eudes,
Genton,
Granger,
Jaclard
et quelques autres, Duval constitue les premiers groupes de combat blanquistes.
En 1868, il milite ˆ la fonderie Gouin (dans le XIe). Eudes, qui ne
le rencontra quÕen mai 1867, raconte que Duval est entrŽ Ç dans les
sociŽtŽs secrtes vers le milieu de lÕannŽe 1866 È. Il y conna”t dÕabord Granger,
puis Lalourcey,
puis Jaclard.
Il tŽmoigne : Ç CÕŽtait un homme dÕune activitŽ hors ligne,
infatigable. Il passait toutes ses soirŽes ˆ courir les fonderies de Paris pour
nous mettre en relation avec les camarades quÕil savait sžrs et dŽcidŽs ˆ
devenir nos adhŽrents. Au mois de fŽvrier 1870, la conspiration allait ˆ
merveille et pouvait compter de 800 ˆ 1 000 affiliŽs. Duval fut
certainement lÕhomme le plus actif que nous rencontr‰mes, cÕŽtait lÕhomme le
plus intelligent pour le recrutement et le plus ardent pour la propagande. È
En 1870, Duval est condamnŽ, avec dÕautres blanquistes, ˆ 2 mois de prison. ƒnfermŽ
le 28 aožt ˆ Beauvais, il est libŽrŽ le 5 septembre. Duval appartient
alors au Club dŽmocrate socialiste du XIIIe qui adhre en bloc ˆ
lÕInternationale le 25 novembre. DŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un
des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Duval, qui a participŽ ˆ la
journŽe rŽvolutionnaire du 31 octobre, est Žgalement de celles de janvier
1871. Avec Rigault
et Sapia,
il conduit les gardes nationaux devant lÕH™tel de Ville. Le 19 mars, Duval
est dŽlŽguŽ ˆ la prŽfecture de Police, et, le 26, Žlu membre de la Commune. Le
3 avril, il est nommŽ gŽnŽral. Avec Bergeret
et Eudes, poussŽs par lÕopinion publique et par les gardes nationaux, ils se
laissent entra”ner ˆ tenter une sortie le 3 avril. Une partie des forces
installŽes sur le plateau de Ch‰tillon par Duval est contrainte de se rendre.
Sur lÕordre du gŽnŽral Vinoy (et en dŽpit des promesses faites avant reddition),
il est fusillŽ. Ç Avec Duval tombait lÕun des meilleurs soldats de la
RŽvolution. SÕil nÕavait pas les aptitudes du gŽnŽral de mŽtier, il possŽdait ˆ
un degrŽ Žminent celles du conducteur de foule qui mne ˆ lÕassaut des
Tuileries et jette bas les tr™nes et les Bastilles. Peu dÕhommes ont exercŽ
pareil ascendant sur les masses. È (Dubreuilh, Histoire
socialiste, p. 362.) (dÕaprs le Maitron)
Farjat Adrien (1859- ?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889,
donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p.
2-3. + voir annexe N). NŽ le
11 dŽcembre 1859 ˆ Lyon, ouvrier tisseur, frre de Gabriel Farjat, leader
lyonnais du POF. Trs t™t, le jeune Adrien participe ˆ la vie politique
lyonnaise dans les milieux anarchistes et collectivistes. Membre du comitŽ
lyonnais de la Ligue pour lÕabolition des armŽes permanentes, il devient lÕun
des blanquistes lyonnais les plus connus. En 1884, les blanquistes publient Le Branle-bas et Adrien
Farjat, par ses commentaires sur la crise du tissage lyonnais, contribue ˆ
attiser lÕesprit rŽvolutionnaire des travailleurs de la ville. Globalement, on
peut affirmer que lÕaction militante dÕAdrien Farjat a souvent favorisŽ lÕunitŽ
des socialistes avancŽs de Lyon. (dÕaprs le Maitron)
Feltesse Georges (1854- ?) :
Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881,
aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe N).
Est chargŽ de lÕorganisation des obsques de son ami Eudes, le 8 aožt 88 (cf. DaCosta, idem,
p. 61). Membre du CCSR aprs la scission
de 1889, donc blanquiste boulangiste
et anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + annexe N & O). NŽ ˆ Clichy en 1854,
ouvrier typographe, Georges Feltesse est candidat du CCSR dans le quartier de
lÕH™pital Saint-Louis (Paris, Xe) en 1890, et dans le quartier de la
Villette (Paris, XIXe) en 1896 et en 1900. (dÕaprs le Maitron)
FermŽ Marie LŽopold Albert (1840-1903) : Marie
LŽopold Albert FermŽ est nŽ ˆ Vend™me (Loir et Cher) le 2 septembre 1840, fils
dÕun huissier de justice. Il fait des Žtudes de droit ˆ Poitiers et ˆ Paris, o
il devient avocat en 1862. Son opposition au rŽgime impŽrial lui vaut d'tre
incarcŽrŽ ˆ deux reprises : 3 mois pour des articles Žcrits dans Le Moniteur en 1862 (il a 22 ans) et 6
mois pour des articles publiŽs dans Les
Žcoles de France et Le Courrier
franais. Jeune
avocat blanquiste, FermŽ va assister, avec Aristide Rey, au 1er
congrs de lÕInternationale ˆ Genve, en septembre 1866. En 1869, il publie un
recueil au sujet des procs politiques intentŽs aux opposants de lÕEmpire :
Les Conspirations sous le Second
Empire Empire, Complot de l'Hippodrome et
de l'OpŽra-comique
(Librairie de la Renaissance).
Sans clients, Albert FermŽ rŽussit finalement ˆ obtenir (vers
1870-1871) un emploi de juge de paix en AlgŽrie. Sur la recommandation de
Charles Longuet (que FermŽ a connu, ainsi que Lafargue, ˆ Paris dans les annŽes
1860), cÕest lui qui recevra Karl Marx lors de sa visite ˆ Alger en 1882. Vers
1883, il poursuit sa carrire juridique ˆ Tunis, comme prŽsident du tribunal.
RetirŽ ˆ Marseille,
il dŽcŽdera ˆ Nice en 1903. (dÕaprs le Maitron ; cf. aussi le site dÕun arrire-petit-fils dÕAlbert
FermŽ : http://carthaginois.net/ferme/rbFermeAlbert.htm)
FerrŽ
ThŽophile (1846-1871) * : NŽ le 6 mai 1846, ˆ Paris, Ier ;
fusillŽ ˆ Satory (Versailles), le 28 novembre 1871 ; comptable chez un
agent dÕaffaires ; militant blanquiste. En 1868, ThŽophile
FerrŽ se signale par un discours prononcŽ sur la tombe dÕAlphonse Baudin.
Avant la Commune, FerrŽ est 4 fois condamnŽ pour dŽlits politiques. ImpliquŽ avec
les blanquistes, en juillet-aožt 1870, dans le procs de Blois, il est acquittŽ
faute de preuves aprs avoir ŽtŽ expulsŽ de la salle dÕaudiences pour Ç son
extrme violence et ses insultes ˆ la Haute-Cour È. Aprs le
4 septembre, il sÕinscrit aux compagnies de marche du bataillon de
Montmartre. Il figure au nombre des rŽdacteurs de La Patrie en danger, fin 1870. En tant que
dŽlŽguŽ des vingt arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge
[cf. annexe K].
Le 18 mars, il se montre trs actif, fait occuper par Bergeret
lÕŽtat-major de la Garde nationale et, comme Jaclard,
Eudes,
Duval
et plusieurs autres blanquistes, est partisan de marcher sur Versailles. Il est
alors un des animateurs, avec Louise Michel,
du ComitŽ de Vigilance du XVIIIe. ƒlu membre de la Commune, le 26 mars,
il est, avec Rigault,
secrŽtaire des premires sŽances. Le 1er mai, il est nommŽ
substitut du procureur de la Commune, Rigault, en mme temps que Gaston Da Costa, Huguenot
et Martainville.
Il vote pour le ComitŽ de salut public. ThŽophile FerrŽ est condamnŽ ˆ mort, le
2 septembre, et refuse de faire appel ˆ la clŽmence. Sa sÏur de 19 ans
travaille jour et nuit pour venir en aide aux prisonniers. Louise Michel, qui
aime FerrŽ, dŽploie les plus grands efforts pour le sauver, mais en vain :
le 28 novembre, sur le plateau de Satory, on fusille FerrŽ en mme temps que
Rossel
et Bourgeois.
(dÕaprs
le Maitron)
Feuill‰tre
Claude Ambroise (1806- ?) : NŽ en 1806 ˆ IngrŽ, prs dÕOrlŽans. En
1848, il est professeur de mathŽmatiques au lycŽe Descartes. En relations avec
Collet et Lacambre, il est, le 17 mars, lÕun des dŽlŽguŽs des clubs reus
par le Gouvernement provisoire. DÕopinions proches de celles de Blanqui, il est
Žlu, le 15 avril, prŽsident du club de la Sorbonne, puis du club de la rue
des RŽcollets. Le 15 mai, il est parmi ceux qui envahissent lÕAssemblŽe
nationale. Il Žcrit des articles en juin 1848 pour lÕAccusateur public dÕAlphonse Esquiros
[qui correspondra avec Blanqui dans les annŽes 1850 quand ce dernier sera
enfermŽ ˆ Doullens_]. EnfermŽ, surtout en raison de ses
opinions blanquistes, il passe plusieurs mois ˆ Belle-ële. Il est graciŽ en
dŽcembre 1849. (dÕaprs
le Maitron)
Fleutiaux (?-?) * : Sergent chez les fŽdŽrŽs durant la
Commune, Fleutiaux se rŽfugie ˆ New York pour Žchapper ˆ la rŽpression. Proche
de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la pŽtition de MŽgy (cf. ce
nom) contre la proposition de contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune.
(dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
Flotte Benjamin Pierre (1814-1888) *Æ : Co-signataire
(avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870
dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 & annexe
F).
DŽsignŽ pour nŽgocier lÕŽchange de Blanqui contre les otages des Communards en
avril 71 (DaCosta,
idem, p. 39). NŽ en 1814 ˆ Cuers
(Var), mort en aožt 1888, ce cuisinier-restaurateur est un Ç rŽpublicain
et rŽvolutionnaire dÕaffinitŽ communiste È. Il fait son
apprentissage chez le grand restaurateur VŽry o il a ŽtŽ placŽ tout jeune. Participant
aux Trois Glorieuses, il est blessŽ, mais on ignore comment il devint
vŽritablement un militant rŽvolutionnaire. Il semble avoir ŽtŽ membre ou proche
de la SociŽtŽ des Amis du Peuple et membre de la SociŽtŽ des Droits de lÕHomme ds
le dŽbut des annŽes 1830. En septembre 1835, membre de la SociŽtŽ des Familles,
il est enfermŽ ˆ La Force, accusŽ de dŽtention de munitions de guerre, mais il
est libŽrŽ ds le 2 octobre. En avril 1840, Il est condamnŽ ˆ 2 ans
de prison. TransfŽrŽ ˆ Doullens, puis au Mont-Saint-Michel, il se range du c™tŽ
des partisans de Blanqui, dans les diffŽrents qui opposent celui-ci ˆ Barbs.
En 1845, Flotte est administrateur au conseil de la Ç Compagnie des
Industries unies È, sociŽtŽ formant des coopŽratives de production. Membre
de la sociŽtŽ des Nouvelles Saisons, il conoit en 1847, avec Lacambre et
quelques autres, le projet de prendre les Tuileries dÕassaut, puis rŽorganise
un groupe de militants pour renverser le gouvernement. Mais la police ayant ŽtŽ
alertŽe par une explosion dans un atelier clandestin de fabrications de bombes,
le mouvement est dŽmantelŽ et Flotte Žcope de 15 mois de prison. LibŽrŽ au
lendemain du 24 fŽvrier, il participe le 17 mars ˆ la manifestation
aux c™tŽs de Blanqui. Pendant la rŽvolution de 1848, cÕest chez lui, rue
Boucher (IVe), que Blanqui habite, et quÕest domiciliŽ le
secrŽtariat de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale, dont il gre la trŽsorerie. La
Haute Cour de Bourges le condamne ˆ 5 ans de dŽtention. Ë la dernire audience,
il prend ˆ partie Barbs qui a tirŽ argument contre Blanqui du document
Taschereau : Ç Vous vous tes dŽshonorŽ aujourdÕhui,
citoyen ! È Aprs avoir purgŽ sa peine ˆ Doullens, puis au
pŽnitencier de Belle-ële (quÕil quitte en 1854), il opte pour lÕexil aux ƒtats-Unis,
sÕinstallant ˆ San Francisco, o son h™tel-restaurant est, en 1870, Ç de gros rapport È. Pourtant,
lorsque Blanqui, jugeant lÕEmpire ˆ lÕagonie, lance le signal du ralliement de
ses troupes, Flotte nÕhŽsite pas un instant (tout comme Casimir Bouis, autre
blanquiste varois Žgalement parti aux ƒtats-Unis). CŽdant son Žtablissement ˆ
son neveu, il rentre ˆ Paris peu avant le dŽbut de la guerre. Selon ZŽvas, il
aurait participŽ ˆ la tentative de coup de main contre la caserne des pompiers
de La Villette le 14 aožt 1870. Aprs le 4 septembre, il est un des
rŽdacteurs du journal de Blanqui, La
Patrie en danger [cf.
annexe F]. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des
signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I]. Le 6 avril, sur lÕinsistance de Tridon, Flotte se
charge de nŽgocier avec Versailles lÕŽchange des otages contre la
libŽration de Blanqui (Flotte a racontŽ lÕŽchec de ses nŽgociations dans une
brochure, Blanqui et les otages en 1871,
documents historiques, qui paraitra ˆ Paris en 1885). Aprs la Semaine
sanglante, protŽgŽ par sa nationalitŽ amŽricaine, Flotte peut quitter la France
sans tre inquiŽtŽ. Il passe par Londres, o il laisse en dŽp™t ˆ ƒdouard
Vaillant son manuscrit sur les otages. DŽbut octobre 1872, il est de passage ˆ
New York Ñ o il publie une lettre (signŽe F. Benjamin), dans laquelle il prend
sŽvrement ˆ parti Gambetta pour avoir Ç demandŽ la tte de
Blanqui È. DŽbut dŽcembre, il est de nouveau ˆ San Francisco, o il jouit
dÕun grand prestige au sein de la section locale de lÕAIT, quÕil contribue ˆ
gagner aux idŽes blanquistes. Lorsque, en avril 1874, lÕŽvasion de Henri
Rochefort et de ses compagnons des bagnes de Nouvelle CalŽdonie est connue et
leur arrivŽe ˆ San Francisco annonŽe, Flotte est prŽsident de la commission
chargŽe dÕorganiser leur accueil et de collecter des fonds pour leur permettre
de poursuivre leur route vers lÕEurope. Aprs le vote de lÕamnistie, Flotte
rentre en France (date inconnue). En 1885, il est ˆ Paris et se retire peu
aprs dans son Var natal, o il meurt en aožt 1888. Cf.
aussi : Michel Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È,
Bulletin de la SociŽtŽ dÕHistoire de la RŽvolution de 1848, Paris, 1990. (dÕaprs le Maitron).
Fombertaux Eugne
(c.1820- ?) :
NŽ vers 1820 ˆ Moulins (Allier) ; dessinateur en
Žtoffes, puis typographe, journaliste ; communiste rŽvolutionnaire,
militant ds lÕ‰ge de 16 ans, nŽobabouviste,
blanquiste. En
1836 (il a 16 ans), Eugne Fombertaux compara”t devant un tribunal pour
avoir adressŽ ˆ Louis-Philippe la lettre Ç la plus extraordinaire qui se
puisse voir È (selon lÕexpression dÕun magistrat). InculpŽ dÕassociation
illicite et de complot, il est emprisonnŽ ˆ La Force. En avril 1837, il est
arrtŽ, pour affichage dÕune proclamation Ç sŽditieuse È, qui, intitulŽe
Ç Au Peuple È, appelle
les ouvriers ˆ proclamer la RŽpublique. Ë lÕautomne 1838, il est surpris en
train dÕimprimer le 4e numŽro de LÕHomme libre (qui succde
depuis aožt au Moniteur rŽpublicain, dont il est le principal rŽdacteur, assistŽ de Leconte Minor,
Jean-Baptiste Guillemin, Claude Boudin, Pierre Joigneaux et Gambin). IncarcŽrŽ au Mont-Saint-Michel en
octobre 1839, il est transfŽrŽ ˆ Doullens en octobre 1842, et sans doute libŽrŽ
en 1844. Militant blanquiste parisien de 1848, membre de la SociŽtŽ
rŽpublicaine centrale, il est arrtŽ le 26 mai avec Blanqui et Claude
Feuill‰tre. Membre du Club des
clubs, puis candidat ˆ la Constituante, il est signataire du Manifeste des
Communistes RŽvolutionnaires.
En fŽvrier 1858, alors quÕil occupe un modeste emploi ˆ lÕimprimerie Dubuisson,
il est arrtŽ, expŽdiŽ ˆ Marseille par chemin de fer, puis en AlgŽrie, ˆ
Sidi-Bel-Abbs et ne rentre en France quÕavec lÕamnistie de 1859. [cf. M. Dommanget, Auguste
Blanqui et la rŽvolution de 1848, Paris, Mouton, 1972_] (dÕaprs P.-J. Derainne,
J. Grandjonc, A. Perrier et Jean Risacher pour le Maitron)
Fondeville E. (?-?) * :
Membre de lÕAIT, E. Fondeville quitte Bordeaux pour Paris, o il prend une
part active ˆ la Commune, comme employŽ au ministre des Travaux publics. Il est
aussi gŽrant du journal La Rouge (mai 1871). Proche des Blanquistes, il
semble avoir jouŽ un r™le important (bien quÕobscur) dans la tentative
dÕŽchange des otages contre Blanqui. Durant la Semaine sanglante, il est encore
ˆ Paris, o il cache divers documents importants, mais, ds aožt, il se trouve
ˆ Londres, o il participe ˆ la confŽrence de lÕAIT de septembre 1871. Aprs 4
ans passŽs ˆ Londres, Fondeville part ˆ New York, o il est membre de la
SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. Le 30 mars 1876, il prŽside la rŽunion
de HuschÕs Hall, au cours de laquelle les frres Gustave et ƒlie May sont exclus.
La trace de Fondeville se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Fort Alfred (?-?) * :
Le capitaine Fort, qui commande une compagnie du gŽnie au service de la Commune
de Paris, est donnŽ pour mortellement blessŽ ˆ Neuilly le 16 avril 1871.
En fait, il ne meurt pas de ses blessures et parvient ˆ se rŽfugier ˆ New York
aprs la Semaine sanglante. Proche de la mouvance blanquiste, il signe en juin
1872 la pŽtition de MŽgy (cf. ce nom). Le 8 juillet 1877, il assiste ˆ New
York aux obsques du communard Parisel, figurant mme parmi les porteurs du
cercueil. Sa trace se perd ensuite dŽfinitivement. En juillet 1873, il a ŽtŽ
condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe et est
amnistiŽ en 1879. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Fortin ƒmile, Pierre, Justin, dit
Ç Pichon È (1846-1906) : CitŽ dans la notice
Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le
2 dŽcembre 1846 ˆ Brulon (Sarthe) ; mort ˆ Paris, le 18 dŽcembre
1906. En
1870, Fortin est Ç feuillagiste È (sculpteur
sur bois spŽcialisŽ dans les motifs de fleurs et feuillages) et, fiancŽ ˆ la fille de Genton, sÕest
dŽjˆ signalŽ
parmi les blanquistes, avec 2 condamnations en 1869 (pour infraction ˆ la loi
sur les rŽunions publiques et outrages ˆ agent). Sous la Commune, dÕaprs Da Costa, il est nommŽ
inspecteur des barricades par FerrŽ, avec Genton. Il est
condamnŽ ˆ 10 ans de travaux forcŽs, au bagne de Toulon, puis sur lÕ”le Nou.
AmnistiŽ, il redevient sculpteur sur bois, ˆ Montmartre. (dÕaprs le Maitron)
Fournier Henri (1861-1909) : NŽ
ˆ Paris vers 1861, mort ˆ Danbury (Connecticut) le 17 janvier 1909. Vers 1871, ses
parents tiennent un cafŽ-restaurant ˆ Paris. Enfant, il assiste avec passion ˆ la construction des barricades le 18
mars. Pour Henri Fournier, la Commune de Paris est un Ç baptme
rŽvolutionnaire È qui le convertit ˆ jamais ˆ la cause de la RŽvolution
sociale. Au dŽbut des annŽes 1880, Žtudiant, il rejoint les groupes blanquistes
parisiens. Il assiste aux obsques de Blanqui, en janvier 1881, et prend part ˆ
des bagarres avec les groupes rivaux. En 1884, il est le dŽlŽguŽ ˆ Clichy de la
Ligue pour lÕabolition de lÕarmŽe permanente et ami avec Emmanuel Chauvire. En
1885, Henri Fournier part aux ƒtats-Unis, o il reste 3 ans, avant de rentrer ˆ
Paris en 1888. Il est alors embauchŽ dans une fonderie. En 1889, il fait la
connaissance de Jules-Louis Breton, sÕinscrit au comitŽ socialiste et participe
activement ˆ plusieurs ŽchauffourŽes avec les groupes boulangistes. Vers la fin
des annŽes 1890, il retourne aux ƒtats-Unis, se fait fondeur de fer avant de
trouver un emploi comme ouvrier teinturier. Ayant adhŽrŽ ˆ la section locale du
Parti socialiste amŽricain de Danbury, il sÕabonne ˆ lÕUnion des
travailleurs, journal auquel
il collabore. Henri Fournier dŽcde ˆ Danbury le dimanche 17 janvier 1909, des
suites dÕune tuberculose. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Francard (?-?) : Participe ˆ la
crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de
Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).
Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc
boulangiste et anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + annexes N & O).
FrŽmeaux (?-?) : Lithographe
arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui dans
lÕaffaire de la rue du Figuier (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 7 + annexe A). Un
certain FrŽmeaux, membre ou sympathisant de la section franaise n¡ 29 de
Paterson (New Jersey), verse son obole ˆ la souscription lancŽe par les
Internationaux au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la
Commune de Paris en janvier 1873. (dÕaprs le Maitron). Est-ce le mme ?
FrŽmeaux
Mme (?-?) : ArrtŽe et condamnŽe
en juin 1861 avec son mari et Blanqui dans
lÕaffaire de la rue du Figuier (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 7 + annexe A).
Froger
Alexandre (?- ?) : DŽputŽ de
la Sarthe en 1885-1889, puis de la Mayenne en 1889-1893, socialiste chrŽtien,
considŽrŽ comme Ç blanquiste boulangiste È. [Wkpd, Ç Boulangisme È :
cf. annexe Q]
Gabriel Alfred (1848-1915) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard [cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O]. NŽ le 14 septembre
1848
ˆ Nancy
et mort le 10 juin 1915 ˆ Paris. Comptable, puis journaliste (sous le nom
de Jacques Dest), il est dŽputŽ boulangiste
de Meurthe-et-Moselle de 1889 ˆ 1893. Aprs s'tre rapprochŽ des blanquistes
boulangistes du CCSR et des rochefortistes,
il fonde en 1898 le Parti rŽpublicain
socialiste franais. [dÕaprs
Wkpd]
Galtier Louis
(?- ?) : Son nom
appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). Dans
une lettre ˆ Eudes en date du 2 fŽvrier 1872, Edmond GŽry lÕappelle Ç le
pre Galtier (le marseillais) È. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron) Dans
son ouvrage Aux origines du socialisme
moderne, la Premire Internationale,
la Commune de Paris, lÕexil (Žditions de lÕAtelier / Žditions ouvrires,
2010), Michel Cordillot signale que Louis
Galtier est prŽsent le 17 dŽcembre 1871, lors de la cŽrŽmonie en lÕhonneur des
communards FerrŽ, Bourgeois et Rossel qui viennent dÕtre fusillŽs ˆ Satory. Il
quittera plus tard New York pour la
Belgique.
Gambon Charles Ferdinand (1820-1887) * : Ds la mort de
Blanqui, le ComitŽ RŽvolutionnaire Central institue la Ligue pour la
suppression de l'armŽe permanente et son remplacement par une armŽe nationale
sŽdentaire ; c'est en son nom que Charles Gambon prŽsente ˆ la Chambre un
projet de loi dans ce sens (cf. DaCosta,
Les Blanquistes, p. 59). NŽ
le 19 mars 1820 ˆ Bourges (Cher), mort le 16 septembre 1887 ˆ
Cosne-sur-Loire (Nivre). Orphelin trs jeune, Charles Gambon est
ŽlevŽ dans la Nivre, par ses grands-parents maternels propriŽtaires de forges.
Brillant Žlve, Gambon obtient son baccalaurŽat ˆ 16 ans et sa licence en
droit ˆ 19 ans. Avocat en 1839, docteur en droit, il est nommŽ
juge-supplŽant ˆ Cosne-sur-Loire en 1845, mais surveillŽ par le pouvoir, il est
suspendu momentanŽment de ses fonctions. En relation avec La RŽforme, Louis Blanc,
Ferdinand Flocon et lÕopposition rŽpublicaine la plus avancŽe, Gambon rejette
la monarchie, mme constitutionnelle. Fondateur du Journal des ƒcoles. en 1847, il contribue ˆ
lÕeffervescence du Quartier Latin avec son ami FŽlix Pyat. Initiateur des
changements de fŽvrier 1848, il regagne sa province aprs la chute de Louis-Philippe.
Ë Cosne, Gambon prend rapidement la tte de la SociŽtŽ rŽpublicaine locale. Refusant
les postes de commissaire et de procureur de la RŽpublique, il est Žlu
reprŽsentant de la Nivre ˆ lÕAssemblŽe constituante en avril 1848. RŽpublicain
relativement modŽrŽ au dŽpart, il Žvolue progressivement. DÕabord admirateur
inconditionnel de Barbs, Gambon sige sur les bancs de la Montagne ˆ
lÕAssemblŽe. ƒlu conseiller gŽnŽral de la Nivre en septembre 1848, puis ˆ
lÕAssemblŽe lŽgislative en mai 1849, il sÕoppose ˆ la Constitution qui en sort.
EngagŽ, en juin 1849, dans les manifestations dÕhostilitŽ au prince-prŽsident
qui a violŽ la Constitution en combattant la RŽpublique romaine, Gambon rejoint
Barbs et Blanqui en prison. CondamnŽ ˆ la dŽportation en enceinte fortifiŽe,
Gambon est emprisonnŽ ˆ Versailles, Doullens, Mazas, puis Belle-ële-en-Mer, de
1850 ˆ 1857, o il est tŽmoin des rivalitŽs entre Ç barbsistes È et
Ç blanquistes È. Aprs le dŽpart de Barbs, en 1854, Belle-ële devient
le sige de la rŽsistance au rŽgime. Refusant de plier et de demander la gr‰ce,
les rŽpublicains considŽrŽs comme les plus dangereux (dont Blanqui et Gambon) sont
emmenŽs en dŽcembre 1857 en Corse, o ils restent enfermŽs jusquÕen aožt 1859. Ayant
retrouvŽ la libertŽ, Gambon sÕinstalle dans sa rŽgion natale. Voyageant de
temps ˆ autre en Belgique ou en Hollande, il est Žlu conseiller aux municipales
de son village en 1865, mais, refusant de jurer obŽissance ˆ la Constitution et
fidŽlitŽ ˆ lÕempereur, il ne sige pas et doit dŽmissionner. En prison, ˆ
travers sa correspondance et ses MŽmoires,
on voit se fixer un certain nombre dÕidŽes fortes sur lesquelles il ne
reviendra pas. Hostile aux armŽes permanentes, comme Blanqui, il est aussi
devenu partisan de la lutte armŽe si celle-ci peut aider ˆ faire tomber le
rŽgime. Partageant son temps, ˆ la fin de lÕEmpire, entre Paris et le
Sancerrois, il participe activement au mouvement des rŽunions publiques, ce qui
lui vaut une incarcŽration au dŽbut de 1870. Gambon sÕengage ˆ fond contre la
guerre au cours de lÕŽtŽ et parcourt inlassablement les campagnes de sa rŽgion
pour rŽpublicaniser le pays. En fŽvrier 1871, battu dans sa rŽgion, il est Žlu
dans la Seine sous lÕŽtiquette Ç candidats socialistes
rŽvolutionnaires È, appartenant, ds lors, ˆ la fraction la plus avancŽe du
prolŽtariat parisien. ƒlu membre de la Commune, siŽgeant ˆ la commission de la
Justice, il est dŽsignŽ pour visiter les prisons et nommŽ procureur de la
Commune Ñ poste quÕil refuse, son expŽrience de magistrat et celle de
lÕenfermement pendant 10 ans lÕayant convaincu du caractre nocif de la prison
et de la barbarie de toute justice, idŽes qui le conduiront insensiblement vers
lÕanarchisme auquel il se ralliera plus tard. Aux avant-postes lors des combats
de la Semaine sanglante, Gambon est prŽsent prs des dernires barricades, le
28 mai. CachŽ, lors de lÕŽcrasement de la Commune, il peut demeurer dans
Paris et attendre quelques semaines avant de recevoir un faux passeport pour
rejoindre la Suisse, o il vit jusquÕen 1880. Outre le jugement qui lui inflige
20 ans de travaux forcŽs (en Nouvelle CalŽdonie), le conseil de guerre le
condamne ˆ mort, en novembre 1872. Ë peine arrivŽ en Suisse, Gambon rŽdige
La Revanche de la France et de
la Commune et La
Dernire RŽvolution. Trs mobile, il est souponnŽ par la
prŽfecture de police de Paris de faire des sŽjours dans la capitale pour
prŽparer un attentat contre Thiers ou pour transporter les livres de propagande
anarchiste. Partisan de Bakounine et, plus tard, de Kropotkine, il milite
activement au sein de la fŽdŽration jurassienne de lÕAIT et rencontre Bakounine
ˆ Locarno, en avril 1872. Bien quÕayant refusŽ lÕamnistie, il rentre en France
en juillet 1880 et se fixe ˆ Paris. Ds son retour, il reprend la lutte en
participant ˆ de nombreux meetings organisŽs par les divers comitŽs socialistes.
Aux c™tŽs de Louise Michel, en novembre 1880, il exalte le socialisme
rŽvolutionnaire. En 1883, il prend la dŽfense des anarchistes lyonnais
incarcŽrŽs, fait lÕapologie de Kropotkine et dÕƒlisŽe Reclus, dont il se dŽclare
ˆ la fois lÕami et le complice. Journaliste occasionnel au Cri du Peuple, il y publie, en
mars 1887, un article dÕinspiration pacifiste, o il dŽclare la Ç guerre ˆ
la guerre È Ñ mot dÕordre appelŽ ˆ un bel avenir. (dÕaprs
le Maitron).
Gausseron Henri (1845-1913) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È de juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K), mais il reniera
cette participation, disant (en mai 1879) avoir ŽtŽ Ç absolument
Žtranger ˆ son inspiration et ˆ sa rŽdaction È (Maitron). NŽ le
20 octobre 1845 ˆ La Mothe-Saint-HŽraye (Deux-Svres), mort en 1913 ˆ
Machonville-Rouxmesnil (Seine-InfŽrieure), Henri Gausseron est
dÕabord avocat. Sous la Commune,
il est commissaire de police du quartier de la Sorbonne, puis juge
dÕinstruction attachŽ au parquet du procureur de la Commune. Il est condamnŽ
par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. ExpulsŽ de Belgique
o il sÕest dÕabord rŽfugiŽ, il se rend ˆ Londres. Gausseron est graciŽ le
5 juin 1879, aprs avoir ŽtŽ professeur ˆ Londres et marchand de livres
anciens en ƒcosse. De retour en France, il est professeur au lycŽe
Jeanson-de-Sailly, traduisant des ouvrages anglophones et rŽdigeant des manuels
pŽdagogiques. Bibliophile, il rŽdige en 1901 Bouquiniana. Notes et notules
dÕun bibliologue. RetraitŽ en octobre 1908 aprs plus de trente ans
dÕenseignement, il meurt en 1913 ˆ Machonville-Rouxmesnil. (dÕaprs le Maitron)
Genouille (?-?) : En 1867, il assiste,
tant™t chez Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. Il est condamnŽ par dŽfaut ˆ trois mois de prison, 100 F
dÕamende et cinq ans de privation de droits civiques. (dÕaprs
le Maitron) Voir notice Chouteau.
Genton Gustave Ernest (1825-1872)
* : ƒbŽniste,
il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison
et 100 F d'amende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Blanquiste, ouvrier sculpteur sur bois, nommŽ juge
dÕinstruction sous la Commune et fusillŽ ˆ Satory le 30 avril 1972. [dÕaprs le blog de Paul Quader]
Giffault ƒmile
Magloire (1850-?) * : NŽ le 9 fŽvrier 1850 ˆ Paris,
dessinateur-gŽographe (il a ŽtŽ lÕŽlve dÕƒlisŽe Reclus). Garde
national, pendant le Sige, il est ˆ Buzenval. Blanquiste, il prend part au
soulvement dÕoctobre 1870. Le 18, il est ˆ Montmartre et en descend vers la
prŽfecture de Police. Sous-chef
du bureau des Archives ˆ la prŽfecture de Police, auprs
de Rigault,
il examine les rares dossiers laissŽs par la police impŽriale et participe ˆ certaines
arrestations. ArrtŽ le 5 juin, il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ
perpŽtuitŽ. Il rentre en France en 1880, et collabore ˆ lÕIntransigeant de Rochefort.
(dÕaprs
le Maitron)
Girard Pierre Fulgence (1807-1873) : CitŽ dans la notice
Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le
21 septembre 1807 ˆ Granville (Manche), mort le 11 avril 1873 ˆ
Bacilly (Manche). ƒtudiant
en droit dÕabord ˆ Caen, puis ˆ Paris, Fulgence Girard participe ˆ lÕagitation
du dŽbut de la monarchie de Juillet au Quartier Latin avec Blanqui, Plocque, Sambuc, etc. Membre et
signataire des textes du ComitŽ des ƒcoles, il est privŽ de deux inscriptions
par le conseil acadŽmique du 22 janvier 1831. Alexandre Dumas lÕhŽberge
une nuit alors quÕil est en fuite et Balzac le prend pour modle
de Fulgence Ridal dans Un grand homme de province ˆ Paris. Il semble
tre marin quelque temps, puis se consacre ˆ la littŽrature. En dŽcembre 1833,
il est secrŽtaire du ComitŽ central dÕAffiliations rŽpublicaines de la SociŽtŽ
des Droits de lÕhomme (SDH). Fulgence Girard sÕinstalle ˆ Avranches vers le
milieu des annŽes 30, ˆ la fois comme avocat et comme littŽrateur, publiant des
ouvrages sur ses voyages et sur la marine et collaborant au Monde
illustrŽ, au Navigateur, ˆ La France Maritime. Quand Armand Barbs, Martin Bernard et dÕautres
condamnŽs de mai 1839 arrivent au Mont-Saint-Michel, ˆ partir de juillet 1839,
rejoints en fŽvrier 1840 par Blanqui et dÕautres,
Fulgence Girard entre tout de suite en relations Žpistolaires avec eux, ˆ
travers des membres de leurs familles et organise secours et soutiens. Un peu
plus tard, avec le soutien de Mme Blanqui (mre) qui rŽside ˆ
Avranches, et de son frre, Gustave, marin, il organise une tentative dÕŽvasion
par la mer, qui Žchoue dans la nuit du 10 et 11 fŽvrier 1842. Rapidement,
lÕadministration de la prison intercepte les lettres que Blanqui lui adresse. Il rappelle
cette pŽriode dans Histoire du Mont-Saint-Michel, prison de lÕƒtat, avec les
correspondances inŽdites des citoyens A. Barbs, A. Blanqui,
Martin-Bernard, Flotte, Mathieu dÕƒpinal, BŽraud, etc. (chez P. Permain,
1849). Fulgence Girard milite en 1848 dans le club de Blanqui, puis dans le club
de la RŽvolution. Il publie une Histoire dŽmocratique de la rŽvolution de
fŽvrier 1848, en particulier dans Les VeillŽes du Peuple de Blanqui (novembre 1849 et
mars 1850) et une Histoire de la guerre
dÕItalie (1860). Il dŽfend Blanqui au procs de
Bourges. (dÕaprs
Pierre Baudrier et Jean Risacher pour le Maitron)
Girault Alexandre (1852- ?) * : Membre
du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 21 septembre 1852,
ˆ Paris, cet
ouvrier typographe appartient aux premiers groupes de combat blanquistes
constituŽs en 1867-1868.
Le 22 janvier
1869, il est condamnŽ avec Rigault pour propos Žmis en faveur de lÕunion libre.
Ayant
participŽ ˆ la Commune de Paris, il est dŽportŽ au bagne
de Nouvelle-CalŽdonie et ne revient en France
qu'en 1880. Correcteur au journal LÕIntransigeant, il est dŽputŽ
socialiste de la Seine de 1896 ˆ 1898. Conseiller municipal
de Vierzon (Cher), Alexandre Girault est le pre du militant anarchiste Ernest Girault. (dÕaprs le Maitron & Wkpd)
Girou Georges (1860-1916) : Membre du CCSR
aprs la scission de 1889, donc Ç blanquiste boulangiste È et
anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 15 septembre
1860
et mort le 15 avril 1916 ˆ Paris. Comptable, puis industriel, Georges
Girou milite dans les rangs rŽpublicains, est membre de la ligue de la rŽvision
(de Clemenceau), conseiller municipal de Paris en 1890, puis en 1903 (prŽsident
du conseil municipal de Paris en 1911) et dŽputŽ de la Seine de 1898 ˆ 1902 (groupe des indŽpendants).
[dÕaprs Wkpd]
Godichet (?-?) : Professeur libre,
sans moyens rŽguliers dÕexistence ; indicateur de police. En 1867, il
assiste, tant™t chez Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. ArrtŽ avec les membres du groupe quÕil a dŽnoncŽs, il est
condamnŽ, le 23 dŽcembre 1867, ˆ un an de prison. TransfŽrŽ de Mazas ˆ
lÕh™pital Saint-Antoine, il sÕen Žvade le jour mme et passe en Belgique. (dÕaprs
le Maitron) Voir notice Chouteau.
Gois ƒmile
Charles, dit Ç Degrin È (1829-1888) * :
Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6
septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La
Patrie en danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 & annexe
F). RŽfugiŽ ˆ Londres aprs la Commune : Ç Les
blanquistes les plus connus ˆ Londres Žtaient alors E. Eudes, Gois, Granger, Edmond Levraud, Ranvier,
Regnard et Edouard Vaillant. È (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24), il y signe
la DŽclaration Ç Aux Communeux È en juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Aprs
la mort de Blanqui, Gois participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire
Central (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M).
NŽ le 16 juin 1829 ˆ Chablis (Yonne), mort ˆ Paris le 12
octobre 1888. Commis
aux Žcritures, il est dŽportŽ ˆ Lambessa (AlgŽrie) de 1852 ˆ 1856. Ami dÕEudes
et de Tridon, il appartient, en 1868, au groupe blanquiste de Montmartre.
Compromis, en 1866, dans lÕaffaire dite de la Renaissance [cf.
annexe D], et,
en 1870, dans lÕaffaire Victor Noir, il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ
perpŽtuitŽ et prŽfre gagner la Belgique. Il nie pourtant tre lÕun des chefs
de la tendance blanquiste : Ç JÕai ŽtŽ flattŽ et surpris dÕapprendre
que je reprŽsentais Blanqui, que jÕŽtais un de ses agents. Je nÕai jamais vu
Blanqui, je ne le connais que par lÕhistoire qui me lÕa montrŽ comme un homme
politique simple et honnte, chose assez rare par les temps qui courent È.
Gois rentre ˆ Paris aprs le 4 septembre et, durant le Sige, travaille
comme employŽ dans la police. Il Žcrit dans La
Patrie en danger. NommŽ colonel dÕŽtat-major, aide de camp du gŽnŽral Eudes
sous la Commune, il est membre des cours martiales. CondamnŽ ˆ mort, par
contumace, il se rŽfugie en terre anglaise (Jersey, puis Londres ; en
1876, il vit ˆ Hammersmith). RentrŽ en France aprs lÕamnistie, malade, il y mne
une fin de vie plut™t pŽnible. (dÕaprs le Maitron)
Goraud (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t chez
Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ
Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. Il est condamnŽ
par dŽfaut, le 23 dŽcembre 1867 ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs
le Maitron) Voir notice Chouteau.
GoullŽ Albert FrŽdŽric (1844-1918) * : Signataire de la DŽclaration
Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). Participe ˆ
la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort
de Blanqui (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). NŽ
ˆ DarnŽtal (Seine-InfŽrieure) le 30 mars 1844 ; mort annoncŽe par Le Temps du 5 dŽcembre
1918. Journaliste et homme de lettres, Albert GoullŽ est,
durant la Commune, commandant dÕŽtat-major attachŽ au gŽnŽral Eudes. Par
contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. GoullŽ
a dŽjˆ ŽtŽ condamnŽ ˆ Paris, en juillet 1870, pour Ç outrages ˆ la morale
publique et ˆ la religion catholique È, en raison dÕarticles publiŽs dans La Libre PensŽe. Il figure
parmi les collaborateurs de la Commune
de Paris (septembre 1870), qui publie lÕappel des sections
franaises de lÕAIT et des associations ouvrires Ç au peuple allemand, ˆ
la dŽmocratie socialiste È. Albert GoullŽ est un des rŽdacteurs du Cri du Peuple de Jules Valls et
de La Patrie en danger de
Blanqui. DŽlŽguŽ du 1er, il est un des signataires de
lÕAffiche rouge [cf.
annexe I]. RŽfugiŽ ˆ Londres, GoullŽ gagne sa vie comme
professeur ; il frŽquente les sociŽtŽs de rŽfugiŽs et fait partie du
groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È. Aprs son retour,
il contribue avec Blanqui, BreuillŽ,
Eudes et Granger,
au lancement du journal Ni Dieu
ni Ma”tre, en novembre 1879 [cf. annexe L]. Lorsque le CRC se mue en PSR
(1898), GoullŽ appartient ˆ sa commission administrative [cf. annexe P].
Il est candidat ˆ Paris en mars 1885, collabore au nouveau Cri du Peuple de Valls (1883),
ˆ LÕHomme libre dÕƒdouard
Vaillant (1888), ainsi quÕˆ La
Petite RŽpublique o il donne des Žtudes thŽoriques et des
chroniques fŽministes. (dÕaprs le Maitron) ZŽvas (p. 141, nbdp) cite son ouvrage
trs antimarxiste Cessons la lutte des
classes (1914).
GoutŽ
ƒdouard (1816- ?) :
CitŽ dans la notice
Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le 16 juillet
1816 ˆ Blois, o il est tanneur, ƒdouard GoutŽ est un rŽpublicain notoire et
convaincu. Lorsque Blanqui, aprs le procs de Blois en avril 1847, doit
quitter la prison, cÕest chez lui quÕil trouve asile et soutien, malgrŽ la
surveillance policire qui cause du tort ˆ son commerce. Blanqui peut ainsi
recevoir ses amis libŽrŽs comme lui et il y reste juquÕau 25 fŽvrier 1848.
RestŽ ami et correspondant de Blanqui, il est lÕun des fondateurs du cercle de
la SolidaritŽ rŽpublicaine, en 1848. RŽfugiŽ en 1850 ˆ Londres, o il entre au
ComitŽ des Proscrits dŽmocrates socialistes, il revient ˆ Paris en 1851, o il est
arrtŽ en novembre et dŽportŽ en AlgŽrie, puis libŽrŽ en mars 1855. (dÕaprs le Maitron)
Granger Ernest
(1844-1914) * : ƒtudiant en droit en 1865 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16), qui, avec Brideau, est emprisonnŽ suite ˆ une
manifestation en janvier 1865 rue des Amandiers (cf. annexe B) et amne vers le blanquisme plusieurs de ses
camarades (tels Kellermann, Alphonse Humbert, BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da
Costa, LavallŽe). Il fait partie du groupe de blanquistes qui, le 4 septembre
1870, contraint Jules Favre ˆ prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de
l'Empire et la proclamation de la RŽpublique (cf. DaCosta, idem, p. 33-34
+ annexe F). Il est Žlu commandant de bataillons dans un
quartier ouvrier parisien aprs la 4 septembre (cf. DaCosta, idem, p. 35).
Co-signataire (avec Blanqui et
18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du
journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, idem, p. 34 + annexe F). Co-signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin
1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Il
participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui crŽe en juin 1879 (DaCosta, idem,
p. 56 + annexe L), ainsi quÕˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire
Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). Chef de file du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste
et anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + annexes N & O) [9]. Un des leaders
blanquistes, avec Eudes et Tridon, il accueille et aide Blanqui lors de ses
sorties de prison, et cÕest ˆ son domicile parisien que Blanqui est mort.
Fidle de Blanqui, il vend une propriŽtŽ dans l'Orne pour acheter pistolets et
poignards pour l'attaque de la Villette en aožt 1870. Il finance l'impression de nombre
de livres Žcrits par Blanqui et participe mme ˆ la rŽdaction de Critique sociale. Plus tard, comme
certains de ses camarades, il basculera idŽologiquement et sera dŽputŽ
boulangiste. Au dŽcs de Blanqui, il fait Ždifier ˆ ses frais un gisant en
bronze rŽalisŽ par Dalou [dÕaprs
Wkpd]. NŽ le 20 avril 1844
ˆ Mortagne-au-Perche (Orne), mort en 1914. Granger
est le fils dÕun avouŽ normand qui lui laisse une belle fortune. Venu ˆ Paris
poursuivre ses Žtudes de droit, il sÕy lie au mouvement populaire parisien et,
ds 1864, il appartient au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È (cf. annexe B). Ë
lÕautomne 1865, Granger assiste au congrs international des Žtudiants de
Lige. Le 21 janvier 1866, il participe ˆ une manifestation blanquiste,
rue des Amandiers (dans le XXe) ce qui lui vaut une peine de 6 mois
de prison (cf. annexe B). Au cours des annŽes qui suivent, il est, avec Duval, Eudes, Genton, Jaclard, Meunier, un des organisateurs des premiers groupes de combat
blanquistes. Le 4 septembre 1870, il joue un r™le trs actif avec Balsenq et E.
Levraud. Il signe le 6 septembre 1870,
la dŽclaration, tirŽe en affiche : La
Patrie en danger [cf. annexe F]. Pendant
le Sige, Granger est commandant ˆ la Garde nationale. Au lendemain du
18 mars, il accompagne Pilhes ˆ Toulouse pour rechercher Blanqui, mais celui-ci a dŽjˆ ŽtŽ arrtŽ. Aprs la dŽfaite de la
Commune, Granger gagne Londres o son aisance lui permet dÕadoucir lÕexil de
ses compagnons moins fortunŽs. Il est un des animateurs du groupe blanquiste
Ç La Commune rŽvolutionnaire È et signe, en 1874, son appel Aux Communeux [cf. annexe K].
RentrŽ ˆ Paris, quelques mois avant lÕamnistie de 1880, Granger partage un
modeste appartement avec Blanqui jusquÕˆ la mort de ce dernier. Au mois de juillet 1881, il est
un des organisateurs du ComitŽ rŽvolutionnaire central [cf. annexe M]. Aprs
la mort dÕEudes (5 aožt 1883), Granger appara”t, aux c™tŽs dÕƒdouard
Vaillant, comme un des chefs de file du
blanquisme. Face ˆ Vaillant, il reprŽsente le blanquisme traditionnel, non
imprŽgnŽ de marxisme. Au sein du CRC, Granger et Vaillant reprŽsentent bient™t deux tendances divergentes que le
boulangisme sŽpare dŽfinitivement [cf. annexes N & O].
Granger est accueilli en 1884 ˆ lÕIntransigeant,
par Rochefort, alors quÕil cherche un gagne-pain et une tribune. Blanquiste
sans consistance doctrinale, son ralliement au boulangisme lui vaut un sige de
dŽputŽ : en octobre 1889, il est Žlu dans le XIXe. Granger
aura collaborŽ aux journaux : La
Patrie en danger ; Ni Dieu, ni Ma”tre ; LÕHomme libre ; Le Cri
du Peuple ; LÕIntransigeant, et dans les organes successifs de
son CRC dissident : Le
Blanquiste (Lyon) ; Le
Ralliement ; Le RŽveil du Peuple (1891-1892). (dÕaprs le Maitron)
GrŽbauval Armand (?-?) :
Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et
anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR
+ Journal des dŽbats, 27 janvier 1895, p. 2. + voir annexes N & O).
GuŽrinire A.
( ?- ?) * : Aprs la Semaine
sanglante, A. GuŽrinire se rŽfugie ˆ New York. Proche de la mouvance
blanquiste, il est membre de la commission de contr™le du Socialiste, en octobre 1872, et nommŽ
secrŽtaire des sŽances lors de la constitution du premier bureau du Groupe
rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI), en janvier 1873.
Aprs lÕŽchec et la dŽsagrŽgation du mouvement rŽvolutionnaire au printemps
1874, A. GuŽrinire reste un fidle lecteur du Bulletin de lÕUnion
rŽpublicaine.
Sa trace se perd aprs 1875. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Guyon
Louis (?-?) :
EmployŽ de commerce [selon Da Costa]
ou commis-vitrier [selon Maitron], il est
lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 39 + annexe D].
Hanser Charles Henri (1835-1880 ?) * : NŽ
ˆ Besanon (Doubs) le 14 juin 1835, mort aprs 1880. Comme beaucoup de
provinciaux, Henri Hanser part travailler ˆ Paris. Capitaine dÕune compagnie
sous la Commune, Hanser est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Londres aprs la Semaine sanglante, Henri Hanser
adhre ˆ lÕAIT. Peu avant la fin de 1873, Henri Hanser gagne New York. Ayant
pris langue avec les milieux de la proscription, il est nommŽ secrŽtaire de la
commission dÕenqute formŽe par les rŽfugiŽs de la Commune pour vŽrifier le
bien-fondŽ des accusations de MŽgy ˆ lÕencontre des frres ƒlie et Gustave May,
laquelle rend un verdict de non-lieu en janvier 1874. Il figure parmi les
dirigeants du Cercle communiste rŽvolutionnaire blanquiste (en fait, le GRSI). En
mars 1874, au cours du banquet commŽmorant lÕanniversaire du 18 mars, sa
fille Lucie (14 ans) prononce un petit discours ˆ la gloire de Louise
Michel. En qualitŽ de membre du comitŽ exŽcutif du Groupe communiste
rŽvolutionnaire de New York, Henri Hanser est, en 1876, lÕun des signataires du
manifeste dÕinspiration blanquiste [cf. annexe V], de lÕappel de la
SociŽtŽ des rŽfugiŽs en faveur des dŽportŽs de Nouvelle-CalŽdonie et de la
lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new yorkais aux
membres de la Ç Vieille Icarie È. En janvier 1878, il est ˆ lÕorigine
du lancement dÕun hebdomadaire de tendance blanquiste, La Centralisation
(dont nous ne connaissons lÕexistence que par les extraits publiŽs ˆ Paris par LÕƒgalitŽ
de Jules Guesde). Il sÕest alors Žtabli comme peintre en enseignes. Hanser se
f‰che un peu plus tard avec MŽgy, lors dÕune rŽunion de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs.
Henri Hanser bŽnŽficie de la remise de sa peine en novembre 1879. Sa trace se
perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Hayot (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t
chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. (dÕaprs le Maitron)
Voir notice Chouteau.
Hermann (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t
chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. Il est condamnŽ par dŽfaut, le 23 dŽcembre 1867 ˆ trois
mois de prison, 100 f dÕamende et cinq ans de privation des droits
civiques. (Maitron) Voir notice Chouteau.
Plusieurs
autres Hermann sont citŽs dans le Maitron, qui pourraient
correspondre : 1) Hermann Julien : nŽ le
16 avril 1827 ˆ MontbŽliard (Doubs), mŽcanicien-horloger ˆ Paris, qui
entre dans le gŽnie auxiliaire pendant le 1er Sige, puis sert
dans le mme corps sous la Commune. Il est arrtŽ le 28 mai prs du lac
Saint-Fargeau (XXe) et condamnŽ ˆ cinq ans de prison. 2)
Hermann (sans
prŽnom) : domiciliŽ rue Coquillre, Hermann est
dŽlŽguŽ des fourreurs et apprteurs en peaux parisiens ˆ lÕExposition
universelle de 1867 et membre de la Commission ouvrire fondŽe ˆ cette
occasion. 3) Hermann (sans
prŽnom) : nŽ
le 2 mars 1841 ˆ Paris (IVe), garon de salle chez un
restaurateur. Il sÕengage le 3 avril dans la 3e compagnie de
marche du 25e bataillon. Il rentre ˆ Paris le 20 mai ; le
26, il a perdu son bataillon ; avec des gardes dÕautres bataillons, il se
retire le 28 mai ˆ la mairie du XXe, o il est fait prisonnier.
CondamnŽ ˆ la dŽportation simple, il est bien notŽ en
Nouvelle-CalŽdonie ; dans ses lettres, il signe T. Hermann avec trois
points disposŽs en triangle (franc-maon ?). Il rentre en France en 1877.
4) Hermann Jean : nŽ le
20 fŽvrier 1840 ˆ Strasbourg, mineur, puis terrassier, il sert la Commune
dans les rangs des FŽdŽrŽs. ArrtŽ le 27 mai, il est incarcŽrŽ ˆ
Rochefort. CondamnŽ, ˆ la dŽportation simple pour faits insurrectionnels, il
meurt ˆ lÕ”le des Pins, le 6 mai 1878. (dÕaprs
le Maitron)
Huguenot Antoine
Arthur (1845- ?) *Æ :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ
ˆ lÕIsle-Jourdain (Vienne) le 27 janvier 1845. Aprs des Žtudes au
sŽminaire, il est attachŽ, pendant le 1er Sige, ˆ la mairie du VIe.
Le 1er mai 1871, il est nommŽ commissaire de police et
substitut du procureur de la Commune en mme temps que G. Da Costa, FerrŽ et Martainville. Par contumace, il est
condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ en Suisse, ˆ
Neuch‰tel, il rencontre James Guillaume et adhre ˆ la section de
lÕInternationale (FŽdŽration jurassienne) dont il est quelque temps le
secrŽtaire. Huguenot, se disant bachelier s lettres et ancien professeur, vit
de leons donnŽes dans des pensionnats. Sa belle Žcriture lui permet, en
fŽvrier 1872, dÕoffrir ses services ˆ Guillaume pour autographier les deux
premiers numŽros du Bulletin de
la FŽdŽration jurassienne. Il assiste, le 18 aožt 1872, comme
secrŽtaire, au congrs de La Chaux-de-Fonds, puis, de janvier ˆ aožt 1873, il
habite Vienne, o il vit de leons de franais. Il en est expulsŽ en aožt 1873 et
se rend ˆ Londres, o il est parmi les fondateurs (avec Berton, Blond, Brignolas, Carney, Cottard, Guillot, La Cecilia, Lattapy, F. Lhuillier, Mallet, A. Martin, Constant Martin, ƒdouard Moreau, Mortier, Varlet) de lÕŽcole franaise
destinŽe aux enfants des proscrits. (dÕaprs le Maitron)
Hugues Clovis
(1851-1907) * : Membre du CCSR aprs la
scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ ˆ MŽnerbes
(Vaucluse) le 3 novembre
1851
et mort ˆ Paris
le 11 juin
1907.
Fils de meunier, il fait ses Žtudes au sŽminaire de Sainte-Garde mais n'entre
pas dans les ordres. Ë sa sortie, il t‰te du journalisme ˆ Marseille.
Il a 20 ans quand Žclate la Commune de Marseille. Bras droit de l'avocat et pote Gaston CrŽmieux, ils proclament tous deux, drapeau rouge
ˆ la main, la RŽpublique Sociale, le 23 mars
1871,
qui dure jusqu'au 4 avril quand les Ç Versaillais È
de Notre-Dame de la
Garde Žcrasent sous les
boulets le bastion communaliste de la PrŽfecture. Faits prisonniers, les deux
rŽvolutionnaires sont jugŽs. Thiers
fait fusiller CrŽmieux au Pharo et condamner Hugues ˆ 4 ans de prison. LibŽrŽ,
Hugues reprend la plume pour demander l'amnistie des prisonniers politiques et
des communards dans la Jeune RŽpublique. En 1879, il participe ˆ
Marseille au Congrs constitutif du Parti ouvrier franais
(P.O.F.) et se prŽsente sous cette Žtiquette aux Žlections de 1881.
ƒlu, il est le premier adhŽrent ˆ un parti ouvrier ˆ entrer ˆ la Chambre des dŽputŽs.
Tout en Žcrivant ses pomes, il attaque ˆ la Chambre Jules Ferry,
exige la libŽration des communards et fait l'Žloge des mineurs de Decazeville
en grve. Clovis Hugues est
rŽŽlu en 1885
et se joint bient™t au mouvement boulangiste.
En 1893,
il devient dŽputŽ de Paris, sige quÕil conservera jusqu'en 1906. [dÕaprs Wkpd]
Humbert Alphonse (1844-1922)
* : EmployŽ ˆ l'usine Raspail [selon DaCosta] ou commis pharmacien [selon Dommanget, in Blanqui, LÕHumanitŽ, 1924, p . 87],
il devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault [DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16]. Il est
lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de
prison [DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 + annexe D]. En
1867, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison, pour avoir criŽ Ç Vive
Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter
lÕExposition Universelle [DaCosta, idem,
pp. 29 + cf. annexe E]. NŽ ˆ Paris le
21 janvier 1844 ; mort le 27 dŽcembre 1922. Humbert perd t™t son
pre, Žditeur dÕestampes, et est ŽlevŽ par sa mre qui dirige, rue
Saint-Jacques, un cabinet de lecture pour Žtudiants. CÕest un brillant Žlve
quÕune typho•de empche dÕentrer ˆ lÕƒcole polytechnique. Il travaille alors
dans le laboratoire Raspail et se lie avec les militants blanquistes. QualifiŽ
dÕŽtudiant en droit, il assiste au 1er congrs de lÕInternationale ˆ
Genve en septembre 1866, en compagnie dÕautres blanquistes comme Protot, Jeannon et Lalourcey [cf. annexe B]. En 1867, il est arrtŽ avec BreuillŽ, Charles et Gaston Da Costa, Longuet et dÕautres
blanquistes pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È place de
lÕH™tel de Ville sur le passage de NapolŽon III et de lÕempereur dÕAutriche ;
et il est condamnŽ ˆ nouveau ˆ 3 mois de prison [cf.
annexe E].
Au cours des annŽes 1868 et 1869, il participe aux rŽunions publiques
parisiennes et, en avril 1869, signe le manifeste blanquiste Ç DŽclaration
des socialistes de toutes les doctrines È. Humbert collabore ˆ La Marseillaise de Rochefort. CondamnŽ, en mai
1870, ˆ 1 an de prison pour offenses envers lÕempereur, il se rŽfugie en
Belgique dÕo il revient ˆ la chute de lÕEmpire. Il collabore alors au Journal du Peuple, puis ˆ La Patrie en danger,
au Vengeur et au Pre Duchne... DŽlŽguŽ des 20
arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I].
Aprs la dŽfaite de la Commune, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe. GraciŽ le 8 mai 1879, il rentre en France et, quelques mois aprs son retour, passe
en correctionnelle pour avoir attaquŽ la justice franaise. ƒlu conseiller
municipal du quartier Javel en 1879, puis du quartier de Grenelle en 1886, il est
dŽputŽ radical-socialiste du XVe en 1893 et, en mme temps,
prŽsident du conseil municipal de Paris. (dÕaprs
le Maitron)
Jaclard Charles Victor (1840-1903) *Æ : NŽ
le 18 dŽcembre 1840 ˆ Metz (Moselle), mort le 14 avril 1903 ˆ Paris. Issu
dÕune famille dÕartisans, Victor Jaclard reoit une bonne instruction et devient
professeur de mathŽmatiques. En 1864, voulant Žtudier la mŽdecine, il arrive ˆ
Paris. Ds lors, Jaclard est membre du noyau blanquiste qui constitue
lÕÒ embryon du Parti Ó. En aožt1865, il aide ˆ lÕŽvasion de Blanqui
de lÕh™pital Necker. En octobre-novembre 1865, il assiste au congrs
international des Žtudiants ˆ Lige, o les Žtudiants franais Germain Casse,
Lafargue,
Regnard,
Aristide Rey
manifestent avec vigueur contre lÕEmpire. Cela lui vaut d'tre exclu de son
universitŽ. Jaclard est l'un des premiers socialistes franais ˆ se joindre ˆ
la Premire Internationale,
fondŽe en 1864 ˆ Londres. Disciple de Pierre-Joseph Proudhon,
il est en bons termes avec Beno”t Malon. Il est arrtŽ le
21 janvier 1866 avec Villeneuve,
Levraud,
Granger
et autres blanquistes, pour avoir pris part ˆ une manifestation de rue, et
condamnŽ, ˆ six mois de prison [cf.
annexe B]. Ë sa libŽration, il part pour Genve,
o il rencontre la fŽministe rŽvolutionnaire Anna Vasilevna Korvin-Kurkovskaya
(1843Ð1887), qui vient de quitter la Russie. (CÕest Malon, maire
adjoint du XVIIe, qui cŽlbre, dit-on, leur mariage, en mars 1871.) En
1867-1868, Jaclard met sur pied, avec Genton
et Duval,
les premiers groupes blanquistes de combat. En septembre 1868, il assiste ˆ
Berne au congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ et fait partie, avec ƒlisŽe Reclus
et Aristide Rey,
de la minoritŽ de 18 congressistes qui suivent Bakounine,
quittent de la Ligue et crŽent, le 28 octobre, ˆ Genve, lÕAlliance
internationale de la dŽmocratie socialiste qui se constitue en branche de
lÕAIT. En 1869, Jaclard, qui estime que lÕaction rŽvolutionnaire doit sÕappuyer
largement sur les masses, sÕŽcarte peu ˆ peu de Blanqui. ƒlu chef dÕun
bataillon de la Garde nationale, il prend part ˆ la journŽe du 31 octobre.
Membre du ComitŽ central des 20 arrondissements, Jaclard sÕaffirme favorable ˆ
la marche sur Versailles au soir du 18 mars. Il
est chargŽ de coordonner l'action entre la Commune de Lyon et la commune de Paris. Durant
la Semaine Sanglante, il combat aux Batignolles avec Malon,
puis ˆ la barricade du Ch‰teau-dÕEau. Il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ
perpŽtuitŽ, par contumace, car il a rŽussi ˆ sÕŽchapper du dŽp™t des Chantiers.
DÕaprs le Maitron, il se rŽfugie en Suisse et sera appelŽ ˆ Lausanne pour
travailler ˆ la liquidation dÕune sociŽtŽ franaise chargŽe de lÕexploitation
du rŽseau de la Compagnie des Chemins de fer de la Suisse occidentale. Il aurait
contribuŽ ˆ Ç ressusciter la section internationale de cette ville È.
Mais le rŽdacteur de la notice WikipŽdia le dit
rŽfugiŽ ˆ Londres, o les Žpoux Jaclard entretiennent
de bonnes relations avec Karl
Marx. En 1874, ils s'installent en Russie, o Victor
devient professeur de franais. Gr‰ce ˆ Anna, il est introduit dans le cercle
des Narodniks, publiant des articles dans des journaux
d'opposition. Bien quÕathŽes et Ç nihilistes È, les Žpoux Jaclard ont
des relations amicales avec Dosto•evski. En 1880,
une amnistie gŽnŽrale des Communards leur permet de rentrer en France.
Jaclard reprend contact avec les blanquistes,
tout en conservant de bonnes relations avec le radical-socialiste Georges Clemenceau (il devient le secrŽtaire de rŽdaction de son journal La Justice)
ou le socialiste rŽformateur Alexandre Millerand. Il
participe ˆ la fondation du Parti ouvrier franais. En 1889, il est Žlu au conseil municipal d'Alfortville,
o il s'est installŽ aprs le dŽcs de son Žpouse en 1887. Dans la fin des annŽes 1880, Jaclard participe activement aux
actions en vue de faire revivre l'esprit de l'AIT, en crŽant la Seconde Internationale ouvrire
ˆ Paris, en 1889. Il est dŽlŽguŽ aux congrs de 1889, 1891 et 1893 ˆ Paris,
Bruxelles et Zurich. Le 9 novembre 1895, Jaurs
lui adresse un tŽlŽgramme : Ç Nos amis approuvent absolument votre idŽe.
Faites proposition demain au congrs. Fonderons coopŽrative prs Carmaux.
Remerciements et amitiŽs. È et Jaclard est nommŽ trŽsorier du ComitŽ
dÕaction pour lÕŽdification de la Verrerie ouvrire dÕAlbi. Toujours
trs actif malgrŽ son ‰ge (il est aussi secrŽtaire
du syndicat des journalistes socialistes), Victor Jaclard dŽcde ˆ Paris, le
14 avril 1903. (dÕaprs
le Maitron & Wkpd)
Jacquot : Ancien combattant
de juin 1848, Jacquot habite rue du Faubourg-Saint-Antoine, ˆ Paris (XIIe).
En 1867-1868, il fait partie des premiers groupes de combat blanquistes. (dÕaprs le Maitron, citant
M. Dommanget, Blanqui et lÕopposition
rŽvolutionnaire...)
Jeallot Pierre dit Ç Le
Tapin È (1833-1909) * : Tambour dans les Zouaves
sous le Second Empire (dÕo son surnom), Pierre Jeallot est dŽlŽguŽ de la
Commission ouvrire de 1867 au sein de laquelle il reprŽsente les ouvriers
parisiens en papiers peints fantaisie. Ë la fin de lÕEmpire, militant actif de
lÕInternationale, il est blanquiste et appartient au groupe de MŽnilmontant. Il
nÕa alors plus quÕun bras valide. Durant le sige, en 1870, il est incorporŽ ˆ
la Garde nationale. Sous la Commune, il est Žlu capitaine et dirige la
boulangerie de la manutention du quai de Billy. Ë la fin de la Commune, il
parvient ˆ fuir et se rŽfugier ˆ New York fin 1871, puis ˆ Bruxelles (o il se
trouve en mars 1872), puis en Suisse. Il est condamnŽ par contumace ˆ la
dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë Neuch‰tel, Pierre Jeallot fait la connaissance
de James Guillaume. Il gagne pendant
longtemps sa vie en travaillant dans une imprimerie et adhre ˆ la section de
Neuch‰tel de lÕAIT. En 1877, il vit ˆ la Chaux-de-Fonds. Le 18 mars, il
participe ˆ la manifestation du drapeau rouge ˆ Berne. Les 19 et 20 aožt il assiste,
ˆ la Chaux-de-Fonds, au congrs dÕune fŽdŽration franaise de lÕAIT, dont
Jeallot est caissier fŽdŽral. Ë cette Žpoque, selon les mŽmoires de Kropotkine, il est encore
blanquiste. Jeallot rentre ensuite en France o il intgre les groupes socialistes
renaissants, mais il rejoint rapidement le mouvement anarchiste, travaillant
avec Jean Grave et ƒmile Gautier, rencontrant Cafiero, Malatesta et TcherkessofÉ
Jeannon
Alexandre [Franois,
selon ZŽvas] (?-?) Æ :
Tailleur (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 18), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il
est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Ouvrier tailleur
dÕhabits parisien, affiliŽ aux groupes blanquistes et ˆ
lÕInternationale, il signe avec Lalourcey la brochure intitulŽe Une scne de violence inqualifiable a
signalŽ hier la sŽance publique... (Genve, septembre 1866), protestant
contre les violences dont les quelques blanquistes qui voulaient assister au
congrs, sans tre officiellement dŽlŽguŽs (Calavaz, Humbert, Jeunesse, Lalourcey, Protot, Subit et lui-mme sont venus malgrŽ la
dŽcision de Blanqui) ont ŽtŽ victimes. (dÕaprs le Maitron)
Voir
la notice Lalourcey.
Jeunesse Antony Jean Charles
(?- ?) Æ : ƒtudiant en
droit qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ;
il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison et 500 F d'amende. (DaCosta, idem,
pp. 19 ˆ 22 + annexe D).
Jouan[n]in E. (c. 1850- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux
Communeux È, Londres,
juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ
vers 1850, un certain Jouannin (sans prŽnom indiquŽ) se rŽfugie ˆ Londres aprs
1871. On lÕappelle ironiquement Ç lÕassassin È, car il sert la
Commune comme cuisinier au Palais de la LŽgion dÕhonneur. Il prend un fusil
pour les derniers combats et se mle, le 24 mai, au peloton qui se dirige
vers la prison de la Roquette o va tre fusillŽ lÕarchevque. Jouannin meurt ˆ
Moulins-sur-Allier (Allier), sa ville natale (date inconnue). Le Maitron suggre quÕil y a
identitŽ avec E. Jouannin qui signe, en 1874, avec les membres du groupe
blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È.
Jourde Antoine (1848-1923) :
Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et
anti-dreyfusard (cf.
Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 23 septembre 1848, ˆ
Saint-Merd-de-Lapleau (Corrze) ; mort ˆ CaudŽran (Gironde), le 1er fŽvrier
1923. Antoine Jourde conna”t une jeunesse errante et besogneuse :
fabriquant de parapluies ˆ Angers ds lÕ‰ge de 14 ans, il est employŽ de
bureau, puis voyageur et employŽ de divers commerces, pour finir directeur du
Comptoir des entrep™ts girondins. Combattant de 1870, il est blessŽ, fait
prisonnier, sÕŽvade et est nommŽ adjudant au PrytanŽe de La Flche pendant
quelque temps. InstallŽ ˆ Bordeaux, comme comptable, il se signale pour la
premire fois ˆ lÕattention de lÕopinion par son action vigoureuse (avec Ernest
Roche) en faveur de la candidature de Blanqui, Žlu le 20 avril 1879. Son
action sÕŽtend au domaine syndical et, en 1885, il est Ç conseiller
prudÕhomme È et figure sur la liste du ComitŽ socialiste rŽvolutionnaire
de la Gironde, aux c™tŽs de SŽbastien Faure,
alors socialiste. Jourde est un des rares socialistes dÕobŽdience guesdiste ˆ se
laisser entra”ner dans le mouvement boulangiste. Le dŽclin rapide de ce dernier
lui permet de renouer facilement avec les groupes locaux du Parti Ouvrier. En
1897, il devient secrŽtaire de la Chambre. Au congrs de Paris, salle Japy
(1899), Jourde, avec la majoritŽ, rallie le Parti socialiste franais, allant ˆ
Jaurs, aprs avoir longtemps suivi Guesde, flirtŽ avec le boulangisme et
c™toyŽ Allemane, mais il sÕŽcarte trs vite de la SFIO. (dÕaprs le Maitron)
Kellermann [Albert, selon ZŽvas] (?-?) : Rentier [cultivateur ˆ Vairil (Seine-et-Marne), selon
ZŽvas], il devient
blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il
bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + annexe B).
Labruyre
Georges de (1856-1920) : Compagnon de SŽverine,
journaliste au Cri du Peuple et fondateur de La Cocarde, il compte parmi les Ç blanquistes
boulangistes È [Wkpd, Ç Boulangisme È +
annexe 0 & Q]. EngagŽ
ˆ l'‰ge de 14 ans, Georges-Joseph
Poidebard de Labruyre, nŽ ˆ Paris
le 21
fŽvrier
1856
et mort ˆ Savigny-sur-Orge
en mai 1920,
serait le plus jeune soldat de France lors de la guerre de 1870.
Il prend part aux combats du Bourget,
de Champigny
et de Buzenval,
avant de s'engager dans les Spahis
en AlgŽrie.
En 1877, il dŽmissionne de l'armŽe et s'installe ˆ Paris,
o il devient journaliste, signant ses articles Georges de Labruyre et collaborant au Voltaire (1881), ˆ
La RŽforme, LÕƒvŽnement, La France agricole, politique et commerciale
(dont il assure la direction politique) et L'ƒcho de Paris, avant d'entrer, en
1885, au Cri du peuple,
quotidien socialiste
fondŽ par Valls
et repris par SŽverine.
Intimement liŽ ˆ cette journaliste libertaire et fŽministe, Labruyre partage
la plupart de ses combats politiques, du socialisme au boulangisme.
Tous deux sont mme, un moment, proches de l'antisŽmite ƒdouard Drumont,
directeur de La Libre Parole.
Passant pour l'un des ma”tres du genre du reportage,
Labruyre fonde des titres tels que La Cocarde
et La Jeune RŽpublique et collabore au Matin
(dont il est le chef des informations). RŽdacteur en chef de La Cocarde,
Labruyre y exprime le boulangisme Ç de gauche È, issu du blanquisme.
Aprs la fuite de Boulanger ˆ Bruxelles, Labruyre prend ses distances et cde
en mars 1889 la direction de La Cocarde aux nationalistes. [dÕaprs Wkpd]
Lacambre Louis Antoine (1815-1894) : Il est co-signataire (avec Blanqui et 18
blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du
journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ ˆ Gorses (Lot) en 1815 ; mort ˆ
Bretenoux (Lot) le 29 dŽcembre 1894, docteur en mŽdecine installŽ dans le
Lot, Lacambre Žpouse BŽrangre Barellier, nice dÕAuguste Blanqui.
Membre
de la SociŽtŽ des droits de lÕHomme, puis des sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines
et communistes qui lui succŽdent, il a sa fiche de police o on le dit (vers
1840) Ç fort et dangereux È. Proche de Blanqui,
le Dr Lacambre rŽdige avec lui et Benjamin Flotte
le texte La SociŽtŽ rŽpublicaine
centrale au Gouvernement provisoire, ˆ propos de la rŽpression
sanglante dÕavril 1848 ˆ Rouen. Il est lÕun des rŽdacteurs des VeillŽes du peuple, journal mensuel de la
DŽmocratie socialiste, auquel collabore Blanqui depuis sa prison (novembre
1849 - mars 1850). Lacambre sŽjourne comme rŽfugiŽ politique ˆ Valence
(Espagne) o il conna”t une vie difficile (il doit mme travailler comme
fondeur), avant de devenir lÕun des premiers mŽdecins de la ville. Il peut continuer
alors ˆ soutenir lÕaction de Blanqui. En 1865, cÕest lui qui finance le journal
blanquiste anticlŽrical Le
Candide. Commandant dÕun bataillon de la Garde nationale, il est
rŽvoquŽ en raison de ses opinions politiques et de sa participation au mouvement
rŽvolutionnaire. Non Žlu le 8 fŽvrier 1871, il regagne sa propriŽtŽ du Lot.
CÕest lˆ que Blanqui
est arrtŽ sur lÕordre de Thiers, le 17 mars. (dÕaprs
le Maitron)
Lachize
FŽlix (1859-1921) : ƒlu en 1889 ˆ
Villefranche (Rh™ne) sous lÕŽtiquette blanquiste (CRC) (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 67 + annexe P). NŽ le 20 novembre 1859 ˆ Thizy
(Rh™ne) et dŽcŽdŽ le 8 octobre 1921 ˆ Paris.
DomiciliŽ ˆ Lyon, il est tisseur dans l'industrie
et militant blanquiste. PersonnalitŽ brillante, il conduit avec vigueur sa campagne
Žlectorale lors des lŽgislatives de 1889 ˆ Villefranche-sur-Sa™ne, o il est Žlu.
Selon un rapport de police, Ç son portrait est dans toutes les maisons
ouvrires È. ƒlu au conseil municipal de Thizy en 1892 et en 1896, Lachize se consacre ˆ lÕorganisation des
syndicats de tisseurs dans cette rŽgion et anime la grande grve des
couverturires de Cours (juillet 1890-avril 1891), mouvement qui, malgrŽ une
lutte particulirement ‰pre, Žchoue. En 1892, Lachize assiste comme dŽlŽguŽ au
congrs du POF ˆ Marseille. (dÕaprs
le Maitron).
Lafargue
Paul (1842-1911) Æ : Ç Aux sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_],
certains dŽlŽguŽs franais se firent [É] remarquer par la nettetŽ de leurs
dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi
rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants
en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). NŽ ˆ
Santiago-de-Cuba le 15 janvier 1842, mort ˆ Draveil (Seine-et-Oise) le
25 novembre 1911. LÕascendance de Paul Lafargue est complexe :
dans ses veines coulerait le Ç sang de trois races opprimŽes È,
mul‰tres, juifs, indiens. En 1851 (il a 9 ans), sa famille lÕenvoie poursuivre
ses Žtudes en France. DÕabord aux lycŽes de Bordeaux et de Toulouse, puis ˆ la
FacultŽ de mŽdecine de Paris. Avec la jeunesse intellectuelle, il combat
lÕEmpire et collabore ˆ La Rive
gauche fondŽe par Charles Longuet
et ses amis en 1864. Au cours dÕun voyage ˆ Londres, en fŽvrier 1865, il
rencontre Marx, puis participe, en octobre, au premier congrs international
dÕŽtudiants, ˆ Lige, dont il est un des organisateurs. Exclu de lÕUniversitŽ
de Paris, il sÕinstalle en Angleterre, o il achve, en juillet 1868, ses
Žtudes mŽdicales. MlŽ aux milieux internationaux qui gravitent ˆ Londres
autour de Marx, Paul Lafargue frŽquente sa maison et sÕŽprend de Laura, sa
fille cadette. Ds 1866, il entre au conseil gŽnŽral de lÕInternationale comme
reprŽsentant de lÕEspagne (il parle lÕespagnol), fonctions quÕil conserve aux 2e
(Lausanne, 1867) et 3e congrs (Bruxelles, 1868). Ses luttes
parisiennes, sa formation scientifique, le milieu londonien et les contacts
internationaux dont il y bŽnŽficie lui font abandonner peu ˆ peu son
proudhonisme originel. Reu docteur en mŽdecine, Lafargue exerce ˆ Londres. Au
dŽbut de 1870, il vient ˆ Paris avec sa femme, cherchant ˆ obtenir
lÕŽquivalence de son grade. Il y frŽquente les Internationaux parisiens et signe
le texte Ç Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe È
(voir Henri Place).
Il est en avril 1871 ˆ Bordeaux (candidat aux Žlections municipales) mais,
la situation devenant critique, il sÕenfuit dans les PyrŽnŽes ; et, au dŽbut
dÕaožt, avec sa femme et son fils, passe en Espagne. Ë partir de novembre 1871,
il peut rŽtablir le contact avec Engels et, le 24 dŽcembre, il est ˆ
Madrid o, dŽlŽguŽ du Conseil gŽnŽral, il obtient les pleins pouvoirs pour
lÕEspagne. Lafargue assiste au 5e congrs de lÕInternationale ˆ La
Haye, en septembre 1872, o il reprŽsente Ç la FŽdŽration de Madrid, une
autre fŽdŽration espagnole et la FŽdŽration de Lisbonne È. Il vote pour
lÕexclusion de Bakounine et de Guillaume et se prononce pour le transfert du
sige ˆ New-York. Aprs le congrs de La Haye, le couple retourne ˆ Londres.
Mais, frappŽ douloureusement par la perte de leurs trois enfants, il ne consent
plus ˆ exercer la mŽdecine et ouvre un atelier de photolithographie et de
gravure. Ds 1880, il collabore ˆ LÕƒgalitŽ
de Guesde et, revenu en France en 1882, milite au sein du Parti ouvrier, dont
il est le candidat au conseil municipal de Paris, en 1887. Il lÕest encore aux
lŽgislatives de 1889, dans le Cher. Sa pensŽe, comme son action, se confondent
avec celles de Guesde. Il semble mme avoir ŽtŽ, dans le POF, son inspirateur,
dans la mesure o il a mieux assimilŽ que lui le marxisme. Mais, journaliste
doctrinaire, polŽmiste mordant, Lafargue nÕa pas les qualitŽs oratoires de
Guesde. Pour des propos tenus dans la rŽgion minire, industrielle et rurale de
Montluon-Commentry (Allier) en septembre 1882, en compagnie de Guesde, il sont
condamnŽs en avril 1883 ˆ 6 mois de prison. Au cours de leur dŽtention ˆ
Sainte-PŽlagie, les deux codŽtenus Žlaborent le programme du POF et Lafargue Žcrit
son cŽlbre Droit ˆ la paresse.
LibŽrŽ le 21 novembre, Lafargue reprend la plume au service de ses idŽes,
souvent aux c™tŽs de Guesde, au Cri
du Peuple, au Citoyen,
et, ˆ partir de 1885, ˆ La Revue
socialiste de Beno”t Malon,
et au Socialiste,
hebdomadaire du POF, donnant aussi des confŽrences et cours dÕŽconomie sociale.
EnfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie, en aožt 1891, ˆ la suite des ŽvŽnements de Fourmies, il
en sort pour entrer le 10 novembre au Palais-Bourbon, comme dŽputŽ du Nord.
En 1901, aprs luttes et regroupements, Lafargue se trouve, avec le POF et les
amis de Vaillant,
au Parti socialiste de France, qui, en 1905, entre dans la SFIO. Aux Žlections
gŽnŽrales de 1906, il est son porte-drapeau contre Millerand dans le XIIe.
Approchant de 70 ans (terme quÕil a fixŽ ˆ sa vie Ç pour ne pas subir les
atteintes physiques et intellectuelles dÕune vieillesse trop avancŽe È),
Paul et Laura Lafargue, au retour dÕune soirŽe thŽ‰trale ˆ Paris, se donnent la
mort dans leur maison de Draveil. Le 3 dŽcembre 1911, leurs dŽpouilles sont
incinŽrŽes au Pre-Lachaise avec le concours dÕune nombreuse assistance et
dÕorateurs dont la prŽsence simultanŽe ˆ Paris atteste du renom de Lafargue
dans le mouvement socialiste : Dubreuilh (secrŽtaire gŽnŽral de la SFIO),
Bracke, Vaillant, Guesde et Jaurs, Karl Kautsky (Social-dŽmocratie allemande),
Anseele (PO belge), Keir Hardie (Labour Party), LŽnine, Alexandra Kollonta• (POSD
de Russie), Roubanovitch (Socialistes rŽvolutionnaires russes). (dÕaprs
Jean Maitron, Justinien Raymond et Jean Dautry). Voir aussi :
https://www.marxists.org/francais/lafargue/index.htm
Lalourcey Octave, Charles [-Nicolas]
(?- ?) : Ouvrier menuisier parisien,
dŽsignŽ pour aller reprŽsenter avec Protot les blanquistes au Congrs de
lÕInternationale ˆ Genve en septembre 1866 (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 17 + annexe B). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion
du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot et ses camarades qui ont participŽ au Congrs de
lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs
par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22
+ annexe D). Avec
Jeannon, ouvrier tailleur et
membre comme lui dÕune section de lÕInternationale, il proteste par lettre (le Journal de Genve du
13 septembre 1866) contre une dŽclaration de responsables du 1er
congrs de lÕInternationale (Genve, 3-8 septembre), confirmant les
violences dont les quelques blanquistes qui voulaient assister au congrs, sans
tre officiellement dŽlŽguŽs (Calavaz, Humbert, Jeannon, Jeunesse, Lalourcey, Protot, Subit sont venus malgrŽ la
dŽcision de Blanqui) ont ŽtŽ victimes. (dÕaprs le Maitron)
Lancelot (?-?) : Participe ˆ
la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort
de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). SÕagit-il
dÕƒmile Lancelot (ou Lanscelot), typographe,
membre de lÕAssociation libre des compositeurs et imprimeurs typographes de
Bruxelles ? (dÕaprs
le Maitron).
Landowski Jean Louis CŽlestin Joseph [parfois fautivement orthographiŽ
Ç Landouski È] (1839-?) * : Commis en librairie, il est lÕun
des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). NŽ le 31 dŽcembre 1839 ˆ Mouscron
(Belgique), il est graveur. Sous la Commune, Landowski est nommŽ commissaire de
police de la navigation et des ports, commissaire de la porte Saint-Denis,
prŽsident du ComitŽ central du XVIIIe et colonel dÕŽtat-major du gŽnŽral
Dombrowski. CondamnŽ par
contumace, ˆ deux ans de prison puis ˆ la dŽportation simple, Landowski sÕest rŽfugiŽ
ˆ Londres, puis (peut-tre) en ƒgypte ; il est amnistiŽ en juin 1879.
(Maitron)
Largillire Joseph (?-?) *Æ : Ma”tre menuisier, il est lÕun des 41
participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F
dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Da Costa prŽcise quÕil Žtait sans doute un des
Ç agents glissŽs chez les
blanquistes È (id., p. 27).
Il est Žgalement prŽsent dans la liste des Francs-Maons Ç ayant participŽ
ˆ la Commune ou sympathisŽ avec elle È (notice Ç Thirifocq È du Maitron).
LarrŽgieux (?-?) : Membre du
CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Ç ƒmile
Rouillon È, L'Intransigeant, 11 septembre 1890, p. 2 + voir annexes N & O).
Militant blanquiste,
il est chargŽ de distribuer une partie des armes entreposŽes rue dÕAboukir (IIe),
en vue du coup de main du 14 aožt 1870 contre la caserne de la Villette.
ArrtŽ, LarrŽgieux est condamnŽ ˆ 5 ans de dŽtention, mais libŽrŽ par la chute
de lÕEmpire. (dÕaprs le Maitron)
Las Charles Henri (c. 1819- ?) : NŽ
vers 1819 ; passementier. CÕest tant™t chez Chouteau et tant™t chez lui (8,
place de la Corderie, Paris, IIIe) quÕen 1867 se tiennent les
rŽunions au cours desquelles sont ŽlaborŽs les statuts du groupement blanquiste
Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È, aussit™t connu de
la police gr‰ce ˆ lÕindicateur Godichet. Il est condamnŽ, le 23 dŽcembre
1867, ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs
le Maitron) Voir notice Chouteau.
Lauer (?-?) :
Membre de lÕUnion RŽpublicaine de Langue Franaise et de lÕAIT ˆ New York,
Lauer est membre de la commission de contr™le du Socialiste en 1872 et
1873. Il est Žgalement lÕun des organisateurs de la souscription au bŽnŽfice
des veuves et des ophelins des combattants de la Commune de Paris. Le fait que
Lauer et Edmond MŽgy se sont associŽs ˆ cette occasion laisse penser que Lauer
appartient ˆ la mouvance blanquiste. Lauer est aussi lÕun des signataires de la
lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new yorkais aux
membres de la Ç Vieille Icarie È (voir Arsne Sauva et Joseph
Olivier). (dÕaprs
Michel
Cordillot pour le Maitron)
Laugier Charles (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il est lÕun
des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). LÕanecdote est confirmŽe par le Maitron
qui ajoute quÕil peut y avoir identitŽ avec Louis, Charles, Paul Laugier qui,
aide-major du 100e bataillon fŽdŽrŽ, est nommŽ, le 27 avril
1871, chirurgien-major au 116e bataillon. (dÕaprs le Maitron)
Laurent (?- ?) :
Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881,
aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).
LavallŽe Ga‘tan (?- ?) : ƒtudiant
en mŽdecine qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais
il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). (ConfirmŽ
par le Maitron)
Lebreton Auguste, dit
Ç Normand È, Ç ƒgalitaire È (c.1805- ?) : CitŽ dans la notice
Ç Blanqui È du Maitron. NŽ vers 1805 ˆ Pont-aux-Dames (Seine et
Marne), ouvrier menuisier. Communiste icarien de Blois, membre de la SociŽtŽ
lyrique des Fils du Diable, il est Ç permŽable ˆ lÕinfluence du communiste
rŽvolutionnaire Blanqui È au dŽbut de 1847. Ë la suite des Žmeutes de
Tours en novembre 1846, il est condamnŽ ˆ 1 mois de prison (cf. BŽasse
Jean-Franois, BŽraud Pierre, Bonin ƒtienne). (dÕaprs le Maitron)
Le DorŽ Joseph
Eugne (1853- ?) : NŽ ˆ Brest
(Finistre) le 10 juillet 1853, Joseph Le DorŽ est menuisier. Membre
de la section brestoise de lÕInternationale, il est accusŽ dÕappartenir ˆ une
sociŽtŽ secrte et arrtŽ en mai 1870. LibŽrŽ, Le DorŽ sÕexpatrie aux
ƒtats-Unis en 1873. Ds son arrivŽe dans ce pays, il rencontre les ŽlŽments les
plus radicaux et adhre au Groupe rŽvolutionnaire socialiste international
(GRSI) contr™lŽ par les blanquistes. Il prŽside la sŽance de cette organisation
au cours de laquelle est votŽe une adresse au congrs antiautoritaire de
lÕAIT qui doit sÕouvrir ˆ Genve le 1er septembre 1873.
Il figure parmi les signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre
1877 par les communistes new yorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È
(cf. Arsne Sauva, Joseph Olivier). (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Ledrux [ou Ledru] Louis (1840- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux
Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ Cognac (Charente) le 21 aožt
1840, ouvrier typographe, Ledrux travaille dans les ateliers
de plusieurs journaux rŽvolutionnaires : La Marseillaise, Le Rappel, Le Mot dÕordre.
Pendant le sige, il fait partie de la Garde nationale. Aprs le 18 mars,
il est Žlu capitaine adjudant-major et commande le fort de Vanves. Par arrtŽ
du ComitŽ de salut public de la Commune de Paris du 12 mai 1871, le
colonel Ledrux est nommŽ juge ˆ la cour martiale. Par contumace, il est condamnŽ
ˆ mort le 29 mai 1874. RŽfugiŽ ˆ Londres, Ledrux fait partie du groupe
blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È. Fin 1874, il travaille ˆ
Mulhouse comme typographe ˆ lÕExpress.
De retour dÕexil, il est employŽ, toujours dans sa spŽcialitŽ, ˆ lÕIntransigeant. En 1881, il est
candidat du Parti Ouvrier dans le quartier de lÕArsenal. (dÕaprs le Maitron).
LŽonce : Signataire de la DŽclaration Ç Aux
Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). ConfirmŽ par le Maitron qui se demande si cÕest de lui que
parle Lissagaray dans son Histoire
de la Commune, disant quÕil
travaillait ˆ Londres comme peintre sur porcelaine.
LŽtang StŽphane Gilbert (1859-1941) : ƒlu dans l'Allier aux lŽgislatives de 1898 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 68). NŽ le 19 fŽvrier 1859 ˆ Montluon
(Allier) ; mort le 17 juin 1941 ˆ Lavault-Sainte-Anne (Allier). Ouvrier
cordonnier, puis reprŽsentant de commerce, LŽtang appara”t
dans lÕaction ds lÕŽveil du mouvement syndical et socialiste de lÕAllier. Le
15 aožt 1886, il lance une revue satirique (qui ne dŽpasse pas le premier
numŽro), suivie pendant quelques semaines dÕun hebdomadaire : Le PavŽ. En 1888, il est Žlu
conseiller municipal de Montluon et dŽlŽguŽ au 3e congrs de la
fŽdŽration nationale des syndicats ˆ Bordeaux. Il prend part ˆ la fondation de
lÕhebdomadaire Le Travailleur,
lancŽ le 14 juillet 1889. Exclu du POF, il rejoint le CRC [cf. annexe N].
LŽtang est un des militants les plus actifs et les plus en vue de la nouvelle
fŽdŽration blanquiste et de son journal Le
Tocsin populaire. Il est Žlu dŽputŽ de Montluon en 1898. En
dŽcembre 1899, il sige au 1er congrs gŽnŽral des organisations
socialistes ˆ Paris, salle Japy, o il se prononce contre la participation
ministŽrielle des socialistes. (dÕaprs
le Maitron)
Levraud Edmond Louis (1837-1880), dit Ç Le Grand Bison È * : Frre de LŽonce Levraud, il visite Blanqui
ˆ lÕH™pital Necker, avec dÕautres Žtudiants, au printemps 1864,
et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta,
Les Blanquistes, p. 9 + annexe B). Il est lÕun
des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 15 mois de prison et 100 francs
dÕamende. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 +
annexe D). Il fait
partie du groupe de blanquistes qui, le 4 septembre 1870, contraint Jules Favre
ˆ prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de
la RŽpublique et signe (avec Blanqui et 18 blanquistes) la DŽclaration publiŽe
le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La
Patrie en danger (cf. DaCosta, idem, p. 33-34 & annexe F). Il est Žlu
commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs la 4 septembre
(cf. DaCosta, idem, p. 35). NŽ ˆ Paris le 16 janvier 1837, mort ˆ
Nice en 1880 ; reprŽsentant de commerce en vins. Militant
blanquiste ds 1864, Edmond Levraud appartient au groupe de militants qui
constituent lÕÇ embryon du Parti È. Le 4 septembre 1870, Edmond
Levraud joue un r™le trs actif avec Granger et Balsenq. NommŽ rŽdacteur ˆ La
Patrie en Danger aprs la proclamation de la RŽpublique, il est chef dÕun
bataillon jusquÕau lendemain du 31 octobre 1870. Sous la Commune, Edmond
Levraud est nommŽ chef de division ˆ la prŽfecture de police, o il est dŽsignŽ
comme membre de la commission chargŽe de Ç veiller aux intŽrts de lÕart
musical et des artistes È. Le 6 septembre 1873, il est condamnŽ par
contumace aux travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ. Edmond Levraud est parvenu ˆ gagner
New York, par Liverpool. ArrivŽ le 22 aožt 1871, il y fait la connaissance
de Constant Christenert (gr‰ce ˆ Benjamin Flotte) et de Claude Pelletier. Sans
emploi, il vit chichement de quelques rares leons de violons. DŽu et amer, Levraud
se livre ˆ une critique sŽvre de la sociŽtŽ quÕil dŽcouvre en AmŽrique. Il
sÕefforce malgrŽ tout de constituer un premier noyau de militants blanquistes [cf. remarque complŽmentaire 1, en
fin de document],
mais
le petit groupe est vite la proie de dissensions internes. Au cours de lÕŽtŽ 1872,
Edmond Levraud quitte dŽfinitivement New York pour Bruxelles dÕo il est
expulsŽ en 1876. Aprs avoir sŽjournŽ ˆ Genve dŽbut 1878, il revient ˆ
lÕautomne 1878 ˆ Londres, o il frŽquente assidžment les rŽunions de rŽfugiŽs
et se livre Ç ˆ une active propagande au bŽnŽfice des doctrines
socialistes È. GraciŽ le 29 mai 1879, Edmond Levraud meurt ˆ Nice en
1880, peu aprs lÕamnistie gŽnŽrale. Voir : Michel
Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È, Bulletin de la SociŽtŽ
dÕHistoire de la RŽvolution de 1848, Paris, 1990. (dÕaprs le Maitron)
Levraud LŽonce
(1843-1938) *
: ƒtudiant en mŽdecine, frre du prŽcŽdent, il visite Blanqui ˆ lÕH™pital Necker, au
printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche
27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9 + annexe B).
Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison
et 100 F dÕamende. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Il
signe (avec Blanqui et 18 blanquistes) la DŽclaration publiŽe de septembre 1870
dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, idem, p. 34 & annexe F).
NŽ le 27 avril
1843 ˆ Paris ; mort en dŽcembre 1938. En fŽvrier 1866, il est
condamnŽ, avec Brideau, Debroz, Granger, Jaclard et Villeneuve ˆ la prison,
pour avoir participŽ ˆ une manifestation rŽpublicaine en janvier, rue des
Amandiers, dans le XXe [cf. annexe B]. Dans sa biographie de Blanqui, A.
ZŽvas indique que Levraud Žtait Ç chef de bureau ˆ la Caisse gŽnŽrale des
Assurances agricoles È (p. 196). En 1870, aprs la proclamation de la
RŽpublique, il est rŽdacteur du journal blanquiste La Patrie en danger. Il demeure alors rue
Clauzel, dans le IXe, et Blanqui habite chez lui quand
il nÕoccupe pas son logement, exerant comme chirurgien dans un bataillon de
mobiles en Seine-et-Oise. Pendant la Commune, il fait partie dÕune commission
mŽdicale comprenant aussi le docteur Regnard. De 1876 ˆ 1898, LŽonce Levraud est
conseiller municipal du XIe. (dÕaprs
le Maitron)
Longuet
Charles (1839-1903) *Æ : Ç Charles Longuet, que nous avons vu ˆ
Sainte-PŽlagie, condamnŽ pour les ƒcoles
de France (o avaient ŽtŽ publiŽs les fameux Propos de Lahienus de Rogeard), avait fondŽ un nouveau journal, la Rive Gauche, qui ne tarda pas ˆ tre supprimŽ, comme l'avaient ŽtŽ les ƒcoles de France. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 10-11). ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de
prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de
lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle (DaCosta,
Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe E).
Ç MalgrŽ son proudhonisme, [il] pensait "quÕune rŽvolution
politique seule pouvait assurer au peuple le triomphe de ses revendications"
(29 juillet 1865) [É] Longuet comprenait admirablement quelle force
rŽvolutionnaire latente renfermait lÕInternationale ; il pressentait avec
exactitude la fŽconditŽ de lÕaction mŽthodique, prudente et cauteleuse des
Tolain ou des Limousin ; il sentait que malgrŽ leur timiditŽ et leur
modŽrantisme, ces libres et vivants esprits allaient tre poussŽs plus loin
quÕils ne le croyaient eux-mmes par leurs patientes Žtudes, et que la logique
mme de leur action devait les pousser eux ou leurs collaborateurs immŽdiats ˆ
la politique au sens large du mot, et ˆ la rŽvolution. È [Albert Thomas (s/d. Jean Jaurs), Histoire
socialiste, tome X : Le
Second Empire (1852-1870), Jules
Rouff, 1908, p. 9 &10]. Pour ce dernier, Longuet
fait partie des Ç indŽpendants È [en 1868], tentant Ç la conciliation
du blanquisme et du proudhonisme È [Idem, chap. VII]. NŽ ˆ Caen (Calvados) le 14 fŽvrier
1839, mort ˆ Paris le 5 aožt 1903. NŽ dans une famille clŽricale et
monarchiste, Charles Longuet vient ˆ Paris en 1860 faire son droit. Il contribue
ˆ crŽer Les ƒcoles de France
Ñ en juin 1864, il est condamnŽ ˆ 4 mois de prison pour Ç publication
dÕŽcrits sans autorisation È Ñ, puis La
Rive gauche (octobre 1864) quÕil faut transfŽrer en Belgique, suite
ˆ la condamnation ˆ 8 mois de prison que vaut ˆ Longuet, en mai 1865, un
article particulirement satirique ˆ lÕŽgard de lÕempereur. CÕest pour ce
journal que Longuet Žlabore une 2e version du prŽambule et des
statuts provisoires de lÕInternationale (rŽdigŽs dÕabord en anglais par Marx
peu aprs le meeting londonien du 28 septembre 1864). Longuet peut ˆ
lÕŽpoque tre rangŽ parmi les sympathisants blanquistes. En 1867, il est de
nouveau condamnŽ ˆ 15 jours de prison (pour la manifestation blanquiste contre
NapolŽon III et lÕempereur dÕAutriche Ñ cf. supra). Longuet est encore ˆ Paris le
27 aožt, puisque, ce jour-lˆ, il se propose de rendre visite ˆ Blanqui ˆ
lÕh™pital Necker comme dÕhabitude, mais il y renonce devant lÕattitude insolite
de quelques blanquistes Ñ cÕest ce jour quÕa lieu lÕŽvasion de Blanqui.
Longuet est toujours classŽ sympathisant blanquiste et, dÕaprs Maurice Dommanget,
Ç il passera encore pour blanquiste les annŽes suivantes È. Au dŽbut
de 1866, Longuet est ˆ Londres et appartient
ˆ
une section franaise de lÕInternationale. Il entre le 9 janvier ˆ son Conseil
gŽnŽral, dŽsignŽ comme secrŽtaire correspondant pour la Belgique. En 1870,
Longuet est ˆ Paris, frŽquentant les clubs. Pendant le Sige, il est Žlu chef dÕun
bataillon de la Garde nationale, puis rŽvoquŽ pour avoir participŽ au mouvement
insurrectionnel du 31 octobre. Membre du ComitŽ central de la Garde
nationale, il en a souvent rŽdigŽ les proclamations. Du 27 mars au
12 mai, il est rŽdacteur en chef du Journal
officiel de la Commune, o il est ensuite
remplacŽ par Pierre VŽsinier [cf. annexe S, sur
DŽrouilla]. En avril, il est Žlu membre de la Commune dans le XVIe
et vote contre le ComitŽ de salut public. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la
dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Londres, il est invitŽ ˆ
faire partie du Conseil gŽnŽral de lÕA.I.T.. Il assiste en septembre 1872, au
congrs de La Haye o il reprŽsente Ç une section franaise È et vote
pour lÕexclusion de Bakounine et de Guillaume, en faveur des pleins pouvoirs au
conseil gŽnŽral et pour le transfert du sige ˆ New York. CÕest au cours de
cette annŽe 1872 quÕil Žpouse la fille a”nŽe de Marx, Jenny, dont il aura
quatre enfants, mais sa femme meurt un an aprs la naissance de leur fille (1882).
LÕannŽe suivante, il ouvre ˆ Oxford un cours de langue et de littŽrature
franaises, puis est nommŽ professeur au KingÕs College. En 1879, il collabore
ˆ La RŽvolution franaise
de Valls et ˆ lÕƒgalitŽ
de Guesde ; et, en 1880, il signe Ç Charles La Rive È dans la Justice de Clemenceau. Avec
celui-ci, il fait partie de lÕŽphŽmre Alliance socialiste rŽpublicaine opposŽe
au Parti ouvrier franais de Guesde. En fait, Longuet est trs peu
Ç marxiste È, et Marx considre ses gendres comme Ç le dernier Proudhoniste È
(Longuet) et Ç le dernier Bakouniniste È (Lafargue). Longuet est Žlu
conseiller municipal radical-socialiste ˆ Paris, en 1886, rŽŽlu en 1887.
Entra”nŽ un moment dans le mouvement boulangiste, il sÕen sŽpare rapidement. En
1894, il est nommŽ inspecteur de lÕenseignement des langues vivantes de la
ville de Paris. En 1903, il participe au congrs du PSF ˆ Bordeaux. Ë ses
obsques, le 9 aožt 1903, au Pre-Lachaise, Anatole France (entre autres)
prononce un discours. (dÕaprs
le Maitron)
Lorin Baptiste
Joseph (1831- ?)
* : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque
complŽmentaire n¡ 1). NŽ le 29 juin 1831
ˆ Villejuif (Seine) ; maon. Baptiste Lorin sert la Commune comme
sergent. DŽtenu un certain temps sur les pontons, il est rel‰chŽ. Il est
condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Il
sÕembarque pour New York o il est sans doute dŽjˆ fin 1871, puisquÕil dit
avoir soutenu MŽgy lors des premires altercations que ce dernier a avec les
frres May, en janvier 1872. Proche de la mouvance blanquiste dans la
proscription, Baptiste Lorin signe en juin 1872 la pŽtition diligentŽe par MŽgy
pour sÕopposer ˆ la prŽparation dÕun contre-enqute officielle sur la Commune.
Membre de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune, il signe en son nom un message
de solidaritŽ adressŽ aux rŽvolutionnaires cubains en novembre 1873. Ë
lÕautomne 1874, suite ˆ la tonitruante arrivŽe de Rochefort et des ŽvadŽs de
NoumŽa aux ƒtats-Unis, Lorin est lÕun des organisateurs de la collecte
nationale au bŽnŽfice des communards dŽportŽs en Nouvelle-CalŽdonie. Le
30 mars 1876, Baptiste Lorin assiste ˆ la rŽunion des proscrits de la
Commune ˆ HuschÕs Hall, au cours de laquelle sont exclus les frres ƒlie et
Gustave May. Lorin figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de
soutien quÕadressent en dŽcembre 1877 les communistes new-yorkais aux membres
de la Ç Vieille Icarie È [cf. Arsne Sauva]. Baptiste Lorin est
amnistiŽ en 1879. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Losson ƒdouard Auguste
(1842-?) : Ç Aux
sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais se firent [É]
remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou
matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment
Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en
mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11). Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 11 + annexe C). NŽ
le 14 aožt 1842 ˆ Lille (Nord), Losson appartient ˆ
une famille de commerants : son pre, orfvre ˆ Lille, jouit dÕune
certaine aisance et professe des opinions religieuses et lŽgitimistes. En 1863,
ƒdouard Losson dŽdie au prince impŽrial un TraitŽ
sur lÕŽducation des princes, puis il change radicalement
dÕopinions. En 1864, tout en exerant les fonctions de secrŽtaire du dŽputŽ de
Dunkerque Plichon (opposant protectionniste, ultramontain qui se rallie au
Tiers Parti en 1867), Losson est inscrit ˆ la FacultŽ de Droit de Paris o il
se signale par ses opinions rŽpublicaines et socialistes. Il appartient rapidement
au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È, frŽquente les
collaborateurs du journal la
Rive gauche et appartient ˆ la rŽdaction du Candide de Tridon. En mai 1865,
il introduit en France, dans une malle ˆ double fond, la brochure de Rogeard, Les Propos de Labienus,
imprimŽe ˆ Bruxelles. Aprs son exclusion ˆ vie de lÕUniversitŽ de Paris Ñ suite
ˆ ses propos tenus au congrs de Lige [cf. supra]
Ñ, Losson revient ˆ Lille o il exploite une teinturerie, tout en contribuant ˆ
la fondation dÕun ComitŽ central rŽpublicain socialiste. En 1870, il est le
principal rŽdacteur du Franc-Parleur
publiŽ ˆ Lille. CondamnŽ, en aožt 1871, ˆ 2 ans de prison et 3 000 F
dÕamende, il ne sera libŽrŽ quÕen septembre 1873
(dÕaprs le Maitron). Jean-Paul
Visse, dans La
presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de lÕƒcho du Nord (ƒditions du Septentrion, 2004), Žcrit que,
Ç dans l'ensemble, les journaux du Nord et du
Pas-de-Calais condamnent les ŽvŽnements de la Commune, ˆ l'exception du Travailleur du Nord, fondŽ par ƒdouard
Losson en fŽvrier 1871, mais qui sera saisi et supprimŽ le 11 mai. È (source :
Le blog de la section d'HŽnin-Beaumont du
Parti Communiste Franais).
Luillier Charles Ernest (1838-1891 ?) Æ
: Signataire (sans prŽnom) de la DŽclaration Ç Aux
Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). Ce
nom est donnŽ (Žgalement sans prŽnom) par ZŽvas comme lÕun des orateurs qui
prenaient le plus souvent la parole aux c™tŽs de Blanqui au Club du CafŽ des
Halles, ˆ lÕautomne 1870, avec Flourens, Tridon, Lacambre, Granger, BreuillŽ et
Brideau (Alexandre ZŽvas, Auguste Blanqui, p. 182).
Peut-tre sÕagit-il de Charles
Ernest Lullier (1838-1891), membre du ComitŽ
central de la garde nationale, pendant la Commune ? (source : blog de Paul Quader). Mais ce pourrait tre un autre Charles Luillier qui, nŽ en
1829 ˆ Paris, mŽcanicien, figure sur une liste Ç dÕindividus qui se sont
rŽfugiŽs en Suisse ˆ la suite de lÕinsurrection de 1871 È, pays quÕil
quitte avant le 1er janvier 1873. (dÕaprs le Maitron)
Mallet Pierre (1836-1898) * :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ
ˆ Jussey (Haute-Sa™ne) le 5 fŽvrier 1836, mort ˆ Boulogne-sur-Seine le
21 fŽvrier 1898 ; peintre sur porcelaine (dit une source), ouvrier
bijoutier (selon une autre). Pendant le Sige, Mallet appartient ˆ un bataillon
de la Garde nationale. Il fait partie du ComitŽ central rŽpublicain des 20
arrondissements et co-signataire de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I].
Pendant la Commune, il appartient ˆ la commission communale du XIXe.
Lieutenant dÕŽtat-major, il est un des dŽlŽguŽs de la Garde nationale, pour
former le jury dÕaccusation contre Ç toute personne prŽvenue de complicitŽ
avec le gouvernement de Versailles È. Mallet est condamnŽ par contumace ˆ
la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe ; mais il a pu se rŽfugier ˆ
Londres o il appartient au groupe blanquiste la Ç Commune
rŽvolutionnaire È. (dÕaprs le Maitron)
Marchadier
[Marchadire Sylvain, selon ZŽvas]
(?-?) : ƒbŽniste, il
est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison
et 100 F dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
Marchais
de Laberge (?-?) : Journaliste, il est lÕun des 41 participants ˆ
la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard
Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de
lÕInternationale malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la
police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. Da Costa prŽcise : Ç Les dŽbuts de la
sŽance furent prŽsidŽs par [ƒmile] Villeneuve ; mais celui-ci, ayant dž, pour des
motifs d'ordre privŽ, s'absenter, fut remplacŽ par un journaliste, Marchais de
Laberge. È (DaCosta,
Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe
D)
Marchand Louis, Joseph, Gabriel (1842-1901) * : DÕaprs le
Maitron (notice de Germain Casse), il appartient, ds le dŽbut de 1864, Ç au noyau blanquiste, "embryon
du Parti" È, avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud,
Losson, [É], Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve,
Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir ces noms]. NŽ
le 19 avril 1842 ˆ Roanne (Loire), mort ˆ Genve (Suisse) le 21 mars
1901, Louis
Marchand est dÕabord tailleur. Dans les annŽes
1864-65, il rencontre Tridon, Regnard, Valls, Jaclard, Protot, Raoul Rigault et il fait ses
premires armes au Candide. En 1866 et 1867, Marchand publie ˆ Paris un
petit journal, Le Critique, auquel participent Gustave Lefranais,
Tolain, Jules Lermina et Jules Andrieux. Un Marchand (sans prŽnom) signe
lÕappel au peuple allemand lancŽ le 4 septembre 1870 par les dŽlŽguŽs des
sections parisiennes de lÕInternationale et de la Chambre fŽdŽrale des SociŽtŽs
ouvrires, prŽconisant une alliance pour fonder Ç les ƒtats-Unis dÕEurope È.
Avec ses amis du ComitŽ central des 20 arrondissements, Marchand est un des
signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Durant la Commune,
Marchand est envoyŽ ˆ Bordeaux. Il sÕenfuit, dŽguisŽ en femme, ˆ Genve, o il est
secrŽtaire de la SociŽtŽ des proscrits, lÕƒgalitŽ et appartient Žgalement ˆ la
Section de propagande et dÕaction rŽvolutionnaire socialiste de Genve. Il
participe au congrs de la Paix ˆ Lausanne et collabore ˆ la RŽvolution
sociale (organe de la FŽdŽration Jurassienne), ˆ partir de novembre 1871. En
septembre 1872, lors du congrs de La Haye, il est accusŽ dÕÇ agissements
ayant pour but la dŽsorganisation de la SociŽtŽ Internationale des
Travailleurs È (autrement dit de sympathies pour Bakounine), mais nÕest
finalement pas exclu. En janvier 1875, Marchand est parmi les 54 Communards
exilŽs qui signent un manifeste adressŽ Ç Au Citoyen Garibaldi È. Ë
partir de 1885, il publie chaque annŽe le Vade-Mecum de la rŽgion du LŽman,
guide touristique (avec de nombreux extraits de la GŽographie dÕƒlisŽe
Reclus) et bottin publicitaire, et dÕautres ouvrages de ce type. Il est
Žgalement collaborateur occasionnel du journal radical Le Genevois.
RestŽ fidle jusquÕau bout au petit groupe des Communards Žtablis ˆ Genve,
Marchand y meurt, ˆ lÕh™pital, le 21 mars 1901. ÎUVRE : Aux Socialistes.
Programme abstentionniste. Mai 1869 (signŽ : A. Bourgerat, A.
Bagniard, R. Chatelain, E. Christe, Ch. Longuet, G. Maillard, L. Marchand, V.
Milhes, E. ChemalŽ, etc.) ; Y a-t-il toujours un terrain dÕentente
possible entre les radicaux et les socialistes en vue des prochaines Žlections ?, articles et opinions recueillis par
L. Marchand, 1905. [dÕaprs le Maitron]
Marguerittes (Baron) ƒdouard, Louis, Marie, dit
Ç Henri Teissier È (1835-?) * : Signataire
de la protestation (brochure de 16 pages, rŽdigŽe pour
lÕessentiel par Vaillant, datŽe Ç Londres, 15 septembre 1872 È
et intitulŽe Internationale et
RŽvolution. Ë propos du congrs de La Haye par des rŽfugiŽs de la Commune,
ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale,
hostile ˆ Marx
et au conseil gŽnŽral), quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale
de La Haye, contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ
New-York le sige du conseil gŽnŽral. Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud,
Cournet, Constant Martin, Ranvier et Vaillant) signent avec lui et dŽcident de
se retirer de l'Association Internationale lÕestimant insuffisamment
rŽvolutionnaire (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43). Participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du
journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui
crŽe en juin 1879, ds sa sortie de prison (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 56 + annexe L), puis ˆ la
crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de
Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ
le 15 novembre 1835 ˆ Paris, Marguerittes, est, durant la
Commune, membre de la municipalitŽ du VIIIe et chef dÕun
bataillon. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe,
il parvient ˆ se rŽfugier ˆ Londres, o il fait partie du Conseil gŽnŽral de
lÕAIT et co-signe le texte (dž ˆ Marx)
de la Guerre civile en France,
ainsi que la brochure Les
PrŽtendues scissions dans lÕInternationale,
en 1872. (dÕaprs le Maitron)
Martin Constant, dit Ç Gabriel È (1839-1906) * : Signataire de la protestation (brochure
de 16 pages, rŽdigŽe pour lÕessentiel par Vaillant, datŽe Ç Londres,
15 septembre 1872 È et intitulŽe Internationale
et RŽvolution. Ë propos du congrs de La Haye par des rŽfugiŽs de la Commune,
ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale), quelques jours
aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye, contre la dŽcision des
marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral.
Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Constant Martin,
Ranvier et Vaillant) signent avec lui et dŽcident de se retirer de
l'Association Internationale lÕestimant insuffisamment rŽvolutionnaire (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-43 + annexe J ; cf. aussi la notice prŽcŽdente). NŽ ˆ Entrevaux (Basses-Alpes) le 5 avril
1839, mort ˆ Paris le 9 juillet 1906 ; employŽ. Aprs
le meurtre de Victor Noir,
10 janvier 1870, et lÕarrestation de Rochefort,
le 7 fŽvrier, Constant Martin est de ceux qui engagent les ouvriers au calme
afin de ne pas compromettre lÕissue de la lutte par une action trop prŽcipitŽe
(appel du 9 fŽvrier 1870). Aprs la
chute de lÕEmpire, il est, en tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, un des
signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I]. SecrŽtaire de cette dŽlŽgation, Constant Martin laisse des
archives importantes (qui seront publiŽes par Dautry et Scheler dans Le ComitŽ central rŽpublicain des vingt
arrondissements de Paris, ƒditions sociales,
1960). Il signe, en fŽvrier 1871, la liste des Ç Candidats socialistes
rŽvolutionnaires, proposŽs par lÕA. I. T., la Chambre fŽdŽrale des sociŽtŽs
ouvrires, la dŽlŽgation des vingt arrondissements È aux lŽgislatives. Durant
la Commune, Constant Martin est secrŽtaire de la dŽlŽgation ˆ lÕenseignement. Par
contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë
Londres, ds lÕŽtŽ 1871, Constant Martin entre au conseil gŽnŽral de
lÕInternationale. En septembre, il est secrŽtaire-greffier de la ConfŽrence
londonienne. En 1874, il signe Žgalement, avec le groupe blanquiste Ç La
Commune rŽvolutionnaire È, la brochure Aux
Communeux [cf.
annexe K]. Constant Martin est un des membres fondateurs de lÕƒcole
franaise organisŽe ˆ Londres par les rŽfugiŽs et destinŽe aux enfants des
proscrits (cf. Huguenot).
Aprs avoir dirigŽ une usine ˆ Birmingham, Constant Martin sÕinstalle en
Belgique. Ë Bruxelles, il fait partie de la sociŽtŽ de solidaritŽ Ç Le
Prt mutuel È. Toujours militant actif, il porte le n¡ 274 dans la
correspondance secrte quÕentretiennent les blanquistes (cf. Jean Maitron, ActualitŽ de lÕHistoire,
n¡ 6, janvier 1954). Ë son retour dÕexil, Constant
Martin sÕinstalle ˆ Paris, o, aprs la mort de Blanqui, il est, avec Eudes,
Granger,
Vaillant et dÕautres, un des fondateurs du Ç parti È blanquiste, le
ComitŽ RŽvolutionnaire Central [cf.
annexe M]. Par la suite, Constant Martin devient anarchiste actif. En
1888, avec ƒmile Pouget,
il fonde le ‚a Ira (mai
1888 - janvier 1889). Dans La
RŽvolte (fŽvrier 1892), il signe aux c™tŽs de Malato,
Pouget, Tortelier
et ƒ. Henry,
une dŽclaration en faveur de la manifestation du 1er mai, sÕopposant
ˆ SŽbastien Faure
qui estime que les anarchistes nÕont pas ˆ prendre part ˆ cette action. Les
attentats terroristes des annŽes 1892-1894 lui valent dÕtre impliquŽ dans le
procs des Trente (aožt 1894) et dÕtre condamnŽ, par contumace, ˆ 20 ans de
travaux forcŽs, mais Constant Martin a repris le chemin de Londres. Il est
dÕailleurs acquittŽ en 1896. En 1898, avec Michel ZŽvaco
et Jacques Prolo,
il fonde LÕAnticlŽrical
et lÕannŽe suivante, il collabore au Journal
du Peuple de SŽbastien Faure
qui prend une part active ˆ la campagne dreyfusienne. Avec lui dispara”t
Ç un des derniers reprŽsentants du courant blanquiste au sein de
lÕanarchisme franais È (Les
Temps nouveaux, 21 juillet 1906). (dÕaprs le Maitron)
Martinet Octave Alexandre (1850-1935) Æ : Participe
ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort
de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ
ˆ Issoudun (Indre) le 23 septembre 1850 ; mort ibidem le 16 avril 1935. En 1868, Octave Martinet Žprouve
dŽjˆ de la sympathie pour Blanqui,
le plaant au mme rang que les hommes les plus connus dÕalors pour leur
dŽvouement ˆ la cause populaire. Ë Moulins, il est ami avec le clerc de notaire
Alphonse Michel, qui, gr‰ce ˆ son compatriote Henri Place,
est en relation avec ceux qui ˆ Paris, sous la direction de Blanqui, mnent la
lutte la plus vigoureuse contre lÕEmpire. Par son intermŽdiaire, Martinet apprend
ˆ apprŽcier particulirement Blanqui, ses idŽes et son action. En 1869, Martinet
rejoint Michel ˆ Paris, pour entreprendre des Žtudes de pharmacie. Il sÕaffilie
ˆ un groupe de combat blanquiste et participe ˆ des exercices. En aožt 1870,
aprs les premiers dŽsastres militaires, les blanquistes songent ˆ sÕemparer du
fort de Vincennes. Martinet assiste au conseil de guerre chez Eudes pour
prŽparer le plan dÕaction, mais celui-ci devenu impraticable, on se rabat sur la
caserne de La Villette, le 14 aožt. AppelŽ comme conscrit et obligŽ de
revenir ˆ Issoudun, Martinet ne peut participer au 4 septembre et se trouve
sŽparŽ de Blanqui pour de longues annŽes. Il ne le retrouve ˆ Paris quÕˆ la
sortie de ce dernier de Clairvaux, en 1879. Martinet tient alors une pharmacie
vers le Jardin des Plantes. Il contribue avec Granger
aux frais de loyer, dÕentretien et de voyages de Blanqui, collabore ˆ Ni Dieu ni Ma”tre et lutte
vainement, aux c™tŽs de Vaillant
et du docteur Vimon, pour sauver le vŽtŽran. Il se prŽsente aux municipales de
1881 comme socialiste indŽpendant et en 1884 comme candidat du CRC. Candidat
unique des blanquistes et des broussistes aux municipales, en 1896, dans le
XVIIIe, il nÕest pas Žlu. Aprs 1905, on le retrouve dŽlŽguŽ aux
congrs de la SFIO. Aprs la scission de Tours, il reste dans la Ç vieille
maison È. (dÕaprs le Maitron)
MathŽ
FŽlix Antoine AmŽdŽe (1808-1882) :
NŽ ˆ Cosne-sur-lÕÏil (Allier), le 18 mai 1808, mort ˆ Moulins le
5 mars 1882. Aprs des
Žtudes ˆ Moulins, il fait son droit ˆ Paris. Il est en relation avec Blanqui et
sa famille depuis 1823, comme ƒtienne de Canson, leur ami commun. Blanqui le
cite souvent comme tŽmoin de ses activitŽs. FŽlix MathŽ est lÕun des Žtudiants
dŽcorŽs de Juillet [1830], membre du ComitŽ de la SociŽtŽ des ƒcoles et de la
SociŽtŽ des Amis du Peuple. EnfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie, en 1831, pour provocation
au crime et outrage ˆ un commandant de la force publique, il lÕest de nouveau
en juin 1832 pour dŽtention dÕarmes. Membre de la SociŽtŽ des Droits de
lÕHomme, il fonde, au sein de la SDH (en opposition aux rŽpublicains modŽrŽs),
en 1833, avec Lebon, Vignerte, Buonarroti, Voyer dÕArgenson, Berrier-Fontaine
et dÕautres, le ComitŽ dÕaction ou Commission de propagande pour organiser et
instruire les ouvriers, ainsi que le journal ouvrier LÕAssociation. En
1834, accusŽ dÕtre lÕun des Ç instigateurs des coalitions
dÕouvriers È (pour avoir soutenu plusieurs grves), il est condamnŽ ˆ 5
ans de prison, mais il sÕŽvade en juillet 1835. RŽfugiŽ en Belgique, il est
condamnŽ par contumace ˆ 10 ans de dŽtention. Ë Bruxelles, il fonde avec ƒmile
Labrousse une ƒcole centrale de commerce en 1837. Revenu en France (sans
attendre, semble-t-il, lÕamnistie des contumaces), il fait fortune dans le
commerce des bois ˆ Moulins. DŽputŽ de lÕAllier, en 1848, ˆ la Constituante, en
1849 ˆ la LŽgislative, il sige ˆ lÕextrme gauche et demande la mise en
accusation de Louis-NapolŽon Bonaparte et de ses ministres. Proscrit du
2 dŽcembre 1851, il retourne en Belgique et semble en tre revenu aprs
lÕamnistie de 1859, puisquÕil est prŽsent aux Žlections de juin 1863 et de
fŽvrier 1871. (dÕaprs
M. Cordillot, J. Grandjonc et J. Risacher, pour le Maitron).
May ƒlie Henry (1842-1930) * Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes
new-yorkais (cf. notice
Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ
ˆ Paris, le 10 juin 1842, dans une famille de nŽgociants en pierres prŽcieuses,
mort le 19 octobre 1930. Militant blanquiste sous le Second Empire, ƒlie May se
rŽfugie en Suisse pour Žchapper aux poursuites. Sergent ˆ la Garde nationale
pendant le sige, ƒlie May participe le 31 octobre 1870 ˆ la prise de
lÕH™tel de ville. Aprs le 18 mars, il est nommŽ directeur de la
Manufacture des tabacs, puis intendant. AccusŽ de concussion, comme son frre
Gustave, il est dŽplacŽ de lÕintendance, remplacŽ par Varlin. Les deux frres,
condamnŽs par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, arrivent
ˆ New York dŽbut septembre 1871. Porteurs de diamants, ils sont accusŽs de
contrebande par les douaniers amŽricains (plus tard lÕorigine exacte de ces
pierres sera au cÏur dÕ‰pres controverses entre rŽfugiŽs). Membres du premier
noyau blanquiste new-yorkais constituŽ autour dÕEdmond Levraud, ils envisagent
de se lancer avec lui dans le commerce de lÕarticle de Paris et de la
bijouterie de pacotille. Mais bient™t les relations se tendent entre les frres
May et les autres membres du groupe. Les accusations de corruption et de
prŽvarication refont surface, nourrissant lÕantisŽmitisme de certains de leurs
accusateurs. Dans les annŽes 1872-1873, ils font plusieurs allers-retours entre
New York et lÕAngleterre, sans doute autant pour affaires que pour assister ˆ
des rŽunions maonniques ou de lÕAIT. DŽlŽguŽ des Franais au sein du ComitŽ de
Salut public mis en place ˆ New York, ƒlie est prŽsent (ainsi que son frre)
lors des ŽvŽnements de Tompkins square. Bien quÕune enqute montre leur
innocence (et malgrŽ les protestations dÕEugne Pottier), les frres May sont
finalement exclus de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs le 30 mars 1876 sur
proposition de Dereure, Ç pour cause dÕindignitŽ È, ˆ lÕissue dÕune
rŽunion tenue ˆ HuschÕs Hall sous la prŽsidence dÕE. Fondeville. ƒlie May est
Žlu VŽnŽrable Ma”tre de lÕAtelier dÕune loge Ç sauvage È (Ç Les
ƒgalitaires È), crŽŽe en 1875 ˆ New York en dehors de toute obŽdience
Ñ qui accueillit Eugne Pottier, lÕauteur de Ç LÕInternationale È, en
dŽcembre 1875. De retour ˆ Paris en avril 1883, ƒlie May poursuit lÕaction
politique. En 1885, il est lÕun des cofondateurs avec Beno”t Malon et quelques
autres de la SociŽtŽ dÕŽconomie sociale, dont il est trŽsorier. Il reprend
contact avec les anciens communards rentrŽs dÕexil, et il semble quÕil se soit
alors rapprochŽ des milieux blanquistes. RalliŽ au boulangisme, il est candidat
aux lŽgislatives de 1889 dans le XIIe. (dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
May Gustave Charles (1845- ?) * Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes
new-yorkais (cf. notice
Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ
ˆ Paris le 23 janvier 1845, Gustave May est le frre
dÕƒlie
(voir notice prŽcŽdente : lÕhistoire des 2 frres est Žtroitement liŽe Ñ au
moins jusquÕen 1877). Ë propos de lÕaccusation de concussion dont ils sont
lÕobjet sous la Commune, leur successeur Varlin leur Žcrit, le 6 mai 1871
: Ç Je suis heureux de pouvoir affirmer que je nÕai rien trouvŽ dans les
actes de votre administration qui soit de nature ˆ compromettre en rien votre
honorabilitŽ. È CÕest lÕŽlection, en 1872, de Gustave May comme trŽsorier
national Ñ pour une souscription au profit des veuves et des orphelins des
combattants de la Commune Ñ qui va provoquer des dŽmissions dans le comitŽ
newyorkais et de vives protestations des blanquistes. MŽgy, Crosse et Jules
Thomas (voir ces noms) appellent tous les communeux prŽsents ˆ New York ˆ se
rŽunir pour protester contre cette dŽcision. CÕest alors que se constitue la
SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Une fois encore, une commission dÕenqute mise en place
par la SociŽtŽ pour dŽcider de la vŽracitŽ des accusations pesant contre
Gustave May et son frre conclut ˆ un non-lieu. On ignore tout de ce quÕil
advint de Gustave May aprs le 8 juillet 1877, jour de lÕenterrement du docteur Parisel, avec
qui il a ŽtŽ trs liŽ, et dont il prononce lÕŽloge funbre lors de la
cŽrŽmonie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Mazeau Jules (?-?) * :
Ayant rŽussi ˆ quitter Paris au lendemain de la Semaine sanglante, Jules Mazeau,
est lÕun des premiers communards rŽfugiŽs aux ƒtats-Unis. Menuisier
charpentier, il trouve rapidement du travail. Membre de la section 2 de
lÕAIT, appartenant ˆ la mouvance blanquiste, Jules Mazeau est nommŽ membre de
la commission de contr™le du Socialiste (octobre 1872) et secrŽtaire de
la commission newyorkaise chargŽe dÕorganiser la souscription au bŽnŽfice des
veuves et des orphelins des combattants de la Commune. ƒlu prŽsident de la
section 2, il appelle ˆ la solidaritŽ avec les grŽvistes des filatures de
Paterson (New Jersey). En 1874, Jules Mazeau collabore avec Edmond MŽgy, Jules
Thomas, Louis Crosse, ƒdouard David et Joseph Olivier au lancement de la trs
blanquiste Revue sociale. Il figure parmi les 54 signataires de la
lettre de soutien que les communistes newyorkais adressent en dŽcembre 1877 aux
membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva). Sa trace se perd
aprs 1878, peut-tre du fait de son retour ˆ
Paris aprs lÕamnistie. (dÕaprs
Michel
Cordillot pour le Maitron)
MŽgy LŽon
Guillaume, dit Edmond (1841-1884) *Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais
(cf. notice Levraud Edmond et remarque
complŽmentaire n¡ 1). NŽ le 9 fŽvrier
1841 (ou 1844 ?) ˆ Essonnes (Seine-et-Oise), mort ˆ Colon (Panama) le
28 dŽcembre 1884. NŽ
dans une famille ouvrire, Edmond MŽgy est mis en apprentissage ˆ 14 ans. Il
travaille comme mŽcanicien sur les chantiers du canal de Suez puis est
chauffeur sur la ligne de trains Paris-Lyon. En 1866, il est ˆ Paris.
Collaborateur occasionnel de la Marseillaise, MŽgy frŽquente les rŽunions
publiques. Alors quÕon vient lÕarrter, le 11 fŽvrier 1870, pour avoir
participŽ aux barricades de Belleville, il tue le policier qui a commis
lÕerreur de tenter de sÕintroduire chez lui avant lÕheure lŽgale. DŽfendu par
Protot, MŽgy est condamnŽ, en aožt 1870 ˆ 20 ans de travaux forcŽs, mais le
8 septembre, il est amnistiŽ. Pendant le sige, Edmond MŽgy sert comme
garde national. Il prend part aux journŽes des 31 octobre 1870 et
22 janvier 1871. Membre de lÕInternationale, il participe activement ˆ la
Commune de Marseille. Celle-ci vaincue (le 4 avril 1871), il retourne ˆ
Paris. Collaborateur de la RŽpublique nouvelle et de lÕAffranchi,
il est promu colonel et nommŽ ˆ la tte du fort dÕIssy ; pour lÕavoir
abandonnŽ le 30 avril en dŽpit des ordres reus, il est arrtŽ par
Rossel ; mais Eudes le prend comme chef dÕŽtat-major. Le 24 mai, il ferait
partie du peloton qui exŽcute lÕarchevque Darboy. Il est condamnŽ par
contumace ˆ la peine de mort. Ayant rŽussi ˆ sÕŽchapper, MŽgy gagne dÕabord
Genve, puis les ƒtats-Unis. ArrivŽ ˆ New York au dŽbut du mois de septembre
1871, MŽgy trouve du travail et fait partie, avec Dereure, Galtier et les
frres May, du premier noyau blanquiste qui se constitue autour dÕEdmond
Levraud et de Bergeret. Il ne tarde pas ˆ entrer en conflit avec les frres
May. Ë la demande des blanquistes de Londres, MŽgy signe et fait signer en juin
1872 parmi les Communards new-yorkais une pŽtition contre la proposition de
faire une contre-enqute officielle dŽfendant les actes de la Commune. Puis,
conformŽment aux consignes de Londres, les blanquistes commencent ˆ faire de
lÕentrisme dans les sections francophones de lÕAIT et ˆ sÕimpliquer dans les
actions militantes des socialistes franco-amŽricains. MŽgy sÕŽlve violemment
contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier national de la
souscription lancŽe au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de
la Commune. Soutenu par Crosse, Thomas, Baron, Christenert et Beno”t Hubert qui
dŽmissionnent de la commission new-yorkaise, il convoque une rŽunion de tous
les communeux de New York, rŽunion qui sera ˆ lÕorigine de la fondation de la
SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. En octobre 1872, dans le cadre de
lÕoffensive des blanquistes sur les sections francophones de lÕAIT, MŽgy est Žlu
membre de la commission de contr™le du Socialiste. Prenant la parole
lors du banquet organisŽ ˆ New York pour cŽlŽbrer le 2e anniversaire
du 18 mars, il porte un toast ˆ Blanqui. En 1874, avec un petit noyau de
fidles (Crosse, David, Mazeau, Thomas et Olivier), MŽgy lance la Revue
sociale. Le 14 janvier 1874, malgrŽ des recherches faites ˆ Paris, la
commission dÕenqute dŽsignŽe pour trancher de la vŽracitŽ des accusations
profŽrŽes par MŽgy ˆ lÕencontre des frres May conclut nŽgativement, estimant
quÕil nÕexiste aucune preuve pour justifier ses accusations. De 1875 ˆ 1877,
MŽgy fait des allers-retours ˆ Londres, puis Birmingham, mais ni lui, ni sa
femme ne sÕy plaisent et ils retournent ˆ New York. Le 31 dŽcembre 1877, il
est Žlu vice-prŽsident de lÕassemblŽe des communistes new-yorkais qui, au
nombre de 54, signent la lettre de soutien adressŽe aux membres de la Ç Vieille
Icarie È (voir Arsne Sauva). En 1878, au cours dÕune rŽunion tumultueuse
de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs, il se heurte ˆ Henri Hanser, avec qui il a acceptŽ
de collaborer pour lancer la Centralisation, hebdomadaire blanquiste. En 1883, il est nommŽ secrŽtaire du
comitŽ new yorkais pour lÕŽrection dÕun monument ˆ Blanqui. MŽgy meurt le
28 dŽcembre 1884 ˆ lÕh™pital de Colon (Panama), suite ˆ un accident
cardiaque. (dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
Meili Jean (c. 1843- ?) : NŽ vers 1843, ŽbŽniste, Meili assiste
en 1867, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de
tendance blanquiste dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers
franais È. ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs
le Maitron) Voir notice Chouteau.
MŽry CŽsar Auguste Paulin, dit Paulin-MŽry (1860-1913) : Membre du CCSR aprs la scission de
1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N
& O). CŽsar-Auguste
MŽry na”t ˆ Villiers-sur-Tholon (Yonne), le 14 juin 1860. Sur son acte de
baptme figure Žgalement le prŽnom de Paulin, quÕil accolera ˆ son nom par la
suite. Son pre est tonnelier. Aprs des Žtudes au collge de Joigny, il les poursuit
ˆ Paris ˆ la facultŽ de mŽdecine, o il est reu docteur en 1885 et installe
son cabinet dans le 13e. Trs rapidement, il se fait conna”tre par
sa compŽtence et ouvre une clinique et un dispensaire gratuit pour les plus
dŽmunis. Profitant de sa notoriŽtŽ, il commence ˆ sÕengager en politique,
fondant deux journaux : Paris Libre, puis Le RŽveil du 13me. CÕest sans doute ˆ
partir de cette Žpoque quÕil se fait appeler Paulin-MŽry. Il se rapproche du Parti radical socialiste, puis
adhre ˆ la Ligue pour la DŽfense de
la RŽpublique o il rencontre les blanquistes. En octobre 1888,
il devient prŽsident du comitŽ du 13e de la Ligue des Patriotes, de DŽroulde, ˆ lÕidŽologie Ç nationaliste
et autoritaire È et, en 1889, Paulin-MŽry choisit le camp boulangiste, ˆ
la suite de Granger (dÕaprs le site
de la commune de Villiers-sur-Tholon). Mort ˆ Paris
le 25
janvier
1913,
le Dr CŽsar-Auguste MŽry a contribuŽ ˆ
l'utilisation des rayons x, qui ont causŽ sa mort. [Wkpd]
Meunier
[MeusniŽ]
ƒdouard (?-?) : Marchand
mercier, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au
CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot
qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction
de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de
prison et 100 F dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
Le Maitron
confirme et ajoute quÕen 1867-1868, avec Jaclard, Genton, Duval, Granger et Eudes, Meunier forme les
premiers groupes de combat blanquistes.
Meyer Ernest (?-?) : Ouvrier fondeur en cuivre,
il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Le Maitron confirme et
ajoute quÕen 1868, Meyer travaille, rue Saint-Maur, dans une fonderie dont il est
responsable du groupe blanquiste.
Michel (?-?) : Le Maitron signale
(dans la notice de Franois Winant)
quÕˆ lÕenterrement de ce dernier, le 25 mars 1905 au cimetire du
Kremlin-Bictre, deux discours sont prononcŽs, dont lÕun Ç par Michel,
militant blanquiste È (est donnŽ comme source Ç LÕActualitŽ de lÕHistoire, op. cit. È ;
peut-tre : Jean Maitron, Ç En dŽpouillant les
archives du gŽnŽral Eudes È, LÕActualitŽ
de lÕHistoire, n¡ 6, janvier 1954 ?).
Millot ThŽophile (?-?) :
Relieur, ThŽophile Millot sÕest installŽ ˆ New York avant la fin du Second
Empire. Membre de lÕUnion RŽpublicaine de Langue Franaise, il est secrŽtaire
du comitŽ central new-yorkais dŽbut juillet 1870. Il sige au ComitŽ de dŽfense
nationale crŽŽ en septembre 1870 sous lÕŽgide de lÕURLF pour organiser le
dŽpart de volontaires vers la France envahie. Ayant adhŽrŽ ˆ lÕAIT ds son
implantation ˆ New York, ThŽophile Millot est Žlu secrŽtaire de la
section 2. Proche des anticentralistes, il cosigne lÕappel ˆ la
manifestation du Cooper Institute de dŽcembre pour honorer la mŽmoire de FerrŽ,
Bourgeois et Rossel. Proche des blanquistes qui exercent alors au sein des
sections franaises de lÕAIT une influence prŽpondŽrante, ThŽophile Millot est membre
du ComitŽ de salut public constituŽ en dŽcembre 1873 ˆ New York dans le cadre
du mouvement des ch™meurs. Il semble Žgalement avoir ŽtŽ au nombre des ŽlŽments
les plus dŽterminŽs ˆ ne pas reculer devant les risques dÕaffrontement physique
avec la police au lendemain des ŽvŽnements de Tompkins square. En 1876, ˆ
lÕoccasion de lÕExposition universelle de Philadelphie, ThŽophile Millot reoit
le dŽlŽguŽ parisien des relieurs, Wynants [cf. Winant]. En 1883, ThŽophile
Millot milite toujours, et il est invitŽ ˆ prendre la parole (en franais) aux
c™tŽs dÕautres orateurs, lors de la cŽrŽmonie commŽmorative au Cooper Institute
au lendemain de la mort de Karl Marx. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Moreau Armand
(?-?) * :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Communard
exilŽ ˆ Londres, Armand Moreau est administrateur de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Admis,
en novembre 1871, au Conseil gŽnŽral de lÕInternationale, avec ses amis
blanquistes Cournet et Ranvier, il co-signe
la 3e Ždition franaise du texte de Marx la Guerre civile en France. Au congrs de
lÕInternationale de La Haye (septembre 1872), il vote les pleins pouvoirs au
Conseil gŽnŽral, mais se prononce contre le transfert du sige ˆ New York. Avec
ses amis blanquistes, il se retire de lÕInternationale sans abandonner lÕaction
et signe la brochure Internationale
et RŽvolution [cf. Vaillant]. (dÕaprs
le Maitron) Le Maitron signale aussi quÕun jeune
ouvrier mŽcanicien, nommŽ Moreau (sans prŽnom et sans dates), blanquiste, est
condamnŽ, le 3 avril 1869, ˆ 3 mois de prison pour atteinte ˆ la propriŽtŽ
(citant M. Dommanget, Blanqui et lÕopposition
rŽvolutionnaire..., p. 171 ; confirmŽ
par AZ, p. 213, qui ne donne pas de prŽnom non plus). Peut-tre sÕagit-il du mme ?
Mortier Henri (1843-1894) * : Signataire de la DŽclaration
Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ Paris le 17 avril 1843, Henri Joseph
Mortier y est mort en
1894 ; dŽcoupeur sur bois ou commis-architecte, selon les
sources. Blanquiste,
membre de la section des ProlŽtaires du XIe de lÕA.I.T., Mortier
fait partie du ComitŽ central de la Garde nationale. Il sert comme capitaine
dans une compagnie de marche et, le 26 mars, est Žlu ˆ la Commune pour le
XIe. Le 13 mai, il remplace FerrŽ ˆ la commission de SžretŽ
gŽnŽrale. CondamnŽ par contumace ˆ la peine de mort, il se rŽfugie ˆ Londres, o
il est lÕun des fondateurs de lÕƒcole franaise crŽŽe pour les enfants des
proscrits [cf. Huguenot].
Il se rend ensuite en Belgique dÕo il est expulsŽ en 1875. Sans doute est-ce
alors quÕil travaille en Suisse dans la fabrique de caractres en bois des
frres Bonnet ?
Il est de nouveau ˆ Londres en mars 1877. (dÕaprs le Maitron)
Mounier (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889,
donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p.
2-3. + voir annexes N & O).
Naquet
Alfred (1834-1916) :
NŽ le 6 octobre 1834 ˆ Carpentras (Vaucluse) ; mort le
11 novembre 1916. Docteur
en mŽdecine de la FacultŽ de Paris en 1859, Alfred Naquet est reu, quatre ans
plus tard, professeur agrŽgŽ. En 1867, Naquet Ñ qui dŽjˆ, ˆ cette Žpoque, a
rendu visite ˆ Blanqui en Belgique Ñ assiste
ˆ quelques rŽunions chez Chouteau, agent principal du
groupement blanquiste Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È.
ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 15 mois de prison. En septembre 1867, il assiste au 1er
congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ ˆ Genve. Avec les Reclus et Aristide Rey, il fait partie en
1868 de la sociŽtŽ secrte de Bakounine, la Ç FraternitŽ
internationale È. En 1869, Alfred Naquet publie Religion, propriŽtŽ,
famille, et est ˆ nouveau condamnŽ. Il se rŽfugie alors en Espagne
et ne rentre en France quÕaprs lÕamnistie. En septembre 1870, Alfred Naquet prend
une part active au renversement de lÕEmpire. De mars ˆ juillet 1871, il
sŽjourne ˆ Avignon o il rŽdige la DŽmocratie du Midi. ƒlu en juillet
en Vaucluse, il sige ˆ lÕextrme gauche. RŽŽlu jusquÕen 1883, il devient
ensuite sŽnateur, luttant en faveur du droit au divorce. Par la suite, il prend
une part importante ˆ lÕagitation boulangiste. (dÕaprs le Maitron)
Voir notice Chouteau.
Neveu Henri (?-?) :
Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste
et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR
+ Le Matin, 14 mars 1890, p. 2 + voir annexes N & O).
SÕagit-il de Henri
Neveu, rŽdacteur ˆ LÕIntransigeant, qui est candidat de la Ligue intransigeante
socialiste pour les municipales de 1893 dans le quartier de Clignancourt ? (dÕaprs le Maitron)
Olivier [ou Ollivier] Joseph (c.1836-p.1879)
* : NŽ
vers 1836, mort aprs 1879, Joseph Olivier est, sous la Commune, directeur de
lÕEnregistrement et du Timbre. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe, il se rŽfugie ˆ Londres, o il sÕŽtablit comme
commissionnaire en vins. En 1873, il gagne New York o lÕon trouve dÕabondantes
traces de son implication dans la fraction blanquiste. Ds avril 1873, Olivier est
Žlu membre de la commission de contr™le du Socialiste. Durant lÕhiver
1873-1874, il participe avec Edmond MŽgy, Jules Mazeau, Jules Thomas et Louis Crosse
au lancement de lÕhebdomadaire La Revue sociale. Il reprŽsente la SociŽtŽ
des rŽfugiŽs au sein du jury dÕhonneur chargŽ de trancher le diffŽrend entre
MŽgy et les frres May ; cÕest ˆ son domicile que se tiennent les
rŽunions. Aprs le dŽpart dÕEdmond MŽgy pour Londres, il semble quÕOlivier
exerce une grande influence au sein de la proscription de New York. Tenant un
bar ˆ bire et vendant du vin en gros, il a un peu dÕargent et est devenu le
principal animateur de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Joseph Olivier para”t tre ˆ
lÕinitiative de la rŽunion des communistes new-yorkais de dŽcembre 1877, ˆ
lÕissue de laquelle 54 dÕentre eux adressent une lettre dÕencouragement
aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Sauva). En 1878, Joseph
Olivier participe au lancement du journal blanquiste La Centralisation. Sa trace se perd ensuite, sans
que lÕon puisse dire sÕil reste ˆ New York ou sÕil rentre en France aprs
lÕamnistie. (dÕaprs
Michel
Cordillot pour le Maitron)
Oldrini A.
(?-?) : Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe
K). Collaborateur de La Montagne de Maroteau (avril 1871). (dÕaprs le Maitron)
Onimus Ernest
Nicolas Joseph, dit Sumino ou Dr Onimus (1840- ?) Æ
: Ç En
mai 1865 parut [É_] le Candide,
journal consacrŽ ˆ la critique religieuse et ˆ l'exposŽ scientifique et
philosophique. Le rŽdacteur en chef effectif Žtait Gustave Tridon, ayant pour
collaborateurs : P. Vaissier, E. Villeneuve, Baron de Ponnat, Louis Watteau, Losson, Viette, Sumino (Dr Onimus),
et enfin Suzamel, pseudonyme sous lequel Žcrivait Blanqui. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11 + annexe C). NŽ aux environs de Mulhouse le
6 dŽcembre 1840, au sein dÕune famille de grands propriŽtaires terriens et
dÕun pre mŽdecin, Ernest Onimus dŽbute ses Žtudes de mŽdecine ˆ Nancy et les termine
ˆ Paris, en 1866. MŽdecin physiologiste, cÕest un chercheur, qui sÕintŽresse ˆ
de nombreux domaines. RŽdacteur du Candide, Ernest Onimus est, ˆ cette
Žpoque, militant blanquiste. Durant le sige de Paris, il fait partie de la
Commission centrale dÕhygine et de salubritŽ qui sÕoccupe de prŽvenir la ville
des ŽpidŽmies. On ignore sÕil participe ˆ la Commune. Le docteur Onimus obtiendra
par la suite le grand prix de mŽdecine de lÕInstitut. (dÕaprs le Maitron)
Perrette Auguste (?-?) * :
Durant la Commune, Auguste Perrette commande un bataillon fŽdŽrŽ avec le grade
de capitaine-major. ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche de la mouvance blanquiste, il
signe en juin 1872 la protestation des rŽfugiŽs contre la proposition de
contre-enqute officielle sur la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Petit Louis (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889,
donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p.
2-3. + voir annexes N & O). Il peut sÕagir de Louis
Petit, ouvrier
typographe, membre de la FŽdŽration du Livre, candidat de la FTSF (FŽdŽration
des Travailleurs Socialistes de France, crŽŽe par Brousse et Joffrin en 1882)
aux municipales en 1890 dans le quartier des Halles. (dÕaprs le Maitron)
Peyrouton Abel
Toussaint (1841-?) *
: NŽ le 1er novembre
1841 ˆ Paris, fils dÕun avocat et journaliste. Venu ˆ Paris ˆ lÕ‰ge de 16 ans,
Abel Peyrouton fait ses Žtudes au lycŽe Bonaparte [Condorcet], puis devient
avocat au barreau de Paris. Ds 1863, il est arrtŽ pour Ç cris sŽditieux È
; puis ˆ plusieurs reprises en 1868 et en fŽvrier 1869, pour Ç excitation
ˆ la haine contre le gouvernement È ; pour avoir Ç fait
lÕapologie de crimes È ; pour Ç outrages ˆ agents È ou
pour Ç outrages ˆ un commissaire de police lors dÕune rŽunion È. Il
professe alors des opinions blanquistes. Ë la guerre, il est lieutenant dans la
Garde nationale, mais lorsque celle-ci est mobilisŽe, il redevient simple
garde. Sous la Commune, il est nommŽ directeur du Conseil dÕƒtat et de la Cour
des Comptes. Son r™le semble assez effacŽ ; il a des amis ˆ la fois parmi
les partisans de la Commune et ceux de Versailles. Aprs la Commune, condamnŽ ˆ
5 ans de prison pour avoir pris part ˆ lÕinsurrection, il est, ˆ Clairvaux, le
compagnon de captivitŽ de Blanqui. En 1877-1878, il
Žcrit, sous le nom de Julien Thauly, des articles au Progrs de Lyon (dont il prendra
la direction en 1882) ; en 1879, il est chargŽ dÕaccueillir Blanqui ˆ
Lyon. Il a gardŽ une haine solide ˆ Jules Ferry, Ç homme des rŽactions les
plus Žtroites, les plus violentes, les plus basses È (Žcrit-il
en 1880), mais, 10 ans plus tard, il est rŽdacteur en chef du
journal de celui-ci, lÕEstafette ;
ˆ cette Žpoque, il parle des " variations inŽvitables de lÕesprit
humain en cette pŽriode de transition o nous sommes ". LÕannŽe
suivante, il est promu chevalier de la LŽgion dÕhonneur. (dÕaprs le Maitron)
Pichon (?-?) * : Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Sans doute sÕagit-il
de Stephen Pichon, dont ZŽvas dit quÕil mena
Ç avec activitŽ È la campagne de Blanqui dans le VIe
arrondissement de Paris, en juillet 1878, et quÕil deviendrait par la suite
Ç lÕun de nos plus Žloquents reprŽsentants de la dŽmocratie radicale et
lÕun de nos plus distinguŽs ministres des Affaires Žtrangres [A. ZŽvas, Auguste Blanqui, Rivire &
Cie, 1920, p. 105]. Il fut dŽputŽ radical-socialiste du XIVe [notice
ZŽvas du Maitron]
Pilhes Victor (1817-1879) * : Il est lÕun
des principaux rŽdacteurs du quotidien de Blanqui, La Patrie en danger (septembre-dŽcembre 1870). Pendant la Commune,
il prend la tte dÕun rŽgiment de la Garde nationale et devient capitaine dÕun
rŽgiment, au sein duquel il est surnommŽ le Ç Bayard de la
dŽmocratie È [cf. annexe T]. Signataire
(avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le
n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ le 11 septembre 1817 ˆ Tarascon
(Arige), mort ˆ lÕasile de Charenton le 2 novembre 1879. Aprs
des Žtudes secondaires dans une maison religieuse ariŽgeoise, Victor Pilhes
entreprend des Žtudes de mŽdecine ˆ Toulouse, puis ˆ Paris. Les abandonnant, il
devient, en 1842, commis-voyageur pour une maison de tissus, tout en militant
dans les sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines. En 1847, avec Proudhon,
il tente vainement de faire para”tre le journal Le Peuple. Une amitiŽ de
vingt ans liera les deux hommes (et, avec Chaudey, il seront ses exŽcuteurs
testamentaires). En fŽvrier 1848, avec les hommes de La RŽforme, il participe ˆ la rŽvolution. Il est membre de la
SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale de Blanqui, Žlu reprŽsentant de lÕArige ˆ la
LŽgislative en 1849. ArrtŽ ˆ lÕoccasion de lÕaffaire du 13 juin 1849, il
est condamnŽ et enfermŽ ˆ Doullens, puis ˆ Belle-ële, et enfin ˆ
Sainte-PŽlagie. LibŽrŽ en fŽvrier 1854, Pilhes ne cesse de sÕopposer ˆ
lÕEmpire. En 1868, il contribue ˆ la fondation du journal La DŽmocratie. Le 14 aožt 1870, il participe avec les
blanquistes ˆ la vaine attaque de la caserne de la Villette. ƒlu au
commandement dÕun bataillon de la Garde nationale, Pilhes prend part ˆ la
dŽfense de Paris et se bat courageusement ˆ Champigny et ˆ Choisy-le-Roi. Il
sÕassocie, ˆ ses dŽbuts, ˆ lÕinsurrection de la Commune, mais y participe peu.
Il semble quÕil soit surtout prŽoccupŽ par le souci de dŽlivrer Blanqui,
condamnŽ pour sa participation ˆ la journŽe du 31 octobre et emprisonnŽ dans
le sud-ouest (cf. Lacambre). Ë la fin de sa vie, sous la prŽsidence de Jules
GrŽvy, Pilhes obtient un petit emploi au palais de lÕƒlysŽe. (dÕaprs le Maitron)
Place Henri
[Place Louis, Joseph, Henri, dit Verlet Henry] (1847- ?) *Æ :
Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre
1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 & annexe
F), il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en
juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 57 + annexe M). NŽ le 7 janvier 1847 ˆ Moulins (Allier), fils dÕun libraire
poursuivi en 1851 comme imprimeur rŽpublicain. Le jeune homme fait ses Žtudes
au lycŽe de Moulins, puis, bachelier s-lettres ˆ dix-sept ans, entreprend ˆ
Tours (Indre-et-Loire) un apprentissage dÕouvrier typographe au Moniteur dÕIndre-et-Loire o il signe ses
premiers articles. Vers 1867-1868, il appartient dŽjˆ aux cadres de la petite
armŽe rŽvolutionnaire blanquiste. En 1869, il Žcrit une brochure, Le Peuple
et la RŽvolution - LÕAthŽisme et lÕætre suprme, qui contient le programme
des Libres penseurs parisiens et, en dŽcembre, est dŽlŽguŽ, avec Regnard, ˆ
lÕAnti-Concile de Naples. En 1870, il signe, avec Regnard, BreuillŽ, Lafargue
et Gouhier, Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe. Henri Place vit ˆ Paris
lorsque la guerre Žclate Ñ il appartient alors ˆ lÕInternationale et, sur recommandation
de Lafargue, Marx propose au Conseil gŽnŽral de lui attribuer pleins pouvoirs ˆ
Paris. Il sÕengage dans la Garde nationale et sert, durant le Sige, de
secrŽtaire ˆ lÕofficier-payeur dÕun bataillon. Il donne rŽgulirement des
articles ˆ la Patrie en Danger, puis entre au Cri du Peuple de
Valls, comme typographe, correcteur et journaliste. ƒlu commandant dÕun
bataillon fŽdŽrŽ, il participe aux batailles tout le mois de mai, avant dÕtre arrtŽ
et envoyŽ en rade de Brest. CondamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte
fortifiŽe, il est dŽportŽ en Nouvelle-CalŽdonie, o il Žpouse, ˆ la presquÕ”le
Ducos, la dŽportŽe Marie Cailleux. Ils ne reviennent en France que fin 1879
avec leurs deux filles. Aprs lÕamnistie, Place est, aux c™tŽs de Vaillant et
dÕEudes, un des rŽorganisateurs du CRC, hŽritier de la tradition blanquiste (cf.
annexe M).
Ë la suite de Granger, au moment de la crise boulangiste (1889), Place sÕŽcarte
du CRC, mais y revient en 1896 et appartient alors ˆ la direction du PSR (nouveau
nom du CRC ˆ partir de 1898) (cf. annexe P). (dÕaprs le Maitron)
Plessis
(?-?) * : ƒbŽniste, il
est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). En 1866, il exerce le mŽtier de
sculpteur sur bois. Sous la Commune, il est garon de bureau au Ministre de la
Justice, mais il ayant Žgalement des talents dÕamuseur public et de
saltimbanque, il participe ˆ la reprŽsentation de bienfaisance donnŽe au
ThŽ‰tre-Lyrique, le 18 mai 1871, sous le patronage des membres de la Commune
de Paris. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte
fortifiŽe. Selon certaines sources, il est arrtŽ en 1878 ou 1879 Ñ nÕayant
jamais quittŽ Paris et ignorant sa condamnation ; selon dÕautres, il sÕest
rŽfugiŽ ˆ Genve o il gagnerait sa vie en faisant des tours dÕadresse. (dÕaprs le Maitron)
Plocque Alexandre (1807-1872) : CitŽ dans la
notice Ç Blanqui È du Maitron. Ami et condisciple de Blanqui au lycŽe
Charlemagne, il le retrouve ˆ la facultŽ de droit, en avril 1828. Alexandre
Plocque interrompt ses Žtudes en octobre 1828 pour partir en MorŽe avec Blanqui
dans un corps expŽditionnaire destinŽ ˆ aider le PŽloponse ˆ se libŽrer de la
domination turque. Mais la route des deux amis passe par le pays niois, o
Blanqui est arrtŽ. Les deux amis se retrouvent en aožt 1829, mais semblent
nÕavoir repris le chemin de lÕƒcole de droit quÕaprs les journŽes de Juillet.
Plocque est lÕun des Žtudiants dŽcorŽs de Juillet. Membre de la SociŽtŽ des
Amis du Peuple depuis sa crŽation, il participe ˆ lÕorganisation de la SociŽtŽ
des ƒcoles. ArrtŽ avec Blanqui et Sambuc en janvier 1831, il est ŽcrouŽ ˆ La
Force pour provocation ˆ commettre des dŽlits. Inscrit au barreau en 1832, il
compara”t en dŽcembre, au procs dit du droit dÕassociation, devant la cour
dÕassises avec dÕautres de la sociŽtŽ des Amis du peuple, ne se contentant pas
de dŽfendre le droit dÕassociation, mais exaltant aussi la rŽpublique. Ë partir
dÕavril 1834, il commence ˆ se faire conna”tre comme dŽfenseur des inculpŽs politiques.
ƒlu membre du conseil de lÕordre en 1845, il est b‰tonnier en 1858. (dÕaprs J. Risacher pour le Maitron)
Poirier A. (?-?) : Signataire de la DŽclaration
Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K).
Ponnat Antoine Marie Gabriel, baron de (1840-1905) Æ
: Franc-maon, ce
descendant authentique dÕune grande famille dauphinoise, devenu blanquiste,
appartient, ˆ la fin de lÕEmpire, ˆ la loge Ç Les Elus dÕHiram, n¡
145 È, [cf. le blog de
Paul Quader, qui fournit les prŽnoms et les dates du baron que nous ignorions
jusquÕici]. Charles
Da Costa (Les blanquistes, Žditions Rivire, 1912) nous apprend que le baron de Ponnat,
Ç ami de Blanqui È et correspondant parisien du journal Le Phare de la Loire [10],
y publie la dŽfense de Tridon lors du procs des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 qui sont
arrtŽs par la police. Cette rŽunion de blanquistes, convoquŽe par Tridon, a eu lieu au
premier Žtage du CafŽ de la Renaissance (Boulevard Saint-Michel) ayant pour but
de Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale
(Genve, septembre 1866) malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui (cf. DaCosta, Les Blanquistes, pp.
19 ˆ 22 + annexe D). Da
Costa dit aussi que, vers 1866, Ç Blanqui faisait [É] dÕassez frŽquentes
visites ˆ Paris ; il y vivait sous le nom de M. Bernard, tant™t chez
Eudes, au quartier Latin, tant™t aux Batignolles, chez le baron de Ponnat, dans
une maison ˆ double issue, pour pouvoir sÕŽchapper en cas de surprise de la
police. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 26) Libre penseur, il fait, au congrs de fondation de la
Ligue Internationale de la Paix et de la LibertŽ, ˆ Genve, en 1867, une
intervention dÕesprit blanquiste, antireligieuse et antichrŽtienne, qui est mal
accueillie. Dommanget le dŽcrit comme un Ç pilier de bibliothque, Žrudit
et maniaque dÕathŽisme È, et prŽcise quÕil est lÕauteur des Variations du Christianisme. Le
baron Ponnat collabore au Candide
(il est condamnŽ, en 1865, ˆ trois mois de prison et 100 F dÕamende), puis
au DŽmocrite (hebdomadaire
de Raul Rigault) en 1868, et, en 1870, ˆ la Libre PensŽe de Henry Verlet [Henri Place] et Charles Gouhier, ˆ lÕExcommuniŽ
(Lyon), ˆ la Patrie en Danger.
Durant la Commune, il se tient ˆ lÕŽcart, puis va vivre ˆ Genve. (Maitron, dont
la nouvelle version de la notice
du Baron prend en compte ces informations).
Protot
Eugne (1839-1921) *Æ : ƒtudiant, il vient visiter Blanqui ˆ lÕH™pital Necker, au printemps
1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 9). Lors de lÕaffaire du CafŽ de la Renaissance (dont
il est le protagoniste principal, accusŽ par Tridon de dŽsobŽissance envers
Blanqui), il est arrtŽ avec les 40 autres et condamnŽ ˆ 15 mois de prison et
100 francs dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
Membre
du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et
anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR
+ annexes N & O). NŽ
le 27 janvier 1839 ˆ Carisey (Yonne) et mort ˆ Paris le
17 fŽvrier 1921, Protot appartient ˆ une famille de
paysans vignerons. Quoique pauvre, il parvient, gr‰ce ˆ son travail, ˆ mener des
Žtudes et ˆ devenir avocat. ƒtudiant en droit en 1864, et dŽjˆ militant
blanquiste, il appartient au noyau qui constitue lÕembryon du Parti, et il
Žcrit dans les journaux Rive gauche et Candide. Il assiste au congrs international
des Žtudiants de Lige (29 octobre - 1er novembre 1865).
CÕest Ç juste la veille de son dŽpart È pour assister au premier
congrs de lÕAIT ˆ Genve en septembre 1866 que Protot se fait inscrire ˆ
lÕInternationale. Il sÕy rend (avec les blanquistes parisiens Calavaz, Humbert,
Jeannon,
Jeunesse,
Lalourcey, Subit),
malgrŽ la dŽfense dÕAuguste Blanqui
et est expulsŽ du congrs le 6 septembre. ArrtŽ le 7 novembre au
cafŽ La Renaissance, il est condamnŽ et enfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie. Il est ˆ
nouveau condamnŽ, en mai 1870, pour complot contre la vie de lÕempereur. Il est
rŽdacteur au Journal du Peuple (juillet-septembre
1870) et ˆ La Montagne, de Maroteau (avril
1871). Pendant le Sige, il est marŽchal des logis-chef dÕune
batterie dÕartillerie et campe trois mois ˆ Nogent, face au plateau dÕAvron. Le
XVIIe lÕŽlit ˆ la Commune, le 26 mars 1871. DŽlŽguŽ ˆ la
Justice le 16 avril, il est membre de la commission exŽcutive (Ç et lÕarchitecte du nouveau systme
judiciaire fondŽ sur les principes de dŽmocratie et de justice Žgale et
gratuite pour tous È). Ses opinions lÕapparentent ˆ la
tendance blanquiste (bien quÕil en soit exclu). Protot participe aux derniers
combats de la Semaine sanglante et sÕen tire miraculeusement. Il arrive ˆ
Genve en octobre 1871, quand ses amis le croient mort. Par contumace, il est
condamnŽ ˆ la peine de mort. Dans les annŽes 1870, il circule beaucoup entre
Suisse, Belgique, Angleterre, Italie, et rentre en France aprs lÕamnistie de
1880, sans tre admis ˆ
reprendre son statut dÕavocat. En septembre 1889, Protot est
candidat ˆ Marseille contre Jules Guesde.
Selon Quader, orientaliste
reconnu, dipl™mŽ de lÕƒcole des langues orientales
pour l'arabe
et le persan,
Protot devient anarchiste aprs
lÕexil. (dÕaprs
le Maitron & le blog de Paul Quader)
Ranvier
Gabriel (1828-1879) *Æ : Signataire de
la protestation de septembre 1872 (quelques jours aprs le Congrs de
l'Internationale de La Haye), contre la dŽcision des marxistes qui avaient
transfŽrŽ de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de
l'Internationale. Avec dÕautres blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud,
Cournet, Marguerittes, Constant Martin et Vaillant), il quitte l'AIT, ne lÕestimant
pas suffisamment rŽvolutionnaire. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-43 + annexe J). NŽ ˆ Baugy (Cher) le
8 juillet 1828, mort ˆ Paris le 27 novembre 1879 ;
peintre-dŽcorateur. Le pre de Ranvier est aubergiste,
puis cordonnier. Gabriel est employŽ, ds sa sortie
de lÕŽcole primaire, chez lÕhuissier de Baugy, qui lÕaurait renvoyŽ. Vers 1847
ou 1848, aprs avoir ŽtŽ employŽ ˆ Bourges chez un avouŽ, il arrive ˆ Paris. Ayant
des dispositions pour le dessin, ouvrier laborieux, peintre sur porcelaine, il sÕŽtablit
ˆ son compte, mais fait faillite en juin 1864. Ë la fin de lÕEmpire, Gabriel
Ranvier est condamnŽ ˆ 4 ans de prison pour infraction ˆ la loi sur les
rŽunions, mais il est libŽrŽ le 4 septembre 1870. Valls, dans LÕInsurgŽ, en donne un
portrait sympathique. Pendant le Sige, il est Žlu commandant dÕun bataillon de
la Garde nationale et, en mars 1871, il fait partie de son ComitŽ central. Le
18 mars, ˆ la tte des bataillons de Belleville, avec Eudes, il se joint
aux fŽdŽrŽs de Montmartre pour sÕemparer de lÕH™tel de Ville et ils font hisser
le drapeau rouge. Le XXe lÕŽlit ˆ la Commune le 26 mars. Il prend
part ˆ la sortie du 3 avril au cours de laquelle Flourens trouve la mort.
Il vote pour le ComitŽ de Salut public, et en est membre. CÕest lui qui, le
26 mai, fait publier la dernire proclamation de la Commune, relative ˆ la
dŽfense de Belleville. Il est ˆ Londres tandis que le conseil de guerre le
condamne par contumace ˆ la peine de mort. En novembre 1871, Ranvier entre au
conseil gŽnŽral de lÕInternationale. Il est prŽsent au 5e congrs de
lÕInternationale de La Haye (septembre 1872). Marx
ayant fait voter le transfert ˆ New York du Conseil gŽnŽral, Ranvier quitte le
congrs ainsi quÕArnaud,
Cournet
et Vaillant.
Son nom figure Ñ malgrŽ lui, dit-il ˆ Lafargue
Ñ avec ceux dÕArnaud,
Margueritte,
Constant Martin
et Vaillant comme signataires de la brochure Internationale
et RŽvolution, ˆ propos du congrs de La Haye (rŽdigŽe
par Vaillant). Ë peine de retour ˆ Paris, Gabriel Ranvier meurt, le
27 novembre 1879.
(Maitron) Une autre source indique quÕil est en Italie
en 1878 et que, non amnistiŽ, malade, passant par Paris, il meurt ˆ Belleville le 25 novembre 1879. [Wkpd] Cf. aussi Alain Dalotel : Gabriel Ranvier (1828-1879), le Christ de Belleville (Žditions
Dittmar).
Regnard Albert
(1836-1903) *Æ : ƒtudiant en mŽdecine dans les annŽes 1860, ami de
Clemenceau, il
prend la parole au Congrs International des ƒtudiants ˆ Lige (octobre-
novembre 1865) _Ñ ce qui lui vaut dÕtre exclu ˆ vie de lÕUniversitŽ de Paris Ñ : Ç Aux sŽances du Congrs,
certains dŽlŽguŽs franais se firent encore remarquer par la nettetŽ de leurs
dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi
rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue,
Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson,
Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). Signataire
(avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le
n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ
le 20 mars 1836 ˆ la CharitŽ-sur-Loire (Nivre). En 1864, Regnard,
interne ˆ lÕh™pital de la CharitŽ ˆ Paris, appartient au noyau blanquiste,
Ç embryon du Parti È. En 1866, il est condamnŽ pour Ç outrages ˆ
la religion catholique et ˆ la morale publique È et internŽ ˆ
Sainte-PŽlagie. En 1870, il signe le texte Le
PlŽbiscite et la Libre PensŽe (cf. Henri Place). Durant le Sige,
Regnard est chirurgien ˆ la Garde nationale. Dans la Patrie en danger, il fait
figure dÕanticlŽrical farouche. Il explique sÕtre rattachŽ au blanquisme
considŽrŽ non comme une faction, mais comme le mouvement ˆ la fois socialiste
et scientifique Ç qui seul avait repris la tradition [...] celle de la
Commune de Paris, de la Commune de Cloots et de Chaumette, fille directe de
lÕEncyclopŽdie... La rŽvolution sociale basŽe sur la science È. Durant la
Commune, il donne des articles ˆ lÕAffranchi,
tout en Žtant mŽdecin lŽgiste et secrŽtaire gŽnŽral de la
prŽfecture de Police. Collaborateur du Journal
officiel de la Commune de Paris, il fait Žgalement partie, avec le
Dr Levraud, dÕune commission mŽdicale. En mai 1871, il peut se rŽfugier ˆ
Londres et sÕy constituer une clientle mi-anglaise, mi-franaise, sans renoncer
ˆ ses autres activitŽs. Le conseil de guerre lÕavait condamnŽ par contumace ˆ
la peine de mort ; il est amnistiŽ en juin 1879. (Maitron)
RŽgnier ƒmile Philibert (1847- ?)
Æ
: NŽ vers 1847 ˆ
Paris, ƒmile RŽgnier fait partie, durant la Commune, dÕun bataillon de
fusiliers fŽdŽrŽs. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte
fortifiŽe, il est parvenu ˆ sÕŽchapper et ˆ gagner Londres, puis rejoint New
York en juin 1872. Proche de la mouvance blanquiste de la proscription, il signe
la pŽtition de MŽgy contre la proposition de contre-enqute officielle
favorable ˆ la Commune. (dÕaprs
Michel
Cordillot pour le Maitron)
Remoussin S. (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889,
donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p.
2-3. + voir annexes N & O).
Rey Aristide (1834-1901) * :
ƒtudiant en mŽdecine, il porte le drapeau tricolore barrŽ dÕun crpe noir au
Congrs International des ƒtudiants ˆ Lige (octobre-novembre 1865) (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11). Fils d'un marchand drapier de Grenoble, Aristide
Rey y est nŽ
le 12 juillet 1834, et mort le 19 fŽvrier 1901. Suite ˆ sa prise de
parole au congrs international des Žtudiants de Lige, il est exclu ˆ vie de
lÕuniversitŽ de Paris en dŽcembre 1865. DÕabord
militant blanquiste
et internationaliste,
il deviendra ensuite bakouniniste,
puis communard et enfin dŽputŽ rŽpublicain. En septembre 1866, il se rend ˆ Genve
et assiste avec FermŽ, Žtudiant et blanquiste comme lui, au premier congrs de
lÕInternationale. Au congrs de la Paix de Berne (septembre 1868), Rey est un
des 18 signataires de la dŽclaration bakouniniste de la minoritŽ du congrs. De
ce fait, il est considŽrŽ par Bakounine comme Ç membre
fondateur È de lÕAlliance internationale de la dŽmocratie socialiste. En
septembre 1869, Aristide Rey assiste, comme correspondant de DŽmocratie, au 4e
congrs de lÕInternationale, ˆ B‰le. En tant que dŽlŽguŽ des 20
arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I].
Il collabore ˆ La RŽpublique des
Travailleurs, organe de sections parisiennes de lÕInternationale. Ami
personnel dÕƒlie Reclus, il seconde celui-ci
ˆ la direction de la Bibliothque nationale pendant la Commune. De 1871 ˆ 1876,
Aristide Rey voyage en Suisse et en Italie. Revenu ˆ Paris, il est Žlu, en
1879, conseiller municipal dans le Ve et le demeure jusquÕen 1885,
votant tant™t avec les radicaux, tant™t avec les opportunistes. Abandonnant
ses idŽes libertaires, il est Žlu dŽputŽ rŽpublicain de l'Isre de 1885 ˆ 1889.
Aristide et Isaure Rey (nŽe Isaure PŽrier,
militante de lÕŽcole et des droits de la femme avec AndrŽ LŽo),
morts sans enfants, lguent leur collection d'art moderne au musŽe de Grenoble.
(Maitron & Wkpd)
Richer [Richet Augustin-Nestor, selon
ZŽvas] (?-?)
: Apprteur en ch‰les, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du
7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel) pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il
est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
Rigault
Raoul (1846-1871) *Æ
: NŽ le 16 septembre 1846 ˆ Paris ; abattu le 24 mai
1871 prs du PanthŽon. Fils dÕun employŽ au ministre de la
Guerre (1837) qui deviendra sous-prŽfet en Dordogne (1848), Raoul Adolphe Georges Rigault fait ses Žtudes ˆ Paris, puis
Versailles o il obtient ses deux baccalaurŽats (lettres et sciences) ; il
entre alors en mathŽmatiques spŽciales ˆ Louis-le-Grand, souhaitant prŽparer
Polytechnique. En fait, ds 1865, il est mlŽ ˆ lÕagitation
rŽvolutionnaire, avec lÕambition d'assurer la liaison entre ouvriers et Žtudiants.
Trs populaire au quartier Latin, il organise la participation des Žtudiants au
congrs international des Žtudiants de Lige. Il est arrtŽ, en novembre 1866, lors d'une rŽunion au CafŽ de la Renaissance ˆ Saint-Michel, en
compagnie de Tridon, des
frres Levraud, de Da Costa, Verlire, Longuet, Genton, Protot, Largilire et Landowski, et
inculpŽ dÕaffiliation ˆ sociŽtŽ secrte, mais bŽnŽficie dÕun non-lieu [cf. Charles Da Costa :
Les blanquistes, Žditions Rivire, 1912, pp. 19-24
+ annexe B]. En 1868, il sÕinscrit ˆ lÕƒcole de MŽdecine mais en profite
surtout pour faire de la propagande parmi les Žtudiants. RemarquŽ en 1865 par Blanqui,
il est trs occupŽ ˆ vendre des journaux et organiser des qutes. De janvier
1867 ˆ juillet 1869, il est condamnŽ pas moins de dix fois. ƒpris
dÕhistoire rŽvolutionnaire, partisan des doctrines hŽbertistes, il sÕest fait
une spŽcialitŽ : lÕŽtude des rouages de la police et lÕŽtablissement de
dossiers sur les commissaires et les indicateurs.
Au 4 septembre, son ancien collgue ˆ la
Marseillaise, Antonin Dubost, remplace KŽratry ˆ la PrŽfecture de
police et appelle Rigault prs de lui en qualitŽ de commissaire-chef de la
police politique. Au 31 octobre, il se prŽsente quai des Orfvres avec un
ordre signŽ de Blanqui le nommant prŽfet de police, mais il doit se retirer
deux jours plus tard. Il participe aussi ˆ la journŽe rŽvolutionnaire du
22 janvier. Lors de la prŽparation des lŽgislatives de fŽvrier 1871, il est
ˆ la tte du Ç ComitŽ central rŽvolutionnaire et socialiste des clubs et
comitŽs Žlectoraux des vingt arrondissements de Paris È, ˆ dominante
blanquiste. Au 18 mars 1871, il marche sur la PrŽfecture de police et, le
20, y est dŽlŽguŽ par le ComitŽ central. Le 26 mars, sa popularitŽ le fait
Žlire ˆ la Commune dans le VIIIe. DÕune activitŽ dŽbordante, il
organise la chasse aux otages et aux suspects en se fondant sur sa connaissance
de la police impŽriale. Le 4 avril, il fait arrter lÕarchevque Darboy,
le 13 avril le conseiller Chaudey, tentant
d'obtenir de l'AssemblŽe versaillaise l'Žchange des otages de la Commune contre
Blanqui.
ConsŽquent avec son amour de 93, il vote, le 2 mai, pour le ComitŽ de
Salut public. Le 24 mai, il est arrtŽ, portant lÕuniforme de commandant.
Parce quÕil Ç fait lÕinsolent È, un sergent versaillais lÕexŽcute
dÕun coup de revolver devant la barricade de la rue Royer-Collard. Pour plus de
sŽcuritŽ, le conseil de guerre le condamne par contumace, en juin 1872, ˆ la
peine de mort... [Maitron & Wkpd] Ç CÕest
prs du jardin du Luxembourg que lÕinfortunŽ Raoul Rigault fut fusillŽ. Pauvre
Rigault, si dŽvouŽ, si intelligent, si courageux et si jeune ! Ses
assassins ont chargŽ sa mŽmoire des plus noires calomnies, ils lÕont dŽpeint
comme un monstre, et cependant nul plus que lui nÕavait le sentiment de la
justice, dont il Žtait un fanatique. Nous nous rappelons encore, ˆ propos de la
discussion sur lÕapplication de la loi des otages, quÕil sÕŽcriait :
"JÕaimerais mieux laisser Žchapper tous les coupables que de faire
exŽcuter un seul innocent !" È [Pierre VŽsinier (1826-1909) : Histoire de la Commune de Paris (Londres,
1871), p. 384, via Gallica, BNF].
Robinet
Benjamin (?-?) * : RŽfugiŽ ˆ New York aprs la Commune,
Benjamin Robinet prend part le 30 mars 1876 ˆ la rŽunion de HuschÕs Hall (cf.
Fondeville). Quelques semaines plus tard, en tant que membre du comitŽ exŽcutif
du groupe communiste-rŽvolutionnaire de New York, Benjamin Robinet est lÕun des
signataires dÕun manifeste dÕinspiration blanquiste [cf. annexe V]. Benjamin
Robinet figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de soutien
adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes newyorkais aux membres de la Ç Vieille
Icarie È (cf. Arsne Sauva). En 1879, il est le rŽdacteur en chef du
nouveau journal blanquiste La Centralisation. La trace de Benjamin
Robinet se perd ensuite, sans que lÕon puisse dire sÕil reste ˆ New York ou
sÕil rentre en France aprs lÕamnistie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Roche Ernest (1850-1917) :
Tout
jeune homme, il mne brillamment la campagne de Blanqui (dŽtenu ˆ Clairvaux)
pour les lŽgislatives dÕavril 1879 ˆ Bordeaux, o Blanqui sera Žlu (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 55). Aprs la mort de Blanqui, Ernest
Roche participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet
1881. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Membre du CCSR aprs la scission
de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N, O &
Q). NŽ ˆ Bordeaux le 29 octobre 1850 ; mort ˆ
Bois-Colombes le 27 dŽcembre 1917, Ernest Roche est ouvrier graveur sur mŽtaux. Ë moins de 30
ans, il reprŽsente les chambres syndicales et groupes rŽvolutionnaires de
Bordeaux au Congrs ouvrier socialiste de France, ˆ Marseille en 1879. LÕannŽe
suivante, candidat aux dŽpartementales, il sÕattire les violentes attaques de La Petite Gironde
(11 aožt 1880) et obtient les suffrages de 36 % des votants (lˆ o
Blanqui en a obtenu 47 % en avril 1879). InquiŽtŽ dans son travail, il
gagne Paris, se mle aux milieux blanquistes, entre ˆ lÕIntransigeant et y devient
lÕami de Rochefort dont il suivra lÕŽvolution politique. Aux municipales de
1884, il se prŽsente comme socialiste indŽpendant dans le XVIIe. En
1885, il figure sur trois listes de candidats parisiens, celle de lÕIntransigeant et les listes
fŽdŽratives socialistes et de coalition socialiste rŽvolutionnaire. EnvoyŽ comme
Ç reporter È par lÕIntransigeant
ˆ Decazeville (o une grve sÕŽtend ˆ tout le bassin houiller) en mars 1886, il
est condamnŽ, pour Ç atteinte ˆ la libertŽ du travail È, ˆ 15 mois de
prison (quÕil fera ˆ Clairvaux). Aux municipales de 1887, il est candidat
socialiste indŽpendant contre Paul Brousse.
En face de Vaillant, blanquiste ralliŽ au marxisme, Roche appartient, avec
Granger, aux blanquistes Ç de tradition È, qui donnent prioritŽ ˆ
lÕaction aux dŽpens de la doctrine et qui suivent le gŽnŽral Boulanger. Le
22 septembre 1889, Roche est Žlu dŽputŽ du XVIIe. Au cours de
cette premire lŽgislature, il interpelle la Chambre de manire vŽhŽmente sur
les ŽvŽnements de Fourmies, le 4 mai 1891, et il est frappŽ de censure
avec exclusion temporaire pour avoir, ˆ plusieurs reprises, qualifiŽ le
ministre Constans dÕassassin. RŽŽlu en 1893, Ernest Roche continue ˆ se
rŽclamer du socialisme, mais se mue en un nationaliste ardent, antidreyfusard virulent.
La fin de sa vie politique en 1914 prŽcde de peu sa mort. Du blanquisme dans
lequel il nÕa fait que passer, il nÕaura retenu que le patriotisme, restant
Žtranger au nouveau socialisme de son temps. (dÕaprs
Justinien Raymond, pour le Maitron
+ ZŽvas, p. 102)
Rogeard Louis Augustin (1820-1896) * :
NŽ le 25 avril 1820 ˆ
Chartres (Eure-et-Loir) ; mort ˆ Paris le 7 dŽcembre 1896. Rogeard
entre en 1841 ˆ lÕƒNS, rue dÕUlm, aprs des Žtudes secondaires ˆ
Chartres ; il enseigne les langues anciennes dans des lycŽes de province,
devient docteur s lettres, mais est rŽvoquŽ en 1852 pour refus de prter
serment ˆ lÕEmpire. Il gagne sa vie en donnant des leons particulires, et de
1860 ˆ 1864 est professeur de rhŽtorique dans une institution privŽe (qui lui
offrira refuge en mai 1871). En 1862, il fait para”tre une brochure Žlectorale
au titre significatif : LÕAbstention.
En 1863, il Ždite un recueil de versions latines, soigneusement choisies pour
leur sens rŽpublicain et matŽrialiste (il dit faire Ç un cours de
philosophie matŽrialiste et de politique dŽmocratique en latin, ne pouvant le
faire en franais È). En 1864, il fonde le journal La Rive gauche et, dŽbut 1865, Žcrit les fameux Propos de Labienus
o il sÕŽlve contre le despotisme. Le retentissement en est considŽrable et il
doit se rŽfugier en Belgique, o il fait la connaissance de Blanqui (il est
liŽ avec Pyat, Flourens, Tridon, Pierre Denis, etc.). Le gouvernement impŽrial
obtient son expulsion de Belgique en septembre 1865 ; il gagne
Luxembourg, puis Londres, la Suisse et de nouveau Londres. En 1868, il est ˆ
Madrid, en 1869 ˆ Bruxelles. Il aurait pu profiter de lÕamnistie de 1869,
mais proteste (depuis Stuttgart le 16 aožt 1869) contre cette
Ç dernire injure jetŽe ˆ la renaissance du droit par lÕagonie de la
force... Je le dispense de la peine de mÕouvrir la frontire ; je
rentrerai ˆ mon heure et non ˆ la sienne, pour remplir mon devoir et non pour
subir sa gr‰ce È. En fait, il rentre en fŽvrier 1870. Artilleur du Sige,
il Žcrit au Combat, puis au Vengeur qui lui succde et dont il
devient rŽdacteur en chef. CachŽ durant les combats de mai, il part vers lÕEst
et peut franchir la frontire alsacienne. CondamnŽ ˆ mort par contumace, il
habite dÕabord Vienne (Autriche) o il vit de leons. ExpulsŽ en aožt 1873, il rŽside
en Hongrie, puis ˆ Zurich (o il recherche des tŽmoignages pour une Histoire de la Commune). Compris dans lÕamnistie partielle du
29 mai 1879, il proteste en publiant (ˆ Genve) une brochure cinglante
intitulŽe La Fausse Amnistie - Ë la nouvelle commission des gr‰ces. RentrŽ
nŽanmoins ˆ Paris, il nÕy retrouve pas son audience de nagure et finit sa vie dans la pauvretŽ. Baudelaire
admire, dit-on, les Propos de Labienus, mais lorsque leur auteur est
enterrŽ civilement au Pre-Lachaise, le 10 dŽcembre 1896, aprs un mois de
maladie, une cinquantaine de personnes seulement suivent son cercueil, sous la conduite
de Protot,
son Žlve et ami. (dÕaprs le Maitron)
Rouillon ƒmile (?-?) : Aprs la mort de Blanqui, il participe
ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 57 + annexe M). Le 8 aožt 1888, il est chargŽ de lÕorganisation
des obsques de son ami Eudes. [cf. DaCosta,
Les Blanquistes, p. 61]. Membre du CCSR aprs la scission de 1889, il est donc blanquiste
boulangiste et anti-dreyfusard [cf.
Wkpd sur CCSR + annexes N & O + Patrick H. Hutton : The Cult of
the Revolutionary Tradition: The Blanquists in French Politics (1864-1893) (University of California
Press, Berkeley & Los Angeles, 1981]. Partisan de Granger
aprs la scission du CRC en deux camps ennemis, il est frappŽ sur la tte par
un de ses anciens camarades lors dÕune cŽrŽmonie anniversaire (qui a lieu
chaque annŽe au Pre Lachaise le dimanche le plus proche du 28 mai), coup de
canne plombŽe des suites duquel il meurt peu de temps aprs (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 65).
Roux (?-?) :
ƒtudiant en droit, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866
(au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È
Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ
lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie
dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
Comme il Ç occupait en mme temps un emploi dans l'inspection de
la navigation de la Seine, dŽpendant de la prŽfecture de police, [il] s'Žtait
soumis ˆ la formalitŽ du serment [É] È (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 24). Il semble quÕen fait, il ait ŽtŽ un des
Ç agents [de la police] glissŽs chez les blanquistes È (Da Costa, p. 27).
Rysto (1852- ?) * :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. [DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K]. Aprs la mort de
Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en
juillet 1881. [DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M]. NŽ le 10 mai
1852 ˆ Paris, Rysto, ouvrier ŽbŽniste, sert la Commune comme simple garde.
Ayant rŽussi ˆ Žchapper ˆ la rŽpression versaillaise, il se rŽfugie en
Angleterre. En juin 1877, il est ˆ Saint-Gilles (Belgique). ExpulsŽ peu aprs, il
trouve refuge en Argentine. (dÕaprs
le Maitron)
Sachs Benjamin (1849- ?) * : Signataire de la
DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-51 + annexe K). NŽ le
13 septembre 1849 ˆ Berlin, avocat. En tant que dŽlŽguŽ des 20
arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe I].
Par arrtŽ du ComitŽ de salut public (14 mai 1871), Sachs est nommŽ
substitut du procureur de la Commune, en remplacement de Martainville. RŽfugiŽ
ˆ Genve, puis ˆ Vienne (Autriche), il en est expulsŽ en aožt 1873 en mme
temps que Huguenot et Rogeard. En mars 1878, il vit
ˆ Bruxelles, o il est reprŽsentant de commerce. (dÕaprs le Maitron)
Sambuc Jules ThŽophile
(1804-1834) :
CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ
en 1804 ˆ Toulouse (Haute-Garonne), mort le 2 aožt 1834 ˆ Nyon (Suisse). Issu dÕune famille
protestante, de bourgeoisie aisŽe, Jules Sambuc fait ses Žtudes secondaires et
supŽrieures en Allemagne. Il est, en 1825, professeur de franais dans le
canton de Berne et frŽquente la facultŽ de thŽologie de Lausanne en 1827. Revenu
en France ds septembre 1830 pour reprendre ses Žtudes de droit, Sambuc
frŽquente alors Blanqui et Plocque. En novembre 1830, il rŽdige le premier
manifeste Žtudiant de lÕŽpoque, appel ˆ la nŽcessaire crŽation dÕune association
dÕŽtudiants et dÕun journal. En novembre, il crŽe la SociŽtŽ de la LibertŽ, de
lÕOrdre et du Progrs (SLOP), puis se rapproche de la SociŽtŽ des Amis du
Peuple, de Blanqui, Plocque, Girard... Aprs le Ç procs des Dix-Neuf È,
il retourne ˆ Lausanne, o il est rŽdacteur de La Constituante, La Gazette
vaudoise et de LÕHelvŽtia
et semble participer ˆ une sociŽtŽ secrte suisse en liaison avec Mazzini. Il
meurt, en aožt 1834, des suites dÕune blessure aprs un duel avec lÕavocat
Pierre Allier Ç pour des motifs politiques È. (dÕaprs J. Risacher pour le Maitron)
Sapia ThŽodore
(1838-1871) : Ç Ce sont les militants blanquistes comme Tridon
[...], Sapia,
FerrŽ, Brideau, Caria, Duval, qui dŽfendent cette nŽcessitŽ [Ç
dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È, ds le 30
dŽcembre]. [É] Le 22 janvier,
c'est une nouvelle tentative de s'emparer de l'H™tel de Ville. A c™tŽ de la
foule qui gronde et hurle : "Ë bas Trochu", " Ë mort les
tra”tres"É des bataillons d'insurgŽs, commandŽs
par des rŽvolutionnaires comme Rigault, Sapia,
Duval, Louise Michel, etc., se positionnent. [É] les dŽfenseurs de l'ordre
mitraillent et font une trentaine de victimes, dont Sapia. [É] È [cf.
annexe G]. NŽ ˆ Paris le 6 janvier 1838 ;
tuŽ pendant lÕŽmeute du 22 janvier 1871 (donc avant la proclamation de la
Commune). Le pre de ThŽodore Sapia est, avant 1830, secrŽtaire
gŽnŽral dÕun ministre. ThŽodore Sapia sÕengage ˆ 17 ans, en mars 1855, dans
un rŽgiment de ligne, participe ˆ la campagne de Chine et rentre en France en
1862. NommŽ percepteur en AlgŽrie, il ne rallie pas son poste et reprend du
service en octobre 1863, participant ˆ la campagne du Mexique. En septembre 1870,
il est nommŽ chef dÕun bataillon de la Garde nationale. Le 8 octobre
1870, il convoque les gardes nationaux, leur dŽclarant que le gouvernement
provisoire est impuissant, capable seulement dÕaffamer Paris et non de prŽparer
la guerre et quÕil faut le remplacer par FŽlix Pyat,
Flourens
et Blanqui.
En novembre 1870, il est ˆ la tte de La
RŽsistance, journal dŽmocratique et social du XIVe, et
collabore ˆ La Patrie en danger.
CÕest lui qui, le 6 janvier 1871, prŽside la sŽance de la DŽlŽgation des 20
arrondissements qui rŽdige lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Le 22 janvier 1871, au
lendemain de Buzenval, Sapia est ˆ la tte des gardes nationaux de Vaugirard
qui se rangent sur la place de lÕH™tel-de-Ville, transformant lÕattente en
Žmeute. Ç Ë la premire dŽcharge, Sapia est tombŽ le long des grilles, la
tte fracassŽe È.
(dÕaprs le Maitron) AZ le prŽsente
comme Ç un jeune blanquiste Žnergique È (p. 230).
Saulnier (?-?) * :
Durant la Commune, Saulnier sert comme simple garde chez les FŽdŽrŽs.
ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche de la mouvance blanquiste, il signe la pŽtition de
MŽgy contre la contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. Il pourrait se
confondre avec Saunier (membre de lÕAIT demeurant ˆ New York), qui assiste ˆ la
rŽunion de Newark pour le lancement dÕune souscription nationale au bŽnŽfice
des veuves et des orphelins des combattants de la Commune de Paris. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Sauva Arsne (1839-1896) * : NŽ
ˆ Tallard (Hautes-Alpes) le 19 juillet 1839, mort ˆ Paris en 1896. Ouvrier
tailleur, Arsne
Sauva dŽbarque aux ƒtats-Unis en juillet 1860 avec sa fiancŽe pour sÕinstaller
dans la colonie icarienne de Cheltenham (Missouri). Lorsque certains Icariens
sÕengagent dans lÕarmŽe de lÕUnion en 1861, Sauva est chargŽ de prŽsider la
colonie par intŽrim. ƒchouant ˆ en prŽserver la cohŽsion, il rentre en France
en 1863. Ds son arrivŽe ˆ Paris, il forme une Association gŽnŽrale dÕouvriers
tailleurs, quÕil prŽside jusquÕen 1868. AdhŽrent ˆ lÕAIT et liŽ au mouvement
coopŽratif, Arsne Sauva est membre, avec Jean Bedouch, de la SociŽtŽ de crŽdit
mutuel et de solidaritŽ commerciale fondŽe ˆ Paris en 1865, puis en 1866 de la
sociŽtŽ coopŽrative dÕassurance sur la vie Ç LÕƒquitŽ È avec les
frres Reclus. En 1867, il est condamnŽ pour dŽlit de coalition lors du procs
intentŽ par les patrons tailleurs ˆ la SociŽtŽ de crŽdit mutuel, qui est alors
dissoute. Sous le gouvernement de la DŽfense nationale, Sauva obtient pour
lÕAssociation coopŽrative des tailleurs dÕhabits la fourniture de lÕhabillement
de la Garde nationale : lÕassociation occupe ainsi
35 000 personnes ˆ la fabrication de capotes, de vareuses, de pantalons,
permettant au gouvernement de rŽaliser dÕimportantes Žconomies. Durant la
Commune, il sert comme sergent-major. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation
dans une enceinte fortifiŽe, Arsne Sauva sÕinstalle ˆ New York, o, liŽ aux
blanquistes, il occupe les fonctions de secrŽtaire des sŽances du comitŽ de
gestion du Socialiste, tout en Žtant secrŽtaire de la section 2 de
New York de lÕAIT. En 1872, il se rallie ˆ la pŽtition de MŽgy contre la contre-enqute
officielle. En septembre 1872, Arsne Sauva se rend au congrs de La Haye, o il
sÕabstient lors du vote relatif ˆ lÕexclusion de Bakounine, se prononce contre
lÕexclusion de Guillaume et de SchwitzguŽbel, mais ne prend pas part au
vote sur le transfert du sige ˆ New York. Les annŽes suivantes, Sauva tient au
sein de la mouvance blanquiste newyorkaise une place importante : il est
secrŽtaire de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune, secrŽtaire-correspondant
du Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI), membre de la
commission de contr™le du Socialiste et secrŽtaire-correspondant de la
section de langue franaise de lÕAIT. En 1874, il participe au mouvement des
ch™meurs et ˆ la manifestation violemment rŽprimŽe de Tompkins Square. En 1876,
Arsne Sauva prŽside la commission dÕenqute constituŽe pour vŽrifier les
accusations lancŽes par MŽgy contre les frres May et participe ˆ la rŽunion de
HuschÕs Hall, au cours de laquelle ils sont exclus. En avril 1876, il quitte
New York avec sa femme et ses deux fils pour rejoindre la colonie icarienne de
Corning (Iowa). Aprs la scission de la communautŽ de Corning, il opte pour la Ç Vieille
Icarie È. Ë sa demande, 54 communistes et rŽfugiŽs franais de New
York signent un texte intitulŽ Ç Aux membres de la CommunautŽ
icarienne È, dans lequel ils prennent fait et cause pour la majoritŽ. RŽinstallŽ
ˆ New York en avril 1884, il reprend contact avec les milieux communistes
rŽvolutionnaires et contribue au lancement de la Torpille dÕƒdouard
David fin 1885. En 1886, Arsne Sauva rentre ˆ Paris, o il reprend sa
profession de tailleur, avant dÕy mourir en 1896. (dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
Sauvage Nicolas
LŽon (1841- ?) * : NŽ le
28 septembre 1841 ˆ Wassy (Haute-Marne), Nicolas Sauvage sÕinstalle ˆ
Paris aprs 1862. Membre du comitŽ de la Garde nationale, il appartient
Žgalement au ComitŽ rŽpublicain du XIIe. Nicolas Sauvage, ayant pu
sÕexiler aux Etats-Unis, est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une
enceinte fortifiŽe. Ë New York, proche de la mouvance blanquiste, il signe la
pŽtition de MŽgy contre la contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Seigneurgens ZŽphir
Zacharie (1804- ?) : NŽ le 14 florŽal an XII (4 mars 1804) ˆ
Caix (Somme), ZŽphir Seigneurgens est fils dÕun Ç faiseur de bas È.
Bonnetier, il fonde et prŽside la SociŽtŽ des ouvriers bonnetiers de Paris, en
1832. Il adhre ˆ la SociŽtŽ des droits de lÕHomme ds 1832 ou 1833. ArrtŽ
en dŽcembre 1833, il sŽjourne ˆ la prison de La Force, puis ˆ Sainte
PŽlagie. En 1836, il est membre des sociŽtŽs secrtes fondŽes par
Blanqui (la SociŽtŽ des Familles et, peut-tre plus tard la SociŽtŽ des
Saisons). Selon une source (sujette ˆ caution), il aurait mme ŽtŽ Ç un
des lieutenants de Blanqui È [ˆ cette Žpoque, on ne peut utiliser une telle
formule quÕon ne verra appara”tre que vers 1864-1865, ˆ propos de Tridon et
Granger]. Il aurait participŽ en 1838, ˆ la publication et la distribution dÕun
journal clandestin Le Moniteur rŽpublicain, lÕessentiel de lÕŽquipe de
ce journal est arrtŽ en septembre 1838 (Eugne Fombertaux, Minor Lecomte,
Jean-Baptiste Guillemin, Joigneau et Claude Boudin sont condamnŽs en juin 1839
ˆ plusieurs annŽes de dŽtention et envoyŽs pour la plupart au Mont-Saint-Michel).
Seigneurgens se cache, mais est finalement arrtŽ en 1841. Au procs, il se
proclame Ç communiste È, prŽsentant aux jurŽs une longue dŽclaration
de ses principes et invoquant Rousseau et Babeuf. Il est incarcŽrŽ en septembre
1851 ˆ Belle-ële-en-Mer (Morbihan), transfŽrŽ ˆ Corte (Corse) en dŽcembre 1857
et probablement libŽrŽ par lÕamnistie de 1859. Cf. Lucien de la Hodde Histoire des sociŽtŽs secrtes et
du parti rŽpublicain de 1830 ˆ 1848, Paris, 1850, p. 199. ;
J.-Y. Mollier, Dans les bagnes de NapolŽon III. MŽmoires de
C.-F. Gambon, Centre des Correspondances du XIXe sicle, Paris
IV-Sorbonne, PUF, 1983. (dÕaprs Jean Risacher et Michael Sibalis pour le
Maitron)
Seigneurgens Cyprien Casimir (1806- ?) : NŽ le
16 septembre 1806 ˆ Caix (Somme), ouvrier bonnetier,
frre cadet du
militant ouvrier ZŽphir Seigneurgens. Il est dŽjˆ connu dans les annŽes 1830
pour ses Ç affiliations rŽpublicaines È, comme membre de la
SociŽtŽ des droits de lÕHomme, puis de plusieurs sociŽtŽs secrtes organisŽes
par Blanqui. En mars 1836, membre de la SociŽtŽ des Familles, il est arrtŽ
lors de lÕaffaire des Poudres. Il est Žgalement souponnŽ dÕavoir participŽ ˆ
lÕinsurrection de Blanqui des 12 et 13 mai 1839, mais ne fut pas arrtŽ. Cf. Ph. Matthey, Les membres des
sociŽtŽ secrtes rŽpublicaines parisiennes sous la monarchie de Juillet,
mŽmoire de ma”trise sous la direction de Philippe Vigier, Paris X, 1986. (dÕaprs
Jean Risacher et Michael Sibalis pour le Maitron)
Sembat Marcel (1862-1922) Æ
: Ç Marcel Sembat
qui, ˆ ces mmes Žlections, avait ŽtŽ Žlu dans le quartier des Grandes
Carrires, comme socialiste indŽpendant sur le programme de Millerand, donnera,
en 1895, son adhŽsion au groupement de Vaillant. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 67). NŽ
le 19 octobre 1862 ˆ Bonnires-sur-Seine (Seine-et-Oise) ; mort le
5 septembre 1922 ˆ Chamonix (Haute-Savoie). Le pre de Sembat est
directeur de la poste de son village natal. Sembat commence ses Žtudes ˆ
Mantes, les poursuit au collge Stanislas, puis ˆ la FacultŽ de Droit de Paris
o il obtient licence et doctorat. Inscrit au barreau, il ne pratique gure sa
profession et finit par lui prŽfŽrer le journalisme et lÕaction politique,
dŽbutant par des chroniques judiciaires ˆ La
RŽpublique franaise (de Gambetta). Son adhŽsion au
socialisme rŽsulte, dit-il, dÕune pure conversion intellectuelle et de la
lecture de Taine, Carlyle, Spencer, Renan, Durkheim, LŽvy-BruhlÉ Sembat
frŽquente, vers 1884, la SociŽtŽ rŽpublicaine dÕƒconomie sociale et la Revue socialiste. Bient™t, il sÕinstalle
ˆ La Petite RŽpublique,
avec le but dÕen faire un journal socialiste.
Il est est Žlu dŽputŽ
du XVIIIe en 1893, comme
socialiste indŽpendant.
Dans le groupe parlementaire socialiste o se c™toient toutes les tendances,
Sembat est gagnŽ par Vaillant et, en 1895, il adhre au CRC, le futur PSR [cf.
annexes N & P].
Ds cette premire lŽgislature, il sÕimpose comme un des chefs de file de
lÕopposition socialiste. En 1896, il participe ˆ la premire rencontre
solennelle des socialistes de toutes tendances ˆ
Saint-MandŽ. En
1898, il est rŽŽlu, sigeant aux commissions de rŽvision des lois
constitutionnelles, de lÕimp™t sur le revenu et de la presse. Au
cours de sa seconde lŽgislature, Sembat est pris par les remous de lÕAffaire
Dreyfus. Il partage le sentiment de Vaillant et de Guesde : ne doutant pas
de lÕinnocence du condamnŽ et de la nŽcessitŽ de lutter pour sa libŽration,
ils ne veulent pas que ce combat accapare toute la vie du parti et lÕentra”ne ˆ
des coalitions compromettantes. Il assiste au 1er Congrs gŽnŽral
des organisations socialistes, salle Japy (dŽcembre 1899) o il reprŽsente le
XVIIIe au nom des socialistes indŽpendants, de la FTSF et du PSR. Au
Congrs de Lyon (1901), le groupe socialiste est
partagŽ en deux par le cas Millerand, Sembat appartenant au groupe dÕUnitŽ
socialiste rŽvolutionnaire, dont il est, avec Vaillant, le porte-parole. En
1902, il est rŽŽlu, sous lÕŽtiquette du PS de France rassemblant blanquistes et
guesdistes. LÕunitŽ rŽalisŽe (avril 1905), il est un des 12 dŽputŽs reprŽsentant
le groupe parlementaire au Conseil national de la SFIO. Directeur
de La Petite RŽpublique (le journal de Jaurs),
il collabore ˆ La Revue socialiste, ˆ La Lanterne, et, ˆ partir dÕavril 1906, ˆ lÕHumanitŽ,
o il tient une rubrique de politique Žtrangre. En 1906, 1910 et 1914, Sembat est
rŽŽlu. En aožt 1914, Sembat est ministre des Travaux publics dans le Cabinet
dÕunion sacrŽe de Viviani ; il choisit, pour chef de cabinet, LŽon Blum. En 1920, il est
dŽlŽguŽ au congrs de Tours, o il se prononce contre lÕadhŽsion ˆ la IIIe
Internationale. La scission consommŽe, Sembat continue sa vie politique dans la
SFIO. La mort le surprend subitement, en septembre 1922, ˆ Chamonix, o,
malade, il est venu se reposer. Sa femme, Louise, nŽe Hervieu (connue comme
peintre Ç fauve È et comme sculpteur, sous le nom de Georgette Agutte), se suicide aprs
avoir Žcrit ce billet magnifique : Ç Voilˆ douze heures quÕil est parti.
Je suis en retard... È Amis de plusieurs peintres, ils
lguent au musŽe de Grenoble
une importante collection dÕÏuvres (Matisse,
Derain,
Rouault,
Signac,
Vlaminck
et Van Dongen).
(DÕaprs
Justinien Raymond, in le Maitron + Wkpd)
SŽnique ƒtienne Auguste (1828- ?) * : ArrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec
Blanqui (affaire de la rue du Figuier) (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 7 + annexe A). NŽ le
6 octobre 1828 ˆ Pont Saint-Vincent (Meurthe). Son pre est un
ancien artilleur de la Vieille Garde. Auguste SŽnique vient en 1845 ˆ Paris
travailler comme ouvrier sculpteur. En 1848, il entre aux Ateliers nationaux
peu avant lÕinsurrection et combat en juin sur les barricades. Il est
transpercŽ par une balle, le 24 juin. CondamnŽ ˆ la transportation, il est
graciŽ en novembre. Poursuivi en septembre 1851 pour affiliation ˆ sociŽtŽ
secrte, il dispara”t de son domicile. En fuite, compromis par les lettres
saisies chez lui, il est condamnŽ par contumace ˆ la transportation (en AlgŽrie).
Mais la transformation de cette dŽcision en une mise sous surveillance peut faire
supposer quÕil a ŽtŽ ultŽrieurement arrtŽ. SŽnique abrite, en 1860, une des
sept presses clandestines que Blanqui a rŽparties chez ses amis. SŽnique est ˆ
Paris pendant le Sige. Durant la Commune, il est dŽlŽguŽ dÕun bataillon fŽdŽrŽ
et membre de la Commission militaire. Il appartient ˆ lÕInternationale. Par
contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ
ˆ Londres, il continue ˆ propager les doctrines socialistes. En juin 1877, il est
ˆ Bruxelles. Il bŽnŽficie de la remise de sa peine en novembre 1879. (dÕaprs le Maitron)
Solignac (?- ?) :
Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K).
Sornet
LŽon [Auguste, selon ZŽvas] (?- ?) * :
Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de
prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe B).
Il est citŽ aussi comme ayant participŽ ˆ un rendez-vous
des communards dŽlŽguŽs ˆ la prŽfecture de police qui a
lieu au Restaurant LapŽrouse (quai
des Grands Augustins) avec Raoul Rigault, les frres
Levraud, ƒmile Giffault et Gaston Da Costa [site Ç Paris rŽvolutionnaire È].
EmployŽ au chemin de
fer de Lyon, LŽon Sornet est gŽrant de La Misre de Passedouet et Vuillaume
(fŽvrier 1870), puis du Pre Duchne (Vuillaume, Humbert, Vermersch). Pendant
la Commune, il est attachŽ au cabinet de Protot, dŽlŽguŽ ˆ la Justice. RŽfugiŽ
ˆ Londres, il collabore au Qui Vive ! de Vermersch (octobre-dŽcembre
1871) (dÕaprs le Maitron)
Sourd (?- ?) :
Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre
1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en
danger (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 34 & annexe
F). En
1868, il appartient, avec Bouilly et Gois, au groupe
blanquiste de Montmartre. (dÕaprs le Maitron)
StŽvenin Charles [ƒmile, selon ZŽvas] (?- ?) : Ferblantier, il est
lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la
Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a
participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de
Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de
prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).
(confirmŽ par le Maitron)
Subit Pierre, dit PŽdernec (?- ?) : DŽcoupeur en bois, il est lÕun
des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Il fait partie avec Calavaz, Jeannon, Jeunesse, Humbert, Lalourcey et Protot de la dŽlŽgation
parisienne blanquiste qui se rend au Congrs de Genve de lÕInternationale,
septembre 1866. (DaCosta, confirmŽ par le Maitron)
Susini ƒtienne (Dr) (1839-1908) * : Il prend la parole aux obsques de son ami Eudes, le 8 aožt 1888,
au Pre Lachaise (cf. DaCosta,
Les Blanquistes, p. 63). Sa
candidature aux Žlections gŽnŽrales du mois de septembre 1889
ˆ Belleville est le prŽtexte de la scission en deux camps du ComitŽ
RŽvolutionnaire Central (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 65-66 et annexe N). NŽ le 15 aožt
1839 ˆ Sant-Andria-dÕOrcino (Corse) et mort ˆ Paris, fin aožt 1908,
Susini fait ses Žtudes de mŽdecine ˆ Marseille. Reu docteur devant la FacultŽ
de Paris, il exerce dÕabord ˆ Marseille, o il se mle au mouvement socialiste
naissant et o il est Žlu conseiller municipal. Il fait partie de la cohorte
qui, en mars 1871, arbore le drapeau rouge ˆ la mairie et proclame la Commune ˆ
Marseille. ƒtienne Susini est un membre important du Cercle de lÕIndŽpendance
qui, aprs la Commune, groupe les survivants du mouvement communaliste et de
lÕAIT. En 1878, le Cercle soutient Blanqui comme candidat ˆ la dŽputation, ce
qui entra”ne une rupture avec les socialistes de lÕŽquipe de la Jeune RŽpublique,
organisatrice du IIIe congrs ouvrier (Marseille, octobre 1879).
Susini, aprs avoir aidŽ ˆ lÕorganisation du congrs, le boycotte. ArrtŽ et
emprisonnŽ en 1881 pour avoir fait lÕapologie de Sophie PŽrowskaja (condamnŽe ˆ
mort ˆ la suite de lÕattentat contre le tsar Alexandre II), Susini quitte
Marseille et rejoint, ˆ Paris, son ami Eudes, avec lequel il milite dans le XXe.
En 1887, il participe activement ˆ lÕagitation populaire contre la candidature
de Jules Ferry ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. Militant du CRC, il est
dŽlŽguŽ au congrs de lÕInternationale de Bruxelles en 1891 et milite dans la
SFIO. En 1904, il est Žlu conseiller municipal de Saint-AndrŽ-dÕOrcino (Corse),
en devient le maire et le demeure jusquÕen 1908. Susini est fier de se dire le
premier Žlu rŽvolutionnaire de la Corse. Il est le disciple de Blanqui dont il
a ŽtŽ lÕami et le mŽdecin et quÕil a hŽbergŽ ˆ plusieurs reprises ˆ sa sortie
de Clairvaux. Le 18 mars 1908, quelques mois avant sa mort, il est malmenŽ
par la police, tandis quÕil prononce son rituel discours commŽmoratif de la
Commune au cimetire Montparnasse. (dÕaprs le Maitron)
Sylvain (?-?) : Aprs la
mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central,
en juillet 1881 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).
Tardy AmŽdŽe Pascal
(?- ?) :
Doreur, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au
CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot
qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction
de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D ; confirmŽ par le Maitron).
Terrail Gabriel dit Ç Mermeix È
(1859-1930) : Journaliste et Žcrivain, il fonde la Cocarde (boulangiste) en 1888, dŽputŽ
de la Seine en 1889-1893 [Wkpd, Ç Boulangisme È + cf. annexe Q].
NŽ le 27 juillet
1859
ˆ Basse-Terre
(Guadeloupe)
et dŽcŽdŽ le 18
octobre
1930
ˆ Paris,
Gabriel Terrail est journaliste, Žcrivain blanquiste,
puis boulangiste.
Il signe ses articles sous le pseudonyme de Mermeix, qu'il finit par accoler ˆ
son nom. Il commence sa carrire comme reporter (de 1879 ˆ 1884), puis tient
une chronique de la vie parisienne (de 1884 ˆ 1888). Il est dŽputŽ boulangiste
de la Seine
de 1889 ˆ 1893, puis reprend ses activitŽs de journaliste et d'Žcrivain jusqu'ˆ
la guerre de 1914-1918. [dÕaprs Wkpd]
Thomas Jules (1839-1892) * : Son nom appara”t parmi les blanquistes
new-yorkais (cf. notice
Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ
en 1839, mort dans lÕIowa (USA) le 4 avril 1892. Communiste icarien,
Jules Thomas soutient financirement, depuis Paris, la colonie de Nauvoo (dans
lÕIllinois), durant les premires annŽes du second Empire. Le 4 septembre
1870, Jules Thomas est membre du comitŽ de vigilance du XIXe. Pendant
la Commune, appartenant ˆ un bataillon bourgeois de la Garde nationale, Jules
Thomas le quitte pour rejoindre le 88e fŽdŽrŽ. RŽfugiŽ ˆ New
York ds 1872, proche de la mouvance blanquiste, Jules Thomas appara”t comme
lÕun des plus fidles compagnons dÕEdmond MŽgy. En 1872, avec Crosse, ils protestent
contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier national de la
souscription au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la
Commune. DŽbut 1874, Jules Thomas collabore avec MŽgy, Mazeau, Crosse, ƒdouard
David et Joseph Olivier au lancement de la trs blanquiste Revue sociale.
Le 30 mars 1876, il assiste ˆ la rŽunion de HuschÕs Hall, qui exclut les
frres May de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. CÕest lui qui donne lecture de la lettre
de Benjamin Flotte, alors ˆ San Francisco. Quelques semaines plus tard, en sa
qualitŽ de membre du comitŽ exŽcutif du Groupe communiste rŽvolutionnaire de
New York, Jules Thomas est lÕun des signataires du manifeste dÕinspiration
blanquiste adressŽ aux Communards proscrits et ˆ tous les
rŽvolutionnaires [cf. annexe V].
Il figure aussi parmi
les 54 signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 aux
membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Sauva). Au dŽbut des annŽes
1880, Jules Thomas est gagnŽ aux idŽes anarchistes par Denivelle et la lecture
des Paroles dÕun RŽvoltŽ de Kropotkine. En 1885-86, il est lÕun des
diffuseurs du journal dÕƒdouard David La Torpille. Malade, il se retire
dans une petite localitŽ de lÕIowa o il meurt, ˆ lÕ‰ge de 53 ans, le
4 avril 1892. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Tou‰tre (?-?) : DÕaprs le Maitron (notice de Germain
Casse), il appartient, ds le dŽbut de 1864, Ç au noyau blanquiste, embryon du
Parti È, avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud,
Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve,
Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir ces noms]. [Le
Maitron cite pour source Maurice Dommanget : Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire.]
Toureil Louis (?-?) * :
Louis Toureil sert la Commune en qualitŽ de garde. ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche
de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la protestation de MŽgy contre
la proposition de contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel
Cordillot pour le Maitron)
Tridon
Gustave (1841-1871) * : Ç Parmi les plus enthousiastes
Žtait Gustave Tridon, qui venait de terminer ses Žtudes de droit et qui, ˆ la
suite de ses entretiens sympathiques avec Blanqui, va devenir son plus fervent
disciple et son lieutenant. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 8) Ç Éles
premiers blanquistes ˆ la tte desquels est TridonÉ È (DaCosta,
Les Blanquistes, p.11). Lors de
lÕaffaire du CafŽ de la Renaissance (cÕest lui qui convoque cette rŽunion pour
Ç juger È Protot), il est arrtŽ avec les 40 autres et condamnŽ ˆ 45
mois de prison et 100 francs dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes,
pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la
DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ le 1er janvier 1841 ˆ
Ch‰tillon-sur-Seine (C™te-dÕOr) ; mort ˆ Bruxelles le 29 aožt 1871. Fils
dÕun petit propriŽtaire de la C™te-dÕOr, qui sÕest enrichi en lotissant et
revendant des biens nationaux, Tridon fait des Žtudes classiques, puis
Ç monte È ˆ Paris faire son droit et devient avocat. OrlŽaniste
converti aux thses proudhoniennes, il est condamnŽ ˆ la prison pour Ç outrage
ˆ la morale publique et religieuse È ˆ cause dÕun article dans Le Travail. La rencontre de Blanqui
ˆ Sainte-PŽlagie transforme sa vie. Ë sa sortie, il devient membre du noyau blanquiste,
Ç embryon du Parti È, et donne au Journal
des ƒcoles deux articles intitulŽs Ç les HŽbertistes È (dont
il tirera lÕouvrage Les HŽbertistes, plainte contre une calomnie de
l'Histoire, 1864). En mai
1865, il finance le journal Candide de son ami Blanqui et en devient le
rŽdacteur en chef [cf.
annexe C]. Mais, en aožt, le journal est interdit et Tridon condamnŽ.
Il se rend alors ˆ Lige, au Congrs des Žtudiants, puis accomplit sa peine de
prison. LibŽrŽ en juillet 1866, il assiste au 1er congrs de
lÕInternationale, ˆ Genve, en septembre, mais en mandataire de Blanqui et pour
interdire ˆ ses camarades blanquistes dÕy participer. CÕest lui qui convoque la
rŽunion du cafŽ de la Renaissance, en novembre 1866 [cf. annexe D].
En septembre 1868, aux c™tŽs de Blanqui, Tridon suit les dŽbats du 3e
congrs de lÕInternationale ˆ Bruxelles. Lors du procs de Blois, il parvient ˆ
fuir en Belgique avec Blanqui, et cÕest par contumace quÕil est condamnŽ ˆ la
dŽportation simple. RentrŽ aprs le 4 septembre, il signe la dŽclaration de
La Patrie en danger [cf. annexe I].
Trop malade pour prendre une part active aux Ç journŽes È dÕoctobre
1870 et de janvier 1871, il aide de sa plume et de sa fortune le journal
blanquiste [cf.
annexe F]. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des
signataires de lÕAffiche rouge [cf.
annexe K]. ƒlu ˆ la Commune, par le Ve, il vote contre le
ComitŽ de Salut public. Il poursuit en mme temps son activitŽ de journaliste,
dans la Montagne de Maroteau.
ƒpuisŽ, il meurt en exil, ˆ Bruxelles, fin aožt 1871. (dÕaprs le Maitron)
Trohel Jean
Charles Nicolas (1820- ?) * :
CitŽ deux fois comme Ç militant blanquiste È dans une source [cf. annexe G].
NŽ le
16 novembre 1820 ˆ Varouville (Manche), il sert sous lÕEmpire dans la
marine de guerre, puis dans la marine marchande. Pendant le Sige, il est garde
national, membre du ComitŽ de Vigilance du VIIIe puis sige au
ComitŽ central. Il prend part, avec son fils de 17 ans, aux soulvements des
31 octobre et 22 janvier. En mars 1871, il occupe la mairie du VIIIe.
Ami de Rigault et de Gaston Da Costa, Trohel serait ˆ
lÕorigine de lÕarrestation de lÕarchevque de Paris ; mais il fait libŽrer
le curŽ de Saint-SŽverin. ArrtŽ, il ne renie aucun de ses actes :
Ç Je suis partisan de la Commune. JÕen approuve les idŽes, jÕai adhŽrŽ ˆ
son programme, et si lÕon est coupable dÕavoir aimŽ la Commune, je me reconnais
coupable ; mes sympathies ont toujours ŽtŽ pour la cause populaire È.
CondamnŽ ˆ la dŽportation simple, il voit sa peine commuŽe en dix ans de
dŽtention ; il est dŽtenu ˆ Thouars (Deux-Svres), quand il obtient la
remise du reste de sa dŽtention le 15 janvier 1879. (dÕaprs
le Maitron)
Vaillant ƒdouard
(1840-1915) *Æ
: Ç Aprs avoir passŽ ses
examens de sortie de l'ƒcole Centrale, il Žtait allŽ complŽter ses Žtudes ˆ
Heidelberg et ce n'Žtait qu'ˆ son retour en France, peu de temps avant la
guerre, que les blanquistes l'avaient connu. [É] on avait adoptŽ le cafŽ Glazer,
situŽ rue Saint-SŽverin, [É] et c'est lˆ que, par l'intermŽdiaire de Charles Longuet,
qu'il avait connu le premier, Vaillant ne tarda pas ˆ entrer en relations avec
un assez bon nombre de blanquistes. [É] Comme, ˆ la Commune, dont il avait ŽtŽ
Žlu membre, il avait toujours ŽtŽ en communion d'idŽes avec eux, il fut
accueilli par tous ˆ son arrivŽe ˆ Londres comme un blanquiste de vieille date.
Ë proprement parler, ˆ l'exception du "Vieux", dont tous acceptaient l'autoritŽ sans discussion,
il n'y avait jamais eu de chef et si, sous l'Empire, Tridon Žtait considŽrŽ
comme tel, c'est que l'on savait que c'Žtait lui qui Žtait chargŽ de transmettre
aux autres les vues et les instructions de Blanqui. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 40).
Vaillant
est signataire (et sans doute le principal rŽdacteur) de la protestation de septembre
1872 (aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye), contre la dŽcision
des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral.
Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Marguerittes,
Constant Martin, Ranvier) signent avec lui et se retirent de l'A.I.T., la
jugeant insuffisamment rŽvolutionnaire. (cf. DaCosta, Les Blanquistes,
p. 42-43 + annexe J).
Aprs
la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire
Central, en juillet 1881, dont il deviendra un des leaders (cf. DaCosta, Les
Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ le 29 janvier
1840 ˆ Vierzon (Cher), mort le 18 dŽcembre 1915 ˆ Paris. Ë
trente ans, ƒdouard Vaillant se lance dans lÕaction rŽvolutionnaire sans que rien,
dans ses origines, ne semble lÕy prŽdestiner, son pre, notaire et homme
dÕaffaires, Žtant un bourgeois trs attachŽ ˆ sa condition sociale. Aprs avoir
obtenu le baccalaurŽat (1857), ƒdouard Vaillant entre ˆ lÕƒcole Centrale dÕo
il sort ingŽnieur des Arts et Manufactures (1862). Pendant quatre ans, il complte
sa formation scientifique en Sorbonne, au Collge de France, au MusŽum
dÕHistoire naturelle, et est reu docteur s-sciences en 1865. PassŽ ˆ lÕƒcole
de MŽdecine, il soutient sa thse de doctorat. En 1866, il gagne lÕAllemagne
pour des Žtudes de chimie. Il Žtudie aussi la philosophie, ˆ Heidelberg,
TŸbingen et Vienne (de 1866 ˆ 1870). Ds 1865, Vaillant frŽquente Rogeard, lÕauteur
des Propos de Labienus.
Pendant son sŽjour outre-Rhin, Vaillant Žvolue du proudhonisme ˆ un socialisme
politique rŽvolutionnaire dÕinspiration blanquiste et adhre ˆ lÕInternationale.
Vaillant sŽjourne pŽriodiquement ˆ Paris, o il frŽquente Charles Longuet,
FŽlix Pyat et Jules Valls. InsurgŽ le 4 septembre, le 31 octobre et le 22 janvier, il est soldat de
la Garde nationale pendant le Sige de Paris. Le 4 septembre, il signe, au nom
des sociŽtŽs ouvrires et des sections franaises de lÕAIT, lÕadresse au peuple
allemand pour quÕil mette fin ˆ la guerre et fonde, avec le peuple franais, Ç les
ƒtats-Unis dÕEurope È. Le 6 janvier 1871, il est un des signataires de
lÕAffiche rouge [cf.
annexe I]. Il est absent de Paris le 18 mars 1871, alors ˆ Bordeaux
avec Blanqui. De retour, le 20 mars, il se mle Žtroitement aux ŽvŽnements
rŽvolutionnaires et est Žlu ˆ la Commune par le VIIIe. Vaillant, qui
collabore au Journal Officiel de
la RŽpublique franaise sous la Commune, est une des ttes
pensantes et agissantes de la Commune. Au cours de la Ç Semaine
sanglante È, il rŽussit ˆ sÕŽchapper par la Suisse, lÕEspagne et le
Portugal, pour gagner Londres. Il est condamnŽ ˆ mort par contumace. Ë Londres,
Vaillant fait reconna”tre ses titres mŽdicaux, pŽntre dans les milieux
scientifiques, apporte soins et aide matŽrielle ˆ ses compatriotes moins
fortunŽs. Ses relations avec Marx commencent ds 1871. De par sa formation
scientifique, sa connaissance de la philosophie et de la langue allemandes, son
passŽ politique et lÕexpŽrience de la Commune, il est sans doute prŽparŽ au marxisme.
Marx le fait entrer le 8 aožt au Conseil gŽnŽral de lÕInternationale. Au
congrs de La Haye (septembre 1872), Vaillant vote lÕextension des pouvoirs du
Conseil, sÕoppose au transfert du sige ˆ New York et se retire du congrs sans
prendre part au vote concernant lÕexclusion de Bakounine et Guillaume. Ses
relations avec Marx cessent alors presque compltement. Il rŽdige pour
lÕessentiel Internationale et
RŽvolution - Ë propos du congrs de La Haye, manifeste de septembre
1872 qui prŽcise les raisons de la rupture avec les marxistes [cf. annexe J] et
serait le principal rŽdacteur du manifeste Aux
Communeux en 1874 [cf.
annexe K]. Peu aprs la loi dÕamnistie (juillet 1880), Vaillant rentre
en France et reprend sa place dans le mouvement socialiste, collaborant aux
journaux blanquistes. Mais, prenant ses distances avec la tactique et lÕesprit traditionnels
du blanquisme, Vaillant mne lÕaction politique sous toutes ses formes, occupant
une place grandissante dans le blanquisme renaissant, et indisposant certains
des premiers blanquistes, tenants des vieilles mŽthodes insurrectionnelles. Aprs
le dŽcs de Blanqui, ses disciples crŽent le ComitŽ RŽvolutionnaire Central, dont
Vaillant est un des leaders, avec deux blanquistes de stricte obŽdience :
ƒmile Eudes et Ernest Granger [cf.
annexe M]. La mort de Eudes (aožt 1888) et le dŽpart de Granger, en
dŽsaccord avec ses amis face au boulangisme (aožt 1889), consolident la position
de Vaillant et facilitent lÕŽvolution du CRC, vers un blanquisme marxiste [cf. annexe N].
En juillet 1898, le CRC se transforme en Parti Socialiste RŽvolutionnaire qui devient
alors, pour lÕopinion, le parti de Vaillant [cf. annexe P]. ƒlu conseiller municipal (CRC) ˆ Vierzon
et dans le XXe, en mai 1884, Vaillant opte pour Paris. Il y est
toujours rŽŽlu, en 1887, en 1890, en 1893. Aux lŽgislatives de 1893, il est Žlu
dŽputŽ, puis rŽŽlu en 1898, en 1902, 1906, 1910 et 1914. En aožt 1889, il se
sŽpare de ceux de ses amis du CRC qui suivent le gŽnŽral Boulanger [cf. annexe O].
Au moment de lÕentrŽe de Millerand dans le cabinet Waldeck-Rousseau, Vaillant
quitte le groupe socialiste parlementaire et forme le groupe socialiste
rŽvolutionnaire. LÕunitŽ rŽalisŽe (1904), Vaillant confond les dix dernires
annŽes de sa vie avec celles de la SFIO, dont il est membre du groupe
parlementaire. Dans la trinitŽ du socialisme unifiŽ, ˆ c™tŽ de Guesde, le
marxiste, et de Jaurs, Vaillant est Ç le blanquiste È. Bien quÕil
nÕait jamais appartenu ˆ ses phalanges de combat, il a subi, il est vrai,
lÕascendant de Blanqui quÕil admire, mais, au moment o les divers courants
socialistes confluent dans un parti unifiŽ, la pensŽe de Vaillant prŽsente les
caractres dÕun syncrŽtisme socialiste, englobant mme les anarchistes dans le
mouvement socialiste, malgrŽ tout ce qui le sŽpare dÕeux. DŽjˆ, dans lÕŽphŽmre
Union RŽvolutionnaire quÕil crŽe, fin 1884, il accueille les libertaires. (dÕaprs
Justinien Raymond, pour le Maitron)
Varlet (?-?) * : Signataire
de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Il est chargŽ de la
comptabilitŽ dans le conseil dÕadministration de lÕƒcole franaise crŽŽe ˆ
Londres par les rŽfugiŽs de la Commune, dont il est un des fondateurs avec Huguenot, La Cecilia, etc.
(dÕaprs le Maitron)
Verlet
Henri : voir Place
Henri.
Verlire Alfred
Charles Mathieu dit Ç Van-Hom È (1841- ?) * :
Correcteur dÕimprimerie [cf. annexe U],
homme de lettres, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7
novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour
Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de
Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il
bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe B).
Il est lÕauteur du Guide du libre-penseur, ou Catalogue
de tous les ouvrages philosophiques et scientifiques basŽs sur le libre examen
et publiŽs depuis les temps les plus reculŽs jusqu'ˆ nos jours (1872) et de DŽisme et pŽril social, rŽponse ˆ un acte d'accusation, suivie des
ƒtudes bibliographiques sur la philosophie matŽrialiste (1867). NŽ
le 7 aožt 1841 au Havre, il assiste, en 1867, ˆ quelques rŽunions chez
Chouteau, agent principal du groupement Ç Commune rŽvolutionnaire des
ouvriers franais È, blanquiste. ArrtŽ, il est condamnŽ (voir notice Chouteau). Il lÕa dŽjˆ ŽtŽ, en octobre
1867, pour Ç outrage par Žcrit ˆ la morale politique et religieuse È ;
en fŽvrier 1868, pour motifs politiques divers ; en juin 1869, Ç pour
infraction aux lois sur les rŽunions publiques È. Garde dans un bataillon
fŽdŽrŽ, puis directeur de la prison Sainte-PŽlagie, il est condamnŽ par
contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. En 1872, il se trouve
en Belgique ; il est amnistiŽ en 1879. (dÕaprs le Maitron)
Viette Jules, Franois, Stanislas (1843-1894) Æ : Collaborateur
du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11 + annexe C). NŽ
le 6 mai 1843 ˆ Blamont (Doubs), mort le 15 fŽvrier 1894 ˆ Paris. La
situation de son pre, marchand de vin, Žtant relativement prospre, Jules
Viette peut poursuivre ses Žtudes au lycŽe. Reu bachelier, il va Ç faire
son Droit È ˆ Paris. Trs vite, Viette rejoint les rangs du mouvement
blanquiste. Ds 1864, il appartient, avec Casse,
Jaclard,
Protot,
Tridon,
Villeneuve,
RŽgnard,
les frres Levraud
et quelques autres, au petit noyau de ceux que Blanqui a choisis pour
constituer les cadres du futur parti de la RŽvolution et qui lui rendent visite
chaque jeudi et chaque dimanche aprs son transfert de la prison de Sainte
PŽlagie ˆ lÕh™pital Necker. CÕest depuis lÕh™pital que Blanqui
fonde le journal Candide
dont Viette est lÕun des rŽdacteurs. Le 27 aožt 1865, il est sans doute parmi
les artisans de lÕŽvasion de Blanqui. Ë partir de 1867, le mouvement blanquiste
met en place des groupes qui se prŽparent au combat de rue et ˆ lÕinsurrection
et Viette, alors Ç rŽvolutionnaire ˆ tous crins È, se serait alors vu
confier dÕimportantes responsablitŽs. ArrivŽ au terme de ses Žtudes, Viette
retourne dans la rŽgion de MontbŽliard en 1869 ou 1870. Peut-tre a-t-il
mission dÕy constituer un de ces groupes que les Blanquistes tentent alors de
mettre en place en province ? En tous cas, il se lie tout naturellement
avec les ŽlŽments du parti rŽpublicain Ç avancŽ È, Žcrivant des
articles pour le journal Le
Doubs, lequel manifeste aussi des sympathies pour lÕInternationale.
NommŽ maire de Blamont aprs le 4 septembre 1870, Viette se distingue en
prenant la tte dÕune compagnie de francs-tireurs durant la guerre. Les
Žlecteurs du canton de Blamont le choisissent, en octobre 1871, comme
conseiller gŽnŽral. Se rŽclamant de la gauche rŽpublicaine durant la pŽriode de
rŽaction qui suit lÕŽcrasement de la Commune, il collabore activement aux
feuilles progressistes de la rŽgion. En 1875, il est Žlu dŽputŽ. Comme lui,
plusieurs de ses compagnons dÕarmes blanquistes (Humbert,
Casse,
LŽonce Levraud
ou Villeneuve)
refont surface sous la Troisime RŽpublique comme Žlus socialistes. RŽŽlu
dŽputŽ en 1877, Jules Viette est ministre de lÕAgriculture dix ans plus tard,
vice-prŽsident de la chambre en 1890, puis de nouveau ministre, chargŽ des
travaux publics. Il meurt en 1894. (dÕaprs Michel Cordillot,
pour le Maitron).
Villeneuve [Jean-Louis-] ƒmile (1837-1890) :
ƒtudiant en mŽdecine ˆ Paris, il rend visite
ˆ Blanqui ˆ lÕH™pital
Necker, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion,
le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9). Collaborateur
du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11 + annexe C), il participe
ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard
Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de
lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui), mais nÕa pas ŽtŽ
arrtŽ par la police : Ç Les dŽbuts de la sŽance furent prŽsidŽs par
Villeneuve ; mais celui-ci, ayant
dž, pour des motifs d'ordre privŽ, s'absenter, fut remplacŽ par un journaliste,
Marchais de Laberge. Ce fut ˆ cette circonstance que Villeneuve dut de ne
pas tre arrtŽ avec les autres ;
il ne fut, d'ailleurs, pas inquiŽtŽ
par la suite. Par contre, son jeune frre Henri, restŽ jusqu'ˆ la fin, fut pris avec les autres. È
(DaCosta, Les
Blanquistes, p. 19 + cf. annexe D). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de
la DŽclaration publiŽe de septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf.
DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ
et mort ˆ Lembeye (Basses-PyrŽnŽes), 9 mars 1837-23 janvier 1890. ƒmile
Villeneuve est condamnŽ pour outrage au clergŽ et se trouve internŽ ˆ
Sainte-PŽlagie en 1863. Il appartient alors au noyau blanquiste, Ç embryon
du Parti È. Reu docteur en 1865, il se fixe ˆ Paris dans le XVIIIe.
Il est un des rŽdacteurs du Candide
lancŽ par Blanqui
et Tridon.
En fŽvrier 1866, il est condamnŽ avec Brideau,
Debroz,
Granger,
Jaclard,
L. Levraud
pour avoir participŽ, le 21 janvier, ˆ une manifestation rŽpublicaine, rue
des Amandiers (cf.
annexe B). Aprs la chute de NapolŽon III, il collabore ˆ la Patrie en danger (cf. annexe F).
Il occupe alors les fonctions de premier adjoint dans le XVIIe. Il
sert comme chirurgien dans un bataillon de la Garde nationale. Aprs la Commune,
il se retire ˆ Clichy comme mŽdecin. ƒlu maire de cette commune en 1875, puis
conseiller gŽnŽral du canton de Neuilly, il est Žlu dŽputŽ de Saint-Denis en aožt
1881, prenant place dans la gauche radicale ; rŽŽlu en octobre 1885. Atteint
dÕaliŽnation mentale, il se retire ˆ Lembeye, o il meurt. (dÕaprs le Maitron)
Villeneuve Henri (?- ?) : Frre du prŽcŽdent, Žlve ˆ l'Ecole Centrale, il est lÕun des 41
participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance,
boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au
Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont
arrtŽs par la police ; il
est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 francs dÕamende. (DaCosta, Les
Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Signataire (avec
Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans
le n¡ 1 du journal La Patrie en danger
(cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). Henri Villeneuve
collabore au DŽmocrite,
hebdomadaire blanquiste fondŽ par Raoul Rigault (dŽcembre 1868). Aprs
la chute de NapolŽon III, il signe la dŽclaration de Blanqui, favorable au
Gouvernement provisoire : Ç En prŽsence de lÕennemi, plus de partis ni de
nuances È. Comme son frre, il collabore ˆ la Patrie en danger, en 1870. (dÕaprs le Maitron)
Villermain ou Willermain L. ( ?- ?) * : Combattant de la
Commune rŽfugiŽ ˆ New York, L. Villermain figurait en 1875 sur la liste
des abonnŽs du Bulletin de lÕUnion rŽpublicaine. SignalŽ comme faisant
partie du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York lÕannŽe suivante, il
figure parmi les 54 signataires de la lettre de soutien que les communistes
new-yorkais adressent en dŽcembre 1877 aux membres de la Ç Vielle Icarie È
(cf. Sauva, Olivier). En aožt 1878, Villermain assiste ˆ une rŽunion de la
SociŽtŽ des RŽfugiŽs de la Commune, ˆ New York, au cours de laquelle Edmond
MŽgy est mis en accusation par Henri Hanser. (dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
Vivier
Jhan (?-?) : Membre du Groupe socialiste rŽvolutionnaire international
(GRSI) blanquiste de New York, Jhan Vivier en est, en aožt 1873, le
secrŽtaire-receveur. Il est Žgalement lÕun des 54 signataires de la lettre
de soutien que les communistes new-yorkais adressent en dŽcembre 1877 aux
membres de la Ç Vieille Icarie È [cf. Arsne Sauva et Joseph Olivier].
Il pourrait y avoir identitŽ avec Vivien :
Membre de la section
franaise n¡ 10 de lÕAIT de New York, Vivien en est, en avril 1872, le
secrŽtaire correspondant, puis le trŽsorier, et ˆ ce titre il invite ce qui
reste de ses membres ˆ tenir une ultime rŽunion dŽbut dŽcembre 1872 afin de
dŽcider de lÕemploi des fonds restant. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)
Vosgien (?-?) : Cordonnier,
il est arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec
Blanqui (affaire de la rue du Figuier) (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 7 + annexe A).
Walter Albert,
Joseph (1852-1919) : ƒlu
en 1893 ˆ Saint-Denis sous lÕŽtiquette
blanquiste (CRC), rŽŽlu en 1898 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 67). NŽ et mort ˆ Saint-Denis (Seine),
20 juin 1852-13 mars 1919. Dessinateur-mŽcanicien, Albert Walter,
dÕabord membre du PSR, entre avec lui en 1901 au Parti socialiste de France,
puis en 1905 ˆ la SFIO. Il sige aux congrs de Lyon (1901), de Tours (1902),
au congrs dÕunitŽ de Paris, salle du Globe (avril 1905) et au congrs national
du Parti socialiste SFIO ˆ Chalon-sur-Sa™ne (octobre 1905). Albert Walter organise
la confŽrence des conseillers municipaux socialistes de France et crŽe, en mars
1902, lÕhebdomadaire lÕƒmancipation. (dÕaprs Justinien
Raymond, pour le Maitron).
Watteau Louis (c. 1824-1912) : Collaborateur
du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 11 + annexe C). CÕest
chez son ami Watteau ˆ Bruxelles que Blanqui se rŽfugie aprs son Žvasion de
lÕh™pital Necker en aožt 1865. Ç En
1852, Louis Watteau, ‰gŽ de trente ans, avait mis fin ˆ une carrire de mŽdecin
militaire pour se consacrer, ˆ Lille, ˆ la clientle privŽe. Ses activitŽs
politiques subversives lui valent, en 1854, une peine de trois ans de prison au
pŽnitencier de Belle-[ële]-en-Mer. Il y fait la connaissance du rŽvolutionnaire
Auguste Blanqui, le thŽoricien de lÕinsurrection permanente, qui purgeait lˆ
une de ses nombreuses condamnations. Les deux hommes se lirent dÕamitiŽ et
Watteau, libŽrŽ en 1857 et rŽfugiŽ ˆ Bruxelles, devint lÕun des plus fidles et
actifs lieutenants de Blanqui. È (Raymond Trousson, LÕaventure blanquiste de Charles De
Coster, Bruxelles, AcadŽmie royale de langue et de littŽrature franaises
de Belgique, 1992 [accessible en ligne])
NŽ ˆ Maulde (Nord), 1er octobre 1824, mort ˆ Ixelles (prs
de Bruxelles), 3 octobre 1912. Louis Watteau devient mŽdecin militaire,
mais quitte lÕarmŽe par esprit rŽpublicain aprs le 2 dŽcembre et sÕŽtablit ˆ
Lille (1851). Conspirant contre lÕEmpire (il semble quÕil soit impliquŽ dans les affaires de
lÕHippodrome et de lÕOpŽra comique Ñ tentatives dÕassassinat de NapolŽon III (juillet
1853) Ñ et dans le complot de la Citadelle organisŽ par Bianchi, en septembre
1854), il est condamnŽ ˆ 5 ans de prison ˆ Belle-Ile-en-Mer [cf.
Maitron : notices dÕEugne Alavoine et dÕ Alphonse Bianchi].
Ë sa sortie, menacŽ, il sÕexile dŽfinitivement ˆ Bruxelles o il devient un
mŽdecin aisŽ. Devenu socialiste ˆ Belle-Ile au contact de Blanqui avec qui il
se lie dÕamitiŽ et quÕil commence ˆ soigner, Louis Watteau est durant plus de
dix ans le meilleur ami de Ç lÕEnfermŽ È, lÕhŽbergeant ˆ plusieurs
reprises ˆ Bruxelles, ˆ partir de lÕŽtŽ 1859. Ils publient ensemble en
1859-1860 le Bien-tre social. En mme temps, Watteau rŽdige la brochure Blanqui devant les
RŽvŽlations historiques (1859).
En mars 1861, Blanqui est de nouveau arrtŽ ˆ Paris et condamnŽ ˆ 4 ans de
prison. CÕest ˆ Louis Watteau que Karl Marx transmet en dŽcembre le montant
dÕune collecte effectuŽe en sa faveur parmi les exilŽs allemands de Londres.
Durant toute cette pŽriode, Watteau continue dÕassister Blanqui, lui rendant
mme visite dans sa prison, en dŽpit des risques encourus. Ils entretiennent
une abondante correspondance aujourdÕhui ŽditŽe (Lettres familires dÕAuguste Blanqui et du Dr
Louis Watteau,
Institut historique de Provence, Marseille, 1976). Le 27 aožt 1865,
Blanqui sÕŽvade de lÕh™pital Necker et gagne aussit™t le domicile de Watteau ˆ
Bruxelles. Watteau continue dÕentretenir dÕŽtroites relations avec les
proscrits franais de Bruxelles et les socialistes belges et reste en contact
Žpistolaire avec les milieux avancŽs de Suisse et dÕAngleterre. CÕest chez
Watteau, qui le soigne jusquÕˆ sa mort, que Tridon
trouve refuge aprs la chute de la Commune en 1871. (dÕaprs
Jean Puissant, pour le Maitron)
Winant [ou Wynants] Franois
Ernest (1843-1905) * : Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la
crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881 (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ
le 26 aožt 1843 (ou 1845 ?) ˆ Opprebais (Belgique) ; mort ˆ
Paris en mars 1905 ; sujet belge naturalisŽ franais le 9 octobre
1870. DŽlŽguŽ Žlu des ouvriers doreurs sur cuir ˆ lÕExposition
Universelle de Paris, en 1867, Winant fait partie de la Commission ouvrire qui,
en 1875, fait para”tre un rapport de la dŽlŽgation des ouvriers relieurs, ˆ la
rŽdaction duquel Varlin a pris part (la prŽface est signŽe E. V. [Eugne
Varlin] et V. Wynants). Pendant la Commune, Franois Winant, chef dÕun
bataillon fŽdŽrŽ, est membre de la commission municipale du Ier. Le
4 mai 1871, il lance un appel aux Belges rŽsidant dans le Ier
pour quÕils constituent un corps armŽ au service de la Commune. Il est condamnŽ
par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Metz, il y
est entrepreneur de travaux publics. Ë partir de juin 1875, il vit dans le
grand-duchŽ du Luxembourg. En juin 1879, Franois Winant est graciŽ et
reprend son action militante dans les groupes blanquistes de la capitale. Il
collabore ˆ Ni Dieu ni Ma”tre
[cf. annexe L] et
au Citoyen de
SecondignŽ, puis en 1889 ˆ LÕƒgalitŽ
de Jules Roques.
Il meurt en mars 1905. (dÕaprs
le Maitron).
Remarques
complŽmentaires
1)
Sur les blanquistes amŽricains :
Ë
travers les notices de Benjamin Flotte, Casimir Bouis et ƒdouard
Levraud, le Maitron nous enseigne quÕil a existŽ un groupe
blanquiste ˆ New York, dans les annŽes 1871-1872. Flotte, expatriŽ aux
ƒtats-Unis ds 1854, y a de nombreux contacts. Lorsque Levraud, fuyant la
France aprs lÕŽchec de la Commune, a voulu sÕexiler aux ƒtats-Unis, lui aussi,
il a pu y rencontrer des amis de Flotte : Constant
Christenert, Claude PelletierÉ et Ç constituer un premier noyau de
militants blanquistes avec Edmond MŽgy, Simon Dereure, Jules Bergeret, Galtier,
Lorin, les frres May È, mais le groupe est trs vite Ç la proie de
dissensions internes È (ainsi, le 30 mars 1876, une rŽunion extraordinaire de la
sociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune se tient ˆ HuschÕs Hall, ˆ New York, pour
statuer sur la proposition dÕexclusion dŽfinitive des frres Gustave et ƒlie
May et de Jules Thomas). Cf., supra, les notices Levraud Edmond, Flotte Benjamin et Bouis Casimir
ainsi que lÕarticle de Michel
Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È, (in Bulletin de la SociŽtŽ
dÕHistoire de la RŽvolution de 1848
Paris, 1990) et son ouvrage Aux origines du
socialisme moderne
Ñ cf. bibliographie en fin de document. Ces informations nous auront
permis de rajouter une bonne trentaine de nouveaux noms. Il semble, toujours
dÕaprs Michel Cordillot, que des blanquistes aient essaimŽ
Žgalement en Argentine (Aux origines du
socialisme moderne, p. 183, note 41).
2) Sur Martin Bernard :
Dans son travail (remarquable au demeurant) sur lÕHistoire des passions
franaises 1848-1945, lÕhistorien
britannique Theodore Zeldin parle (dans son 4e tome, Ç Colre
et politique È) du Ç blanquiste È Martin Bernard :
Ç [É] parmi les socialistes on trouvait aussi bien des blanquistes comme
Martin Bernard, un compositeur [11] qui avait une longue expŽrience en matire de
conspiration [É] È (p. 416) et Ç La SolidaritŽ rŽpublicaine, [É] avec
pour prŽsident le blanquiste Martin Bernard [É] È (p. 417). Or, dÕune
part, une telle affirmation constitue un anachronisme, puisque quÕon ne
parlera de Ç blanquistes È quÕˆ partir de 1864-1865 (cf. annexe B),
or Bernard sÕest trouvŽ dans les mmes sociŽtŽs secrtes que Blanqui (SociŽtŽ des familles et SociŽtŽ
des Saisons) dans la fin des annŽes 1830 ; et, surtout, qualifier
Bernard de Ç blanquiste È, cÕest un peu comme si on traitait Barbs
de la mme faon, alors que Blanqui et ce dernier furent dÕirrŽconciliables
ennemis ds le dŽbut des annŽes 1840, alors quÕils Žtaient tous deux incarcŽrŽs
au Mont-Saint-Michel.
Annexes :
A) Juin 1861.
Ç Il fut donc, aprs avoir ŽtŽ jugŽ pour la forme, condamnŽ par le
tribunal correctionnel ˆ quatre ans de prison, avec Senique, sculpteur,
Caumette, compositeur d'imprimerie,
Vosgien, cordonnier, FrŽmeaux, lithographe, et Mme FrŽmeaux. È (en juin 1861, lÕarrestation de Blanqui
rue du Figuier). (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7).
B)
En janvier 1865 [Da Costa] ou 1866 [Maitron], quelques Žtudiants accompagnŽs d'amis ouvriers
voulurent tenter un mouvement dans lequel ils espŽraient entra”ner une partie
de la population ouvrire, en
allant dans la soirŽe du 21 janvier chanter La Marseillaise dans la rue des Amandiers. C'Žtait encore trop t™t
et la tentative Žchoua compltement. Elle eut cependant, d'une faon bien indirecte, des consŽquences que
certainement leurs auteurs n'avaient pas prŽvues. Voici comment : Granger et
Brideau, tous deux Žtudiants en droit, dŽjˆ en relations avec Tridon et
d'autres blanquistes, qui avaient suivi et approuvŽ les manifestants du Congrs
de Lige [octobre-novembre 1865], mais qui n'avaient pas encouru les rigueurs
du Conseil acadŽmique, parce qu'ils ne s'y Žtaient pas particulirement
signalŽs, furent condamnŽs ˆ six mois de prison ˆ la suite de cette
ŽchauffourŽe. Ils subissaient leur peine ˆ Sainte-PŽlagie, quand, un beau jour,
ils furent surpris de recevoir la
visite d'un jeune potache, qu'au premier abord ils ne reconnurent pas. C'Žtait
Raoul Rigault, le futur membre de la Commune. Rigault Žtait alors interne au
lycŽe Saint-Louis, Žlve en
mathŽmatiques spŽciales. Ayant lu dans les journaux l'affaire de la rue
des Amandiers et la condamnation de Granger et de Brideau, dont Ñ avant d'tre
ˆ Saint-Louis Ñ il avait ŽtŽ le condisciple au lycŽe de Versailles, il avait
profitŽ de sa sortie du dimanche pour venir, en tenue de collŽgien, les
fŽliciter de leur manifestation et les assurer de sa sympathie politique. La
reconnaissance des anciens camarades ne s'arrta pas lˆ et ils les revit ˆ leur
sortie de prison, ce qui lui permit
de leur prŽsenter toute une fournŽe de jeunes gens nouvellement arrivŽs du
lycŽe dans le Quartier Latin, anciens lecteurs enthousiastes de la Rive Gauche et du Candide et qu'il savait remplis de sympathie pour tout mouvement
rŽpublicain et social. Parmi eux se trouvaient Kellermann, Alphonse Humbert,
BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da Costa, LavallŽe et d'autres que l'on retrouvera
dans la plupart des manifestations des dernires annŽes de l'Empire et encore
aprs. Granger et Brideau, ˆ leur tour, prŽsenteront un peu plus tard tous ces
nouveaux venus ˆ Tridon, lorsqu'on lui offrira un banquet ˆ la Tte Noire de
Bellevue, ˆ sa sortie de Sainte-PŽlagie, quand il aura terminŽ les mois de
prison que lui avaient valus ses articles publiŽs dans le Candide. Ë partir de ce
moment [1865], on peut dire qu'il
existe un parti blanquiste, ou tout au moins une agglomŽration de partisans
convaincus et dŽvouŽs assez importante pour qu'il devienne nŽcessaire de
l'organiser afin de pouvoir l'utiliser avec succs ˆ un moment donnŽ. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 15-17). Maitron ajoute (ˆ propos de
Brideau et de Granger) : Ç Le 16 fŽvrier 1866 il fut condamnŽ avec dÕautres
blanquistes : Villeneuve, Jaclard, Debroz, L.
Levraud, Granger ˆ une peine de prison (elles variaient de deux ˆ six mois)
pour participation ˆ une manifestation rŽpublicaine le 21 janvier
prŽcŽdent, rue des Amandiers (Paris, XXe) È. Dans la notice du
Maitron consacrŽe ˆ Blanqui, on trouve ce passage : Ç Il retrouva ˆ
Sainte-PŽlagie de jeunes dŽtenus rŽpublicains. Des Žtudiants vinrent le
voir : le futur Dr Georges Clemenceau [É], Arthur Ranc, futur
collaborateur de Gambetta, etc. Certains, comme Gustave Tridon, ou ƒmile
Villeneuve, se lirent Žtroitement avec lui et entreprirent de constituer avec
des militants ouvriers une organisation politique clandestine o, comme dans
les sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines de la monarchie de Juillet, se rŽunissent
les intellectuels en paletot bourgeois et les prolŽtaires en blouse. Ë
Sainte-PŽlagie naquit le "Parti" blanquiste, communiste et
rŽvolutionnaire, qui, au quartier Latin ou dans les faubourgs, parviendra ˆ
grouper, ˆ la fin de lÕEmpire, 2 500 hommes dŽcidŽs et armŽs. [É]
Au congrs international dÕŽtudiants de Lige (29 octobre-1er
novembre 1865), Blanqui fit la connaissance de Paul Lafargue et dÕErnest
Granger, lequel devint un de ses meilleurs amis, sinon son meilleur ami. È
C)
En mai 1865 parut donc le Candide, journal consacrŽ ˆ la critique
religieuse et ˆ l'exposŽ scientifique et philosophique. Le rŽdacteur en chef
effectif Žtait Gustave Tridon, ayant pour collaborateurs : P. Vaissier, E.
Villeneuve, Baron de Ponnat, Louis Watteau, Losson, Viette, Sumino (Dr Onimus),
et enfin Suzamel, pseudonyme sous lequel Žcrivait Blanqui. Le Candide, quoique trs soigneusement Žcrit et fort
intŽressant, ne devait pas durer plus longtemps que ses prŽdŽcesseurs ; il fut
supprimŽ aprs son huitime numŽro, avec distribution de mois de prison et d'amendes, pour avoir traitŽ
de matires d'Žconomie sociale sans cautionnement, comme l'exigeait alors la
loi sur la presse, et pour dŽlit d'outrages ˆ un culte reconnu par l'ƒtat.
D)
1866. Un Congrs de l'Internationale, qui avait ŽtŽ fondŽe ˆ
Londres en 1864, devant se tenir ˆ Genve fut dŽcidŽ pour septembre 1866.
Il fut convenu que des blanquistes
s'y rendraient avec la mission de
dŽnoncer cette attŽnuation du socialisme et d'empcher la majoritŽ des ouvriers de donner dans le
panneau. On dŽsigna pour cette besogne Protot, avocat, Jeunesse, Žtudiant en
droit, Calavaz, Žtudiant en droit, Alphonse Humbert, employŽ ˆ l'usine Raspail,
Jeannon, tailleur, Lalourcey, ouvrier menuisier, et Subit, dŽcoupeur en
bois. Tridon se rendit Žgalement
ˆ Genve ; mais, au dernier moment, il apporta l'ordre de Blanqui de s'abstenir
de prendre part au Congrs. Protot et Alphonse Humbert protestrent violemment
contre cette dŽcision de la dernire heure, que, suivant eux, rien ne
justifiait, et, dŽclarant en outre qu'ils avaient contractŽ des engagements ˆ
Paris envers un certain nombre de
citoyens qui les avaient choisis comme dŽlŽguŽs pour les reprŽsenter au Congrs de
Genve, ils rŽsolurent de s'y
rendre quand mme et d'y prendre une part active. Les sŽances du Congrs de
Genve, on le sait, furent trs
mouvementŽes ; on y Žchangea des injures et mme des coups. Les
rŽsultats de ces rŽunions ne prŽsentent pas un trs grand intŽrt en ce qui
concerne lÕhistoire du socialisme rŽvolutionnaire proprement dit ; mais le
Congrs eut quand mme son importance au point de vue qui nous occupe en
ce moment. C'Žtait, en effet, la
premire fois que des adeptes de Blanqui avaient non seulement discutŽ un ordre
du chef, mais encore lui avaient manifestement dŽsobŽi. Un fait pareil devait
naturellement causer une profonde Žmotion dans le milieu qu'il intŽressait et
ds le commencement de novembre, c'est-ˆ-dire lorsque tous se retrouveront ˆ
Paris ˆ l'occasion de la rentrŽe
des Žcoles, il va devenir le sujet de conversations et de discussions assez
vives. On ne pouvait rien reprocher ˆ Protot ni ˆ ceux qui l'avaient suivi au
point de vue des principes et ils avaient du reste ŽtŽ assez malmenŽs par ceux
qu'ils Žtaient venus attaquer. Le seul fait grave relevŽ contre lui, c'Žtait
d'avoir manquŽ ˆ la discipline et cela, prŽtendaient ses accusateurs, dans un
but d'ambition, en ayant voulu se poser en champion des intŽrts de la classe ouvrire. Il fut donc dŽcidŽ de
convoquer les adhŽrents blanquistes
ˆ une rŽunion dans laquelle on exposerait nettement les faits et o, aprs
avoir entendu les explications des
uns et des autres, on prendrait telles dŽcisions qui seraient jugŽes
nŽcessaires. [É] Le nombre des arrestations s'Žlevait ˆ 41. En voici la liste :
Badet, ŽbŽniste ; Bataille, Žtudiant en mŽdecine ; Bazin, ouvrier fondeur ;
Boetzel, journaliste ; E. Boetzel, employŽ de commerce ; Boir, argenteur ; BreuillŽ,
Žtudiant ; Calavaz, Žtudiant en droit ; Chouteau, peintre-vitrier ; Ch. Da
Costa, Žtudiant en droit ; Paul Dubois, Žtudiant en mŽdecine ; Genton, ŽbŽniste ; Louis Guyon, employŽ de
commerce ; Alphonse Humbert, employŽ ˆ l'usine Raspail ; Jeannon, tailleur ;
Jeunesse, Žtudiant en droit ;
Kellermann, rentier ; Marchais de Laberge,
journaliste ; Lalourcey, menuisier ; Lamblin, Žtudiant en mŽdecine ;
Landouski, commis en librairie ; Largilire, ma”tre menuisier ; Laugier,
Žtudiant en mŽdecine ; LavallŽe, Žtudiant en mŽdecine ; Edmond Levraud, reprŽsentant
de commerce ; LŽonce Levraud,
Žtudiant en mŽdecine ; Marchadier, ŽbŽniste ; Meunier, marchand mercier ; Meyer,
fondeur ; Plessis, ŽbŽniste ; Richer, apprteur en ch‰les ; Raoul Rigaut,
Žtudiant ; Roux, Žtudiant en droit
; StŽvenin, ferblantier ; Sornet, employŽ ; Subit, dŽcoupeur en bois ; Tardy,
doreur ; Gustave Tridon, avocat ˆ la Cour ; Vayssier, ex-gŽrant du Candide ;
Alfred Verlire, homme de lettres ; Henri Villeneuve, Žlve ˆ l'Ecole Centrale. (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 18-24). Mais, pour Albert
Thomas [s/d.
Jean Jaurs, Histoire
socialiste, tome X : Le
Second Empire (1852-1870), Jules
Rouff, 1908, p. 15], Ç le
vrai motif de lÕarrestation et de lÕaccusation, Žtait que les Žtudiants
frŽquentaient les ouvriers. La police avait soigneusement relevŽ le nombre de
leurs rŽunions clandestines et dont le sige errait ˆ travers les faubourgs. Ses
agents provocateurs pouvaient dire comme les Žtudiants savaient convaincre et
corrompre È. Voir aussi Geffroy, p. 200 et
Dommanget, Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire ˆ la fin du Second Empire
(A. Colin, 1960).
E)
1867, Paris. Lors de l'Exposition
Universelle de 1867, lors de la venue de lÕEmpereur dÕAutriche, Ç le Parti
blanquiste, ˆ l'affžt de toutes les occasions pouvant donner lieu ˆ une
manifestation antibonapartiste et ˆ entretenir l'agitation populaire, en dŽcida
une sur le pas- sage de ce
souverain. Il fut donc convenu que l'on se rendrait sur le parcours des
carrosses officiels et que les cris rŽglementaires de "Vive l'Empereur
!" poussŽs par les agents Žche-
lonnŽs le long de la route, seraient couverts par les cris de "Vive
Garibaldi !". [É] Sept d'entre eux seulement furent pris, Alphonse
Humbert, BreuillŽ, FŽlix Ducasse, Charles Longuet, MŽnard, Charles Da Costa et
son frre, Gaston Da Costa, alors ‰gŽ de dix-sept ans. CitŽs devant la 6e
Chambre correctionnelle sous la prŽvention de cris sŽditieux, ils furent
condamnŽs de ce chef ˆ quinze jours de prison, ˆ l'exception d'Alphonse Humbert
qui fut condamnŽ ˆ trois mois, la prŽvention ayant en plus relevŽ contre lui le
dŽlit de rŽbellion envers les agents. È (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 28-29).
F)
septembre 1870, Paris. Ç Dans le ple-mle de la journŽe du 4 Septembre,
les blanquistes avaient ŽtŽ ŽparpillŽs un peu partout. Cependant quelques-uns
d'entre eux, parmi lesquels se trouvaient Granger, Edmond Levraud et Balsenq,
avaient rŽussi ˆ pŽnŽtrer dans la
salle des sŽances du Corps lŽgislatif o ils avaient sommŽ Jules Favre
de prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de
la RŽpublique. Ensuite leur premier
soin avait ŽtŽ de courir ˆ la prison militaire du Cherche-Midi pour y dŽlivrer
leurs amis Eudes et Brideau. È (DaCosta, Les Blanquistes,
p. 33-34). Ç Le soir [du 4 septembre], Blanqui et ses
fidles se rŽunissaient et dŽcidaient la publication du journal La Patrie en danger. Voici la
dŽclaration qui paraissait en tte de son premier numŽro du 6 septembre : Ç En prŽsence de l'ennemi plus de
partis ni de nuances. Avec un pouvoir qui trahissait la Nation ce concours
Žtait impossible. Le gouvernement sorti du grand mouvement populaire du 4
Septembre reprŽsente la pensŽe populaire et la dŽfense nationale. Cela suffit.
Toute opposition, toute contradiction doit dispara”tre devant le salut commun.
Il n'existe plus qu'un ennemi, le Prussien, et son complice, le partisan de la
dynastie dŽchue qui voudrait faire de l'ordre dans Paris avec les ba•onnettes
prussiennes. Maudit soit celui qui, ˆ l'heure suprme o nous touchons,
pourrait conserver une prŽoccupation personnelle, une arrire-pensŽe, quelle
qu'elle fžt. Les soussignŽs, mettant de c™tŽ toute opinion particulire,
viennent offrir au Gouvernement provisoire leur concours le plus Žnergique et le plus absolu, sans aucune
rŽserve ni condition, si ce n'est qu'il maintiendra quand mme la RŽpublique,
et s'ensevelira avec nous sous les ruines de Paris, plut™t que de signer le dŽshonneur et le dŽmembrement de la
France. È [signŽ :] Balsenq, Blanqui, Casimir Bonis, BreuillŽ,
Brideau, Caria, Eudes, Flotte, E. Gois, Granger, Lacambre, Edmond Levraud, LŽonce Levraud, Pilhes,
Regnard, Sourd, Tridon, Henri Verlet (Henri Place), Emile Villeneuve, Henri
Villeneuve. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 34).
G)
septembre 1870 Ð avril 1871, Paris. In
anonyme, La Commune de Paris, RŽvolution
et contre-rŽvolution ˆ Paris en 1870-1871 (signŽe seulement : _
Des prolŽtaires internationalistes. 2011 È) :
a)
[Le 3 septembre] Ce sont les militants blanquistes qui
arrivent ˆ donner une direction ˆ ce dŽcha”nement ouvrier [É] ce sont les
Granger, Pilhes, Ranvier, Peyrouton,
Trohel, Levraud, BalsenqÉ militants blanquistes
qui se mettent en avant [...] (p. 20)
b) Ç Ce
sont les militants blanquistes comme Tridon [...],
Sapia, FerrŽ, Brideau, Caria, Duval,
qui dŽfendent cette nŽcessitŽ [Ç dÕinstaller
rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È, ds le 30 dŽcembre].
[É] Le 22 janvier, c'est une nouvelle tentative de s'emparer de l'H™tel de
Ville. A c™tŽ de la foule qui gronde et hurle : Ç ˆ bas Trochu È, Ç ˆ mort les
tra”tres ÈÉ des bataillons d'insurgŽs, commandŽs
par des rŽvolutionnaires comme Rigault,
Sapia, Duval, Louise Michel, etc., se positionnent. [É] les dŽfenseurs de
l'ordre mitraillent et font une trentaine de victimes, dont Sapia. [É] (32-34)
c)
Sous la pression du prolŽtariat, les
blanquistes Eudes, Duval et Bergeret
(1), renouent avec leur attitude rŽvolutionnaire. (54)
Pourtant
il y avait des militants qui Žtaient parfaitement conscients qu'il fallait
s'emparer de la Banque de France sans coup fŽrir. Trohel, militant blanquiste Žcrivait ˆ Rigault, dans une lettre du
14 avril [É] (69)
d) ƒmile Duval, blanquiste depuis 1866,
organisateur des premiers groupes de combat avec Granger, Eudes, Genton,
Jaclard et d'autres [É] Au mois de septembre, il participe au ComitŽ
de vigilance et ˆ son ComitŽ central puis,
rapidement avec d'autres camarades comme Martin Constant, LŽo Meillet (2), AdouŽ
(3) et dÕautres, il va dŽvelopper une structure de lutte parallle au ComitŽ de
vigilance de son quartier o l'on recommence ˆ parler de rŽvolution : c'est le
Club des rŽpublicains dŽmocrates socialistes du 13e arrondissement.
(1) Jules
Henri Marius Bergeret -> Ma”tron le considre-t-il comme un blanquiste ? -> Oui
-> notice ˆ son nom.
(2) Meillet LŽo (1843-1909) -> Ma”tron le considre-t-il comme un
blanquiste ? Non.
(3) AdouŽ : -> Ma”tron le considre-t-il comme un blanquiste ? Non.
H) Sur le site de Paul Quader
sur La Commune
de Paris (1871) et la Franc Maonnerie, cf. la
notice de Louis-Auguste Blanqui
(1805-1881) : Fondateur du journal Ni Dieu, ni ma”tre, il est membre de plusieurs loges : les
Amis de la VŽritŽ, le Temple des Amis de lÕHonneur Franais et le Lien des
Peuples. Karl Marx dŽclare dans La guerre
civile en France (la commune de Paris), 1871 : Ç Le vŽritable
meurtrier de lÕarchevque Darboy, cÕest Thiers. La Commune, ˆ maintes reprises,
avait offert dÕŽchanger lÕarchevque et tout un tas de prtres pardessus le
marchŽ, contre le seul Blanqui, alors aux mains de Thiers. Thiers refusa
obstinŽment. Il savait quÕavec Blanqui, il donnerait une tte ˆ la
Commune. È Et dans celle quÕil consacre ˆ Louis Gaston Isaac CrŽmieux
(1836-1871), il ajoute : Ç CÕest
lÕŽpoque o des francs-maons blanquistes et rŽpublicains (alors jugŽs
dÕextrme gauche) tentent dÕentra”ner leurs Frres dans la voie de la lutte
rŽvolutionnaire, au service des valeurs de la RŽpublique, dŽmocratique et
sociale. È
LÕaffiche rouge du 6 janvier 1871
AU PEUPLE DE PARIS
Les dŽlŽguŽs des Vingt
arrondissements de Paris.
Le gouvernement qui, le 4 septembre, s'est chargŽ de la dŽfense
nationale a-t-il rempli sa mission ? Ð Non ! Nous sommes
500.000 combattants et 200.000 Prussiens nous Žtreignent ! A qui la
responsabilitŽ, sinon ˆ ceux qui nous gouvernent? Ils n'ont pensŽ qu'ˆ nŽgocier
au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes. Ils se sont refusŽs ˆ
la levŽe en masse. Ils ont laissŽ en place les bonapartistes et mis en prison
les rŽpublicains. Ils ne se sont dŽcidŽs ˆ agir enfin contre les Prussiens
qu'aprs deux mois, au lendemain du 31 octobre. Par leur lenteur, leur
indŽcision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu'au bord de l'ab”me: ils
n'ont su ni administrer, ni combattre, alors qu'ils avaient sous la main toutes
les ressources, les denrŽes et les hommes ; Ils n'ont pas su comprendre que,
dans une ville assiŽgŽe, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie
possde un droit Žgal ˆ recevoir d'elle la subsistance; ils n'ont rien su
prŽvoir : lˆ o pouvait exister l'abondance, ils ont fait la misre; on meurt
de froid, dŽjˆ presque de faim: les femmes souffrent, les enfants languissent
et succombent. La direction militaire est plus dŽplorable encore : sorties sans
but ; luttes meurtrires sans rŽsultats ; insuccs rŽpŽtŽs, qui pouvaient
dŽcourager les plus braves; Paris bombardŽ. Le gouvernement a donnŽ sa mesure ;
il nous tue. Le salut de Paris exige une dŽcision rapide. Le gouvernement ne
rŽpond que par la menace aux reproches de l'opinion. Il dŽclare qu'il
maintiendra l'ORDRE, comme Bonaparte avant Sedan. Si les hommes de l'H™tel de
ville ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de laisser
le peuple de Paris prendre lui-mme le soin de sa dŽlivrance. La municipalitŽ
ou la Commune, de quelque nom qu'on l'appelle, est l'unique salut du peuple,
son seul recours contre la mort. Toute adjonction ou immixtion au
pouvoir actuel ne serait quÕun repl‰trage, perpŽtuant les
mmes errements, les mmes dŽsastres. Or, la perpŽtuation de ce rŽgime, cÕest la capitulation, et Metz et Rouen nous apprennent
que la capitulation nÕest pas seulement encore et toujours la famine,
mais la ruine de tous, la ruine et la honte. C'est lÕarmŽe et la Garde Nationale transportŽes prisonnires en Allemagne,
et dŽfilant dans les villes sous les insultes de lÕŽtranger; le commerce dŽtruit, lÕindustrie morte, les contributions de guerre Žcrasant Paris :
voilˆ ce que nous prŽpare lÕimpŽritie ou la trahison. Le
Grand Peuple de 89, qui dŽtruit les Bastilles et renverse les tr™nes,
attendra-t-il, dans un dŽsespoir inerte, que le froid et la famine aient
glacŽ dans son coeur, dont lÕennemi compte les battements,
sa dernire goutte de sang ? Ð Non ! La
population de Paris ne voudra jamais accepter ses misres et cette honte. Elle
sait quÕil en est temps encore, que des mesures dŽcisives permettront aux
travailleurs de vivre, ˆ tous de combattre.
REQUISITIONNEMENT GƒNƒRAL Ð RATIONNEMENT GRATUIT Ð ATTAQUE EN MASSE
La politique, la stratŽgie,
l'administration du 4 septembre, continuŽs de lÕEmpire, sont jugŽes.
PLACE AU PEUPLE ! PLACE A LA
COMMUNE !
Les dŽlŽguŽs des Vingt
Arrondissements de Paris.
J) 15 septembre
1872, Londres Quelques jours aprs
le Congrs de l'Internationale tenu ˆ La Haye, en septembre 1872, un groupe de blanquistes rŽfugiŽs ˆ
Londres (Antoine Arnaud, F. Cournet, Marguerittes, Constant Martin, G. Ranvier
et Ed. Vaillant) signe une protestation contre la dŽcision des marxistes qui
avaient transfŽrŽ de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de
l'Internationale. Ils dŽcident de se retirer de l'A. I. T., en raison de son
caractre Ç insuffisamment rŽvolutionnaire È. Voici l'un des principaux
passages de cette dŽclaration : Ç Nous demandions la mise ˆ l'ordre du
jour de l'organisation des forces rŽvolutionnaires. Le Congrs fut au-dessous
de tout ce qu'on pouvait penser. Querelles dÕŽcoles, de personnalitŽs,
intrigues, etc., occuprent plus de la moitiŽ des sŽances. On croyait
l'Internationale puissante parce qu'on croyait qu'elle reprŽsentait la
RŽvolution ; elle se montra timide,
divisŽe, parlementaire. Quant aux dŽclarations et rŽsolutions que nous demandions
sur l'organisation des forces rŽvolutionnaires
du prolŽtariat, on les enterra en les renvoyant ˆ une commission... En nous retirant de l'Internationale,
nous n'avons pas besoin de le dire, nous n'avons pas voulu nous retirer de
l'action ; c'est, au contraire, pour y entrer avec plus d'Žnergie que jamais,
n'ayant d'autre ambition que de
faire jusqu'au bout notre devoir. Cependant nous ne nous faisons pas
d'illusions, nous savons que les efforts les plus Žnergiques des proscrits ont
moins d'effet que la plus faible
action de ceux qui ont pu rester sur le lieu du combat. Nous tenons seulement ˆ
ce que ceux-ci sachent qu'ils peuvent compter sur nous comme nous comptons sur
eux pour reconstituer le parti
rŽvolutionnaire, organiser la revanche et prŽparer la lutte nouvelle et
dŽfinitive. È (Da Costa, p. 42-43). AZ signale que le manifeste Internationale & RŽvolution Ð Ë propos du Congrs de La Haye,
par des rŽfugiŽs de la Commune, ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale
a ŽtŽ publiŽ ˆ Ç Londres, imprimerie Graag & Cie, 59, Greek-Street,
Soho, 1872 ; prix : 1 penny È.
K) Londres, juin 1874 : un groupe de proscrits franais rŽfugiŽs ˆ Londres
aprs la Commune Ñ pour la plupart des blanquistes Ñ rŽdige et signe (sous le
nom collectif Ç La Commune RŽvolutionnaire È [12]) un manifeste
intitulŽ : Ç Aux Communeux È, quÕon peut considŽrer comme un texte fondateur Ñ en tous cas, contenant
lÕessentiel des idŽes blanquistes. Blanqui, ˆ ce moment incarcŽrŽ au Fort du
Taureau, nÕy participe pas, mais la prŽsence, parmi les signataires, de
blanquistes du Ç premier cercle È tels Eudes, Granger et Vaillant
vaut validation.
Acta, non verba. (Amilcare Cipriani.)
Aprs
trois ans de compression, de massacres, la rŽaction voit la terreur cesser
d'tre entre ses mains affaiblies un moyen de gouvernement. Aprs trois ans de
pouvoir absolu, les vainqueurs de la Commune voient la Nation, reprenant peu ˆ
peu vie et conscience, Žchapper ˆ leur Žtreinte. Unis contre la RŽvolution,
mais divisŽs entre eux, ils usent par leurs violences et diminuent par leurs
dissensions ce pouvoir de combat, seul espoir du maintien de leurs privilges.
Dans une sociŽtŽ o disparaissent chaque jour les conditions qui ont amenŽ son
empire, la bourgeoisie cherche en vain ˆ le perpŽtuer ; rvant l'Ïuvre
impossible d'arrter le cours du temps, elle veut immobiliser dans le prŽsent,
ou faire rŽtrograder dans le passŽ, une nation que la RŽvolution entra”ne. Les
mandataires de cette bourgeoisie, cet Žtat-major de la rŽaction installŽ ˆ
Versailles, semblent n'avoir d'autre mission que d'en manifester la dŽchŽance
par leur incapacitŽ politique, et d'en prŽcipiter la chute par leur
impuissance. Les uns appellent un roi, un empereur, les autres dŽguisent du nom
de RŽpublique la forme perfectionnŽe d'asservissement qu'ils veulent imposer au
peuple. Mais quelle que soit l'issue des tentatives versaillaises, monarchie ou
RŽpublique bourgeoise, le rŽsultat sera le mme : la chute de Versailles,
la revanche de la Commune. Car nous arrivons ˆ l'un de ces grands moments
historiques, ˆ l'une de ces grandes crises, o le peuple, alors qu'il para”t
s'ab”mer dans ses misres et s'arrter dans la mort, reprend avec une vigueur
nouvelle sa marche rŽvolutionnaire. La victoire ne sera pas le prix d'un seul
jour de lutte, mais le combat va recommencer, les vainqueurs vont avoir ˆ
compter avec les vaincus. Cette situation crŽe de nouveaux devoirs pour les
proscrits. Devant la dissolution croissante des forces rŽactionnaires, devant
la possibilitŽ d'une action plus efficace, il ne suffit pas de maintenir
l'intŽgritŽ de la proscription en la dŽfendant contre les attaques policires,
mais il s'agit d'unir nos efforts ˆ ceux des communeux de France, pour dŽlivrer
ceux des n™tres tombŽs entre les mains de l'ennemi, et prŽparer la revanche.
L'heure nous para”t donc venue pour ce qui a vie dans la proscription de
s'affirmer, de se dŽclarer. C'est ce que vient faire aujourd'hui le
groupe : LA COMMUNE RƒVOLUTIONNAIRE. Car il est temps que ceux-lˆ se
reconnaissent qui athŽes, communistes, rŽvolutionnaires, concevant de mme la
RŽvolution dans son but et ses moyens, veulent reprendre la lutte et pour cette
lutte dŽcisive reconstituer le parti de la RŽvolution, le parti de la Commune.
Nous sommes AthŽes, parce que l'homme ne sera jamais libre, tant qu'il
n'aura pas chassŽ Dieu de son intelligence et de sa raison. Produit de la
vision de l'inconnu, crŽŽe par l'ignorance, exploitŽe par l'intrigue et subie
par l'imbŽcillitŽ, cette notion monstrueuse d'un tre, d'un principe en dehors
du monde et de l'homme, forme la trame de toutes les misres dans lesquelles
s'est dŽbattue l'humanitŽ, et constitue l'obstacle principal ˆ son
affranchissement. Tant que la vision mystique de la divinitŽ obscurcira le
monde, l'homme ne pourra ni le conna”tre ni le possŽder ; au lieu de la
science et du bonheur, il n'y trouvera que l'esclavage de la misre et de
l'ignorance. C'est en vertu de cette idŽe d'un tre en dehors du monde et le
gouvernant, que se sont produites toutes les formes de servitude morale et
sociale : religions, despotismes, propriŽtŽ, classes, sous lesquelles
gŽmit et saigne l'humanitŽ. Expulser Dieu du domaine de la connaissance,
l'expulser de la sociŽtŽ, est la loi pour l'homme s'il veut arriver ˆ la
science, s'il veut rŽaliser le but de la rŽvolution. Il faut nier cette erreur
gŽnŽratrice de toutes les autres, car c'est par elle que depuis des sicles
l'homme est courbŽ, encha”nŽ, spoliŽ, martyrisŽ. Que la Commune dŽbarrasse ˆ
jamais l'humanitŽ de ce spectre de ses misres passŽes, de cette cause de ses
misres prŽsentes. Dans la Commune il n'y a pas de place pour le prtre :
toute manifestation, toute organisation religieuse doit tre proscrite. Nous
sommes Communistes, parce que nous voulons que la terre, que les
richesses naturelles ne soient plus appropriŽes par quelques-uns, mais qu'elles
appartiennent ˆ la CommunautŽ. Parce que nous voulons que, libres de toute
oppression, ma”tres enfin de tous les instruments de production : terre,
fabriques, etc., les travailleurs fassent du monde un lieu de bien-tre et non
plus de misre. Aujourd'hui, comme autrefois, la majoritŽ des hommes est
condamnŽe ˆ travailler pour l'entretien de la jouissance d'un petit nombre de
surveillants et de ma”tres. Expression dernire de toutes les formes de
servitude, la domination bourgeoise a dŽgagŽ l'exploitation du travail des
voiles mystiques qui l'obscurcissaient ; gouvernements, religions,
famille, lois, institutions du passŽ, comme du prŽsent, se sont enfin montrŽs,
dans cette sociŽtŽ rŽduite aux termes simples de capitalistes et de salariŽs,
comme les instruments d'oppression au moyen desquels la bourgeoisie maintient
sa domination, contient le ProlŽtariat. PrŽlevant pour augmenter ses richesses
tout le surplus du produit du travail, le capitaliste ne laisse au travailleur
que juste ce qu'il lui faut pour ne pas mourir de faim. Maintenu par la force
dans cet enfer de la production capitaliste, de la propriŽtŽ, il semble que le
travailleur ne puisse rompre ses cha”nes. Mais le ProlŽtariat est enfin arrivŽ
ˆ prendre conscience de lui-mme : il sait qu'il porte en lui les ŽlŽments
de la sociŽtŽ nouvelle, que sa dŽlivrance sera le prix de sa victoire sur la
bourgeoisie et que, cette classe anŽantie, les classes seront abolies, le but
de la RŽvolution atteint. Nous sommes Communistes, parce que nous voulons
arriver ˆ ce but sans nous arrter aux moyens termes, compromis qui, ajournant
la victoire, sont un prolongement d'esclavage. En dŽtruisant la propriŽtŽ
individuelle, le Communisme fait tomber une ˆ une toutes ces institutions dont
la propriŽtŽ est le pivot. ChassŽ de sa propriŽtŽ, o avec sa famille, comme
dans une forteresse il tient garnison, le riche ne trouvera plus d'asile pour
son Žgo•sme et ses privilges. Par l'anŽantissement des classes, dispara”tront
toutes les institutions oppressives de l'individu et du groupe dont la seule
raison Žtait le maintien de ces classes, l'asservissement du travailleur ˆ ses
ma”tres. L'instruction ouverte ˆ tous donnera cette ŽgalitŽ intellectuelle sans
laquelle l'ŽgalitŽ matŽrielle serait sans valeur. Plus de salariŽs, de victimes
de la misre, de l'insolidaritŽ, de la concurrence, mais l'union de
travailleurs Žgaux, rŽpartissant le travail entre eux, pour obtenir le plus
grand dŽveloppement de la CommunautŽ, la plus grande somme de bien-tre pour
chacun. Car chaque citoyen trouvera la plus grande libertŽ, la plus grande
expansion de son individualitŽ, dans la plus grande expansion de la CommunautŽ.
Cet Žtat sera le prix de la lutte et nous voulons cette lutte sans compromis ni
trve, jusqu'ˆ la destruction de la bourgeoisie, jusqu'au triomphe dŽfinitif.
Nous sommes Communistes, parce que le Communisme est la nŽgation la plus
radicale de la sociŽtŽ que nous voulons renverser, l'affirmation la plus nette
de la sociŽtŽ que nous voulons fonder. Parce que, doctrine de l'ŽgalitŽ sociale,
elle est plus que toute doctrine la nŽgation de la domination bourgeoise,
l'affirmation de la RŽvolution. Parce que, dans son combat contre la
bourgeoisie, le ProlŽtariat trouve dans le Communisme l'expression de ses
intŽrts, la rgle de son action. Nous sommes RŽvolutionnaires,
autrement Communeux, parce que voulant la victoire, nous en voulons les moyens.
Parce que, comprenant les conditions de la lutte, et voulant les remplir, nous
voulons la plus forte organisation de combat, la coalition des efforts, non
leur dispersion, mais leur centralisation. Nous sommes rŽvolutionnaires, parce
que pour rŽaliser le but de la RŽvolution, nous voulons renverser par la force
une sociŽtŽ qui ne se maintient que par la force. Parce que nous savons que la
faiblesse, comme la lŽgalitŽ, tue les rŽvolutions, que l'Žnergie les sauve.
Parce que nous reconnaissons qu'il faut conquŽrir ce pouvoir politique que la
bourgeoisie garde d'une faon jalouse, pour le maintien de ses privilges.
Parce que dans une pŽriode rŽvolutionnaire, o les institutions de la sociŽtŽ
actuelle devront tre fauchŽes, la dictature du prolŽtariat devra tre Žtablie
et maintenue jusqu'ˆ ce que, dans le monde affranchi, il n'y ait plus que des
citoyens Žgaux de la sociŽtŽ nouvelle. Mouvement vers un monde nouveau de
justice et d'ŽgalitŽ, la RŽvolution porte en elle-mme sa propre loi et tout ce
qui s'oppose ˆ son triomphe doit tre ŽcrasŽ. Nous sommes rŽvolutionnaires,
nous voulons la Commune, parce que nous voyons dans la Commune future, comme
dans celles de 1793 et de 1871, non la tentative Žgo•ste d'une ville, mais la
RŽvolution triomphante dans le pays entier : la RŽpublique communeuse. Car
la Commune c'est le ProlŽtariat rŽvolutionnaire armŽ de la dictature, pour
l'anŽantissement des privilges, l'Žcrasement de la bourgeoisie. La Commune,
c'est la forme militante de la RŽvolution sociale. C'est la RŽvolution debout,
ma”tresse de ses ennemis. La Commune, c'est la pŽriode rŽvolutionnaire d'o
sortira la sociŽtŽ nouvelle. La Commune, ne l'oublions pas non plus, nous qui
avons reu charge de la mŽmoire et de la vengeance des assassinŽs, c'est aussi
la revanche. Dans la grande bataille, engagŽe entre la bourgeoisie et le
prolŽtariat ; entre la sociŽtŽ actuelle et la RŽvolution, les deux camps
sont bien distincts, il n'y a de confusion possible que pour l'imbŽcillitŽ ou
la trahison. D'un c™tŽ tous les partis bourgeois : lŽgitimistes,
orlŽanistes, bonapartistes, rŽpublicains conservateurs ou radicaux, de l'autre,
le parti de la Commune, le parti de la RŽvolution, l'ancien monde contre le
nouveau. DŽjˆ la vie a quittŽ plusieurs de ces formes du passŽ, et les variŽtŽs
monarchiques se rŽsolvent, en fin de compte, dans l'immonde Bonapartisme. Quant
aux partis qui, sous le nom de rŽpublique conservatrice ou radicale, voudraient
immobiliser la sociŽtŽ dans l'exploitation continue du peuple par la
bourgeoisie, directement, sans intermŽdiaire royal, radicaux ou conservateurs,
ils diffŽrent plus par l'Žtiquette que par le contenu ; plut™t que des
idŽes diffŽrentes, ils reprŽsentent les Žtapes que parcourra la bourgeoisie,
avant de rencontrer dans la victoire du peuple sa ruine dŽfinitive. Feignant de
croire ˆ la duperie du suffrage universel, ils voudraient faire accepter au
peuple ce mode d'escamotage pŽriodique de la RŽvolution ; ils voudraient
voir le parti de la RŽvolution entrant dans l'ordre lŽgal de la sociŽtŽ
bourgeoise, par lˆ mme cesser d'tre, et la minoritŽ rŽvolutionnaire abdiquer
devant l'opinion moyenne et falsifiŽe de majoritŽs soumises ˆ toutes les influences
de l'ignorance et du privilge. Les radicaux seront les derniers dŽfenseurs du
monde bourgeois mourant ; autour d'eux seront ralliŽs tous les
reprŽsentant du passŽ, pour livrer la lutte dernire contre la RŽvolution. La
fin des radicaux sera la fin de la bourgeoisie. A peine sortis des massacres de
la Commune, rappelons ˆ ceux qui seraient tentŽs de l'oublier que la gauche
versaillaise, non moins que la droite, a commandŽ le massacre de Paris, et que
l'armŽe des massacreurs a reu les fŽlicitations des uns comme celles des
autres. Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent tre Žgaux
devant la haine du peuple ; car contre lui, toujours, radicaux et jŽsuites
sont d'accord. Il ne peut donc y avoir d'erreur et tout compromis, toute alliance
avec les radicaux doivent tre rŽputŽs trahison. Plus prs de nous, errant
entre les deux camps, ou mme ŽgarŽs dans nos rangs, nous trouvons des hommes
dont l'amitiŽ, plus funeste que l'inimitiŽ, ajournerait indŽfiniment la
victoire du peuple s'il suivait leurs conseils, s'il devenait dupe de leurs
illusions. Limitant plus ou moins les moyens de combat ˆ ceux de la lutte
Žconomique, ils prchent ˆ des degrŽs divers l'abstention de la lutte armŽe, de
la lutte politique. ƒrigeant en thŽorie la dŽsorganisation des forces
populaires, ils semblent en face de la bourgeoisie armŽe, alors qu'il s'agit de
concentrer les efforts pour un combat suprme, ne vouloir qu'organiser la
dŽfaite et livrer le peuple dŽsarmŽ aux coups de ses ennemis. Ne comprenant pas
que la RŽvolution est la marche consciente et voulue de l'humanitŽ, vers le but
que lui assignent son dŽveloppement historique et sa nature, ils mettent les
images de leur fantaisie au lieu de la rŽalitŽ des choses et voudraient
substituer au mouvement rapide de la RŽvolution, les lenteurs d'une Žvolution
dont ils se font les prophtes. Amateurs de demi-mesures, fauteurs de
compromis, ils perdent les victoires populaires qu'ils n'ont pu empcher ;
ils Žpargnent, sous prŽtexte de pitiŽ, les vaincus ; ils dŽfendent, sous
prŽtexte d'ŽquitŽ, les institutions, les intŽrts d'une sociŽtŽ contre lesquels
le peuple s'Žtait levŽ : Ils calomnient les rŽvolutions quand ils ne
peuvent plus les perdre. Ils se nomment communalistes. Au lieu de l'effort
rŽvolutionnaire du peuple de Paris pour conquŽrir le pays entier ˆ la
RŽpublique communeuse, ils voient dans la RŽvolution du 18 mars un soulvement
pour des franchises municipales. Ils renient les actes de cette RŽvolution
qu'ils n'ont pas comprise, pour mŽnager sans doute les nerfs d'une bourgeoisie,
dont ils savent si bien Žpargner la vie et les intŽrts. Oubliant qu'une
sociŽtŽ ne pŽrit que quand elle est frappŽe aussi bien dans ses monuments, ses
symboles, que dans ses institutions et ses dŽfenseurs, ils veulent dŽcharger la
Commune de la responsabilitŽ de l'exŽcution des otages, de la responsabilitŽ
des incendies. Ils ignorent ou feignent d'ignorer, que c'est par la volontŽ du
Peuple et de la Commune unis jusqu'au dernier moment, qu'ont ŽtŽ frappŽs les
otages, prtres, gendarmes, bourgeois et allumŽs les incendies. Pour nous, nous
revendiquons notre part de responsabilitŽ dans ces actes justiciers qui ont
frappŽ les ennemis du Peuple, depuis ClŽment Thomas et Lecomte jusqu'aux
dominicains d'Arcueil ; depuis Bonjean jusqu'aux gendarmes de la rue
Haxo ; depuis Darboy jusqu'ˆ Chaudey. Nous revendiquons notre part de
responsabilitŽ dans ces incendies qui dŽtruisaient des instruments d'oppression
monarchique et bourgeoise ou protŽgeaient les combattants. Comment
pourrions-nous feindre la pitiŽ pour les oppresseurs sŽculaires du Peuple, pour
les complices de ces hommes qui depuis trois ans cŽlbrent leur triomphe par la
fusillade, la transportation, l'Žcrasement de tous ceux des n™tres qui ont pu
Žchapper au massacre immŽdiat. Nous voyons encore ces assassinats sans fin,
d'hommes, de femmes, d'enfants ; ces Žgorgements qui faisaient couler ˆ
flots le sang du Peuple dans les rues, les casernes, les squares, les h™pitaux,
les maisons. Nous voyons les blessŽs ensevelis avec les morts ; nous voyons
Versailles, Satory, les pontons, le bagne, la Nouvelle-CalŽdonie. Nous voyons
Paris, la France, courbŽs sous la terreur, l'Žcrasement continu, l'assassinat
en permanence. Communeux de France, Proscrits, unissons nos efforts contre
l'ennemi commun ; que chacun, dans la mesure de ses forces, fasse son
devoir. Le Groupe : La Commune RŽvolutionnaire. Aberlen, Berton,
BreuillŽ, CarnŽ, Jean ClŽment, F. Cournet, Ch. Dacosta, Delle [Dells], A. Derouilla, E. Eudes, H. Gausseron, E. Gois, A. GoullŽ,
E. Granger, A. Huguenot, E. Jouanin, Ledrux, LŽonce, L[h]uillier, P. Mallet,
Marguerittes, Constant-Martin, A. Moreau, H. Mortier, A. Oldrini, Pichon, A. Poirier, Rysto, B.
Sachs, Solignac, Ed. Vaillant, Varlet, Viard. Londres, juin 1874.
L) juin 1879, Paris.
Ç Sit™t rel‰chŽ, Blanqui recommence aussit™t la lutte en fondant le journal d'abord quotidien, puis
hebdomadaire, qui porte ce titre bien significatif de Ni Dieu ni Ma”tre, avec la collaboration de Granger, Eudes, Gois,
BreuillŽ, Marguerittes et FrŽdŽric Cournet [É]. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 56).
M) Aprs la mort de Blanqui
(1881). Ç Au mois de juillet 1881, Barbier, Bayer,
BreuillŽ, Cournet, Eudes, Feltesse, Francard, Gois, Albert GoullŽ, Granger,
Lancelot, Laurent, Marguerittes, Octave Martinet, Constant Martin, Henri Place,
Ernest Roche, Rouillon, Rysto, Sylvain, ƒdouard Vaillant, Winant, etc.,
organisent le ComitŽ RŽvolutionnaire
Central, autour duquel viendront se grouper tous les hommes d'action et qui
deviendra un centre d'agitation, surtout pendant les premires annŽes qui
suivront sa fondation. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57). NB :
attention ˆ ne pas confondre ce Ç ComitŽ rŽvolutionnaire central È de
1898, avec celui quÕavaient crŽŽ, exactement sous le mme intitulŽ, 45 ans auparavant, AndrŽ Raynaud et Pierre-Gabriel Biotire en
1853, en relation avec la Ç Commune rŽvolutionnaire È de Londres
dirigŽe par FŽlix Pyat !
N) 1889 :
scission du CRC. Ç Aux
Žlections gŽnŽrales du mois de septembre 1889, les choses allaient prendre une
toute autre tournure au ComitŽ RŽvolutionnaire Central et la dissension latente
qui couvait depuis la mort d'Eudes
va finir par Žclater. Voici le fait qui en fut le prŽtexte : ˆ une rŽunion
du ComitŽ dirigeant, o se trouvaient les membres fondateurs et deux dŽlŽguŽs par
arrondissement des comitŽs adhŽrents, il fut proposŽ que Susini, dont la
candidature ˆ Belleville avait ŽtŽ prŽcŽdemment acceptŽe, la retir‰t en faveur
de celle de Rochefort. Deux tendances bien opposŽes se manifestrent aussit™t :
les uns se prononcrent pour le retrait de la candidature Susini, en invoquant
de la reconnaissance que le ComitŽ devait avoir pour Rochefort qui lÕavait
toujours soutenu dans son journal LÕIntransigeant,
et qui avait, ˆ maintes reprises, rendu des services inapprŽciables ˆ certains
membres du ComitŽ ; les autres opinaient pour le maintien de la candidature
pour des considŽrations purement politiques et antiboulangistes. La discussion
fut assez animŽe et finalement le vote montra que les avis Žtaient Žgalement
partagŽs, puis que le scrutin donnait 28 voix pour le maintien de la
candidature Susini et 28 voix pour son retrait. Granger et ses amis s'Žtaient
Žnergiquement prononcŽs pour le retrait de la candidature Susini en faveur de
celle de Rochefort, tandis que
Vaillant et ses partisans avaient dŽfendu la thse contraire. C'est ˆ la suite
de ce vote que Granger envoya par lettre sa dŽmission de membre du ComitŽ
RŽvolutionnaire Central, et son exemple fut bient™t suivi par plusieurs autres
membres des plus actifs, tels que
Feltesse, Francard, BreuillŽ, Rouillon, etc. Voilˆ donc ainsi accomplie la
rupture entre Granger et Vaillant qui, depuis la mort d'Emile Eudes Žtaient
incontestablement les deux membres les plus influents du ComitŽ. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 65-66).
O) Le
ComitŽ central socialiste rŽvolutionnaire (CCSR) est une organisation
politique socialiste
franaise,
de tendance blanquiste.
FondŽ en 1889,
ˆ la suite d'une scission au sein du ComitŽ
rŽvolutionnaire central, le CCSR a constituŽ l'aile Ç gauche È
du mouvement boulangiste.
Structure du mouvement blanquiste depuis 1881, le ComitŽ rŽvolutionnaire
central (CRC) conna”t des tiraillements ˆ partir de 1887, car une grande partie
des militants considre le boulangisme comme une opportunitŽ rŽvolutionnaire jacobine,
compatible avec les idŽes de Blanqui,
contrairement ˆ Vaillant,
qui refuse de relativiser le r™le du gŽnŽral
lors de la Semaine sanglante
et voit en lui une menace dictatoriale de type bonapartiste.
Ces arguments anti-boulangistes font cependant dŽbat au sein du socialisme car
le boulangisme est aussi un mouvement populaire, dirigŽ contre la rŽpublique
bourgeoise des Ç opportunistes È
(soutenus, entre autres, par les socialistes possibilistes,
rivaux des blanquistes) et menŽ par des personnalitŽs d'extrme gauche telles
que le bienfaiteur des publications blanquistes, l'ancien communard
Henri Rochefort.
Ce dernier organise d'ailleurs une entrevue secrte, en mars 1888, entre
Boulanger et le chef incontestŽ des blanquistes, ƒmile Eudes.
Mais celui-ci meurt brutalement le 5 aožt, avant d'avoir pu imposer ˆ ses
partisans l'accord conclu avec le gŽnŽral. ƒvitŽe lors de l'Žlection
lŽgislative partielle parisienne du 27 janvier 1889, gr‰ce ˆ une candidature BoulŽ
votŽe par une majoritŽ de blanquistes et de guesdistes,
la scission se produit quelques mois plus tard, en aožt, ˆ l'occasion de la
prŽparation des Žlections gŽnŽrales,
quand Granger
propose de ne pas prŽsenter de blanquiste ˆ Belleville
face ˆ son ami Rochefort, s'opposant ainsi ˆ une autre partie du comitŽ,
dominŽe par les anti-boulangistes Vaillant et Chauvire,
qui appuie la candidature du docteur Susini (qu'il ne faut pas confondre avec
le boulangiste Paul Susini).
Leur proposition n'ayant pas remportŽ la majoritŽ des suffrages (par 28 voix
contre 28), Granger et ses partisans quittent le comitŽ et fondent le CCSR.
MalgrŽ de nombreux militants regroupŽs autour des personnalitŽs de la
Ç vieille garde È blanquiste, plusieurs organes de presse (Le
Ralliement, Le Blanquiste puis Le RŽveil du Peuple) ainsi
qu'un mouvement de jeunesse (Ç Jeunesse blanquiste È, crŽŽ en aožt
1891), le CCSR, victime de l'essoufflement du mouvement boulangiste et du rejet
de ce dernier par une partie du mouvement ouvrier, conna”t des rŽsultats
Žlectoraux dŽcevants. Les rapports entre le CCSR et les socialistes
anti-boulangistes sont donc d'abord extrmement tendus, comme en tŽmoigne la
violente bagarre qui Žclate entre les deux camps le 25 mai 1890, en marge d'une
commŽmoration de la Semaine sanglante au mur des FŽdŽrŽs.
Il faut par consŽquent attendre la fusillade de
Fourmies et la mort de Boulanger, en 1891, pour que les
blanquistes du CCSR et les rochefortistes (organisŽs en une Ç Ligue
socialiste intransigeante È et secondŽs par la Ç Commission ouvrire
socialiste du travail È de BoulŽ) commencent ˆ renouer avec les autres
socialistes. Ainsi, en janvier 1893, les dŽputŽs du CCSR s'associent aux
guesdistes et aux socialistes indŽpendants en signant le manifeste Žlectoral
rŽvisionniste de Cluseret.
En 1895, une rŽunification des blanquistes est mme envisagŽe par Vaillant et
accueillie assez favorablement par les ex-boulangistes. Cette volontŽ unitaire,
partagŽe par les membres du CCSR, est cependant entravŽe par leur rejet de l'internationalisme
marxiste
(par patriotisme,
ils refusent tout contact avec les Ç socialistes allemands È) et par
leur rancÏur ˆ l'Žgard des possibilistes. Cette entente mitigŽe avec les autres
groupes socialistes prend fin avec l'Affaire Dreyfus.
Le 20 fŽvrier 1898, le CCSR publie en effet un manifeste antidreyfusard qui
dŽsavoue Jaurs
et conclut : Ç c'est comme socialistes, c'est comme patriotes que
nous rŽpudions de toutes nos forces la campagne de rŽhabilitation et de
rŽvision È. Le 11 juin 1898, Alfred Gabriel
fonde le Parti rŽpublicain socialiste franais (ˆ ne pas confondre avec
le Parti
rŽpublicain-socialiste qui sera crŽŽ sous le mme
nom en 1911) pour rassembler les militants rochefortistes et blanquistes
antidreyfusards. Ce nouveau parti, qui a Robert Poirier de
Naray pour secrŽtaire, Eugne Janiaud pour trŽsorier
et compte Ernest Roche, Adrien Farjat, gendre dÕƒmile Eudes, Paulin MŽry
et Max RŽgis
parmi ses adhŽrents, se distingue du CCSR par son nationalisme
et, surtout, par son antisŽmitisme
explicite, dans la lignŽe des blanquistes Gustave Tridon
et Albert Regnard.
Aprs l'Affaire, le CCSR reprend ou continue ˆ mener une existence autonome, au
moins jusqu'en 1908. Mais ses activitŽs sont dŽsormais rŽduites ˆ
l'organisation de commŽmorations de la Commune et des chefs blanquistes dŽfunts
(Blanqui, Eudes). MarginalisŽ par l'unification des autres formations
socialistes au sein de la SFIO,
le CCSR finit par dispara”tre avant la Premire Guerre
mondiale. Membres notables : Oscar Archain,
Achille Ballire,
Ch. Bigot, F. Boucher, Louis Bourchanin, Alfred BreuillŽ, Caron, Gaston Da Costa,
Jean-Louis-Marie-ThŽophile Daniel, Adrien Farjat, Georges Feltesse, Francard, Alfred Gabriel,
Alexandre Girault,
Georges Girou,
Ernest Granger,
Armand GrŽbauval,
Clovis Hugues,
Antoine Jourde,
Larregieux, Mounier, Henri Neveu, Paulin MŽry,
L. Petit, Henri Place, Eugne Protot,
S. Remoussin, Ernest Roche,
ƒmile Rouillon. (Wkpd)
P) 1er juillet 1898,
transformation du CRC en PSR. Ç Le ComitŽ
rŽvolutionnaire central qui avait jusqu'alors conservŽ le titre de sa
fondation, l'Žchange, ˆ partir du 1er juillet 1898, pour celui de
Parti Socialiste RŽvolutionnaire. Il en informe les intŽressŽs par l'avis
suivant : Ç Jusqu'au 1er juillet 1898, c'est par le nom de
ComitŽ rŽvolutionnaire central qu'Žtaient dŽsignŽs ˆ la fois notre Parti et
son ComitŽ central. A cette date, a
ŽtŽ prise la rŽsolution suivante qui a modifiŽ le titre de notre organisation,
sans toucher en rien ˆ notre programme et ˆ notre tactique : Ç Tous les comitŽs
et groupes du ComitŽ rŽvolutionnaire central ayant ŽtŽ consultŽs, conformŽment
aux prescriptions de son rglement,
il a ŽtŽ unanimement dŽcidŽ que dŽsormais l'organisation gŽnŽrale du Parti
prenait le nom de Parti Socialiste
RŽvolutionnaire, le nom de ComitŽ rŽvolutionnaire central dŽsignant
exclusivement le comitŽ gŽnŽral ou central du Parti, siŽgant ˆ Paris et formŽ
par la dŽlŽgation des ComitŽs et Groupes. È Il garde cette nouvelle appellation
jusqu'en1904-1905, Žpoque o se formera le Parti unifiŽ. Depuis plusieurs
annŽes dŽjˆ la dŽnomination de Ç blanquistes È, sous laquelle on avait
longtemps dŽsignŽ les membres du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, ne se
comprenait plus
et le ComitŽ lui-mme n'avait plus dans ses dernires annŽes les mmes raisons
d'tre que lors de sa fondation. Il Žtait donc, par cela mme, appelŽ ˆ
dispara”tre ou ˆ se modifier, mais son organisation n'en avait pas moins ŽtŽ au
dŽbut une conception essentiellement blanquiste. È (DaCosta, Les
Blanquistes, p. 68-69).
Q) Dans la notice Ç Boulangisme È de WikypŽdia,
il est donnŽ une liste de Ç Boulangistes blanquistes È : - Pierre Denis,
(1828-1907), socialiste, membre de la Commune de Paris ; - Ernest Granger
(1844-1914) (leader blanquiste sous le second empire avec Blanqui, Eudes et
Tridon ; Communard, cofondateur du ComitŽ rŽvolutionnaire central,
rŽdacteur en chef du Cri du Peuple aprs la mort dÕEudes, dŽputŽ de la
Seine en 1889-1893) ; - FrŽdŽric BoulŽ
(1843-19..), syndicaliste, meneur de la grve des terrassiers parisiens en
juillet-aožt 1888, concurrent blanquiste de Boulanger et du radical Jacques
lors de l'Žlection parisienne du 27 janvier 1889 puis candidat boulangiste aux
Žlections suivantes ; - Alexandre Froger
dŽputŽ de la Sarthe en 1885-1889 puis de la Mayenne en 1889-1893, socialiste
chrŽtien ; - Georges de Labruyre
(1856-1920), compagnon de SŽverine,
journaliste au Cri du Peuple et fondateur de La Cocarde ;
- Ernest Roche
(1850-1917) (ouvrier graveur, membre du comitŽ blanquiste de Bordeaux,
secrŽtaire de la chambre syndicale des mŽcaniciens, dŽlŽguŽ des associations
syndicales ouvrires au Congrs socialiste de Marseille, dŽputŽ de la Seine en
1889-1906 et 1910-1914, un des fondateurs des soupes populaires) ; -
BreuillŽ ; - Gabriel Terrail
dit Ç Mermeix È (1859-1930) (journaliste et Žcrivain, fonde la Cocarde (boulangiste) en 1888, dŽputŽ
de la Seine en 1889-1893).
R) Ë propos des rŽunions publiques qui commencrent en
juin 1868 (Ç CÕest ˆ la loi du 6 juin sur les rŽunions
quÕest due la diffusion des idŽes socialistes dans les masses ouvrires
parisiennes. È), Albert Thomas
rapporte quÕon y trouvait aussi Ç [É] les blanquistes, Jaclard, lÕŽtudiant
en mŽdecine, exclu de lÕUniversitŽ aprs le Congrs de Lige, Germain Casse,
Raoul Rigault ; Moreau, Chauvire. Puis viennent les indŽpendants :
Longuet, qui tente en savant la conciliation du blanquisme et du proudhonisme
[É] È (Albert
Thomas : Le Second Empire (1852-1870), tome X de lÕHistoire socialiste (s/d Jean Jaurs), Žd. Jules
Rouff, 1908, chap. VII.).
S) A propos dÕAnatole
DŽrouilla :
Ç Lieutenant d'une compagnie de marche du 161e bataillon pendant le sige, puis commandant du mme
bataillon sous la Commune, DŽrouilla
remplit ces diverses fonctions avec autant d'ardeur qu'il en avait
dŽployŽe aux sombres journŽes de juin 1848. Son bataillon fut du reste un des
plus ŽprouvŽs. Du 21 au 23 mai, il perdit tant tuŽs que blessŽs 850 hommes.
Bravoure, loyautŽ, intelligence, voilˆ, les qualitŽs de ce hardi dŽfenseur de
la Commune qui succomba presque ˆ l'anniversaire du massacre de mai 1871.
L'enterrement a eu lieu le dimanche 5 mai [1878], au cimetire de Saint-Gilles
[ˆ Bruxelles], par les soins de l'association "les Solidaires".
Aberlen, Berton, Brignolas, Jean ClŽment, F. Cournet, C. Denempont, J.-E.
Dodot, E. Gois, GoullŽ, Granger, A. Huguenot, E. Jouanin, R.-E. Latappy,
LŽonce, Lhuillier, Marguerittes, P. Mallet, A. Martin, Armand Moreau, II.
Mortier, A. Oldrini, Picavet, E. Planquette, Rysto, B. Sachs, Varlet, Viard,
Villers : auraient ŽtŽ signataires dÕun texte considŽrŽ comme diffamatoire
par leur ancien camarade communard et blanquiste. Eugne
Vermersch (1845-1878), rŽfugiŽ en Belgique, aux Pays-Bas, puis ˆ Londres, cite
Anatole DŽrouilla comme un autre de leurs anciens camarades Žgalement f‰chŽ
contre les blanquistes (Ç auquel cependant ils avaient
promis une haute situation È) et qui aurait
laissŽ le testament suivant : "Je soussignŽ
Anatole DŽrouilla, en pleine luciditŽ d'esprit, dŽclare par le prŽsent
testament politique vouloir tre enterrŽ sans aucune cŽrŽmonie religieuse et
par les soins d'une des sociŽtŽs de libres-penseurs de Bruxelles. Je dŽclare en
outre m'opposer ˆ toute intervention des hommes composant le petit groupe
d'exilŽs franais connus sous le nom de Commune rŽvolutionnaire, groupe dont
j'ai fait partie ˆ une certaine Žpoque et dont j'ai signŽ le manifeste dit de
Londres (aux Communeux), parce que dans son essence il affirmait la RŽvolution.
Je me suis retirŽ de ce parti devant une majoritŽ qui voulait et veut toujours
la dictature pour les siens et se substituer au pouvoir souverain du peuple, ce
qui, par parenthse, ne se rŽalisera jamais. ProlŽtaire, j'ai toujours combattu
pour la cause du prolŽtariat, c'est-ˆ-dire pour la justice, le droit et la
libertŽ. Reconnaissant dans cette secte un pige grossier tendu ˆ la na•vetŽ du
peuple, j'ai donnŽ ma dŽmission et je me suis engagŽ ˆ la dŽvoiler, afin que si
une rŽvolution survenait, les travailleurs soient ŽdifiŽs sur ces hommes dont
le but unique est d'assurer la dictature d'un des trois membres composant le
triumvirat de Londres. Ceux qui voudraient me faire l'honneur de m'accompagner
jusqu'ˆ ma dernire demeure doivent pouvoir suivre ma dŽpouille en toute
sŽcuritŽ. Or, ils ne sÕy trouveraient pas, si les hommes du groupe dont je
parle plus haut se dissimulaient dans leurs rangs. On ne sait que trop, je puis
l'affirmer, que ces gens forment une espce de police au service du groupe
central de Londres. Pourquoi cette police ? Pour constituer des dossiers sur
les hommes politiques de l'Europe, petits ou grands, obscurs comme illustres.
C'est pour ce motif qu'ils Žcoutent tout ce que l'on dit, que tout est transmis
ˆ Londres, mme les lettres quÕils peuvent glaner de c™tŽ et d'autre. Il ne
faut pas que des homme semblables se mlent avec mes amis et connaissances.
D'ailleurs, suivre le cercueil d'un obscur citoyen, dont on a osŽ dire, le
sachant malade: "Il n'est donc pas encore crevŽ", serait le comble de
l'audace. Je charge donc les citoyens proscrits, mes amis, de s'opposer ˆ leur
prŽsence outrageante. Je meurs comme j'ai vŽcu, en combattant le despotisme et
la dictature ; mourir en exil, c'est mourir sur une barricade. Tel est mon
testament politique, que ma femme bien-aimŽe est chargŽe d'exŽcuter
ponctuellement et que je place sous la sauvegarde du Code civil. Ainsi
fait ˆ Bruxelles, etc. SignŽ : A. DŽrouilla. [É] Voici maintenant l'opinion du Mirabeau, journal belge, sur l'honnte
citoyen Anatole DŽrouilla : "La proscription franaise, dont les
rangs s'Žclaircissent de jour en jour, vient d'Žprouver une nouvelle perte :
celle du citoyen Anatole DŽrouilla. Les prisons de l'Empire, les balles
prussiennes et versaillaises l'avaient ŽpargnŽ, l'exil fut impitoyable. La mort
se fait l'inf‰me complice des rŽactionnaires ; elle poursuit et fauche sans
pitiŽ sur le sol Žtranger ceux qui jadis Žchapprent aux conseils de guerre,
exŽcutant aveuglŽment les sentences odieuses des soudards ivres de sang ! NŽ en
1830, DŽrouilla Žtait un ardent et infatigable pionnier, travaillant sans
rel‰che et sans dŽcouragement ˆ prŽparer le grand mouvement duquel doit sortir
un jour victorieuse la RŽvolution. GŽnŽreux et modeste, il avait une audace peu
commune ; sous le rgne du bandit de dŽcembre, c'est lui qui passait en France la Lanterne, d'Henri Rochefort, et qui
se chargeait de la t‰che dangereuse de faire parvenir sur la table des vils et
plats courtisans du tyran des Tuileries, les numŽros dans lesquels il Žtait
fouaillŽ d'importance par le spirituel pamphlŽtaire. Dans l'accomplissement de
cette mission, DŽrouilla fut un jour arrtŽ prs des frontires et jetŽ en
prison. Pendant huit mois, on n'entendit plus parler de lui, on le crut mort.
" Raoul 1 [?] Extrait du Mirabeau de
Verriers, du 19 mai 1878. È (Pierre VŽsinier : Comment a PŽri la
Commune 1904 ; reprint. London, Forgotten Books, 2013). [Ce VŽsinier
aurait ŽtŽ [dÕaprs Albert Thomas (s/d.
Jean Jaurs), Histoire
socialiste, tome X : Le
Second Empire (1852-1870), Jules
Rouff, 1908, p. 9] un Ç blanquiste
de Londres È qui Žcrivait Ç dans un
petit journal belge, intitulŽ lÕEspigle È].
T)
Victor Pilhes, le Bayard de la dŽmocratie (par Marcel Cerf, lundi 12 mars
2012) : Un de nos adhŽrents de lÕArige nous a communiquŽ un article du
Ç Pays Cathare Magazine È intitulŽ Ç Victor Pilhes le
rouge È. Cet article a vivement retenu notre attention sur cet AriŽgeois,
ennemi implacable du despotisme et dŽfenseur rŽsolu de la RŽpublique
dŽmocratique et sociale. Pilhes Victor, Apollinaire, Ferdinand est nŽ le 11
septembre 1817 ˆ Tarascon-sur-Arige. Aprs des Žtudes secondaires ˆ Mireperse
[sic Ñ en rŽalitŽ, sans
doute : Mirepoix], il entre ˆ la facultŽ de mŽdecine de Toulouse. DŽjˆ
ardent rŽpublicain, il est arrtŽ le 14 avril 1835 lors dÕune manifestation
contre la monarchie de Juillet ; puis il poursuit ses Žtudes ˆ Paris o
lÕambiance rŽvolutionnaire lui semble plus favorable. Il abandonne bient™t la
mŽdecine pour se faire commis-voyageur pour une maison de tissus en 1842.
Il frŽquente les sociŽtŽs secrtes, fait la connaissance de Barbs
et de Proudhon dont il deviendra lÕami. Il est membre de Ç la sociŽtŽ
rŽpublicaine centrale È fondŽe par Blanqui. Le 25 fŽvrier 1848, le rŽgime
de Louis- Philippe doit cŽder la place ˆ un gouvernement provisoire qui
proclame la RŽpublique. Victor Pilhes soutient la politique des hommes du
journal Ç La RŽforme È, porte-parole de lÕaile radicale du Parti
rŽpublicain. Il est nommŽ commissaire du gouvernement provisoire dans lÕArige.
Il exercera ses fonctions du 22 mars au 7 juin. Il se prŽsente, sans succs,
aux Žlections ˆ lÕAssemblŽe Constituante du 23 avril 1848. Les Žlections du 10
dŽcembre 1848 amnent au pouvoir le prince Louis-NapolŽon Bonaparte. Victor
Pilhes est Žlu reprŽsentant de lÕArige aux Žlections lŽgislatives du 13 mai
1849. Les troupes franaises attaquent la RŽpublique romaine et rŽtablissent le
pouvoir temporel du pape. Cette intervention soulve de violentes rŽactions au
sein de Ç la Montagne È (lÕextrme gauche de lÕassemblŽe). Le 11 juin
1849, Ledru-Rollin interpelle le gouvernement qui a violŽ lÕarticle 5 de la
Constitution dŽclarant que la RŽpublique franaise nÕemploie jamais la force
contre la libertŽ dÕun peuple. Un dŽfilŽ pacifique de protestation est prŽvu
pour le 13 juin 1849. Victor Pilhes est un des organisateurs de cette
manifestation. Les ouvriers parisiens, durement marquŽs par lÕeffondrement dans
le sang de la rŽvolution en juin 1848, ne rŽpondent pas ˆ lÕappel de
Ledru-Rollin et la manifestation est un vŽritable fiasco. Pilhes est arrtŽ et
condamnŽ par la Haute Cour de Versailles ˆ la dŽportation. Sa peine sera
commuŽe en dŽtention. Il est enfermŽ ˆ Doullens prs de Belle-Ile.En 1853,
gr‰ce ˆ lÕintervention de Proudhon, il est transfŽrŽ ˆ la prison de
Sainte-PŽlagie et il bŽnŽficie dÕune mesure de gr‰ce le 25 fŽvrier 1854. Son
opposition au Second Empire est toujours aussi vivace ; en Janvier 1856,
la police signale quÕil fait du recrutement pour Ç La
Marianne È [1], et puis sÕŽcoule une longue pŽriode o lÕon ignore
son action dans la clandestinitŽ. En 1868, il collabore au journal rŽpublicain
Ç La DŽmocratie È o FŽlix Pyat envoie souvent des articles. Le 23
janvier 1869, dans ce journal, il recommande lÕabstention au plŽbiscite qui
aura lieu le 8 mai 1870 et qui est destinŽ ˆ faire approuver par le peuple les
rŽformes apportŽes dans la Constitution par lÕEmpereur depuis 1860. On retrouve
la mme volontŽ de sÕopposer aux manÏuvres dŽmagogiques de NapolŽon III dans le
Manifeste antiplŽbiscitaire des sections parisiennes fŽdŽrŽes de lÕInternationale
de la chambre fŽdŽrale des sociŽtŽs ouvrires. En janvier 1870, Pilhes
appartient avec Lefranais, Rosselli-Mollet pre, Brunereau, Briosme et
quelques autres dŽmocrates ˆ la commission dÕenqute sur les prŽtendues
accointances de Vermorel avec le gouvernement. Ils refusent de juger cet
Žcrivain dŽvouŽ ˆ la RŽpublique. Le 14 aožt 1870, il participe avec les
Blanquistes ˆ lÕattaque de la caserne des pompiers de la Villette Ð opŽration
hasardeuse et dŽconseillŽe par Blanqui. Elle ne pouvait se solder que par un
Žchec. Le 3 septembre 1870, Victor Pilhes se trouve parmi les manifestants qui,
ˆ lÕannonce du dŽsastre de Sedan, se pressent aux grilles de lÕAssemblŽe en
clamant leur colre. CÕest le prŽlude ˆ la proclamation de la RŽpublique le 4
septembre 1870. Blanqui va crŽer un journal, Ç La Patrie en danger È.
Pilhes sera un de ses collaborateurs. Patriote, il sÕengage dans la Garde
Nationale et sera Žlu commandant du XIIe bataillon. La cinquantaine passŽe, il
a encore une belle prestance et fire allure quand il entra”ne ses hommes ˆ la
bataille. SurnommŽ Ç le Bayard de la dŽmocratie È, il combat avec un
grand courage les Prussiens ˆ Champigny et ˆ Choisy-le-Roi. Le 18 mars 1871
va-t-il marquer lÕavnement de la RŽpublique dŽmocratique et sociale quÕil a
tant attendue ? Il manque un guide chevronnŽ pour Žclairer la route semŽe
dÕobstacles : BlanquiÉ Dans les premiers jours de Mars 1871, Blanqui
malade et dŽprimŽ par la dŽfaite de la France est allŽ se reposer chez son ami
le docteur Lacambre ˆ LouliŽ, prs de Bretenoux, dans le Lot. Le 19 mars,
Victor Pilhes et Granger, un fidle de Blanqui, dŽcident dÕaller chercher
Ç le vieux È dans sa retraite et de le ramener ˆ Paris o sa prŽsence
est indispensable pour ma”triser la situation. Quand ils arrivent ˆ LouliŽ, ils
apprennent que Blanqui a ŽtŽ arrtŽ le 17 mars pour sa participation ˆ la
journŽe rŽvolutionnaire du 31 octobre 1870. Il est emprisonnŽ ˆ Cahors et
aucune visite nÕest autorisŽe. La dŽception est cruelle. Pilhes rentre chez lui
dŽsemparŽ. Il est recherchŽ par la police et se cache dans la montagne
ariŽgeoise. Il se rŽfugie un temps en Espagne. Aprs le rgne de lÕordre moral
de Mac-Mahon et sous la prŽsidence de Jules GrŽvy, il obtient un poste de
rŽgisseur au palais de lÕElysŽe, une fonction relativement tranquille aprs une
vie si mouvementŽe. A la suite dÕune hŽmorragie cŽrŽbrale, il est hospitalisŽ
et ce vaillant combattant de la libertŽ meurt le 2 novembre 1880 (le 2 novembre
1879 selon le dictionnaire de Jean Maitron). [1] La Marianne : sociŽtŽ secrte rŽpublicaine des
dŽpartements de lÕOuest. Son but Žtait de renverser le gouvernement issu du
coup dÕEtat du 2 dŽcembre 1851 et de proclamer la RŽpublique.DÕaprs Ç le
Constitutionnel È du 17 dŽcembre 1851, Marianne serait le mot de passe des
sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines qui devait tre utilisŽ pour une insurrection
gŽnŽrale prŽvue en 1852 (mais qui nÕa pas eu lieu). En rŽalitŽ, il y eut des
Ç Marianne È avant 1851 puisque des paysans de lÕAllier groupŽs dans
la sociŽtŽ secrte La Marianne des champs, manifestrent le 14 juin 1849 aprs
lÕŽchauffourŽe parisienne du 13 juin.
U) Cf. le site
Ç Paris rŽvolutionnaire È (> la mŽmoire des lieux > par personnages > da
costa gaston)
1 boulevard St Michel : face ˆ la fontaine St Michel, ˆ lÕangle de la rue St SŽverin - Quartier : Sorbonne - St Michel -
Arrondissement : 5 - Lieu : CafŽ de la Renaissance - Personnages : Raoul Rigault,
Gustave Tridon, Edmond Levraud, LŽonce Levraud, Gaston Da Costa, Charles
Longuet, Gustave Genton, Eugne Protot, Joseph Largillire (ŽbŽniste), Alfred
Verlire (dit Van-Hom, correcteur dÕimprimerie), Jean Landowski (graveur),
Gustave Chaudey (avocat) - ƒvŽnement :
Arrestation dÕopposants au Second Empire lors dÕune rŽunion ; ils
seront dŽfendus par Gustave Chaudey - Date :
en janvier 1866.
2 Ð 8 rue du Puits de lÕErmite : anciennement 14 rue du Puits de lÕErmite - Quartier :
Jardin des Plantes - Censier - Arrondissement :
5 - Lieu : Quartier
des politiques de la prison de Ste PŽlagie (pavillon de la Presse) - Personnages : Auguste Vermorel
(emprisonnŽ depuis le 26 avril), Gaston Da Costa (dit Coco), Jean Baptiste
ClŽment (condamnŽ pour offense envers lÕempereur) - ƒvŽnement : LibŽration des prisonniers politiques de
"PŽlago", Ste PŽlagie, par les Žmeutiers du 4 septembre - Date : 4 septembre 1870.
14 rue de la Corderie Quartier : Enfants Rouges - RŽpublique - Arrondissement : 3 - Lieu : Corderie du Temple/ComitŽ
central des Vingt arrondissements - Personnages :
ThŽophile FerrŽ (dit ThŽo FerrŽ), Gustave Tridon, Alexis Trinquet,
Jean-Baptiste Chardon, Gaston Da Costa, Edmond Levraud - ƒvŽnement : rŽunion nocturne du
ComitŽ des Vingt arrondissements, qui dŽsavoue lÕaccord dÕŽvacuation de lÕH™tel
de Ville conclu avec les maires - Date :
20 mars 1871.
38 quai des Orfvres rue de JŽrusalem - Quartier :
St Germain lÕAuxerrois - CitŽ - Arrondissement :
1 - Lieu : Ancienne
prŽfecture de police - Personnages :
Louis Rossel, Raoul Rigault, Aminthe Dupont, Charles GŽrardin, Albert
Regnard, ƒmile Eudes, Gaston Da Costa - ƒvŽnement :
PrŽparation dÕun coup dÕƒtat contre la Commune, soumis ˆ lÕŽvasion de
Blanqui - Date : 1 mai 1871.
38 quai des Orfvres rue de JŽrusalem - Quartier :
St Germain lÕAuxerrois - CitŽ - Arrondissement :
1 - Lieu : Ancienne
prŽfecture de police - Personnages :
Raoul Rigault, ThŽophile FerrŽ (dit ThŽo FerrŽ), Gaston Da Costa,
Louis-Denis Chalain, Albert Theisz, Gustave Cluseret, Francis Jourde - ƒvŽnement : Les rŽunions ont lieu
le matin ˆ 11 heures au dŽbut de la Commune ; mais elles cessent par la
suite - Date : 1871.
7 rue St Joseph Quartier : Le Mail - Bourse - Arrondissement : 2 - Lieu :
Demeure de Jules Perrenoud - Personnages :
Jules Perrenoud (dit Albert, agent provocateur de Versailles), Gaston Da
Costa (dŽlateur aprs la Commune), Jean-Jacques Pillot, Alexis Trinquet,
Galdric Verdaguer, ƒtienne Boudin, Eugne Protot - ƒvŽnement : Agent provocateur de Versailles, responsable de
lÕarrestation de 271 Communards - Date :
1871.
51 quai des Grands Augustins Quartier : Monnaie - St Michel - Arrondissement : 6 - Lieu :
Restaurant LapŽrouse - Personnages :
Raoul Rigault, Edmond Levraud, LŽonce Levraud, LŽon Sornet, ƒmile Giffault, Gaston Da Costa (futur dŽlateur et boulangiste)
- ƒvŽnement : Rendez-vous
des communards dŽlŽguŽs ˆ la prŽfecture de police - Date : 1871.
29 rue Gay-Lussac Quartier : Val de Gr‰ce - Gay-Lussac - Arrondissement : 5 - Lieu : H™tel Gay-Lussac/SŽjour de
Gaston Da Costa - Personnages : Gaston
Da Costa (il frŽquente Henri Rochefort, Francis Jourde, FrŽdŽric Cournet) - ƒvŽnement : SŽjour de Gaston Da
Costa ˆ son retour dÕexil ; il Žtait tombŽ dans la dŽlation et devint par
la suite boulangiste - Date : juin
1881.
V) New York, 1876 : Extraits du manifeste dÕinspiration
blanquiste adressŽ aux Communards proscrits et ˆ tous les
rŽvolutionnaires en : Ç Dans lÕarmŽe de la RŽvolution, les
moyens les plus efficaces ˆ employer pour lÕextermination complte de la
bourgeoisie, les meilleurs armes pour se dŽfendre contre les agressions et les
piges de ses valets sont : les reprŽsailles, lÕimmolation impitoyable de
tous nos ennemis, la destruction de leurs palais et de leurs propriŽtŽs par
lÕincendie [É] Avec le dernier prtre dispara”tra le dernier vestige de
lÕoppression et de la misre. Le moment approche o les ŽvŽnements vont nous
faire surgir sur le terrain de la revanche pour la dernire lutte et la
victoire dŽfinitive. [É] Communistes, athŽes, rŽvolutionnaires, serrons les rangs.
QuÕun parti plus sacrŽ que celui de la Sainte-Alliance nous unisse pour marcher
ˆ la conqute du pouvoir politique pour lÕextermination complte des jŽsuites
de la bourgeoisie. È Signataires : J. Baron, Blein-Montreinal,
L. Crosse, Henri Hanser, Benjamin Robinet et L. Willermain. (dÕaprs
Michel Cordillot pour le Maitron)
Petite bibliographie
Ont ŽtŽ consultŽs:
* Charles Da
Costa : Les blanquistes, Žditions Marcel Rivire, Librairie des
Sciences politiques et sociales, 1912 ; 6e partie de lÕHistoire des partis socialistes en France,
publiŽe sous la direction dÕAlexandre ZŽvas ; Ç digitized by the Internet Archive
in 2009 with funding from University of Ottawa È : http://www.archive.org/details/lesblanquistesOOcost
*
Alexandre
ZŽvas : Auguste Blanqui, patriote
et socialiste franais (Marcel Rivire, 1920).
* Collectif (s/d. Jean Jaurs) : Histoire
socialiste, Jules Rouff, 1908 [13 tomes] ;
*
Auguste Vermorel : Les hommes de
1848 ;
*
Maurice Dommanget : Blanqui, Librairie
de lÕHumanitŽ, 1924 (R. : EDI, 1970) ;
* Theodore Zeldin : Histoire des passions
franaises 1848-1945, tome 4
(Ç Colre et politique È) ;
* Michel Cordillot : Aux origines du socialisme moderne Ð La Premire
Internationale, la Commune de Paris, lÕexil (les Žditions de lÕAtelier / Žditions
ouvrires, 2010.
* le Ma”tron en
ligne ;
*
Anonyme [signŽ _ Des prolŽtaires internationalistes.
2011 È] : La Commune de Paris, RŽvolution et contre-rŽvolution ˆ Paris en
1870-1871 ;
* http://paul-quader.over-blog.com
[sur les Francs-Maons et la Commune de Paris] ;
*
le site Ç Paris
rŽvolutionnaire È (http://www.parisrevolutionnaire.com).
[1]. On trouve effectivement plusieurs
fratries chez les blanquistes : les Da Costa, les Villeneuve, les Levraud,
les BoŽtzel, les Seigneurgens (voir ˆ ces noms).
[2]. Mis en ligne par
lÕUniversitŽ dÕOttawa en 2009 (cf. Ç petite bibliographie È en fin de
document).
[3]. Charles
DaCosta, Les Blanquistes, Marcel
Rivire, 1912, p. 38.
[4]. Gaston Da Costa, La Commune vŽcue (Quentin, 1904, vol.
III, p. 76), citŽ par Alexandre ZŽvas, Auguste
Blanqui, patriote et socialiste franais (Marcel Rivire, 1920, p. 231).
[5]. Maurice Dommanget, Blanqui, Librairie de lÕHumanitŽ, 1924,
p. 88.
[6]. On
consultera, ˆ ce propos, la notice de Thirifocq Eugne dans le Maitron et le blog de Paul Quader (La
franc-maonnerie et la Commune de Paris en 1871) [cf. annexe H].
[7]. Albert Thomas (Histoire
Socialiste, tome X, p. 152) le qualifie de Ç crŽole
rŽvolutionnaire È.
[8]. Ç Le Travail Žtait un journal de propagande rŽpublicaine, fondŽ au
Quartier Latin sous le Second Empire par [É] de jeunes Žtudiants, [É] Clemenceau,
Jules MŽline, Protot, Germain Casse, Rogeard, AndrŽ Rousselle. Pierre Denis,
etc. La manchette du journal portait : "Le Travail para”t quand il peut". De son c™tŽ, dŽbutait ƒmile
Zola [qui] sÕefforait de placer, ici et lˆ, ses premiers contes. Il [É] fut
reu par le rŽdacteur en chef qui lui dit sŽvrement : "Monsieur, je
vais vous parler en toute sincŽritŽ. Je viens de lire vos manuscrits. Faites
nÕimporte quoi dans la vie. Vendez de la mercerie, de lÕŽpicerie. Ce que vous
voudrez. Mais renoncez aux lettres. Vous ne serez jamais un Žcrivain." Ce
jeune rŽdacteur en chef, si pŽremptoire, sÕappelait Georges Clemenceau. È
(LŽon Treich, in Le Soir de Paris.)
[9]. Attention :
dans la version numŽrique de lÕouvrage de Da Costa sur les blanquistes
(publiŽe en ligne par lÕUniversitŽ de Chicoutimi), on trouve le nom Oranger [sic], ˆ 19 reprises. En fait, il sÕagit bien sžr dÕune coquille
(sans doute un problme de reconnaissance de caractres), confondant Oranger
avec Granger (citŽ pour sa part 7
fois).
[10]. Journal rŽpublicain nantais (1852), dirigŽ par les frres Mangin
et auquel collaborent, entre autres, Michelet et Quinet.
[11]. Si
Martin Bernard Žtait bien Ç compositeur È, cÕest au sens typographique
du mot quÕil faut lÕentendre.
[12] Attention
ˆ ne pas confondre cette Ç Commune
rŽvolutionnaire È londonienne des annŽes 1870 avec
celle quÕavaient crŽŽe ˆ Londres,
exactement sous le mme intitulŽ, 20 ans plus t™t, FŽlix Pyat et Marc
Caussidire et o lÕon pouvait trouver Jean-Baptiste RougŽe, Villire,
Jean-Claude Colfavru, Eugne Alavoine, Alphonse Bianchi, Boichot, Rouget (AZ
indique lÕouvrage de J.-B. Boichot : Souvenir
dÕun prisonnier dÕƒtat, 1854-59)É