Les Ç Blanquistes È

travail de recherche menŽ par

Philippe FrŽchet

(ph.frechet@gmail.com)

mis ˆ jour le 26 avril 2016

 

Ë Claude Pennetier

et Michel Cordillot,

en respectueux hommage.

 

Ce petit Ç dictionnaire È de blanquistes est le rŽsultat dÕun travail que jÕai menŽ en complŽment dÕune confŽrence-diaporama (commencŽe en aožt 2015 et donnŽe pour la premire fois ˆ la MŽdiathque de Puget-ThŽniers le 28 avril 2016) sur Blanqui lui-mme. Hormis une dizaine de noms repŽrŽs, quÕon retrouve dans les biographies de lÕÇ EnfermŽ È Ñ des hommes connus pour leur appartenance ˆ ce que le Maitron appelle le Ç premier noyau È, et/ou pour leur participation active ˆ la Commune de Paris : Granger, Eudes, Tridon, ƒmile Villeneuve, FerrŽ, Genton, Jaclard, les frres Levraud[1], Vaillant, Ranvier, Rigault, RegnardÉ Ñ, je ne disposais que de trs peu dÕinformations.

Ë la lecture du petit livre sur Les blanquistes que Charles Da Costa (qui fut lÕun dÕeux) publia en 1912 [2], je pus en ajouter un nombre consŽquent. Puis de fil en aiguille, en lisant les volumes ad hoc de la fameuse Histoire socialiste que Jaurs dirigea, ainsi que certains des ouvrages de Maurice Dommanget et en consultant les notices de WikipŽdia et de divers sites, il mÕa ŽtŽ possible dÕajouter encore des noms et de complŽter des notices (en trouvant des prŽnoms et/ou des dates de naissance et de dŽcs).

Enfin (et surtout), de nombreuses notices ont pu tre complŽtŽes et ajoutŽes gr‰ce ˆ lÕaccs ˆ la version numŽrique du fameux Ç Maitron È que Claude Pennetier mÕa aimablement procurŽ. Volontairement, jÕai considŽrablement rŽduit les notices originelles, nÕutilisant ici que quelques informations choisies dans cet outil remarquable et extrmement prŽcieux Ñ dans lequel le lecteur trouvera beaucoup plus de dŽtails et que je lÕinvite vivement ˆ consulter.

Une partie reste encore incomplte (les noms sont alors Žcrits en rouge) Ñ sans doute certaines notices le demeureront ˆ jamais, mais peut-tre quelques-unes pourront-elles tre amendŽes par des lecteurs/trices vigilant(e)s ?

 

Remarques :

(1)  Les noms suivis dÕune astŽrisque (*) sont ceux dÕhommes ayant participŽ ˆ la Commune de Paris en 1871 : Ç [É] les blanquistes sont les instigateurs et les exŽcutants de toutes les mesures vraiment rŽvolutionnaires et efficaces [prises au cours de la Commune de Paris]. [3] È, Žcrit Da Costa, qui ajoute ailleurs que Ç personne ne peut plus raisonnablement le contester : ce fut le parti blanquiste qui domina lÕinsurrection [4] È ; et Ç La Commune nÕest pas autre chose, au fond, quÕune application de la mŽthode blanquiste [É] Blanqui ne put prendre part ˆ la Commune : ce fut un grand malheur et la Commune le sentit bien [É] Ë dŽfaut de Blanqui, les blanquistes jourent un r™le des plus actifs dans la Commune. "Ils avaient le sentiment de la situation et donnaient la note juste", a dit le doux pote J.-B. ClŽment. Ce sont eux qui proposrent les mesures de combat. [É] [5] È, ajoute Dommanget.

(2)  Un nombre relativement important de blanquistes ayant appartenu Žgalement ˆ la Franc-Maonnerie, un signe Æ aprs le nom indique cette spŽcificitŽ [6].

(3)  Personne nÕŽtant monolithique et immuable, certains qui sont blanquistes ou proches de Blanqui ˆ un moment donnŽ de leur vie peuvent ne plus lÕtre ensuite.

(4)  Certains noms nÕapparaissent que dans un document, pour une action prŽcise, ou une signature accordŽe dans une circonstance donnŽe. Peut-tre ne sÕagit-il que de sympathisants, pas forcŽment engagŽs durablement dans lÕaction blanquiste ?

(5)  Ce Ç dictionnaire È couvrant une pŽriode qui dŽpasse le sicle, plusieurs gŽnŽrations sÕy c™toient. Sans quÕon doive y voir un anachronisme, apparaissent ici sous le qualificatif de Ç blanquiste È des personnes qui ont ŽtŽ proches de Blanqui et qui partageaient sa Ç ligne È politique, ˆ une Žpoque o lÕon ne parlait pas encore de Ç blanquisme È (cÕest-ˆ-dire avant les annŽes 1864-1865).

(6)  En 1889, le parti blanquiste (constituŽ en 1881, tout de suite aprs la mort de Blanqui) Žclatera : un certain nombre de blanquistes sÕorienteront vers le nationalisme et lÕantisŽmitisme, en sÕassociant, ˆ la suite dÕErnest Granger, au mouvement boulangiste (Clovis Hugues, Ernest Roche, ƒmile Rouillon, FrŽdŽric BoulŽ, Pierre DenisÉ), tandis que dÕautres, autour dÕƒdouard Vaillant, militeront ˆ la gauche du mouvement socialiste (Emmanuel Chauvire, Marcel Sembat, Jules Coutant, Albert GoullŽÉ). Plus tard, quelques-uns se tourneront vers le radical-socialisme, tel Victor Jaclard ; ou vers le guesdisme (Parti Ouvrier Franais, anctre du Parti communiste), tels Gustave Bazin ou FŽlix Lachize. Et quelques-autres, enfin, vers lÕanarchisme, tels Constant Martin, Aristide Rey, PompŽe Viard, ƒdouard David ou Charles Gambon. Pour plus de dŽtails, voir ces noms et, bien sžr, les notices compltes du Maitron.

(7)  Ë la date du 2 mars 2016, ce dossier comprend 244 notices + 2 remarques complŽmentaires (lÕune sur les blanquistes de New York, lÕautre sur Martin Bernard) et 22 annexes (A ˆ V).

 

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Aberlen (?-?) : Signataire du manifeste de la Commune rŽvolutionnaire Aux Communeux, Londres, juin 1874.  (DaCosta, Les Blanquistes, p. 51 + annexe K).

 

Adel, dit Manuel (?-?) : Ouvrier fondeur en cuivre, il assiste, en 1867, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison, 100 F. dÕamende et 5 ans de privation des droits civiques. (dÕaprs le Maitron) Cf. notice Chouteau.

 

Acollas Pierre RenŽ Paul ƒmile (1826-1891) : NŽ le 27 juin 1826 ˆ La Ch‰tre (Indre), mort le 27 octobre 1891 ˆ Asnires. ƒmile Acollas est Žtudiant en droit ˆ Paris ds 1844, se mlant, ds ses dŽbuts professionnels, aux milieux socialistes parisiens. En mai 1849, il est secrŽtaire du ComitŽ dŽmocratique socialiste de lÕIndre ˆ Paris. Ami de Garibaldi et des principaux dŽmocrates et socialistes franais, il mne une double activitŽ : juriste, il forme en 1866 un comitŽ pour Žtudier la refonte de la lŽgislation ; homme politique, il est un des organisateurs parisiens du premier Congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ (Genve, septembre 1867), quÕil veut nommer Ç Congrs de la RŽvolution È. Revenu en France, il est dŽnoncŽ pour manÏuvres subversives (avec ƒlisŽe Reclus et Garibaldi), et condamnŽ ˆ 1 an de prison (en dŽcembre 1867). Cf. notice Chouteau. DŽbut 1870, il accepte la chaire de professeur que lui offre la FacultŽ de droit de lÕUniversitŽ de Berne, o il se trouve quand lÕEmpire tombe. Plusieurs de ses amis (dont Garibaldi) le proposent vainement ˆ Gambetta pour secrŽtaire. La Commune le dŽsigne comme doyen de la FacultŽ de droit de Paris, mais il ne rejoint pas son poste, craignant dÕtre arrtŽ par les Versaillais. RentrŽ ˆ Paris en septembre 1871, ƒmile Acollas se voit refuser par Jules Simon lÕautorisation dÕouvrir un cours de droit politique et de droit civil ˆ lÕusage des ouvriers. Populaire parmi les Žtudiants rŽpublicains et les ouvriers parisiens, le Ç Professeur Acollas È encourage les dŽbuts de LÕƒgalitŽ collectiviste de Guesde et Lafargue. (dÕaprs le Maitron)

 

Allard  Maurice (1860-1942) : ƒlu blanquiste ˆ Draguignan aux lŽgislatives de 1898 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 68). Maurice ƒdouard Eugne Allard est nŽ le 1er mai 1860 ˆ Amboise, o il est mort le 27 novembre 1942. Avocat, journaliste et dŽputŽ du Var de 1898 ˆ 1910, il est rŽdacteur dans plusieurs journaux socialistes, dont L'HumanitŽ. Farouche adversaire du gŽnŽral Boulanger, il est partisan dÕune application trs stricte de la loi de sŽparation des ƒglises et de l'ƒtat, dŽposant de nombreux amendements (interdiction du port de la tenue ecclŽsiastique en public, remplacement des jours fŽriŽs religieux par des jours fŽriŽs la•cs, confiscation des lieux de cultes, pour un usage de service public...). (dÕaprs Wkpd)

 

Archain  Oscar ThŽophile Jean-Baptiste (1863-1904) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N). NŽ ˆ Orville (Pas-de-Calais) le 24 aožt 1863, Oscar Archain est fils d'un couvreur et d'une mŽnagre. Ma”tre-rŽpŽtiteur dans des collges de son dŽpartement, il adhre aux idŽes socialistes. En 1885, il s'installe ˆ Paris. D'abord professeur libre, il abandonne l'enseignement pour pouvoir militer et devient correcteur, travaillant pour des imprimeries et des grands journaux de diverses tendances. RŽdigeant des articles pour des organes socialistes (le Journal du Peuple, L'Homme libre, La Chronique de Saint-Ouen et La Banlieue socialiste), il tient la chronique des tribunaux au Cri du Peuple et au DŽmocrate. En avril 1889, Oscar Archain est l'un des 4 candidats blanquistes lors d'une municipale ˆ Saint-Ouen. Comme beaucoup d'autres blanquistes parisiens, il adhre au mouvement boulangiste et rejoint le ComitŽ Central Socialiste RŽvolutionnaire, collaborant au journal de cette formation, Le Blanquiste [cf. annexe O]. Appuyant la candidature d'Henri Rochefort aux lŽgislatives de 1889, il obtient l'investiture du ComitŽ rŽpublicain national pour les municipales de 1890. SiŽgeant d'abord au groupe de l'Union socialiste, il le quitte avec trois autres blanquistes (BreuillŽ, Daniel et GrŽbauval) en 1899. Libre-penseur, Archain se rapproche des radicaux-socialistes vers 1900, adhŽrant au Parti rŽpublicain, radical et radical-socialiste (PRRRS). Malade depuis 1903, Archain meurt le 11 aožt 1904. [dÕaprs Wkpd]

 

Argyriads Paul (Panayottis) (1849-1901) : Dans la notice de Lucien Sanial (non blanquiste), Michel Cordillot fait allusion au Ç blanquiste Argyriads, membre de la Chevalerie du Travail Franaise È. NŽ le 14 aožt 1849 ˆ Kastoria (MacŽdoine), mort le 19 novembre 1901 ˆ Paris, Paul Argyriads est le fils dÕun fermier du roi de Grce. Il vient ˆ Paris aprs la Commune faire son droit. AdhŽrant au Parti ouvrier franais (POF), il est lÕun des responsables de la bibliothque socialiste (crŽŽe par lÕAgglomŽration parisienne du POF en novembre 1883), qui vend des brochures de vulgarisation et organise des cours dÕŽconomie politique (avec Paul Lafargue et Gabriel Deville). Argyriads se rallie au ComitŽ RŽvolutionnaire Central (crŽŽ en 1881, aprs la mort de Blanqui Ñ cf. annexe M). Il continuera au Parti Socialiste RŽvolutionnaire en 1898. Avocat, il ne plaide gure quÕau service des militants et journaux socialistes. Journaliste cultivŽ, sÕadonnant surtout ˆ la propagande par brochures et essais, et collaborant activement ˆ la presse socialiste, Argyriads aura apportŽ une contribution personnelle importante ˆ lÕÏuvre dÕŽlaboration idŽologique pendant la phase de reconstruction du mouvement socialiste. ÎUVRE : Journaux et revues auxquels Argyriads collabore : Le Cri du Peuple, Le Parti socialiste (hebdomadaire du CRC), Le Petit SouLa Revue socialiste, La Revue de la Question sociale, lÕAlmanach de la Question sociale. Ouvrages : Le Pote socialiste Eugne Pottier, ancien membre de la Commune (1888) ; Essai sur le socialisme scientifique (critique Žconomique de la production capitaliste), Concentration capitaliste, trusts et accaparements (1896), Solution de la Question dÕOrient (1896), La Peine de mort. (dÕaprs Justinien Raymond pour le Maitron)

 

Arnaud  Armand Antoine Jules [dit Arnault] (1831-1885) * : Signataire de la protestation [Internationale et RŽvolution - Ë propos du Congrs de La Haye] de septembre 1872 (quelques jours aprs ce Congrs), contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Marguerittes, Constant Martin, Ranvier et Vaillant) signent aussi et dŽcident de se retirer de l'Association Internationale, lÕestimant insuffisamment rŽvolutionnaire. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). NŽ le 6 fŽvrier 1831 ˆ Lyon, Antoine Arnaud est employŽ de chemin de fer et adhre ˆ l'Association internationale des travailleurs. En 1869, il s'Žtablit ˆ Paris, frŽquente les rŽunions publiques et devient journaliste ˆ La Marseillaise d'Henri Rochefort, ce qui entra”ne son renvoi par son employeur, le PLM. Pendant le Sige de Paris, il signe l'Affiche Rouge (cf. annexe I). Pendant la Commune, il est Žlu au Conseil de la Commune et, le 1er mai, au ComitŽ de Salut public. Il combat pendant la Semaine sanglante, puis parvient ˆ Žchapper aux Versaillais et ˆ se rŽfugier ˆ Londres, o il sige (comme ses amis blanquistes Cournet et Ranvier) au Conseil gŽnŽral de l'AIT. Par contumace, il est condamnŽ ˆ mort. En 1872, il vote l'exclusion de  Bakounine, mais quitte l'Internationale avec ses amis blanquistes. Revenu en France aprs l'amnistie de 1880, il meurt dans la misre, au cours de lÕŽtŽ 1885 ˆ Paris. (dÕaprs le Maitron et Wkpd)

 

Arnold Georges (1837-1912) * : Signataire de lÕappel public ˆ venir aux obsques dÕEudes, le 8 aožt 1888, au Pre Lachaise o il prend la parole (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 61 & 63). Architecte, membre du ComitŽ central de la Garde nationale, il figure parmi les rŽdacteurs de lÕAffiche rouge (cf. annexe I).  ƒlu au Conseil de la Commune, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe et envoyŽ ˆ NoumŽa. Aprs lÕamnistie, il retrouve sa situation dÕarchitecte de la Ville de Paris (dÕaprs le blog de Paul Quader).

 

Badet Eugne (?-?) : ƒbŽniste (selon Da Costa), ouvrier tourneur-repousseur (selon le Maitron), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).

 

Ballire Achille (1840-1905) * Æ : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N). Il a Žcrit, en 1889 : La dŽportation de 1871 - Souvenirs dÕun ŽvadŽ de NoumŽa (dÕaprs le blog de Paul Quader). NŽ le 17 octobre 1840 ˆ Sannerville dans le Calvados, dŽcŽdŽ en 1905, Achille Ballire est architecte (il participe aux travaux du d™me des Invalides). RŽpublicain, il participe ˆ la guerre de 1870. Lors de la Commune de Paris (qu'il rallie tardivement), il soutient la tentative de mŽdiation franc-maonne du 29 avril 1871. ArrtŽ chez lui le 18 juin 1871, il est condamnŽ ˆ la dŽportation simple et rejoint l'ële des Pins. En 1874, il trouve une place de comptable auprs d'un marchand de bois ˆ NoumŽa et travaille Žgalement ˆ un projet de thŽ‰tre. Le 20 mars 1874, il s'Žvade avec Franois Jourde, Charles Bastien, Henri Rochefort, Olivier Pain et Paschal Grousset. En Australie, il laisse partir ses compagnons, prŽfŽrant attendre l'exposition intercoloniale de Sydney o son projet de thŽ‰tre pour NoumŽa doit tre prŽsentŽ. Il rejoint ensuite l'Angleterre qu'il atteint le 30 juillet. Aprs l'amnistie, il rentre en France et reprend son mŽtier, notamment comme architecte de la ville de Thiers. Aux lŽgislatives de septembre 1889, il Žchoue ˆ Draguignan en tant que candidat boulangiste, face ˆ Clemenceau. [dÕaprs Wkpd]

 

Balsenq ƒtienne Auguste (1838-?) * : Il fait partie du groupe de blanquistes qui, le 4 septembre 1870, contraint Jules Favre ˆ prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de la RŽpublique et est co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 33-34 & annexe F). NŽ le 6 avril 1838 ˆ Campagnac (Aveyron). ƒtienne Balsenq fait tous les mŽtiers pour vivre, surtout celui de cocher, dans les administrations, chez les particuliers ou les loueurs de voitures. Il dit avoir connu Blanqui seulement en septembre 1870, mais il appartient, ds 1867-1868, aux premiers groupes de combat blanquistes. Le 14 aožt 1870, aprs lÕŽquipŽe de la caserne de la Villette, ses compagnons entreposent leurs armes chez lui. Il est aussi imprimeur et gŽrant du journal blanquiste La Patrie en danger. Au 18 mars 1871, il est capitaine du bataillon qui envahit la Manutention. Il en reste quelques jours administrateur, puis est nommŽ commissaire de police du quartier Saint-Thomas-dÕAquin (VIIe). BlessŽ le 23 avril prs de la caserne de Lourcine, il est arrtŽ, dŽtenu ˆ lÕOrangerie et condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. AmnistiŽ, il rentre ˆ Paris, o la misre lui fait solliciter une place dÕemployŽ auxiliaire ˆ la Caisse municipale. (dÕaprs le Maitron)

 

Barbier (?-?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).

 

Baron Jean (?-?) * : ExilŽ ˆ New York sous lÕEmpire, Jean Baron y tient, ˆ la fin des annŽes 1860, une pension-restaurant. Il figure vraisemblablement parmi les fondateurs de lÕUnion rŽpublicaine de langue franaise (URLF) dans cette ville, puisquÕil est Žlu vice-prŽsident du comitŽ central new-yorkais en dŽcembre 1869. TrŽsorier du comitŽ de dŽfense nationale crŽŽ en septembre 1870 sous lÕŽgide de lÕURLF pour organiser le dŽpart de volontaires vers la France envahie, il sÕengage ˆ son tour. Ayant rejoint les rangs de la Garde nationale parisienne aprs sa dŽmobilisation, il participe ˆ la Commune. Sans doute protŽgŽ par sa nationalitŽ amŽricaine, il est de retour ˆ New York ds la fin de lÕŽtŽ 1871, o il reprend un commerce de vins et liqueurs, qui devient rapidement un des lieux de rendez-vous privilŽgiŽs des militants new-yorkais, qui peuvent sÕy restaurer, y lire et acheter le Socialiste, rencontrer les amis. AdhŽrent de lÕAIT, Jean Baron est trs actif dans lÕorganisation de la souscription au bŽnŽfice des veuves et orphelins des combattants de la Commune et proteste contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier gŽnŽral (cf. ce nom). Proche de la mouvance blanquiste, il adhre au Groupe RŽvolutionnaire Socialiste International (GRSI) ds janvier 1873. En janvier 1876, Jean Baron est lÕun des signataires dÕun manifeste dÕinspiration blanquiste [cf. annexe V]. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Bataille Ernest (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).

 

Baudin  Eugne (1853-1918) * : ƒlu en 1889 ˆ Vierzon sous lÕŽtiquette blanquiste (CRC), rŽŽlu dans le Cher en 1893 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67 + annexe M). NŽ le 29 aožt 1853 ˆ Vierzon (Cher) et dŽcŽdŽ le 11 avril 1918 ˆ Granges-sur-Aube (Marne). Jeune ouvrier porcelainier, Eugne Baudin milite dans les rangs socialistes. Sa participation ˆ la Commune en 1871 lui vaut d'tre condamnŽ. ExilŽ en Grande-Bretagne, il ne revient qu'en 1881, aprs l'amnistie. Durant son exil, il travaille dans les poteries renommŽes de Lambeth et de Stoke-on-Trent. Conseiller municipal de Vierzon en 1884, il est conseiller gŽnŽral du canton de La Guerche en 1885. Soutenant une grve ˆ Vierzon, il est condamnŽ pour rŽsistance armŽe et emprisonnŽ. DŽchu de ses droits civiques, il est cependant rŽŽlu conseiller municipal de Vierzon. DŽchu de son mandat au conseil gŽnŽral, il est rŽŽlu conseiller gŽnŽral en 1886. Il est encore dŽputŽ du Cher de 1889 ˆ 1898, sur les bancs socialistes, participant ˆ de nombreuses manifestations et interpellant rŽgulirement le gouvernement sur la rŽpression des manifestations par la police. Il ne se reprŽsente pas en 1898 et abandonne la politique. En parallle ˆ ses engagements, Eugne Baudin nÕa jamais cessŽ de pratiquer lÕart cŽramique, auquel il se consacre pleinement ds lors. (dÕaprs Wkpd)

 

Bayer (?-?) * : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Il peut sÕagir de Charles Bayer, qui, nŽ le 9 juillet 1839 ˆ Varsovie,  semble avoir errŽ en Pologne, France et Angleterre avant 1870. Lieutenant dÕŽtat-major sous les ordres de Wroblewski pendant la Commune, il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë moins quÕil ne sÕagisse [par confusion homonymique] Eugne Baillire ? NŽ en 1833, ce tailleur de pierre a encouru, de 1858 ˆ 1871, huit condamnations (pour coups et blessures volontaires, outrages aux agents, rŽbellion, etc) ; les 1er et 2 mai 1871, il est de ceux qui plantent un drapeau rouge sur le thŽ‰tre de Montargis ; le 6 mai, il est ˆ Paris et combat dans les rangs fŽdŽrŽs ; il est condamnŽ ˆ la dŽportation simple. (dÕaprs le Maitron.)

 

Bazin Gustave (1842- ?) * : Ouvrier fondeur (en cuivre, prŽcise ZŽvas), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F d'amende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). NŽ ˆ Passy le 2 novembre 1842, ouvrier bijoutier-joaillier, Gustave Bazin est membre de lÕAssociation parisienne des bijoutiers qui adhre ˆ lÕAIT. Durant le sige de Paris, il milite ˆ lÕUnion rŽpublicaine de Boulogne-sur-Seine. Capitaine dÕun bataillon de la Garde nationale, il est nommŽ, aprs le 18 mars 1871, conservateur du Bois de Boulogne. CondamnŽ ˆ la dŽportation par contumace, il sÕenfuit ˆ Genve, o il est membre de lÕAssociation des bijoutiers (membre elle aussi de lÕAIT). Il y est actif, en particulier lors de la grve de novembre 1872 ˆ mars 1873 qui permet dÕobtenir la journŽe de neuf heures. Bazin devient secrŽtaire du ComitŽ fŽdŽral rŽgional suisse et participe au Congrs de Genve de lÕAIT dont il est lÕun des secrŽtaires de langue franaise. Sans doute pour trouver des adhŽrents ˆ la Ligue universelle des corporations ouvrires, il se rend, en octobre 1873, ˆ Bruxelles, o il travaille comme bijoutier. Gustave Bazin semble tre le vŽritable fondateur de la Chambre du travail ˆ laquelle il rallie CŽsar de Paepe. MenacŽ dÕexpulsion, il se rŽfugie ˆ Londres o il poursuit ses activitŽs, revenant rŽgulirement ˆ Bruxelles o il a des amis et des parents (il a ŽpousŽ la sÏur de CŽsar de Paepe en novembre 1878). Il collabore ˆ La Voix de lÕouvrier de Louis Bertrand ainsi quÕau Socialisme progressif de Benoit Malon et ˆ LÕƒgalitŽ de Jules Guesde. RentrŽ ˆ Paris aprs lÕamnistie, Bazin est candidat guesdiste lors de diverses Žlections. En 1892, il dirige,, dans le XVIIIe, une petite fabrique de jeux, employant une quinzaine dÕouvriers, tout en demeurant guesdiste. (dÕaprs le Maitron).

 

BŽasse Jean-Franois (c.1819- ?) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron et dans la biographie de Blanqui par ZŽvas, qui le considre comme Ç un blanquiste fervent È (p. 36). NŽ vers 1819 ˆ Paris, ce serrurier en b‰timent ˆ Paris est, malgrŽ son jeune ‰ge, un animateur de la SociŽtŽ des Saisons et participe activement aux journŽes de mai 1839, au cours desquelles il est grivement blessŽ. InculpŽ avec Blanqui, il est condamnŽ ˆ 5 ans de prison et envoyŽ ˆ Doullens. LibŽrŽ par remise de peine le 4 octobre 1844, BŽasse se fixe ˆ Tours comme colporteur en librairie, propageant des ouvrages pro-communistes et favorables ˆ la classe ouvrire (dont le fameux Voyage en Icarie de Cabet). Il visite Blanqui, restŽ ˆ lÕh™pital de Tours. SurnommŽ Ç Longs-Cheveux È, il devient un membre actif de la SociŽtŽ lyrique des Fils du Diable, goguette crŽŽe par Vieillefond. BŽasse, avec dÕautres, dŽrange lÕorganisation cabŽtiste, attaquant en particulier Le vrai christianisme. Il est arrtŽ ˆ nouveau en novembre 1846 avec Blanqui et, prŽvenu dÕassociation illŽgale, condamnŽ ˆ 6 mois de prison (procs de Blois). Ë sa sortie, comme Blanqui, il se fixe ˆ Blois. Ds le 25 fŽvrier 1848, il rejoint Blanqui ˆ Paris et entre ˆ la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale. (dÕaprs le Maitron)

 

Bedouch Jean Lucien (?-aprs 1899) * : NŽ ˆ Escazeaux (Tarn-et-Garonne), mort aprs 1899. Jean Bedouch monte ˆ Paris en 1852. Proche des idŽes communistes de Cabet et coopŽratiste, il est membre (avec Arsne Sauva qui vient de passer plusieurs annŽes dans la colonie Icarienne aux ƒtats-Unis) de la SociŽtŽ de crŽdit mutuel et de solidaritŽ commerciale fondŽe ˆ Paris en 1865. En 1867, Jean Bedouch frŽquente les milieux anarchistes (les frres Reclus et Albert Naquet) et assiste au Congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ ˆ Berne (1868), o il se joint ˆ la minoritŽ qui se sŽpare de la Ligue ˆ lÕappel de Bakounine. Ë la fin des annŽes 1860, il est un des correspondants franais de Bakounine. Membre de lÕInternationale, Bedouch participe aux manifestations des sections parisiennes le 4 septembre 1870 et reste ˆ Paris durant le Sige. En tant que membre de la dŽlŽgation des 20 arrondissements, il est lÕun des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Il prend part ˆ la Commune de Paris et assiste aux rŽunions du ComitŽ central. Combattant sur les barricades, il est fait prisonnier durant la Semaine sanglante. DŽtenu durant quelques semaines, il est mis en libertŽ dans lÕattente dÕun jugement et en profite pour gagner Le Havre, puis New York, o il arrive, fin 1871, avec femme et enfants. Proche de la mouvance blanquiste dans la proscription, Bedouch semble tre chargŽ de former une commission dÕenqute sur les activitŽs des frres May. En fŽvrier 1873, il est nommŽ trŽsorier de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Jean Bedouch quitte les ƒtats-Unis (date inconnue) avec dÕautres rŽfugiŽs, pour fonder une colonie agricole communiste au Venezuela. Il y est encore dŽbut 1876, mais est revenu aux ƒtats-Unis lÕannŽe suivante, puisquÕil figure parmi les porteurs du cercueil de Parisel en juillet 1877 ˆ Newark. En janvier 1878, il co-signe avec 54 communistes et rŽfugiŽs franais de New York le texte qui dŽfend la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva). Aprs le vote de lÕamnistie en 1880, Jean Bedouch est lÕun des tout premiers Communards dÕoutre-Atlantique ˆ rentrer en France. Il est toujours vivant en novembre 1899, puisque Max Nettlau sÕadresse alors ˆ lui pour recueillir des matŽriaux pour sa biographie de Bakounine. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

BŽraud Pierre (c. 1817- ?) Æ : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron et dans le ZŽvas (p. 42). NŽ vers 1817 ˆ Lyon (Rh™ne), Pierre BŽraud fait des Žtudes de droit ˆ Paris. En 1837, pour avoir placardŽ des affiches contre lÕordre monarchique constitutionnel, il est condamnŽ ˆ 1 an de prison. Sorti en janvier 1839, il est membre de la SociŽtŽ des Saisons, et encore arrtŽ ˆ plusieurs reprises en 1839, condamnŽ ˆ 2 ans de prison pour dŽtention de poudre et de munitions de guerre. BŽraud est dÕabord enfermŽ avec BŽasse ˆ Doullens (Somme), o il arrive vers la mi-juillet, avec Flotte. Ë la suite de la mutinerie de dŽbut fŽvrier 1841, il est transfŽrŽ au Mont-Saint-Michel o il sŽjourne jusquÕˆ sa libŽration en mai 1842, aprs a ŽtŽ cruellement torturŽ et battu (comme en tŽmoigne Blanqui dans une lettre ˆ Girard). Revenu ˆ une vie normale, il peut enfin exercer une profession. PossŽdant des collections ostŽologiques, il organise des sŽances publiques de phrŽnologie suivies de cours particuliers et de consultations, faisant des tournŽes en Belgique et dans le Midi de la France. Ses pŽrŽgrinations le font aboutir, vers 1846, ˆ Tours o se trouvent ses anciens compagnons BŽasse, Blanqui, Huber et dÕautres. Sa profession lui permet de faire une importante propagande dans les milieux ouvriers. Ë lÕh™pital de Tours, il rend frŽquemment visite ˆ Blanqui. ConsidŽrŽ comme un communiste icarien, il est de ceux qui se compromettent le plus avec Auguste Blanqui dans lÕaffaire de la sociŽtŽ chantante des Fils du Diable, en 1847 (cf. Jean-Franois BŽasse, ƒtienne Bonin, Auguste Lebreton). PrŽvenu dÕassociation illŽgale et dÕexcitation ˆ la rŽvolte ˆ lÕoccasion des Žmeutes des grains, il est arrtŽ comme Blanqui en novembre 1846 et incarcŽrŽ ˆ la prison de Tours. En fŽvrier 1848, il rejoint Blanqui et devient membre de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale, dont il est lÕun des secrŽtaires et cosigne lÕadresse de protestation de la SRC au gouvernement provisoire au lendemain de la rŽpression sanglante des manifestations de Rouen. Aprs lÕarrestation de Blanqui en mai 48, il devient secrŽtaire du club du Peuple (surnommŽ le Ç club Blanqui È), dont Alphonse Esquiros est prŽsident et LÕAccusateur public le journal. Pendant les journŽes de juin, il est lÕun des chefs de lÕinsurrection dans le faubourg Saint-Antoine et, forcŽ de fuir devant les troupes, se rŽfugie chez la mre de Blanqui, prs de la barrire du Tr™ne. Il est lÕun des rŽdacteurs des VeillŽes du peuple, Journal mensuel de la DŽmocratie socialiste, auxquelles Blanqui contribue (novembre 1849 - mars 1850). Il se rŽfugie sans doute ˆ Genve sous le Second Empire. (dÕaprs Jean Risacher et J.-C. Vimont pour le Maitron)

 

Bergeret Jules Henri Marius (1830-1905) : NŽ le 14 juin 1830 ˆ Gap (Hautes-Alpes), mort ˆ New-York en 1905. Jules Bergeret sÕengage en 1850, dans les Voltigeurs de la Garde impŽriale (jusquÕen 1864). En 1864-1865, il gagne sa vie comme placier en librairie, puis devient correcteur dÕimprimerie. Pendant le 1er Sige, Bergeret est capitaine dans la Garde nationale, dont, en mars 1871, il est Žlu au ComitŽ central. Le 18 mars, il rŽcupre, boulevard de Courcelles, les canons enlevŽs ˆ Montmartre. Puis, ˆ la demande du blanquiste FerrŽ, il occupe lÕŽtat-major de la Garde nationale, o il est chargŽ de lÕorganisation et de la direction de tous les services militaires. Le 22 mars, il fait tirer, aprs sommations, sur les manifestants hostiles ˆ la Commune rue de la Paix. Il est Žlu par le XXe membre de la Commune, le 26 mars. Le 3 avril, avec les gŽnŽraux Eudes et Duval, Bergeret participe ˆ la sortie catastrophique sur Versailles ; Duval, fait prisonnier, est fusillŽ ; Bergeret est destituŽ et compara”t devant la Commune. CondamnŽ ˆ mort par contumace, il rŽussit ˆ gagner (gr‰ce ˆ la complicitŽ de Nadar et via la Belgique et Jersey), Londres, o il fonde un hebdomadaire : Le 18 mars. Tout au long des annŽes 1870, Jules Bergeret fait des va-et-vient entre Londres, New York et Jersey, mais cÕest ˆ New York, quÕil finit sa vie. Au moment de son dŽcs en 1905, il travaille comme veilleur de nuit et mne une existence dÕermite, dans un Žtat proche de la misre. (dÕaprs Michel Cordillot, in Maitron)

 

Bergeron Adam dit Franois-Joseph (1823- ?) * : NŽ le 27 avril 1823 ˆ Lyon, ma”tre tisseur en soie. RŽpublicain en 1848, Adam Bergeron est, en 1862, dŽlŽguŽ ˆ lÕExposition universelle de Londres. PrŽsident de lÕassociation des Ma”tres tisseurs de la Croix-Rousse, il appartient, entre 1865 et 1867, ˆ la premire section lyonnaise de lÕInternationale. Bien que rŽformŽ, Adam Bergeron sert pendant la guerre de 1870 comme sergent-major de la garde nationale de Lyon. Il fait partie de la Commission exŽcutive de la Commune ˆ la mairie de la Guillotire en avril 1871. Ayant rŽussi ˆ fuir, il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. De Genve, il gagne les ƒtats-Unis, o il passe 2 ans. En 1873, il est un des reprŽsentants officiels de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune ˆ New York. On sait quÕil se fixe en Suisse, vers 1879. Il se peut quÕentre temps il ait sŽjournŽ ˆ Buenos Aires (o un Bergeron dŽployait en mai 1873 une activitŽ pro-blanquiste en accord avec ses camarades new yorkais et europŽens). GraciŽ en mai 1879, Adam Bergeron rentre en France. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Berton Jean-Franois (1835- ?) * Æ : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ en 1835 ˆ Pont-de-Planches (Haute-Sa™ne), cordonnier et marchand de chaussures, Jean-Franois Berton, ami de Sapia, est arrtŽ en 1869 pour une affaire de bombes, mais bŽnŽficie dÕun non-lieu. Durant la Commune, il est garde fŽdŽrŽ et prend part ˆ la surveillance de la prison Sainte-PŽlagie. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il peut sÕenfuir ˆ Londres, o il trouve un emploi dans une fabrique dÕinstruments de musique pour lÕarmŽe. Il semble trs actif dans les rangs de la proscription. DŽtachŽ du blanquisme, il signe pourtant le manifeste du groupe de la Commune rŽvolutionnaire avec ses anciens camarades en 1874, et, en 1875, il est toujours ˆ la Ç SociŽtŽ des rŽfugiŽs È. Il fait vraisemblablement partie des fondateurs de lÕŽcole franaise organisŽe ˆ Londres par les rŽfugiŽs de la Commune et destinŽe aux enfants des proscrits (voir Huguenot). (dÕaprs le Maitron)

 

Bigot Ch. (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3 + voir annexe M). 

 

Bigourdan (?-?) : Ç Aux sŽances du Congrs [ˆ Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais se firent encore [...] par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). Le Maitron prŽcise que, lors de lÕouverture de ce congrs, le 29 octobre, les Žtudiants dŽfilant derrire leurs drapeaux nationaux, les dŽlŽguŽs parisiens, en signe de protestation contre lÕEmpire, remplacent le drapeau franais par un crpe noir et cÕest Bigourdan, si lÕon en croit Paul Lafargue, qui le porte. En reprŽsailles, Bigourdan est exclu ˆ vie de lÕUniversitŽ de Paris, en dŽcembre 1865.

 

Blein-Montreinal (?-?) * : RŽfugiŽ de la Commune rŽsidant ˆ New York, proche de la mouvance blanquiste, Blein-Montreinal est membre du comitŽ exŽcutif du groupe communiste-rŽvolutionnaire de New York et lÕun des signataires (avec Baron, Crosse, Hanser, Robinet, Thomas et Wilermain) du manifeste dÕinspiration blanquiste adressŽ en 1876 aux Communards proscrits et autres rŽvolutionnaires [cf. annexe V] (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Boir (?-?) : Argenteur, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).

 

BoŽtzel AlbŽric (?-?) : Journaliste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Le Maitron confirme, en prŽcisant le prŽnom. On peut supposer quÕil sÕagit du frre du suivant.

 

BoŽtzel Julien (?-?) : EmployŽ de  commerce, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Le Maitron confirme et prŽcise, outre le prŽnom, quÕil Žtait commis-mercier. On peut supposer quÕil sÕagit du frre du prŽcŽdent.

 

Boisset P. (?-?) : RŽfugiŽ ˆ New York, P. Boisset est proche de la mouvance blanquiste. InstallŽ comme fabricant dÕoutil de cordonnerie et affžteur, il est certainement membre de lÕAIT. En dŽcembre 1873, il fait partie du ComitŽ de salut public mis en place pour organiser la lutte des ch™meurs, comitŽ quÕil reprŽsente lors de la rŽunion des militants franais du 21 janvier 1874, aprs les Žmeutes de Tomkins Square. Le 6 dŽcembre 1875, Boisset est le principal instigateur de la parution ˆ New York de La Tribune populaire, organe dÕune association de publicitŽ collective dont le but est Ç dÕassurer ˆ chacun le droit de publier ses opinions politiques et sociales. È (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Bonin [ou Bonnin ou Bouin] ƒtienne, dit Ç Sans-Culotte È (c. 1818- ?) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ vers 1818 ˆ Tours, o il est marchand de charbon. Il semble tre dÕabord communiste icarien, mais se montre permŽable aux influences rŽvolutionnaires. Trs vite en contact avec Blanqui, hospitalisŽ ˆ Tours en 1844, il est lÕun des fondateurs, en mars 1846 de la SociŽtŽ mutuelle de lÕUnion gŽnŽrale (dont Blanqui aurait rŽdigŽ les statuts). SurnommŽ Ç Sans-Culotte È, il est aussi lÕun des membres de la SociŽtŽ des Fils du Diable, goguette crŽŽe, selon Cabet, pour contrebalancer son influence ˆ Tours. Aprs les Žmeutes des grains ˆ Tours, il est arrtŽ avec Blanqui en novembre 1846 et condamnŽ ˆ 2 mois de prison. (dÕaprŽs Franois Fourn et J. Risacher pour le Maitron) Cf. BŽasse, BŽraud, Lebreton.

 

Boucher F. (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3 + voir annexe M).

 

Bouilly (?-?) * : En 1868, il appartient, avec Sourd et Gois, au groupe blanquiste de Montmartre (dÕaprs le Maitron). Mais sÕagit-il de :

- Bouilly [parfois orthographiŽ Bouillie] Jules Paul Louis : NŽ le 8 dŽcembre 1829 ˆ SŽes (Orne) ; condamnŽ, en dŽcembre 1849, ˆ Alenon, ˆ 20 jours de prison pour rŽbellion. Il sert la Commune ˆ lÕŽtat-major du gŽnŽral Eudes.

- Bouilly J. (Žtat-civil et signalement inconnus) : CondamnŽ par contumace, le 4 juillet 1873, ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il est amnistiŽ en 1879.

- ou Bouilly Louis Joseph Auguste : NŽ en 1836 ˆ Lyon (Rh™ne) ; carrossier. Proscrit franais aprs la dŽfaite de la Commune de 1871, il sŽjourne en 1873 ˆ Genve, o il est encore en 1879.

 

Bouis [parfois orthographiŽ Bonis ou Bouisse] Casimir (1843-1916) * : Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). ZŽvas prŽcise quÕun recueil des articles publiŽs en 1870 dans ce journal est paru en 1871 chez Chevalier, intitulŽ La Patrie en danger et prŽfacŽ par Bouis (Blanqui, p. 118). Dans la notice Maitron de Flotte,  il est dit que ce dernier nÕhŽsita pas ˆ revenir des USA, Ç tout comme sans doute Casimir Bouis, autre blanquiste varois Žgalement parti aux ƒtats-Unis È. NŽ le 3 septembre 1843 ˆ Toulon, dÕun pre nŽgociant en meubles ; mort en octobre 1916 (peut-tre ˆ Toulon). En 1862, il vient ˆ Paris faire son droit, en gagnant sa vie comme clerc dÕhuissier, et frŽquente les milieux dÕŽtudiants blanquistes, tout en collaborant ˆ LÕƒgalitŽ de Marseille et ˆ LÕExcommuniŽ de Lyon (avec Regnard, de Ponnat, Verlire et Place). Il semble que Casimir Bouis sÕexile peu aprs aux ƒtats-Unis. Parmi les dŽmocrates avancŽs franais rŽfugiŽs dans ce pays figure, ˆ la fin des annŽes 1860, un Casimir Bouisse, membre de lÕUnion rŽpublicaine de langue franaise, demeurant ˆ Leavenworth (Kansas), en avril 1870. Il y a tout lieu de penser quÕil sÕagit en fait de Casimir Bouis. La disparition de toute mention de son nom dans les colonnes du Bulletin aprs avril 1870 pourrait accrŽditer lÕidŽe de son retour en France, ˆ lÕappel de Blanqui, qui sent venir la chute de lÕEmpire. Durant le Sige, Casimir Bouis sÕengage dans la Garde nationale et Žcrit dans La Patrie en danger. Il donne au Cri du Peuple de Valls des articles virulents. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Tentant de gagner la Belgique avec un faux passeport aprs la chute de la Commune, il est arrtŽ, condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe et expŽdiŽ en Nouvelle-CalŽdonie. En 1879,  il est ramenŽ ˆ Port-Vendres, et ds octobre, il accueille Blanqui ˆ Toulon,  lÕaccompagnant ensuite ˆ La Seyne, et Cuers. Lors des lŽgislatives de 1881, Bouis se prŽsente ˆ Toulon. Non Žlu, il abandonne ds lors la politique pour la littŽrature. Il serait mort ˆ Toulon en octobre 1916. ÎUVRES : Calottes et Soutanes, 1870, Librairie internationale (dirigŽ surtout contre les JŽsuites) et Aprs le naufrage, Toulon, 1880 (poŽsies politiques dŽdiŽes ˆ Hugo, qui dŽcrivent les paysages de lÕexil, mais disent aussi la pensŽe blanquiste). (dÕaprs Michel Cordillot, in le Maitron)

 

BoulŽ  [Franois-]FrŽdŽric (1843-1903) : On trouve son nom dans la liste des Ç boulangistes blanquistes È [Wkpd, Ç Boulangisme È : cf. annexe Q]. NŽ en 1843 dans la Nivre, Franois-FrŽdŽric BoulŽ est d'abord employŽ comme garde forestier dans son dŽpartement natal, mais entrŽ en conflit avec son administration (qui lui reproche sa proximitŽ avec d'anciens communards), il sÕinstalle ˆ Paris comme tailleur de pierre. Au cours de lÕŽtŽ 1888, il mne la grande grve des terrassiers parisiens. Pendant ces annŽes de crise du b‰timent (1873-1896), il devient secrŽtaire de la Ç Commission collectiviste des ouvriers sans travail È, fŽdŽration de 76 groupes et syndicats, adressant des pŽtitions au conseil municipal de Paris et aux dŽputŽs pour demander la journŽe de 8 heures, la suppression du marchandage, la rŽquisition des logements inoccupŽs et la suspension des loyers pendant la durŽe de la crise, ainsi que le lancement de grands travaux publics. En tant que rŽvolutionnaire blanquiste (membre du ComitŽ RŽvolutionnaire Central), il est candidat ˆ plusieurs Žlections lŽgislatives et municipales. En dŽcembre 1888, lors dÕune lŽgislative partielle, BoulŽ est investi candidat Ç vraiment socialiste È contre le gŽnŽral Boulanger et un radical. Soutenu par Paul Lafargue, il se prŽsente comme le Ç porte-drapeau de la Commune et de la RŽvolution sociale È, CÕest Boulanger qui est Žlu. Ds lors, BoulŽ adhre au boulangisme, dont il soutient le candidat dans le XIe arrondissement, en 1889. Cet engagement entra”ne son exclusion de la FŽdŽration des chambres syndicales indŽpendantes et du ComitŽ rŽvolutionnaire central en octobre. MalgrŽ des revers politiques et sa marginalisation au sein du mouvement ouvrier, FrŽdŽric BoulŽ poursuit ses activitŽs syndicales, rŽgulirement rŽŽlu jusqu'ˆ la fin du sicle (il est toujours conseiller prud'homme en 1903). [dÕaprs Wkpd]

 

Bourchanin Louis (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste  boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3 + voir annexes N & O).

 

Breton Jules-Louis (1872-1940) : Ç Baudin, ne se reprŽsentant pas dans le Cher, a pour successeur J. L. Breton, qui appartenait Žgalement au ComitŽ RŽvolutionnaire Central, depuis 1892. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67). NŽ ˆ Courrires (Pas-de-Calais) le 1er avril 1872 ; mort ˆ Bellevue (Seine-et-Oise) le 2 aožt 1940. NŽ dans un milieu aisŽ (son pre, brasseur, est maire de la ville), Jules-Louis Breton fait de bonnes Žtudes, devient ingŽnieur-chimiste et acquiert dans les milieux scientifiques une autoritŽ qui lui ouvrira les portes de lÕInstitut. Il mne de pair travaux scientifiques et action sociale et politique (la loi de 1913 sur les maladies professionnelles porte son nom). ƒtudiant au Collge de France, J.-L. Breton prend contact avec ZŽvas et ils crŽent ensemble le groupe des ƒtudiants socialistes rŽvolutionnaires internationalistes de Paris. En 1892, Breton fonde une revue mensuelle, Le Drapeau rouge. Rapidement, il adhre au ComitŽ RŽvolutionnaire Central, dŽlaissant le groupe des ƒtudiants socialistes rŽvolutionnaires (qui deviendra anarchiste). CÕest comme disciple de Vaillant que Breton entre dans le mouvement socialiste et mne avec succs sa 1re campagne Žlectorale dans le Cher. En dŽcembre 1893, il est condamnŽ pour un article publiŽ dans le Parti socialiste, hebdomadaire du CRC dont il est devenu le secrŽtaire de rŽdaction. Dans la prison de Clairvaux (1894), il fait la connaissance de lÕanarchiste Jean Grave. Il en est tirŽ par lÕamnistie du 1er fŽvrier 1895, ˆ la suite de lÕŽlection de FŽlix Faure ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. En 1897, il fonde et dirige la Revue scientifique et industrielle o, dit Jaurs, Ç la passion technique de la science sÕallie ˆ la pensŽe communiste la plus hardie È. En 1898, J.-L. Breton est Žlu dŽputŽ (CRC) de Vierzon. Exclu du PSR (parti ayant succŽdŽ en 1989 au CRC [cf. annexe P]) en 1901, il constitue une fŽdŽration autonome qui rallie le Parti Socialiste Franais de Jaurs. CÕest sous cette Žtiquette quÕil est rŽŽlu en 1902, puis en 1906. En 1910, il est encore rŽŽlu, comme SFIO. Il est alors secrŽtaire de la Chambre. Le 13 novembre 1910, Breton, exclu du Parti socialiste, adhre au Parti rŽpublicain-socialiste, et rŽŽlu en 1914. En juillet de la mme annŽe, il refuse le ministre du Travail que lui propose Ribot. SpŽcialiste des chars dÕassaut et membre, depuis septembre 1914, de la commission supŽrieure des inventions concernant la dŽfense nationale, il est sous-secrŽtaire dÕƒtat (dŽcembre 1916 - septembre 1917), responsable des Ç inventions intŽressant la dŽfense nationale È. Il dirigera lÕOffice national des recherches scientifiques et industrielles et des inventions jusquÕen 1938. En 1920, il est appelŽ ˆ lÕAcadŽmie des Sciences. (dÕaprs J. R., in Maitron + ZŽvas, p. 102)

 

BreuillŽ Alfred Franois (1847-1929) : ƒtudiant qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + annexe E). Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 + annexe F). Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui crŽe en juin 1879, ds sa sortie de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 56 + annexe L). Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N). NŽ ˆ Paris, le 22 fŽvrier 1847 et mort le 29 janvier 1929 dans cette mme ville, Alfred BreuillŽ (connu aussi sous le pseudonyme de Ç Pinson È), dŽbute comme correcteur dÕimprimerie et collabore ˆ de nombreux journaux : le DŽmocrite,  La Marseillaise, La Libre pensŽe, Le Journal du peuple, L'Homme libre, Le Cri du peuple (de Valls), La Nouvelle RŽpublique, LÕAffranchi et aux journaux blanquistes La Patrie en danger, Ni Dieu ni Ma”tre. Il est conseiller municipal du quartier Goutte-dÕor (18e) de 1893 ˆ 1900 [dÕaprs le Ma”tron].

 

Brideau Gabriel Marie (1844-1875) * : ƒtudiant en droit en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), il est emprisonnŽ, comme Granger, suite ˆ une manifestation en janvier 1865, rue des Amandiers (cf. annexe B) et amne vers le blanquisme plusieurs de ses camarades (Kellermann, Alphonse Humbert, BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da Costa, LavallŽe). Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 + annexe F). Il est parmi les militants blanquistes qui dŽfendent Ç la nŽcessitŽ dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È, ds le 30 dŽcembre (In La Commune de Paris, RŽvolution et contre-rŽvolution ˆ Paris en 1870-1871 ; cf. annexe G). NŽ ˆ Mortagne (Orne) en janvier 1844 et mort ˆ Londres en 1875, Gabriel Brideau est le fils dÕun notaire trs estimŽ, conseiller municipal de Mortagne. Lui-mme fait ses Žtudes au collge de cette ville, puis ˆ celui de Caen (o Valls est surveillant). Graveur et devenu parisien, il rend visite ˆ son ancien pion. Brideau est, avec Eudes, gŽrant de la Libre PensŽe en 1866. Au dŽbut de la guerre, il prend une part active, aux c™tŽs dÕEudes, dans lÕaffaire des pompiers de la Villette. CondamnŽs ˆ mort, le 29 aožt, Eudes et lui sont dŽlivrŽs le 4 septembre par la proclamation de la RŽpublique. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Sous la Commune, Brideau devient commissaire de police, attachŽ spŽcialement au cabinet de Rigault. CondamnŽ ˆ mort par contumace, en fŽvrier 1872,  il se rŽfugie ˆ Londres, o il meurt en 1875. (dÕaprs le Maitron)

 

Brossard AndrŽ (1842-?) * : NŽ en 1842, combattant de la Commune de Paris, AndrŽ Brossard est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Est-il le Brossard domiciliŽ ˆ Paris et membre du club dŽmocrate socialiste (pro-blanquiste) du XIIIe, qui adhre ˆ lÕInternationale en novembre 1870 ? Son action ultŽrieure tend ˆ le laisser croire. RŽfugiŽ ˆ New York, AndrŽ Brossard se lie ˆ la mouvance blanquiste qui domine les sections francophones de lÕAIT. Au dŽbut de lÕannŽe 1877, il dŽcide dÕaller sÕinstaller en Icarie avec son Žpouse et leurs enfants (cf. Arsne Sauva). Revenu ˆ New York, AndrŽ Brossard est, en dŽcembre 1877, lÕun des 54 communistes et rŽfugiŽs franais signataires du texte Ç Aux membres de la CommunautŽ icarienne È, dans lequel ils prennent la dŽfense de la majoritŽ. LÕannŽe suivante, il collabore au lancement du journal blanquiste La Centralisation, tout en Žtant actif au sein de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. Sa trace se perd aprs 1878 : peut-tre rentre-t-il en France aprs lÕamnistie de 1880 ? (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Brunel Magloire Paul-Antoine (1830-1904) * : NŽ ˆ Chalmoux (Sa™ne-et-Loire) le 12 mars 1830 et mort ˆ Saint-Denis le 5 mars 1904. Sous-lieutenant dans les Chasseurs, il dŽmissionne de l'armŽe impŽriale en juillet 1864. Pendant le sige de Paris, il prend part au soulvement blanquiste du 31 octobre 1870, contre le gouvernement de la DŽfense nationale. Le 26 janvier 1871, ˆ l'annonce de l'armistice, il tente de s'emparer des forts de l'Est parisien ; arrtŽ, il est condamnŽ ˆ la prison, mais libŽrŽ le 26 fŽvrier par la Garde nationale. Le 18 mars, il s'empare de la caserne Prince-Eugne et le 24 mars, il dirige l'attaque contre la Mairie du 1er, avec Lisbonne et Protot. Le mme jour, il est nommŽ gŽnŽral de la Commune (avec Eudes et Duval). Le VIIe l'Žlit au Conseil de la Commune. Il est chargŽ de la difficile rŽorganisation de la dŽfense du fort d'Issy. (Wkpd). Il reste essentiellement un militaire et, commandant le fort dÕIssy, il proteste contre la situation quÕon lui a laissŽe et demande ˆ tre incarcŽrŽ et jugŽ ; Rigault le prend au mot. Il est mis au secret ˆ Mazas sous lÕinculpation dÕavoir abandonnŽ son poste ; mais, libŽrŽ le 21 ou 22 mai, il participe activement ˆ la dŽfense de Paris et est grivement blessŽ. Il rŽussit ˆ sÕenfuir ˆ Londres, et devient professeur ˆ lÕƒcole navale de Darmouth. Par contumace, il a ŽtŽ condamnŽ ˆ mort en octobre 1871. Il rentre en France aprs lÕamnistie. (dÕaprs le Maitron) 

 

Calavaz [Callavaz] Arthur (?-?) : ƒtudiant en droit, dŽsignŽ pour aller reprŽsenter avec Protot les blanquistes au Congrs de lÕInternationale ˆ Genve en septembre 1866, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot et ses camarades qui ont participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police et il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F d'amende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 17 ˆ 24 + annexe D). Information confirmŽe par le Maitron, qui prŽcise quÕil Žtait originaire dÕAlexandrie (ƒgypte).

 

Caria (?-?) * : Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). Il fait partie des militants blanquistes qui, ds le 30 dŽcembre 1870, dŽfendent la Ç nŽcessitŽ dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È (cf. annexe G). Mais sÕagit-il de Franois Caria, le pre (nŽ en 1814 dans lÕAisne) ; ou son fils a”nŽ LŽopold (nŽ en 1841) ou son second fils LŽon Octave (nŽ en 1852) ? Ou encore de Caria (ou Carrias) Jean, nŽ en 1838 dans la Creuse, maon ? Ñ tous ont participŽ ˆ la Commune  (dÕaprs le Maitron).

 

CarnŽ (?-?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È,  Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + Maitron + annexe K).

 

Caron (?-1895?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR +  Le Gaulois, 20 avril 1898, p. 2 + voir annexes N & O). SÕagit-il de Caron Charles ? NŽ en France (date inconnue), mort le 6 juillet 1895 ˆ San Pedro Sulas (Honduras), membre du Club international et rŽpublicain (1871), puis co-fondateur de la section franaise de lÕAIT ˆ La Nouvelle-OrlŽans, crŽateur du journal La Commune (1871-1873), socialiste nŽo-fouriŽriste, il tente de fonder une colonie socialiste agricole au Honduras aprs 1875. On ignore o il est nŽ, mais, dans un des articles de La Commune, il fait rŽfŽrence de manire assez prŽcise aux ŽvŽnements survenus ˆ Rouen le 23 avril 1848. Or, lÕun des ouvriers condamnŽs pour Žmeute ˆ cette occasion est FŽlix Caron, 44 ans, peintre, ancien conseiller municipal de Rouen (qui est de nouveau condamnŽ au bannissement au lendemain du coup dÕƒtat du 2 dŽcembre 1851). Il est donc tentant dÕimaginer quÕil y a un lien de parentŽ, mais cela nÕa pas pu tre vŽrifiŽ. On sait seulement que Caron sÕinstalle ˆ La Nouvelle-OrlŽans avant la guerre de SŽcession, car la premire mention retrouvŽe de son nom figure dans lÕannuaire de la ville pour lÕannŽe 1861, o il est dŽsignŽ comme Žtant le ma”tre dÕune Žcole privŽe situŽe rue Dauphine. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron) 

 

Carrier H. (?-?) : Combattant de la Commune rŽfugiŽ ˆ New York, proche de la mouvance blanquiste, H. Carrier assiste le 30 mars 1876 ˆ la rŽunion de proscrits de la Commune ˆ HuschÕs Hall, o se dŽcide lÕexclusion des frres ƒlie et Gustave May (voir ces noms). H. Carrier figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new-yorkais aux membres de la communautŽ icarienne (cf. Arsne Sauva et Joseph Olivier). En 1886, H. Carrier est toujours ˆ New York et La Torpille est en vente ˆ son domicile. En 1887, il est membre du comitŽ dÕorganisation du meeting de commŽmoration du 18 mars, au cours duquel on peut entendre Lucy Parsons (lÕŽpouse du dirigeant anarchiste alors emprisonnŽ ˆ Chicago) et le socialiste franco-amŽricain ƒdouard David (voir ce nom). (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Cazavan [ou Casavan] BarthŽlŽmy (?-?) : CÕest avec lui que Blanqui tente une Žvasion (manquŽe) depuis la prison de Belle-ële-en-Mer, le 5 avril 1853 [cf. notice Ç Blanqui È du Maitron]. Au printemps 1864, un Ç Casavan È visite Blanqui ˆ H™pital Necker, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt [DaCosta, Les Blanquistes, p. 9] : sÕagit-il du mme ? DÕaprs le Maitron [notice Ç Casse Germain È], il appartient, ds le dŽbut de 1864,  Ç au noyau blanquiste, "embryon du Parti" È, avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, et le baron de Ponnat  [voir ces noms]. Il y est considŽrŽ comme un Ç ancien È.

 

Casse Germain (1837-1900) *Æ : Ç Aux sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais se firent encore remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). NŽ le 22 (ou 23) septembre 1837 ˆ Pointe-ˆ-Pitre (Guadeloupe) [7], fils dÕun artisan dÕAgen qui a fait fortune aux Antilles, Germain Casse frŽquente une Žcole religieuse dans le Tarn jusquÕen 1857, puis commence des Žtudes de droit ˆ Toulouse, avant de monter ˆ Paris dŽbut 1860. Il prend alors une part active ˆ la lutte contre lÕEmpire. Blanquiste, il collabore ˆ la presse dÕopposition (La Jeune France, La Jeunesse), fonde en 1861 Le Travail [8], attaque la religion  et adhre ˆ lÕInternationale. Au dŽbut de 1864, il appartient au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir ces noms]. CondamnŽ, en mai 1862, ˆ un an de prison pour publication dÕun journal sans cautionnement, il se rŽfugie ˆ Bruxelles jusquÕen fŽvrier 1864. Lˆ, il fait la connaissance des principaux chefs de lÕInternationale et dÕexilŽs de toutes nations. En 1865, il assiste au Congrs international des Žtudiants ˆ Lige, arborant le drapeau noir et insultant (dÕaprs la police) le consul de France : Casse est alors exclu dŽfinitivement des FacultŽs parisiennes. En 1868 (ou 1869), Germain Casse Žpouse une sÏur dÕƒlisŽe Reclus. En juillet 1870, il signe le manifeste contre la guerre adressŽ aux travailleurs de tous pays. ƒcrouŽ ˆ la prison de Beauvais, il en est libŽrŽ le 5 septembre. Durant le Sige, Germain Casse commande un bataillon de la Garde nationale et sÕenr™le comme soldat dans le bataillon de marche de Cournet. Pendant la Commune, il est attachŽ ˆ Paschal Grousset, dŽlŽguŽ aux Relations extŽrieures. Aprs lÕŽchec de la Commune, il semble que Germain Casse ne soit pas inquiŽtŽ. Ds octobre 1873, il est Žlu dŽputŽ de la Guadeloupe (Extrme-gauche) ; rŽŽlu, dans le XIVe arr. de Paris, en fŽvrier 1876 (Extrme-gauche), puis encore en 1877 (Gauche radicale), 1881 (Gauche radicale) et 1885 (Union rŽpublicaine). NommŽ gouverneur de la Martinique, il est ensuite trŽsorier-payeur gŽnŽral de la Guadeloupe. En mars 1894, il revient en France occuper les mmes fonctions ˆ Avignon, o il meurt le 9 dŽcembre 1900. (dÕaprs le Maitron & Wkpd) 

 

Caumette (?-?) : Compositeur  d'imprimerie, arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui (affaire de la rue du Figuier) (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7 + annexe A).

 

Chardon Jean-Baptiste (1839-1900) * : Appara”t dans lÕHistoire Socialiste de Jaurs, au titre des Žlus blanquistes au ComitŽ Central des 20 arrondissements, le 26 mars 1871. (HS XI, 308 [Louis Dubreuilh]). NŽ le 19 juillet 1839 ˆ Souvigny (Allier), mort ˆ Vierzon (Cher) en 1900. Jean-Baptiste Chardon fait un apprentissage de chaudronnier ˆ Vierzon, puis, en 1862, vient travailler aux ateliers du chemin de fer dÕOrlŽans ˆ la gare dÕIvry. Trs vite, il se fait remarquer comme orateur dans les rŽunions publiques. Le 1er mars 1870, il est rŽvoquŽ de son emploi ˆ la compagnie dÕOrlŽans, Ç pour absences prolongŽes È, mais surtout parce quÕil manifeste Ç les idŽes politiques les plus rŽvolutionnaires È. Sous le gouvernement de DŽfense nationale, il est Žlu capitaine dÕun bataillon de la Garde nationale. Lors de la journŽe du 31 octobre 1870, il tente dÕentra”ner son bataillon ˆ marcher sur lÕH™tel de Ville. Il est un des fondateurs du Club dŽmocrate socialiste du XIIIe qui adhre ˆ lÕInternationale en novembre 1870. Blanquiste, Chardon est au nombre des signataires de lÕAffiche rouge (cf. annexe I). ƒlu le 26 mars membre de la Commune par le XIIIe, il fait partie de la commission de la Guerre et vote pour le ComitŽ de salut public. CondamnŽ, par contumace, ˆ la peine de mort, Jean-Baptiste Chardon a pu passer en Suisse gr‰ce ˆ la complicitŽ du mŽcanicien et du chauffeur du train de Genve. Lˆ, il appartient ˆ la Section de propagande et dÕaction rŽvolutionnaire socialiste, crŽŽe par des proscrits franais. Ouvrier dÕŽlite, Jean-Baptiste Chardon ne tarde pas ˆ se faire remarquer par une grosse sociŽtŽ genevoise de construction qui lÕenvoie en ƒgypte, puis ˆ La Havane et ˆ Ha•ti, installer des machines ˆ glace. Il reste ˆ Port-au-Prince, o il ouvre un restaurant et fait fortune. Jean-Baptiste Chardon revient en France en 1900, se retirant ˆ Vierzon o il meurt. (dÕaprs le Maitron) 

 

Charnier Henri (?-?) : Ds la fin des annŽes 1860, Henri Charnier est installŽ comme tailleur ˆ New York. Membre de lÕUnion rŽpublicaine de langue franaise, il est Žlu, fin 1869, secrŽtaire de la section n¡ 2 de New York, qui publie le Bulletin de lÕUnion rŽpublicaine. Membre de lÕAIT, Charnier en est aussi Žlu secrŽtaire. Il figure parmi les signataires franais du 1er document commun rŽdigŽ par les sections 1 (allemande) et 2 (franaise) de lÕAIT aux ƒtats-Unis. Actif dans la campagne pour les huit heures, proche de la mouvance blanquiste de la proscription, Charnier dŽpose, avec Arsne Sauva, au Messager franco-amŽricain une protestation du Club des travailleurs de langue franaise au lendemain de lÕŽmeute de Tompkins square (13 janvier 1874). (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Chauvire Emmanuel (1850-1910) *Æ : Ç On organisait des plerinages au cimetire Montmartre sur la tombe de Baudin o l'on allait dŽposer des couronnes et prononcer de violents discours dirigŽs contre l'Empire. C'est dans une de ces manifestations [le 3 dŽcembre 1868] que l'on va trouver pour la premire fois un inconnu qui, par la suite, jouera un certain r™le dans le Parti blanquiste, Chauvire, alors tout jeune [18 ans] et modeste employŽ dans un bazar. ArrtŽ avec plusieurs autres, il est condamnŽ ˆ quinze jours de prison, en compagnie de Kellermann, un blanquiste que nous avons dŽjˆ vu dans l'affaire de la Renaissance, qui ne manquera pas d'endoctriner le jeune Chauvire et de le prŽsenter aux camarades ˆ leur sortie de prison. C'est ainsi que Chauvire fait la connaissance des blanquistes et que naturellement il viendra les retrouver au ComitŽ RŽvolutionnaire Central, aprs l'amnistie de 1880. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 30). Aprs 1884, il est Žlu au Conseil municipal de Javel (15e). (DaCosta, idem, p. 59). Il prend la parole lors des obsques dÕEudes, le 8 aožt 1888 (cf. DaCosta, idem, p. 63). ƒlu en 1893 et en 1898 dans le XVe sous lÕŽtiquette blanquiste (CRC) (DaCosta, idem, p. 67-68). NŽ le 3 aožt (ou le 13 avril ?) 1850 ˆ Gand (en Belgique, de parents franais, mais il vit ˆ Paris ds son enfance) ; mort le 2 juin 1910 ˆ Paris. Emmanuel Chauvire travaille comme comptable, puis correcteur au Journal officiel. En mars 1869, Emmanuel Chauvire est condamnŽ ˆ 6 mois de prison pour Ç excitation ˆ la haine des citoyens les uns contre les autres È. En 1870, il renouvelle (2 mois de prison) pour contravention ˆ la loi sur les rŽunions publiques. En juillet 1870, Chauvire, membre de lÕA.I.T., signe le manifeste contre la guerre adressŽ aux travailleurs de tous pays. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il signe lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Pendant le 1er Sige, Chauvire est sergent-major aux Francs-Tireurs de la Seine ; il est fait prisonnier le 4 avril au plateau de Ch‰tillon et condamnŽ ˆ 5 ans de prison. LibŽrŽ, Chauvire passe en Belgique, o il vit de son mŽtier jusquÕˆ lÕamnistie de 1880 qui lui permet de rentrer ˆ Paris. Il y crŽe lÕassociation Ç Les Chevaliers du Travail È dont il est le premier Grand Ma”tre, dans le dessein de fonder une franc-maonnerie ouvrire. Il est un des premiers ˆ rejoindre le ComitŽ RŽvolutionnaire Central et devient un familier et un compagnon de lutte de Vaillant [cf. annexe M]. AdhŽrant ˆ la Ligue pour la suppression de lÕarmŽe permanente, il participe en dŽcembre 1887 aux manifestations populaires dÕhostilitŽ contre Jules Ferry, candidat ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. Lorsque le CRC se scinde en deux fractions, il suit Vaillant dans la lutte antiboulangiste [cf. annexe N].  Lorsque cette fraction, bient™t seule hŽritire du blanquisme, se constitue en Parti Socialiste RŽvolutionnaire, en juillet 1898, il remporte sous son Žtiquette plusieurs succs Žlectoraux. DŽputŽ du XVe en 1893, il est rŽŽlu en 1896, 1898, 1902, 1906 et 1910 (SFIO). ƒlu dÕun quartier populaire, il maintient avec ses mandants un contact Žtroit : ses Žlecteurs peuvent venir chez lui tous les mercredis. Avec lÕaide de sa femme, il dote sa circonscription dÕun rŽseau dÕÏuvres antituberculeuses. AffectŽ par la mort de son Žpouse, Žtroitement associŽe ˆ sa vie militante, surmenŽ par sa campagne Žlectorale, Emmanuel Chauvire ne survit que de quelques semaines ˆ sa rŽŽlection de 1910. (dÕaprs le Maitron) ZŽvas, citant un article de lui paru dans la Revue socialiste sur Ç Le comitŽ rŽvolutionnaire central È en mai 1887, le considre comme un des Ç disciples immŽdiats de Blanqui È (p. 140), avec Eudes.

 

Chouteau Henri (1834-1896) *Æ : Peintre-vitrier, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). NŽ ˆ Paris le 16 fŽvrier 1834, peintre en b‰timent, Henri Chouteau est condamnŽ, en fŽvrier 1852, pour colportage dÕŽcrits subversifs. En 1867, cÕest tant™t chez lui, tant™t chez Las, que se tiennent les rŽunions au cours desquelles sont ŽlaborŽs les statuts du groupe Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. Ces statuts sont enfouis dans sa cave, mais aisŽment dŽcouverts par la police gr‰ce ˆ lÕindicateur Godichet. Sont arrtŽs avec lui : Acollas, Adel, Genouille, Godichet, Goraud, Hayot, Hermann, Las, Meili, Naquet et Verlire [cf. ces noms]. Chouteau est condamnŽ ˆ 15 mois de prison. Il reprŽsente le VIe au sein du ComitŽ central de la Garde nationale. En septembre 1870, il entre au ComitŽ central rŽpublicain provisoire des 20 arrondissements de Paris. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, mais il a pu gagner Londres o il est un des dirigeants de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune, appartenant aussi ˆ la section fŽdŽraliste franaise de 1871 et ˆ la loge maonnique rŽvolutionnaire Ç la FŽdŽration È fondŽe par VŽsinier en mai 1872. (dÕaprs le Maitron) 

 

Christenert Constant (c. 1836-1876) : NŽ en Suisse vers 1836, mort ˆ New York (USA) vers le 10 fŽvrier 1876. Dans la fin des annŽes 1860, Constant Christenert tient ˆ New York le CafŽ-restaurant international (billard, pension franaise, restaurant, vins et liqueurs), sur Grand Street. Membre-fondateur de lÕUnion rŽpublicaine de langue franaise (URLF) ˆ New York, Constant Christenert est prŽsident de sa section n¡ 1. Ë lÕautomne 1870, avec le ComitŽ de dŽfense nationale, il travaille ˆ organiser le dŽpart de volontaires vers la France envahie. DŽbut avril, alors que le dŽbat sÕamplifie au sein de lÕURLF, il est lÕun des signataires dÕun communiquŽ prenant clairement fait et cause pour la Commune. Ds la fondation de lÕAIT aux ƒtats-Unis, Constant Christenert y adhre. Membre de la commission de contr™le du Socialiste, il est lÕun des signataires de lÕappel ˆ la manifestation de solidaritŽ avec les communards vaincus, ˆ lÕoccasion de lÕexŽcution de FerrŽ, Bourgeois et Rossel. Co-organisateur de la souscription au profit des veuves et des orphelins des combattants de la Commune, il y contribue gŽnŽreusement, mais il dŽmissionne de ses responsabilitŽs pour protester contre le choix de Gustave May comme trŽsorier national (cf. ce nom).
SÕŽtant rapprochŽ de la mouvance blanquiste, Constant Christenert prend activement part au mouvement des ch™meurs de lÕhiver 1873-74, et au lendemain de lÕŽchauffourŽe de Tompkins square (13 janvier 1874), il se rend au poste de police pour demander la libŽration de plusieurs militants arrtŽs. Malade, Christenert meurt vers le 10 fŽvrier 1876.
(dÕaprs Michel Cordillot et Hubert Perrier pour le Maitron)

 

ClŽment Jean[-Baptiste ?] (1836-1903) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È de 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Sans doute sÕagit-il de Jean-Baptiste ClŽment, nŽ ˆ Boulogne-sur-Seine, le 31 mai 1836 et mort ˆ Paris, le 23 fŽvrier 1903. Jean-Baptiste ClŽment est le parolier de la cŽlbre chanson Le temps des cerises, nŽe ˆ Bruxelles de sa rencontre avec Antoine Renard, ancien ouvrier fondeur, devenu chansonnier, ralliŽ ˆ lÕopposition ouverte ˆ NapolŽon III. En mars 1870, il retourne ˆ Bruxelles quelques semaines, pour Žchapper ˆ une peine de prison. Aprs avoir participŽ ˆ la Commune de Paris, Jean-Baptiste ClŽment gagne Londres o il vit en exil. Quant il en repart en aožt 1879, il revient ˆ Bruxelles o il frŽquente diverses associations, dont le Cercle dŽmocratique, le Cercle des Žtudes sociales dÕEmmanuel Chauvire (avec qui il a ŽtŽ incarcŽrŽ ˆ la prison de Sainte-PŽlagie en 1870). SurveillŽ par la police, Jean-Baptiste ClŽment quitte la Belgique au mois dÕoctobre 1879 et parcourt la France comme propagandiste, proche de Paul Brousse dans un premier temps, puis de la FŽdŽration des travailleurs socialistes allemanistes. Il se fixe en 1888 dans les Ardennes dont il devient le principal dirigeant socialiste. (dÕaprs le Maitron).

 

ClŽray (?-?) : DÕaprs le Maitron (notice de Germain Casse), il appartient, ds le dŽbut de 1864,  Ç au noyau blanquiste, "embryon du Parti" È (avec Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir ces noms].

 

Collet Mathurin [Collot Mathurin, dit] (c. 1794-?) : NŽ vers 1794 ˆ Nantes (Loire-InfŽrieure). Relieur, il est enfermŽ ˆ La Force pour association illicite en juin 1836 (sans doute la SociŽtŽ des Familles). Son nom figurant dans les listes saisies sur Lamieussens, il est inculpŽ au procs des poudres. Collet est, avec Fombertaux, lÕun des rŽdacteurs du Moniteur RŽpublicain et de LÕHomme libre en 1837 et 1838. En 1840, Collet est connu comme lÕun des plus vieux communistes du Faubourg Saint-Marceau. En 1841, il crŽe, avec Le Goff et Fombertaux, Le Communautaire. En fŽvrier 1848, il participe ˆ lÕenvahissement de lÕH™tel-de-Ville. Le soir du 25 fŽvrier, il assiste ˆ la premire rŽunion donnŽe par Blanqui au Prado et devient membre de la SociŽtŽ rŽpublicaine centrale. Il semble avoir ŽtŽ liŽ ˆ Lacambre. Mais Collet se serait ensuite rapprochŽ de Barbs. (dÕaprs M. Cordillot, J. Grandjonc, Ph. RŽgnier et J. Risacher, pour le Maitron)

 

Cournet FrŽdŽric (1837-1885) * : Communard rŽfugiŽ ˆ Londres, il signe la protestation de septembre 1872 (quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale tenu ˆ La Haye), contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). Il est Žlu commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs le 4 septembre (cf. DaCosta, Idem, p. 35). Il participe, en juin 1879, ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre de Blanqui. (DaCosta, Idem, p. 56 + annexe L). Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881 (DaCosta, Idem, p. 57 + annexe M). NŽ le 25 (ou le 29 ?) dŽcembre 1839 ˆ Paris (ou ˆ Lorient ?), mort le 23 mai 1885,  il est le fils dÕun combattant de 1848, reprŽsentant montagnard ˆ la LŽgislative et rŽsistant au coup dÕƒtat du 2 dŽcembre 1851. Ds 1863-1864, Cournet Žcrit dans de petits journaux du Quartier Latin. Il est tour ˆ tour voyageur de commerce, employŽ de chemin de fer, directeur du casino dÕArcachon. De 1866 ˆ 1868, il navigue sur un paquebot de la Transatlantique, avec les fonctions de commissaire de bord, entre les Antilles et lÕAmŽrique du Sud. De retour, il est arrtŽ en 1868 pour avoir discouru sur la tombe de Baudin et reste plus de 2 mois ˆ Mazas. Il organise lÕenterrement de Victor Noir, est arrtŽ le 8 fŽvrier 1870, impliquŽ dans le procs de Blois fin juillet, et accusŽ dÕavoir poussŽ au meurtre de lÕempereur. Il collabore au RŽveil de Delescluze, ainsi quÕau RŽveil du Peuple (avril-mai 1871) qui lui fait suite. Aprs le 4 septembre, il est Žlu commandant dÕun des bataillons de Montmartre et paye de sa personne ˆ Drancy et ˆ Bondy, mais est cassŽ de son grade aprs la tentative insurrectionnelle du 31 octobre. ƒlu membre de la Commune dans le XIXe, il fait partie de la Commission de SžretŽ gŽnŽrale. DŽlŽguŽ ˆ la SžretŽ en remplacement de Rigault, il est remplacŽ par FerrŽ le 13 mai. Il vote pour le ComitŽ de Salut public. Le 26 mai, avec Varlin et quelques autres, il sÕefforce, en vain, dÕempcher le massacre des otages. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la peine de mort. RŽfugiŽ dÕabord ˆ Londres, Cournet fait partie du conseil gŽnŽral de lÕInternationale ˆ partir du 21 novembre 1871 et est co-signataire de la 3e Ždition de la Guerre civile en France, le pamphlet de Marx. DŽlŽguŽ au congrs de La Haye (septembre 1872), il prŽside un moment, mais, mŽcontent du vote sur le transfert du Conseil gŽnŽral ˆ New York, le quitte avant la fin, avec ses camarades blanquistes Arnaud, Ranvier et Vaillant, et signe avec eux la brochure Internationale et RŽvolution. En juin 1874, il figure parmi les signataires du texte blanquiste Aux Communeux publiŽe ˆ Londres [cf. annexe K]. Puis, en septembre, il se rend en Suisse. Il est encore ˆ Genve les annŽes suivantes, aidant Rochefort ˆ faire para”tre La Lanterne. RentrŽ ˆ Paris en juillet 1880, il collabore ˆ LÕIntransigeant (Rochefort). En dŽcembre 1880, Cournet donne des articles au journal blanquiste Ni Dieu ni Ma”tre. En janvier 1881, il est candidat aux municipales dans le quartier Saint-Gervais (IVe) et ˆ la SantŽ (XIVe). Quelques mois plus tard, il reprŽsente le ComitŽ RŽvolutionnaire Central aux lŽgislatives dans le XVe. Cournet meurt en 1885 et est enterrŽ le 25 mai au Pre-Lachaise. 4 000 ˆ 6 000 personnes, selon les estimations de la police, participent ˆ la cŽrŽmonie. Derrire le cercueil sont groupŽs les principaux rŽdacteurs de lÕIntransigeant, du Cri du Peuple, du Radical, de la Bataille et plusieurs drapeaux rouges et le drapeau noir des anarchistes du XXe sont dŽployŽs dans le cimetire. Une bagarre se dŽclenche ˆ la sortie du cimetire entre la police et les anarchistes. (dÕaprs le Maitron).

 

Coutant Jules, dit Coutant d'Ivry (1854-1913) : ƒlu en 1893, ˆ Ivry, comme membre du Parti ouvrier, il avait adhŽrŽ, dans le cours de la lŽgislature, au ComitŽ RŽvolutionnaire Central. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67). le 21 (ou le 24) mai 1854 ˆ Troyes (Aube), mort le 30 aožt 1913 ˆ Arpajon-sur-Cre (Cantal). Fils dÕun peintre, Jules Coutant vient habiter avec sa famille en 1869 dans le quartier dÕIvry-Port et travaille trs t™t, comme tourneur, dans de petites entreprises dÕo il est souvent congŽdiŽ pour activitŽ syndicale. Il a sans doute fait un Ç tour de France È ˆ lÕ‰ge de 16 ans. Il trouve de lÕembauche ˆ Five-Lilles (Nord), ˆ Saint-ƒtienne et ˆ Saint-Chamond (Loire). Aprs son service militaire, il est ouvrier chez diffŽrents employeurs, dont Edison et la cartoucherie de Vincennes. Pionnier du mouvement socialiste dans la banlieue sud, le dŽputŽ socialiste Jules Joffrin le charge de la propagande. Jules Coutant adhre dÕabord au Parti ouvrier socialiste rŽvolutionnaire (POSR), au nom duquel il est Žlu dŽputŽ ˆ Sceaux en 1893. Il ne quitte plus le Palais-Bourbon o il multiplie les interventions et les propositions en faveur des travailleurs salariŽs et de lÕamnistie. En 1895, Jules Coutant passe au blanquisme en adhŽrant au CRC [cf. annexe M]. En 1898, il est rŽŽlu au 1er tour, sous lÕŽtiquette du Parti socialiste rŽvolutionnaire (PSR) [cf. annexe P]. En 1905, au congrs dÕunitŽ, il adhre ˆ la SFIO et, sous son drapeau, est rŽŽlu aux Žlections gŽnŽrales de 1906. Mais, peu aprs, il quitte le Parti socialiste : il a toujours ŽtŽ franc-tireur et supporte difficilement la discipline des groupes et des partis, comme il se soumet mal au rglement de lÕAssemblŽe. Il est rŽŽlu en 1910 comme rŽpublicain-socialiste. ƒlu conseiller municipal en 1886 et 1892, il devient maire socialiste indŽpendant dÕIvry-sur-Seine en mai 1908 et le restera jusquÕˆ sa mort. (dÕaprs le Maitron)

 

Crosse Louis (?-?) * : Louis Crosse sert la Commune en qualitŽ dÕemployŽ au service des munitions. RŽfugiŽ ˆ New York aprs la dŽfaite, il est proche de la tendance blanquiste. Il signe avec MŽgy et Jules Thomas (cf. ces noms) la protestation contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier national. En fŽvrier 1874, il participe au lancement de la Revue sociale de tendance blanquiste. En 1876, il est membre de la commission exŽcutive du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York (ce qui subsiste du Groupe rŽvolutionnaire socialiste international, le GRSI). Il prend part le 30 mars ˆ le rŽunion de HuschÕs Hall, o les frres Gustave et ƒlie May sont exclus (cf. ces noms et remarque complŽmentaire n¡ 1). En 1878, Louis Crosse est lÕun des organisateurs chargŽs par la SociŽtŽ des RŽfugiŽs de prŽparer et de coordonner la cŽrŽmonie anniversaire du 18 mars ˆ New York. Sa trace se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Crousse Charles, Joseph, Albert (1816- ?) : Clerc dÕavouŽ, nŽ ˆ Lorquin (Meurthe) le 9 mars 1816. Fils a”nŽ dÕun ancien capitaine de la garde impŽriale crŽŽ baron par lÕEmpereur ˆ Wagram, en 1809. ƒtudiant en droit ˆ Paris, de 1837 ˆ 1840, combattant de FŽvrier, il devient secrŽtaire de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale de Blanqui, qui lÕenvoie ˆ Rouen enquter sur les causes des massacres dÕavril (son nom figure au bas de la protestation de la SociŽtŽ rŽpublicaine centrale ˆ ce sujet). Mais il participe ˆ lÕactivitŽ dÕautres clubs parisiens. Son nom revient souvent dans La Voix des Clubs de mars 1848. Le 15 mai 1848, il participe ˆ lÕenvahissement de lÕAssemblŽe nationale et monte ˆ la tribune, puis estimant avoir ŽtŽ dupŽ, il se dŽtourne de toute action. (dÕaprs le Maitron)

 

Da Costa Gaston (1850-1909) *, dit Ç Coco È [dÕaprs le site Ç Paris rŽvolutionnaire È, cf. annexe U] : ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe E). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 15 dŽcembre 1850 ˆ Paris ; mort ˆ Bois-le-Roi (Seine-et-Marne) en dŽcembre 1909. Da Costa entre comme rŽpŽtiteur ˆ la pension Mirman, o il a ŽtŽ lui-mme interne lorsquÕil suivait les cours du lycŽe Charlemagne. Il entreprend des Žtudes de droit. Il est trs liŽ avec Rigault, et ses adversaires incriminent ˆ tort la nature de leur amitiŽ. Durant le Sige, il est officier payeur de la Garde nationale. JusquÕau 31 octobre, Rigault lÕa comme secrŽtaire ˆ la prŽfecture de Police, puis il en fait son chef de cabinet, le chargeant de rŽorganiser les services. Lorsque Rigault devient procureur de la Commune, Da Costa est son substitut avec FerrŽ, Huguenot et Martainville. Gaston Da Costa se rŽfugie, le 28 mai, ˆ la Varenne-Saint-Hilaire, mais, dŽnoncŽ, est arrtŽ fin juillet. Un commissaire rŽussit ˆ le faire parler et Gaston Da Costa dŽnonce la retraite probable de certains blanquistes qui, heureusement pour eux, ont dŽjˆ passŽ une frontire. Gaston Da Costa est condamnŽ ˆ mort, puis sa peine est commuŽe en travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ, ˆ lÕ”le Nou, o il est employŽ comme jardinier. Il refuse de demander sa gr‰ce, mais, intŽressŽ par lÕenseignement, il tente de gagner lÕ”le des Pins ou la presquÕ”le Ducos pour y ouvrir des cours dÕadultes et poursuivre des recherches de gŽologie. NÕen ayant pas obtenu lÕautorisation, il travaille les mathŽmatiques. AmnistiŽ en 1880, il rentre lÕun des derniers et est encore mis aux fers pour avoir refusŽ dÕassister tte nue ˆ la prire. Rochefort lui donne une place ˆ lÕIntransigeant, et il publie des ouvrages pŽdagogiques. (dÕaprs le Maitron)

 

Da Costa Charles (?-?) * : Auteur de lÕouvrage Les Blanquistes (1912), il est devenu blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + cf. annexe D). ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  (DaCosta, idem, pp. 29 + cf. annexe E). Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Frre du prŽcŽdent, Charles Da Costa est Žtudiant en droit, puis correcteur dÕimprimerie. En avril 1870, des articles politiques lui valent quelques mois de prison. Sous la Commune, il est employŽ au service des Relations extŽrieures, puis dŽlŽguŽ du ComitŽ de Salut public. Avec son frre, il collabore ˆ La Nouvelle RŽpublique, puis ˆ lÕAffranchi. Fin mai, il participe ˆ la construction de barricades dans le XIIe. CondamnŽ ˆ dix ans de dŽtention pour usurpation de fonctions publiques et construction de barricades, il parvient ˆ sÕŽchapper miraculeusement des pontons de Port-Louis (Morbihan) [A. ZŽvas, Les Proscrits de la Commune, p. 7], o il sÕŽtait fait remarquer pour son Ç esprit dÕindiscipline È (septembre 1872). Charles Da Costa parvient ˆ gagner lÕAngleterre, o, pour gagner sa vie, il dirige un journal de courses (jusquÕen 1878). ÎUVRE : Les Blanquistes, t. VI de lÕHistoire des partis socialistes, de ZŽvas, Paris, 1912. (dÕaprs le Maitron)

 

Dagbert (?-?) * : Ë lÕŽpoque de la Commune, il serait Ç un des membres les plus influents de lÕInternationale È ˆ Paris et on peut supposer quÕil est dŽjˆ liŽ ˆ la mouvance blanquiste, compte tenu de sa prise de position ˆ la mort de Duval. Fuyant la rŽpression, Dagbert Žmigre ˆ New York, o il adhre ˆ la section fanaise de lÕAIT. Il la reprŽsente avec ƒdouard David (voir ce nom) lors du congrs Ç centraliste È qui se tient du 6 au 8 juillet 1872, dŽfendant la motion qui exige que toute personne aspirant ˆ adhŽrer ˆ lÕInternationale ait la qualitŽ de travailleur. En fŽvrier 1873, Dagbert est nommŽ membre de la commission de contr™le du Socialiste Ñ ce qui confirme quÕil est proche des blanquistes. Sa trace se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Daniel Jean-Louis-Marie-ThŽophile (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard [cf. Wkpd sur CCSR + cf. Paul Roche, Ç La citŽ ouvrire È, Le Gaulois, 14 janvier 1896, p. 3 + annexe N]. SignalŽ comme un des blanquistes dissidents (avec Archain, BreuillŽ et GrŽbauval) du groupe socialiste du Conseil municipal de Paris en 1899-1900 [cf. Nobuhito Nagai,  Les conseillers municipaux de Paris sous la troisime rŽpublique, 1871-1914, Publications de la Sorbonne, 2002].

 

David ƒdouard (?-?) * : ƒdouard David Žmigre aux ƒtats-Unis aprs lÕŽchec de la Commune de Paris, ˆ laquelle il participe sans que lÕon sache exactement de quelle manire. (SÕagit-il dÕƒdouard David, nŽ le 20 aožt 1851 ˆ Nantes (Loire-InfŽrieur), p‰tissier, garde au 144e fŽdŽrŽ, arrtŽ le 28 mai 1871, incarcŽrŽ ˆ Rochefort et libŽrŽ sur non-lieu le 5 octobre ?) Membre de lÕAIT, ƒdouard David habite fin 1871 ˆ New York. Il commence ˆ collaborer au Socialiste en janvier 1872 avec Simon Dereure (cf. ce nom) et est lÕun des principaux artisans de la pŽnŽtration du blanquisme dans les sections franaises de lÕAIT ˆ New York. ƒlu membre du conseil fŽdŽral, il assiste en septembre au congrs de lÕAIT de La Haye qui dŽbouche sur la scission de lÕorganisation. Il y est Žlu membre du Conseil gŽnŽral, mais, ds son retour ˆ New York dŽbut octobre, il fait conna”tre sa dŽcision de ne pas y siŽger. RŽdacteur-administrateur du Socialiste (dont il devient Žditorialiste en mars 1872), David y publie des articles trs blanquistes, ainsi que des textes de Blanqui lui-mme. Fin 1872, il est lÕun des artisans de la transformation de la section 2 en Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI) de tendance blanquiste marquŽe. LÕannŽe suivante, il est un des collaborateurs de lÕŽphŽmre Revue sociale des blanquistes. Durant quelques annŽes, on nÕentend plus parler de lui. David se manifeste ˆ nouveau en dŽcembre 1880, se prononant en faveur de la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva). Ë cette Žpoque, David est ˆ New York secrŽtaire de la SociŽtŽ communiste rŽvolutionnaire (ou SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune). Mettant ˆ profit son expŽrience journalistique, il joue un r™le prŽpondŽrant dans la relance de la presse rŽvolutionnaire amŽricaine francophone ˆ partir de 1885. En novembre, il fait para”tre La Torpille, ŽditŽe en Pennsylvanie, ˆ Newfoundland, o il semble quÕil se soit reconverti dans lÕagriculture. Le journal disparu en mars 1887, David lance lÕannŽe suivante Le RŽveil des masses, qui tŽmoigne dÕune Žvolution toujours plus prononcŽe vers lÕanarchisme et qui tient jusquÕen juin 1890. David revient alors ˆ New York, accueillant ˆ son domicile (sur la 5e Avenue) les rŽunions du groupe anarchiste franais. En 1891, il lance un dernier titre, La Crise sociale. Ë lÕautomne 1891, ƒdouard David est victime dÕune agression ˆ Newfoundland : un voisin lui tire une dŽcharge de plombs en plein visage, qui le laisse dŽfinitivement aveugle. En 1892, il sÕinstalle avec sa famille au Texas et sa trace se perd dŽfinitivement aprs 1896. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Davoust Gabriel dit Ç Berry È (1842- ?) * : NŽ le 19 mai 1842 ˆ Saint-Amand (Cher) ; tailleur de pierres. Membre de lÕInternationale, Gabriel Davoust est lÕun de ceux qui, aprs le meurtre de Victor Noir, le 10 janvier 1870, et lÕarrestation dÕHenri Rochefort, le 7 fŽvrier suivant, engagent les ouvriers au calme (appel du 9 fŽvrier 1870). Durant la Commune, il appartient ˆ la commission municipale du XVIIe. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, Gabriel Davoust se rŽfugie ˆ Londres, puis, en fŽvrier 1872, ˆ New York o il apporte vraisemblablement les consignes des chefs londoniens aux militants blanquistes new-yorkais pour quÕils essaient de sÕemparer de lÕAIT en fondant le Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI, qui compte 167 membres). Davoust est le beau-frre de Joseph Olivier (voir ce nom), lÕun des principaux militants blanquistes de New York. En 1879, Gabriel Davoust rŽside ˆ Chicago, o il est lÕun des orateurs qui sÕadressent ˆ lÕimmense foule venue commŽmorer lÕanniversaire du 18 mars. NaturalisŽ citoyen amŽricain, il est membre de la direction du Socialist Labor Party pour Chicago. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Debroz (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine qui, en fŽvrier 1866, est condamnŽ avec Brideau, Granger, Jaclard, L. Levraud et E. Villeneuve pour avoir participŽ, le 21 janvier1865, ˆ une manifestation rŽpublicaine, rue des Amandiers (XXe). [dÕaprs le Maitron ; cf. notice Brideau + annexe B + Dommanget, Blanqui... et lÕopposition rŽvolutionnaire + A. ZŽvas, Blanqui, p. 196]

 

Decaen (?-?) * : Blanquiste fusillŽ ˆ Satory en mme temps que FerrŽ et Genton (DaCosta, Les Blanquistes, p. 39). SÕagit-il de Armand Decaen ? NŽ en 1845, Armand Decaen a 26 ans en 1871 et est ajusteur au Havre. Il est lÕun des 50 principaux membres dÕun club socialiste au Havre, qui se transforme, en mars 1871, en Ç ComitŽ central rŽpublicain de SolidaritŽ È, prŽsente une liste aux municipales de 1871, et obtient environ 22 % des suffrages Ñ ce qui inquite fortement les autoritŽs. La police dit de lui que cÕest un homme dangereux, ˆ surveiller, et quÕil est un chaud partisan de la Commune. (dÕaprs le Maitron)

 

DŽliŽs [parfois orthographiŽ Delle ou Dells] (?-?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K).

 

Denis  Pierre (1828-1907) *Æ : Ç Ë c™tŽ de Germain Casse, de Rogeard et de Pierre Denis, voici Ch. Longuet [É] È [Albert Thomas (s/d. Jean Jaurs), Histoire socialiste, tome X : Le Second Empire (1852-1870), Jules Rouff, 1908, p. 9] NŽ le 28 octobre 1828 ˆ Lyon, Pierre Denis gagne sa vie comme employŽ, surveillant de travaux, et collabore ˆ plusieurs journaux : La Rive gauche, Le Courrier franais, Le Combat, Le Vengeur... En 1865-1866, Pierre Denis est lÕun des rŽdacteurs du pŽriodique fouriŽriste La MutualitŽ - Revue du Travail, des sociŽtŽs coopŽratives et de secours mutuels. Il est lÕami de Valls qui en fait son associŽ dans la plupart de ses journaux, au Peuple et au RŽfractaire de 1869, ˆ La Rue de 1870 et au Cri du Peuple de 1871. Pierre Denis appartient ˆ lÕInternationale, au moins depuis 1869. Aprs la chute de lÕEmpire, on le trouve dŽlŽguŽ des 20 arrondissements et un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Durant la Commune, Denis est major dÕune lŽgion et exerce les fonctions de sous-gouverneur du fort de Bictre. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Il est graciŽ en novembre 1879. Quelque dix ans aprs son retour dÕexil, Pierre Denis devient (selon Vuillaume) Ç le conseiller du gŽnŽral Boulanger È. (dÕaprs le Maitron)

 

Dereure Louis Simon (1838-1900) * : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ ˆ Lapalisse (Allier) le 1er dŽcembre 1838, mort ˆ Paris le 17 juillet 1900. Simon Dereure, montŽ ˆ Paris en 1863, est lÕun des fondateurs, en 1866, de la premire chambre syndicale ouvrire organisŽe en France : celle des cordonniers-bottiers, dont il est le dŽlŽguŽ au 4e congrs de lÕInternationale ˆ B‰le en septembre 1869. En mme temps, il est gŽrant de La Marseillaise de Rochefort. ArrtŽ le 8 fŽvrier 1870 ˆ la suite des Žmeutes de Belleville et inculpŽ pour complot contre la sžretŽ de lÕƒtat, il est condamnŽ ˆ 3 ans de prison. LibŽrŽ le 5 septembre, il fait partie du comitŽ de dŽfense et dÕarmement du XVIIIe. Dereure prend une part active ˆ la journŽe du 31 octobre et le 21 janvier 1871, il fait ouvrir les portes de Mazas pour libŽrer Flourens. Le lendemain, il est ˆ la tte des bataillons insurgŽs place de lÕH™tel de ville. Le 18 mars, Simon Dereure organise la rŽsistance ˆ Montmartre avec les blanquistes Jaclard et FerrŽ. ƒlu membre de la Commune de Paris le 26 mars 1871 par le XVIIIe, Dereure vote pour le ComitŽ de salut public. Il collabore ˆ deux journaux dirigŽs par Paschal Grousset : La Nouvelle RŽpublique (mars-avril), puis LÕAffranchi (avril). CondamnŽ ˆ mort par contumace, il a rŽussi ˆ quitter Paris, et arrive ˆ New York ˆ la fin de lÕŽtŽ 1871, via la Suisse et lÕAngleterre. Ds lÕautomne 1871, Dereure fait partie du noyau blanquiste organisŽ autour dÕEdmond MŽgy et Edmond Levraud. En fŽvrier 1872, il donne ˆ New York deux confŽrences sur la Commune de Paris, dont les bŽnŽfices sont reversŽs au Socialiste, journal dont il devient rapidement lÕŽditorialiste, contribuant ˆ y populariser les thses blanquistes. Du 6 au 8 juillet 1872, Dereure assiste au congrs de la FŽdŽration de lÕAmŽrique du Nord Ç centraliste È de lÕAIT, et il est choisi comme dŽlŽguŽ, avec Friedrich Sorge, pour participer au congrs de La Haye, au cours duquel il vote pour lÕexpulsion de Bakounine Ñ mais de lui seul Ñ et pour lÕattribution des pleins pouvoirs au Conseil gŽnŽral ; mais il se prononce contre le transfert ˆ New York. Il est cependant dŽsignŽ par le congrs pour tre lÕun des trois Franais membres du nouveau conseil. Fin janvier 1873, il sÕinstalle en Georgie. En mars 1876, Dereure est de retour ˆ New York et cÕest sur sa proposition que les frres Gustave et ƒlie May sont expulsŽs de la SociŽtŽ des RŽfugiŽs. Durant lÕŽtŽ 1876, il part rejoindre la communautŽ icarienne de Corning (Iowa). Lors de la crise de 1877, il se range aux c™tŽs des minoritaires de la Jeune Icarie  qui fait scission. En mai 1878, il quitte le site dÕIcarie pour ouvrir un atelier de cordonnerie ˆ Corning, sans tre en rupture avec la communautŽ, puisquÕen 1879 il y dirige encore la cordonnerie. Ds la proclamation de lÕamnistie, Simon Dereure rentre en France o il est le 10 janvier 1881. Il adhre au Parti Ouvrier Franais de Jules Guesde. Lors des manifestations de ch™meurs en 1883, il est arrtŽ ˆ Saint-Quentin. Dans les annŽes 1880 et 1890, Simon Dereure est candidat ˆ plusieurs Žlections (lŽgislatives et municipales). DŽlŽguŽ aux congrs du POF, il est nommŽ chaque fois membre du conseil national du Parti. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

DŽrouilla Jean Paul Anatole (1830-1878) *Æ : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È de juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + cf. annexe K + annexe S). NŽ ˆ Paris le 15 avril 1830, mort ˆ Saint-Gilles (faubourg de Bruxelles), le 3 mai 1878, Anatole DŽrouilla exerce divers mŽtiers (sculpteur, doreur sur bois, marchand de vins, fabricant de pipes, homme dÕŽquipe, voyageur de commerce, concierge ˆ Paris). En juin 1848, Anatole Derouilla a sans doute combattu avec les insurgŽs. Vingt ans plus tard, il est arrtŽ par la police impŽriale, prs de Sedan, alors quÕil passe de Belgique en France des exemplaires de la Lanterne de Rochefort ; il est condamnŽ ˆ 4 mois de prison. ƒlu, pendant le Sige de Paris, lieutenant de la Garde nationale, il passe commandant sous la Commune. Aprs la dŽfaite, il rŽussit ˆ fuir et cÕest par contumace quÕil est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Anatole Derouilla meurt ˆ Bruxelles et est enterrŽ le 5 mai 1878 par les Ç Solidaires È. (dÕaprs le Maitron)

 

Dubois Paul (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il visite Blanqui ˆ H™pital Necker en 1864. Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). SÕagit-il de ce docteur Dubois qui est nommŽ, le 26 avril 1871, chirurgien-major ˆ la Garde nationale par arrtŽ du dŽlŽguŽ au ministre de la Guerre ? (dÕaprs le Maitron). DÕaprs la notice de Germain Casse (Maitron), Dubois P. appartient, ds le dŽbut de 1864,  Ç au noyau blanquiste, "embryon du Parti", avec les jeunes ClŽray, [É], Granger, Jaclard V., Levraud E. et Levraud L., Losson, Marchand, Protot, Regnard A., Tou‰tre, Tridon, Vaissier P., Viette, Villeneuve, un moins jeune Longuet, et les anciens Cazavan et le baron de Ponnat È [voir ces noms].

 

Ducasse FŽlix (?-?) : ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe B Ñ confirmŽ par le Maitron, dÕaprs M. Dommanget, Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire).

 

Duval ƒmile-Victor (1840-1871) * : ƒlu commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs le 4 septembre [cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 37]. Un ouvrage lui a ŽtŽ consacrŽ par Pierre-Henri Zaidman : ƒmile Duval (1840-1871), gŽnŽral de la Commune [catalogue Žditions Dittmar]. NŽ ˆ Paris le 27 novembre 1840, fusillŽ au Petit-Clarmart le 4 avril 1871, ƒmile Duval est ouvrier fondeur en fer. En 1864, ˆ lÕoccasion dÕune grve des fondeurs en fer de Paris (pour obtenir la rŽduction ˆ 10 heures de la journŽe de travail), une sorte de mutuelle, qui tient lieu de vŽritable syndicat, se constitue, dont ƒmile Duval est tour ˆ tour prŽsident, caissier et secrŽtaire. En 1867, Duval adhre ˆ lÕInternationale avec presque tous les membres du bureau. En 1867-1868, avec Eudes, Genton, Granger, Jaclard et quelques autres, Duval constitue les premiers groupes de combat blanquistes. En 1868, il milite ˆ la fonderie Gouin (dans le XIe). Eudes, qui ne le rencontra quÕen mai 1867, raconte que Duval est entrŽ Ç dans les sociŽtŽs secrtes vers le milieu de lÕannŽe 1866 È. Il y conna”t dÕabord Granger, puis Lalourcey, puis Jaclard. Il tŽmoigne : Ç CÕŽtait un homme dÕune activitŽ hors ligne, infatigable. Il passait toutes ses soirŽes ˆ courir les fonderies de Paris pour nous mettre en relation avec les camarades quÕil savait sžrs et dŽcidŽs ˆ devenir nos adhŽrents. Au mois de fŽvrier 1870, la conspiration allait ˆ merveille et pouvait compter de 800 ˆ 1 000 affiliŽs. Duval fut certainement lÕhomme le plus actif que nous rencontr‰mes, cÕŽtait lÕhomme le plus intelligent pour le recrutement et le plus ardent pour la propagande. È En 1870, Duval est condamnŽ, avec dÕautres blanquistes, ˆ 2 mois de prison. ƒnfermŽ le 28 aožt ˆ Beauvais, il est libŽrŽ le 5 septembre. Duval appartient alors au Club dŽmocrate socialiste du XIIIe qui adhre en bloc ˆ lÕInternationale le 25 novembre. DŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Duval, qui a participŽ ˆ la journŽe rŽvolutionnaire du 31 octobre, est Žgalement de celles de janvier 1871. Avec Rigault et Sapia, il conduit les gardes nationaux devant lÕH™tel de Ville. Le 19 mars, Duval est dŽlŽguŽ ˆ la prŽfecture de Police, et, le 26, Žlu membre de la Commune. Le 3 avril, il est nommŽ gŽnŽral. Avec Bergeret et Eudes, poussŽs par lÕopinion publique et par les gardes nationaux, ils se laissent entra”ner ˆ tenter une sortie le 3 avril. Une partie des forces installŽes sur le plateau de Ch‰tillon par Duval est contrainte de se rendre. Sur lÕordre du gŽnŽral Vinoy (et en dŽpit des promesses faites avant reddition), il est fusillŽ. Ç Avec Duval tombait lÕun des meilleurs soldats de la RŽvolution. SÕil nÕavait pas les aptitudes du gŽnŽral de mŽtier, il possŽdait ˆ un degrŽ Žminent celles du conducteur de foule qui mne ˆ lÕassaut des Tuileries et jette bas les tr™nes et les Bastilles. Peu dÕhommes ont exercŽ pareil ascendant sur les masses. È (Dubreuilh, Histoire socialiste, p. 362.) (dÕaprs le Maitron)

 

Eudes ƒmile [Franois DŽsirŽ] (1843-1888) *Æ : Un des leaders blanquistes, avec Granger et Tridon, ƒmile Eudes se dŽfinit comme Ç blanquiste libre-penseur et anticlŽrical engagŽ È. Pendant quelque temps, il tient une librairie. GŽnŽral des FŽdŽrŽs sous la Commune. (source : blog de Paul Quader). Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). Co-signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). Ç [É] le 5 aožt 1888, alors qu'il prononait son allocution d'ouverture dans un grand meeting organisŽ ˆ la salle FaviŽ par le ComitŽ RŽvolutionnaire Central et LÕHomme Libre [qui Žtait alors l'organe des blanquistes], ˆ propos de la grve des terrassiers, Eudes, qui avait ŽtŽ nommŽ prŽsident de la rŽunion par acclamations, tomba mort subitement de la rupture d'un anŽvrisme. Rien de plus grand, certes, de plus noble, on pourrait dire de plus enviable, que la mort de ce rŽvolutionnaire, expirant debout, en plein champ de bataille, ˆ son poste de combat, alors que ses derniers mots sont un appel ˆ la solidaritŽ humaine, un cri de guerre contre la rŽaction bourgeoise. È (cf. DaCosta, idem, p. 60). Dit Ç Deschamps È, Ç Ga•fer È ou Ç Sed È, nŽ ˆ Roncey (Manche) le 12 septembre 1843 et mort ˆ Paris le 5 aožt 1888, ƒmile Eudes fait ses Žtudes secondaires au collge de Saint-Lo et est bachelier ˆ 17 ans ; il vient poursuivre ses Žtudes de pharmacie ˆ Paris, mais se consacre trs vite et entirement ˆ la politique blanquiste. Au cours des annŽes 1865-1867, il se livre ˆ une active propagande anticlŽricale. GŽrant de La Libre PensŽe, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison pour outrages ˆ la morale publique et religieuse et outrage ˆ la religion catholique. Ë sa sortie de Sainte-PŽlagie, il prend en main lÕadministration de La PensŽe nouvelle, qui succde ˆ La Libre PensŽe. Les blanquistes mettent en place des groupes de combat (on estime que, fin 1868 et pour tout Paris, ils groupent quelque huit cents hommes dont une centaine sont armŽs) ; Eudes est responsable, avec Granger, des formations de la rive gauche. En aožt 1870, Eudes participe ˆ lÕattaque de la caserne des pompiers de la Villette et est arrtŽ, avec Brideau. Le 5 septembre, aprs une manifestation de rue, ils sont dŽlivrŽs de la prison du Cherche-Midi. Pendant le Sige, Eudes et quelques-uns de ses amis blanquistes jouent un r™le important Ç en tant quÕorganisateurs et agents de liaison È au ComitŽ central des 20 arrondissements. Chef dÕun bataillon de la Garde nationale, Eudes est destituŽ aprs la journŽe du 31 octobre. Collaborateur de La Patrie en danger, chef Žlu de la XXe lŽgion, ƒmile Eudes est particulirement actif durant la semaine qui prŽcde lÕavŽnement de la Commune ; et, le soir du 18 mars, avec Ranvier, ˆ la tte des bataillons de Belleville auxquels se joignent ceux de Montmartre, ils sÕemparent de lÕH™tel de Ville sur lequel est hissŽ le drapeau rouge. Le 26 mars, Eudes est Žlu membre de la Commune. Le 29, Žlu ˆ la commission exŽcutive, cÕest sur sa proposition que la nouvelle assemblŽe prend le nom de Ç Commune de Paris È. Il prend part le 3 avril ˆ la malheureuse sortie sur Versailles (cf. ƒmile Duval). Eudes prend part aux combats de rue durant la Semaine sanglante. Il rŽussit cependant ˆ fuir et, par la Suisse, o sa femme le rejoint, gagne Londres en septembre 1871. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la peine de mort. Ë Londres, o il vit de 1871 ˆ 1880, il appartient au groupe blanquiste Ç la Commune rŽvolutionnaire È. La famille Eudes gagne un temps Edimbourg. En 1877, ƒmile Eudes est professeur de franais ˆ lÕƒcole navale de Yarmouth. De retour en France aprs lÕamnistie, il participe ˆ la fondation de Ni Dieu ni Ma”tre et est vice-prŽsident de la Ç Ligue pour lÕabolition de lÕarmŽe permanente È. Aprs la mort de Blanqui, les blanquistes se groupent dans le ComitŽ rŽvolutionnaire central (cf. annexe M). Avec Vaillant, et aidŽ financirement par Rochefort, Eudes lance encore LÕHomme libre o il publie son dernier article. Ë ses funŽrailles, en aožt 1888, de rudes bagarres se dŽroulent au milieu dÕun dŽploiement considŽrable de forces policires. (dÕaprs le Maitron) 

 

Farjat Adrien (1859- ?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3. + voir annexe N). NŽ le 11 dŽcembre 1859 ˆ Lyon, ouvrier tisseur, frre de Gabriel Farjat, leader lyonnais du POF. Trs t™t, le jeune Adrien participe ˆ la vie politique lyonnaise dans les milieux anarchistes et collectivistes. Membre du comitŽ lyonnais de la Ligue pour lÕabolition des armŽes permanentes, il devient lÕun des blanquistes lyonnais les plus connus. En 1884, les blanquistes publient Le Branle-bas et Adrien Farjat, par ses commentaires sur la crise du tissage lyonnais, contribue ˆ attiser lÕesprit rŽvolutionnaire des travailleurs de la ville. Globalement, on peut affirmer que lÕaction militante dÕAdrien Farjat a souvent favorisŽ lÕunitŽ des socialistes avancŽs de Lyon. (dÕaprs le Maitron)

 

Feltesse Georges (1854- ?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe N). Est chargŽ de lÕorganisation des obsques de son ami Eudes, le 8 aožt 88 (cf. DaCosta, idem, p. 61). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexe N & O). NŽ ˆ Clichy en 1854, ouvrier typographe, Georges Feltesse est candidat du CCSR dans le quartier de lÕH™pital Saint-Louis (Paris, Xe) en 1890, et dans le quartier de la Villette (Paris, XIXe) en 1896 et en 1900. (dÕaprs le Maitron)

 

FermŽ Marie LŽopold Albert (1840-1903) : Marie LŽopold Albert FermŽ est nŽ ˆ Vend™me (Loir et Cher) le 2 septembre 1840, fils dÕun huissier de justice. Il fait des Žtudes de droit ˆ Poitiers et ˆ Paris, o il devient avocat en 1862. Son opposition au rŽgime impŽrial lui vaut d'tre incarcŽrŽ ˆ deux reprises : 3 mois pour des articles Žcrits dans Le Moniteur en 1862 (il a 22 ans) et 6 mois pour des articles publiŽs dans Les Žcoles de France et Le Courrier franais. Jeune avocat blanquiste, FermŽ va assister, avec Aristide Rey, au 1er congrs de lÕInternationale ˆ Genve, en septembre 1866. En 1869, il publie un recueil au sujet des procs politiques intentŽs aux opposants de lÕEmpire : Les Conspirations sous le Second Empire Empire, Complot de l'Hippodrome et de l'OpŽra-comique (Librairie de la Renaissance). Sans clients, Albert FermŽ rŽussit finalement ˆ obtenir (vers 1870-1871) un emploi de juge de paix en AlgŽrie. Sur la recommandation de Charles Longuet (que FermŽ a connu, ainsi que Lafargue, ˆ Paris dans les annŽes 1860), cÕest lui qui recevra Karl Marx lors de sa visite ˆ Alger en 1882. Vers 1883, il poursuit sa carrire juridique ˆ Tunis, comme prŽsident du tribunal. RetirŽ ˆ Marseille, il dŽcŽdera ˆ Nice en 1903. (dÕaprs le Maitron ; cf. aussi le site dÕun arrire-petit-fils dÕAlbert FermŽ : http://carthaginois.net/ferme/rbFermeAlbert.htm)

 

FerrŽ ThŽophile (1846-1871) * : NŽ le 6 mai 1846, ˆ Paris, Ier ; fusillŽ ˆ Satory (Versailles), le 28 novembre 1871 ; comptable chez un agent dÕaffaires ; militant blanquiste. En 1868, ThŽophile FerrŽ se signale par un discours prononcŽ sur la tombe dÕAlphonse Baudin. Avant la Commune, FerrŽ est 4 fois condamnŽ pour dŽlits politiques. ImpliquŽ avec les blanquistes, en juillet-aožt 1870, dans le procs de Blois, il est acquittŽ faute de preuves aprs avoir ŽtŽ expulsŽ de la salle dÕaudiences pour Ç son extrme violence et ses insultes ˆ la Haute-Cour È. Aprs le 4 septembre, il sÕinscrit aux compagnies de marche du bataillon de Montmartre. Il figure au nombre des rŽdacteurs de La Patrie en danger, fin 1870. En tant que dŽlŽguŽ des vingt arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe K]. Le 18 mars, il se montre trs actif, fait occuper par Bergeret lÕŽtat-major de la Garde nationale et, comme Jaclard, Eudes, Duval et plusieurs autres blanquistes, est partisan de marcher sur Versailles. Il est alors un des animateurs, avec Louise Michel, du ComitŽ de Vigilance du XVIIIe. ƒlu membre de la Commune, le 26 mars, il est, avec Rigault, secrŽtaire des premires sŽances. Le 1er mai, il est nommŽ substitut du procureur de la Commune, Rigault, en mme temps que Gaston Da Costa, Huguenot et Martainville. Il vote pour le ComitŽ de salut public. ThŽophile FerrŽ est condamnŽ ˆ mort, le 2 septembre, et refuse de faire appel ˆ la clŽmence. Sa sÏur de 19 ans travaille jour et nuit pour venir en aide aux prisonniers. Louise Michel, qui aime FerrŽ, dŽploie les plus grands efforts pour le sauver, mais en vain : le 28 novembre, sur le plateau de Satory, on fusille FerrŽ en mme temps que Rossel et Bourgeois. (dÕaprs le Maitron)

 

Feuill‰tre Claude Ambroise (1806- ?) : NŽ en 1806 ˆ IngrŽ, prs dÕOrlŽans. En 1848, il est professeur de mathŽmatiques au lycŽe Descartes. En relations avec Collet et Lacambre, il est, le 17 mars, lÕun des dŽlŽguŽs des clubs reus par le Gouvernement provisoire. DÕopinions proches de celles de Blanqui, il est Žlu, le 15 avril, prŽsident du club de la Sorbonne, puis du club de la rue des RŽcollets. Le 15 mai, il est parmi ceux qui envahissent lÕAssemblŽe nationale. Il Žcrit des articles en juin 1848 pour lÕAccusateur publicAlphonse Esquiros [qui correspondra avec Blanqui dans les annŽes 1850 quand ce dernier sera enfermŽ ˆ Doullens_]. EnfermŽ, surtout en raison de ses opinions blanquistes, il passe plusieurs mois ˆ Belle-ële. Il est graciŽ en dŽcembre 1849. (dÕaprs le Maitron)

 

Fleutiaux (?-?) * : Sergent chez les fŽdŽrŽs durant la Commune, Fleutiaux se rŽfugie ˆ New York pour Žchapper ˆ la rŽpression. Proche de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la pŽtition de MŽgy (cf. ce nom) contre la proposition de contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Flotte Benjamin Pierre (1814-1888) *Æ : Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). DŽsignŽ pour nŽgocier lÕŽchange de Blanqui contre les otages des Communards en avril 71 (DaCosta, idem, p. 39). NŽ en 1814 ˆ Cuers (Var), mort en aožt 1888, ce cuisinier-restaurateur est un Ç rŽpublicain et rŽvolutionnaire dÕaffinitŽ communiste È. Il fait son apprentissage chez le grand restaurateur VŽry o il a ŽtŽ placŽ tout jeune. Participant aux Trois Glorieuses, il est blessŽ, mais on ignore comment il devint vŽritablement un militant rŽvolutionnaire. Il semble avoir ŽtŽ membre ou proche de la SociŽtŽ des Amis du Peuple et membre de la SociŽtŽ des Droits de lÕHomme ds le dŽbut des annŽes 1830. En septembre 1835, membre de la SociŽtŽ des Familles, il est enfermŽ ˆ La Force, accusŽ de dŽtention de munitions de guerre, mais il est libŽrŽ ds le 2 octobre. En avril 1840, Il est condamnŽ ˆ 2 ans de prison. TransfŽrŽ ˆ Doullens, puis au Mont-Saint-Michel, il se range du c™tŽ des partisans de Blanqui, dans les diffŽrents qui opposent celui-ci ˆ Barbs. En 1845, Flotte est administrateur au conseil de la Ç Compagnie des Industries unies È, sociŽtŽ formant des coopŽratives de production. Membre de la sociŽtŽ des Nouvelles Saisons, il conoit en 1847, avec Lacambre et quelques autres, le projet de prendre les Tuileries dÕassaut, puis rŽorganise un groupe de militants pour renverser le gouvernement. Mais la police ayant ŽtŽ alertŽe par une explosion dans un atelier clandestin de fabrications de bombes, le mouvement est dŽmantelŽ et Flotte Žcope de 15 mois de prison. LibŽrŽ au lendemain du 24 fŽvrier, il participe le 17 mars ˆ la manifestation aux c™tŽs de Blanqui. Pendant la rŽvolution de 1848, cÕest chez lui, rue Boucher (IVe), que Blanqui habite, et quÕest domiciliŽ le secrŽtariat de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale, dont il gre la trŽsorerie. La Haute Cour de Bourges le condamne ˆ 5 ans de dŽtention. Ë la dernire audience, il prend ˆ partie Barbs qui a tirŽ argument contre Blanqui du document Taschereau : Ç Vous vous tes dŽshonorŽ aujourdÕhui, citoyen ! È Aprs avoir purgŽ sa peine ˆ Doullens, puis au pŽnitencier de Belle-ële (quÕil quitte en 1854), il opte pour lÕexil aux ƒtats-Unis, sÕinstallant ˆ San Francisco, o son h™tel-restaurant est, en 1870,  Ç de gros rapport È. Pourtant, lorsque Blanqui, jugeant lÕEmpire ˆ lÕagonie, lance le signal du ralliement de ses troupes, Flotte nÕhŽsite pas un instant (tout comme Casimir Bouis, autre blanquiste varois Žgalement parti aux ƒtats-Unis). CŽdant son Žtablissement ˆ son neveu, il rentre ˆ Paris peu avant le dŽbut de la guerre. Selon ZŽvas, il aurait participŽ ˆ la tentative de coup de main contre la caserne des pompiers de La Villette le 14 aožt 1870. Aprs le 4 septembre, il est un des rŽdacteurs du journal de Blanqui, La Patrie en danger [cf. annexe F]. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Le 6 avril, sur lÕinsistance de Tridon, Flotte se charge de nŽgocier avec Versailles lÕŽchange des otages contre la libŽration de Blanqui (Flotte a racontŽ lÕŽchec de ses nŽgociations dans une brochure, Blanqui et les otages en 1871, documents historiques, qui paraitra ˆ Paris en 1885). Aprs la Semaine sanglante, protŽgŽ par sa nationalitŽ amŽricaine, Flotte peut quitter la France sans tre inquiŽtŽ. Il passe par Londres, o il laisse en dŽp™t ˆ ƒdouard Vaillant son manuscrit sur les otages. DŽbut octobre 1872, il est de passage ˆ New York Ñ o il publie une lettre (signŽe F. Benjamin), dans laquelle il prend sŽvrement ˆ parti Gambetta pour avoir Ç demandŽ la tte de Blanqui È. DŽbut dŽcembre, il est de nouveau ˆ San Francisco, o il jouit dÕun grand prestige au sein de la section locale de lÕAIT, quÕil contribue ˆ gagner aux idŽes blanquistes. Lorsque, en avril 1874, lÕŽvasion de Henri Rochefort et de ses compagnons des bagnes de Nouvelle CalŽdonie est connue et leur arrivŽe ˆ San Francisco annonŽe, Flotte est prŽsident de la commission chargŽe dÕorganiser leur accueil et de collecter des fonds pour leur permettre de poursuivre leur route vers lÕEurope. Aprs le vote de lÕamnistie, Flotte rentre en France (date inconnue). En 1885, il est ˆ Paris et se retire peu aprs dans son Var natal, o il meurt en aožt 1888. Cf. aussi : Michel Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È, Bulletin de la SociŽtŽ dÕHistoire de la RŽvolution de 1848, Paris, 1990. (dÕaprs le Maitron).

 

Fombertaux Eugne (c.1820- ?) : NŽ vers 1820 ˆ Moulins (Allier) ; dessinateur en Žtoffes, puis typographe, journaliste ; communiste rŽvolutionnaire, militant ds lÕ‰ge de 16 ans, nŽobabouviste, blanquiste. En 1836 (il a 16 ans), Eugne Fombertaux compara”t devant un tribunal pour avoir adressŽ ˆ Louis-Philippe la lettre Ç la plus extraordinaire qui se puisse voir È (selon lÕexpression dÕun magistrat). InculpŽ dÕassociation illicite et de complot, il est emprisonnŽ ˆ La Force. En avril 1837, il est arrtŽ, pour affichage dÕune proclamation Ç sŽditieuse È, qui, intitulŽe Ç Au Peuple È, appelle les ouvriers ˆ proclamer la RŽpublique. Ë lÕautomne 1838, il est surpris en train dÕimprimer le 4e numŽro de LÕHomme libre (qui succde depuis aožt au Moniteur rŽpublicain, dont il est le principal rŽdacteur, assistŽ de Leconte Minor, Jean-Baptiste Guillemin, Claude Boudin, Pierre Joigneaux et Gambin). IncarcŽrŽ au Mont-Saint-Michel en octobre 1839, il est transfŽrŽ ˆ Doullens en octobre 1842, et sans doute libŽrŽ en 1844. Militant blanquiste parisien de 1848, membre de la SociŽtŽ rŽpublicaine centrale, il est arrtŽ le 26 mai avec Blanqui et Claude Feuill‰tre. Membre du Club des clubs, puis candidat ˆ la Constituante, il est signataire du Manifeste des Communistes RŽvolutionnaires. En fŽvrier 1858, alors quÕil occupe un modeste emploi ˆ lÕimprimerie Dubuisson, il est arrtŽ, expŽdiŽ ˆ Marseille par chemin de fer, puis en AlgŽrie, ˆ Sidi-Bel-Abbs et ne rentre en France quÕavec lÕamnistie de 1859. [cf. M. Dommanget, Auguste Blanqui et la rŽvolution de 1848, Paris, Mouton, 1972_] (dÕaprs P.-J. Derainne, J. Grandjonc, A. Perrier et Jean Risacher pour le Maitron)

 

Fondeville E. (?-?) * : Membre de lÕAIT, E. Fondeville quitte Bordeaux pour Paris, o il prend une part active ˆ la Commune, comme employŽ au ministre des Travaux publics. Il est aussi gŽrant du journal La Rouge (mai 1871). Proche des Blanquistes, il semble avoir jouŽ un r™le important (bien quÕobscur) dans la tentative dÕŽchange des otages contre Blanqui. Durant la Semaine sanglante, il est encore ˆ Paris, o il cache divers documents importants, mais, ds aožt, il se trouve ˆ Londres, o il participe ˆ la confŽrence de lÕAIT de septembre 1871. Aprs 4 ans passŽs ˆ Londres, Fondeville part ˆ New York, o il est membre de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. Le 30 mars 1876, il prŽside la rŽunion de HuschÕs Hall, au cours de laquelle les frres Gustave et ƒlie May sont exclus. La trace de Fondeville se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Fort Alfred (?-?) * : Le capitaine Fort, qui commande une compagnie du gŽnie au service de la Commune de Paris, est donnŽ pour mortellement blessŽ ˆ Neuilly le 16 avril 1871. En fait, il ne meurt pas de ses blessures et parvient ˆ se rŽfugier ˆ New York aprs la Semaine sanglante. Proche de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la pŽtition de MŽgy (cf. ce nom). Le 8 juillet 1877, il assiste ˆ New York aux obsques du communard Parisel, figurant mme parmi les porteurs du cercueil. Sa trace se perd ensuite dŽfinitivement. En juillet 1873, il a ŽtŽ condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe et est amnistiŽ en 1879. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Fortin ƒmile, Pierre, Justin, dit Ç Pichon È (1846-1906) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le 2 dŽcembre 1846 ˆ Brulon (Sarthe) ; mort ˆ Paris, le 18 dŽcembre 1906. En 1870, Fortin est Ç feuillagiste È (sculpteur sur bois spŽcialisŽ dans les motifs de fleurs et feuillages) et, fiancŽ ˆ la fille de Genton, sÕest dŽjˆ signalŽ parmi les blanquistes, avec 2 condamnations en 1869 (pour infraction ˆ la loi sur les rŽunions publiques et outrages ˆ agent). Sous la Commune, dÕaprs Da Costa, il est nommŽ inspecteur des barricades par FerrŽ, avec Genton. Il est condamnŽ ˆ 10 ans de travaux forcŽs, au bagne de Toulon, puis sur lÕ”le Nou. AmnistiŽ, il redevient sculpteur sur bois, ˆ Montmartre. (dÕaprs le Maitron)

 

Fournier Henri (1861-1909) : NŽ ˆ Paris vers 1861, mort ˆ Danbury (Connecticut) le 17 janvier 1909. Vers 1871, ses parents tiennent un cafŽ-restaurant ˆ Paris. Enfant, il assiste avec passion ˆ la construction des barricades le 18 mars. Pour Henri Fournier, la Commune de Paris est un Ç baptme rŽvolutionnaire È qui le convertit ˆ jamais ˆ la cause de la RŽvolution sociale. Au dŽbut des annŽes 1880, Žtudiant, il rejoint les groupes blanquistes parisiens. Il assiste aux obsques de Blanqui, en janvier 1881, et prend part ˆ des bagarres avec les groupes rivaux. En 1884, il est le dŽlŽguŽ ˆ Clichy de la Ligue pour lÕabolition de lÕarmŽe permanente et ami avec Emmanuel Chauvire. En 1885, Henri Fournier part aux ƒtats-Unis, o il reste 3 ans, avant de rentrer ˆ Paris en 1888. Il est alors embauchŽ dans une fonderie. En 1889, il fait la connaissance de Jules-Louis Breton, sÕinscrit au comitŽ socialiste et participe activement ˆ plusieurs ŽchauffourŽes avec les groupes boulangistes. Vers la fin des annŽes 1890, il retourne aux ƒtats-Unis, se fait fondeur de fer avant de trouver un emploi comme ouvrier teinturier. Ayant adhŽrŽ ˆ la section locale du Parti socialiste amŽricain de Danbury, il sÕabonne ˆ lÕUnion des travailleurs, journal auquel il collabore. Henri Fournier dŽcde ˆ Danbury le dimanche 17 janvier 1909, des suites dÕune tuberculose. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Francard (?-?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O).

 

FrŽmeaux (?-?) : Lithographe arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui dans lÕaffaire de la rue du Figuier (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7 + annexe A). Un certain FrŽmeaux, membre ou sympathisant de la section franaise n¡ 29 de Paterson (New Jersey), verse son obole ˆ la souscription lancŽe par les Internationaux au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune de Paris en janvier 1873. (dÕaprs le Maitron). Est-ce le mme ?

 

FrŽmeaux  Mme (?-?) : ArrtŽe et condamnŽe en juin 1861 avec son mari et Blanqui dans lÕaffaire de la rue du Figuier (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7 + annexe A).

 

Froger Alexandre (?- ?) : DŽputŽ de la Sarthe en 1885-1889, puis de la Mayenne en 1889-1893, socialiste chrŽtien, considŽrŽ comme Ç blanquiste boulangiste È. [Wkpd, Ç Boulangisme È : cf. annexe Q]

 

Gabriel Alfred (1848-1915) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard [cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O]. NŽ le 14 septembre 1848 ˆ Nancy et mort le 10 juin 1915 ˆ Paris. Comptable, puis journaliste (sous le nom de Jacques Dest), il est dŽputŽ boulangiste de Meurthe-et-Moselle de 1889 ˆ 1893. Aprs s'tre rapprochŽ des blanquistes boulangistes du CCSR et des rochefortistes, il fonde en 1898 le Parti rŽpublicain socialiste franais. [dÕaprs Wkpd]

 

Galtier Louis (?- ?) : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). Dans une lettre ˆ Eudes en date du 2 fŽvrier 1872, Edmond GŽry lÕappelle Ç le pre Galtier (le marseillais) È. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron) Dans son ouvrage Aux origines du socialisme moderne, la Premire Internationale, la Commune de Paris, lÕexil (Žditions de lÕAtelier / Žditions ouvrires, 2010), Michel Cordillot signale que Louis Galtier est prŽsent le 17 dŽcembre 1871, lors de la cŽrŽmonie en lÕhonneur des communards FerrŽ, Bourgeois et Rossel qui viennent dÕtre fusillŽs ˆ Satory. Il quittera plus tard  New York pour la Belgique.

 

Gambon Charles Ferdinand (1820-1887) * : Ds la mort de Blanqui, le ComitŽ RŽvolutionnaire Central institue la Ligue pour la suppression de l'armŽe permanente et son remplacement par une armŽe nationale sŽdentaire ; c'est en son nom que Charles Gambon prŽsente ˆ la Chambre un projet de loi dans ce sens (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 59). NŽ le 19 mars 1820 ˆ Bourges (Cher), mort le 16 septembre 1887 ˆ Cosne-sur-Loire (Nivre). Orphelin trs jeune, Charles Gambon est ŽlevŽ dans la Nivre, par ses grands-parents maternels propriŽtaires de forges. Brillant Žlve, Gambon obtient son baccalaurŽat ˆ 16 ans et sa licence en droit ˆ 19 ans. Avocat en 1839, docteur en droit, il est nommŽ juge-supplŽant ˆ Cosne-sur-Loire en 1845, mais surveillŽ par le pouvoir, il est suspendu momentanŽment de ses fonctions. En relation avec La RŽforme, Louis Blanc, Ferdinand Flocon et lÕopposition rŽpublicaine la plus avancŽe, Gambon rejette la monarchie, mme constitutionnelle. Fondateur du Journal des ƒcoles. en 1847, il contribue ˆ lÕeffervescence du Quartier Latin avec son ami FŽlix Pyat. Initiateur des changements de fŽvrier 1848, il regagne sa province aprs la chute de Louis-Philippe. Ë Cosne, Gambon prend rapidement la tte de la SociŽtŽ rŽpublicaine locale. Refusant les postes de commissaire et de procureur de la RŽpublique, il est Žlu reprŽsentant de la Nivre ˆ lÕAssemblŽe constituante en avril 1848. RŽpublicain relativement modŽrŽ au dŽpart, il Žvolue progressivement. DÕabord admirateur inconditionnel de Barbs, Gambon sige sur les bancs de la Montagne ˆ lÕAssemblŽe. ƒlu conseiller gŽnŽral de la Nivre en septembre 1848, puis ˆ lÕAssemblŽe lŽgislative en mai 1849, il sÕoppose ˆ la Constitution qui en sort. EngagŽ, en juin 1849, dans les manifestations dÕhostilitŽ au prince-prŽsident qui a violŽ la Constitution en combattant la RŽpublique romaine, Gambon rejoint Barbs et Blanqui en prison. CondamnŽ ˆ la dŽportation en enceinte fortifiŽe, Gambon est emprisonnŽ ˆ Versailles, Doullens, Mazas, puis Belle-ële-en-Mer, de 1850 ˆ 1857, o il est tŽmoin des rivalitŽs entre Ç barbsistes È et Ç blanquistes È. Aprs le dŽpart de Barbs, en 1854, Belle-ële devient le sige de la rŽsistance au rŽgime. Refusant de plier et de demander la gr‰ce, les rŽpublicains considŽrŽs comme les plus dangereux (dont Blanqui et Gambon) sont emmenŽs en dŽcembre 1857 en Corse, o ils restent enfermŽs jusquÕen aožt 1859. Ayant retrouvŽ la libertŽ, Gambon sÕinstalle dans sa rŽgion natale. Voyageant de temps ˆ autre en Belgique ou en Hollande, il est Žlu conseiller aux municipales de son village en 1865, mais, refusant de jurer obŽissance ˆ la Constitution et fidŽlitŽ ˆ lÕempereur, il ne sige pas et doit dŽmissionner. En prison, ˆ travers sa correspondance et ses MŽmoires, on voit se fixer un certain nombre dÕidŽes fortes sur lesquelles il ne reviendra pas. Hostile aux armŽes permanentes, comme Blanqui, il est aussi devenu partisan de la lutte armŽe si celle-ci peut aider ˆ faire tomber le rŽgime. Partageant son temps, ˆ la fin de lÕEmpire, entre Paris et le Sancerrois, il participe activement au mouvement des rŽunions publiques, ce qui lui vaut une incarcŽration au dŽbut de 1870. Gambon sÕengage ˆ fond contre la guerre au cours de lÕŽtŽ et parcourt inlassablement les campagnes de sa rŽgion pour rŽpublicaniser le pays. En fŽvrier 1871, battu dans sa rŽgion, il est Žlu dans la Seine sous lÕŽtiquette Ç candidats socialistes rŽvolutionnaires È, appartenant, ds lors, ˆ la fraction la plus avancŽe du prolŽtariat parisien. ƒlu membre de la Commune, siŽgeant ˆ la commission de la Justice, il est dŽsignŽ pour visiter les prisons et nommŽ procureur de la Commune Ñ poste quÕil refuse, son expŽrience de magistrat et celle de lÕenfermement pendant 10 ans lÕayant convaincu du caractre nocif de la prison et de la barbarie de toute justice, idŽes qui le conduiront insensiblement vers lÕanarchisme auquel il se ralliera plus tard. Aux avant-postes lors des combats de la Semaine sanglante, Gambon est prŽsent prs des dernires barricades, le 28 mai. CachŽ, lors de lÕŽcrasement de la Commune, il peut demeurer dans Paris et attendre quelques semaines avant de recevoir un faux passeport pour rejoindre la Suisse, o il vit jusquÕen 1880. Outre le jugement qui lui inflige 20 ans de travaux forcŽs (en Nouvelle CalŽdonie), le conseil de guerre le condamne ˆ mort, en novembre 1872. Ë peine arrivŽ en Suisse, Gambon rŽdige La Revanche de la France et de la Commune et La Dernire RŽvolution. Trs mobile, il est souponnŽ par la prŽfecture de police de Paris de faire des sŽjours dans la capitale pour prŽparer un attentat contre Thiers ou pour transporter les livres de propagande anarchiste. Partisan de Bakounine et, plus tard, de Kropotkine, il milite activement au sein de la fŽdŽration jurassienne de lÕAIT et rencontre Bakounine ˆ Locarno, en avril 1872. Bien quÕayant refusŽ lÕamnistie, il rentre en France en juillet 1880 et se fixe ˆ Paris. Ds son retour, il reprend la lutte en participant ˆ de nombreux meetings organisŽs par les divers comitŽs socialistes. Aux c™tŽs de Louise Michel, en novembre 1880, il exalte le socialisme rŽvolutionnaire. En 1883, il prend la dŽfense des anarchistes lyonnais incarcŽrŽs, fait lÕapologie de Kropotkine et dÕƒlisŽe Reclus, dont il se dŽclare ˆ la fois lÕami et le complice. Journaliste occasionnel au Cri du Peuple, il y publie, en mars 1887, un article dÕinspiration pacifiste, o il dŽclare la Ç guerre ˆ la guerre È Ñ mot dÕordre appelŽ ˆ un bel avenir. (dÕaprs le Maitron).

 

Gausseron Henri (1845-1913) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È de juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K), mais il reniera cette participation, disant (en mai 1879) avoir ŽtŽ Ç absolument Žtranger ˆ son inspiration et ˆ sa rŽdaction È (Maitron). NŽ le 20 octobre 1845 ˆ La Mothe-Saint-HŽraye (Deux-Svres), mort en 1913 ˆ Machonville-Rouxmesnil (Seine-InfŽrieure),  Henri Gausseron est dÕabord avocat. Sous la Commune, il est commissaire de police du quartier de la Sorbonne, puis juge dÕinstruction attachŽ au parquet du procureur de la Commune. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. ExpulsŽ de Belgique o il sÕest dÕabord rŽfugiŽ, il se rend ˆ Londres. Gausseron est graciŽ le 5 juin 1879, aprs avoir ŽtŽ professeur ˆ Londres et marchand de livres anciens en ƒcosse. De retour en France, il est professeur au lycŽe Jeanson-de-Sailly, traduisant des ouvrages anglophones et rŽdigeant des manuels pŽdagogiques. Bibliophile, il rŽdige en 1901 Bouquiniana. Notes et notules dÕun bibliologue. RetraitŽ en octobre 1908 aprs plus de trente ans dÕenseignement, il meurt en 1913 ˆ Machonville-Rouxmesnil. (dÕaprs le Maitron)

 

Genouille (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t chez Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. Il est condamnŽ par dŽfaut ˆ trois mois de prison, 100 F dÕamende et cinq ans de privation de droits civiques. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Genton Gustave Ernest (1825-1872) * : ƒbŽniste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison et 100 F d'amende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Blanquiste, ouvrier sculpteur sur bois, nommŽ juge dÕinstruction sous la Commune et fusillŽ ˆ Satory le 30 avril 1972. [dÕaprs le blog de Paul Quader]

 

Giffault ƒmile Magloire (1850-?) * : NŽ le 9 fŽvrier 1850 ˆ Paris, dessinateur-gŽographe (il a ŽtŽ lÕŽlve dÕƒlisŽe Reclus). Garde national, pendant le Sige, il est ˆ Buzenval. Blanquiste, il prend part au soulvement dÕoctobre 1870. Le 18, il est ˆ Montmartre et en descend vers la prŽfecture de Police. Sous-chef du bureau des Archives ˆ la prŽfecture de Police, auprs de Rigault, il examine les rares dossiers laissŽs par la police impŽriale et participe ˆ certaines arrestations. ArrtŽ le 5 juin, il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ. Il rentre en France en 1880, et collabore ˆ lÕIntransigeant de Rochefort. (dÕaprs le Maitron)

 

Girard Pierre Fulgence (1807-1873) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le 21 septembre 1807 ˆ Granville (Manche), mort le 11 avril 1873 ˆ Bacilly (Manche). ƒtudiant en droit dÕabord ˆ Caen, puis ˆ Paris, Fulgence Girard participe ˆ lÕagitation du dŽbut de la monarchie de Juillet au Quartier Latin avec Blanqui, Plocque, Sambuc, etc. Membre et signataire des textes du ComitŽ des ƒcoles, il est privŽ de deux inscriptions par le conseil acadŽmique du 22 janvier 1831. Alexandre Dumas lÕhŽberge une nuit alors quÕil est en fuite et Balzac le prend pour modle de Fulgence Ridal dans Un grand homme de province ˆ Paris. Il semble tre marin quelque temps, puis se consacre ˆ la littŽrature. En dŽcembre 1833, il est secrŽtaire du ComitŽ central dÕAffiliations rŽpublicaines de la SociŽtŽ des Droits de lÕhomme (SDH). Fulgence Girard sÕinstalle ˆ Avranches vers le milieu des annŽes 30, ˆ la fois comme avocat et comme littŽrateur, publiant des ouvrages sur ses voyages et sur la marine et collaborant au Monde illustrŽ, au Navigateur, ˆ La France Maritime. Quand Armand Barbs, Martin Bernard et dÕautres condamnŽs de mai 1839 arrivent au Mont-Saint-Michel, ˆ partir de juillet 1839, rejoints en fŽvrier 1840 par Blanqui et dÕautres, Fulgence Girard entre tout de suite en relations Žpistolaires avec eux, ˆ travers des membres de leurs familles et organise secours et soutiens. Un peu plus tard, avec le soutien de Mme Blanqui (mre) qui rŽside ˆ Avranches, et de son frre, Gustave, marin, il organise une tentative dÕŽvasion par la mer, qui Žchoue dans la nuit du 10 et 11 fŽvrier 1842. Rapidement, lÕadministration de la prison intercepte les lettres que Blanqui lui adresse. Il rappelle cette pŽriode dans Histoire du Mont-Saint-Michel, prison de lÕƒtat, avec les correspondances inŽdites des citoyens A. Barbs, A. Blanqui, Martin-Bernard, Flotte, Mathieu dÕƒpinal, BŽraud, etc. (chez P. Permain, 1849). Fulgence Girard milite en 1848 dans le club de Blanqui, puis dans le club de la RŽvolution. Il publie une Histoire dŽmocratique de la rŽvolution de fŽvrier 1848, en particulier dans Les VeillŽes du Peuple de Blanqui (novembre 1849 et mars 1850) et une Histoire de la guerre dÕItalie (1860). Il dŽfend Blanqui au procs de Bourges. (dÕaprs Pierre Baudrier et Jean Risacher pour le Maitron)

 

Girault Alexandre (1852- ?) * : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O)NŽ le 21 septembre 1852, ˆ Paris, cet ouvrier typographe appartient aux premiers groupes de combat blanquistes constituŽs en 1867-1868. Le 22 janvier 1869, il est condamnŽ avec Rigault pour propos Žmis en faveur de lÕunion libre. Ayant participŽ ˆ la Commune de Paris, il est dŽportŽ au bagne de Nouvelle-CalŽdonie et ne revient en France qu'en 1880. Correcteur au journal LÕIntransigeant, il est dŽputŽ socialiste de la Seine de 1896 ˆ 1898. Conseiller municipal de Vierzon (Cher), Alexandre Girault est le pre du militant anarchiste Ernest Girault. (dÕaprs le Maitron & Wkpd)

 

Girou Georges (1860-1916) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc Ç blanquiste boulangiste È et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O)NŽ le 15 septembre 1860 et mort le 15 avril 1916 ˆ Paris. Comptable, puis industriel, Georges Girou milite dans les rangs rŽpublicains, est membre de la ligue de la rŽvision (de Clemenceau), conseiller municipal de Paris en 1890, puis en 1903 (prŽsident du conseil municipal de Paris en 1911) et dŽputŽ de la Seine de 1898 ˆ 1902 (groupe des indŽpendants). [dÕaprs Wkpd]

 

Godichet (?-?) : Professeur libre, sans moyens rŽguliers dÕexistence ; indicateur de police. En 1867, il assiste, tant™t chez Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. ArrtŽ avec les membres du groupe quÕil a dŽnoncŽs, il est condamnŽ, le 23 dŽcembre 1867, ˆ un an de prison. TransfŽrŽ de Mazas ˆ lÕh™pital Saint-Antoine, il sÕen Žvade le jour mme et passe en Belgique. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Gois ƒmile Charles, dit Ç Degrin È (1829-1888) * : Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). RŽfugiŽ ˆ Londres aprs la Commune : Ç Les blanquistes les plus connus ˆ Londres Žtaient alors E. Eudes, Gois, Granger, Edmond Levraud, Ranvier, Regnard et Edouard Vaillant. È (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24), il y signe la DŽclaration Ç Aux Communeux È en juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Aprs la mort de Blanqui, Gois participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). NŽ le 16 juin 1829 ˆ Chablis (Yonne), mort ˆ Paris le 12 octobre 1888. Commis aux Žcritures, il est dŽportŽ ˆ Lambessa (AlgŽrie) de 1852 ˆ 1856. Ami dÕEudes et de Tridon, il appartient, en 1868, au groupe blanquiste de Montmartre. Compromis, en 1866, dans lÕaffaire dite de la Renaissance [cf. annexe D], et, en 1870, dans lÕaffaire Victor Noir, il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ et prŽfre gagner la Belgique. Il nie pourtant tre lÕun des chefs de la tendance blanquiste : Ç JÕai ŽtŽ flattŽ et surpris dÕapprendre que je reprŽsentais Blanqui, que jÕŽtais un de ses agents. Je nÕai jamais vu Blanqui, je ne le connais que par lÕhistoire qui me lÕa montrŽ comme un homme politique simple et honnte, chose assez rare par les temps qui courent È. Gois rentre ˆ Paris aprs le 4 septembre et, durant le Sige, travaille comme employŽ dans la police. Il Žcrit dans La Patrie en danger. NommŽ colonel dÕŽtat-major, aide de camp du gŽnŽral Eudes sous la Commune, il est membre des cours martiales. CondamnŽ ˆ mort, par contumace, il se rŽfugie en terre anglaise (Jersey, puis Londres ; en 1876, il vit ˆ Hammersmith). RentrŽ en France aprs lÕamnistie, malade, il y mne une fin de vie plut™t pŽnible. (dÕaprs le Maitron)

 

Goraud (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t chez Chouteau, tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. Il est condamnŽ par dŽfaut, le 23 dŽcembre 1867 ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Gouhier Charles, ƒtienne, Joseph, dit Caron de Brest (1827 ? Ð aprs 1907) * : Fabricant de bijouterie de deuil. Selon le dossier contumax, Charles Gouhier serait nŽ ˆ Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais), le 28 mai 1868, mais cÕest une erreur. Une autre source (aussi erronŽe, semble-t-il) indique : 28 mai 1836. Une 3e source (plus crŽdible) donne : 1827 ˆ Saint-Pol (Pas-de-Calais). Ancien combattant de juin 1848, Gouhier, militant blanquiste, administre en 1870 la Libre PensŽe que dirige Verlet et signe le texte intitulŽ Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe [cf. Henri Place]. Sous la Commune, il reprŽsente le IIIe avec Antoine Arnaud au ComitŽ central de la Garde nationale. Il aurait appartenu ˆ lÕInternationale. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la peine de mort. RŽfugiŽ ˆ Genve, il assiste Ç aux conciliabules des rŽfugiŽs È et travaille dans la fabrique de caractres en bois des frres Charles et Victor Bonnet. Il a vraisemblablement ŽtŽ expulsŽ avant le dŽbut de lÕannŽe 1873. En novembre 1879, il obtient remise de sa peine. En 1907, il est pensionnaire dÕune maison de retraite de Seine-et-Oise. (dÕaprs le Maitron)

 

GoullŽ Albert FrŽdŽric (1844-1918) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). NŽ ˆ DarnŽtal (Seine-InfŽrieure) le 30 mars 1844 ; mort annoncŽe par Le Temps du 5 dŽcembre 1918. Journaliste et homme de lettres, Albert GoullŽ est, durant la Commune, commandant dÕŽtat-major attachŽ au gŽnŽral Eudes. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. GoullŽ a dŽjˆ ŽtŽ condamnŽ ˆ Paris, en juillet 1870, pour Ç outrages ˆ la morale publique et ˆ la religion catholique È, en raison dÕarticles publiŽs dans La Libre PensŽe. Il figure parmi les collaborateurs de la Commune de Paris (septembre 1870), qui publie lÕappel des sections franaises de lÕAIT et des associations ouvrires Ç au peuple allemand, ˆ la dŽmocratie socialiste È. Albert GoullŽ est un des rŽdacteurs du Cri du Peuple de Jules Valls et de La Patrie en danger de Blanqui. DŽlŽguŽ du 1er, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. RŽfugiŽ ˆ Londres, GoullŽ gagne sa vie comme professeur ; il frŽquente les sociŽtŽs de rŽfugiŽs et fait partie du groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È. Aprs son retour, il contribue avec Blanqui, BreuillŽ, Eudes et Granger, au lancement du journal Ni Dieu ni Ma”tre, en novembre 1879 [cf. annexe L]. Lorsque le CRC se mue en PSR (1898), GoullŽ appartient ˆ sa commission administrative [cf. annexe P]. Il est candidat ˆ Paris en mars 1885, collabore au nouveau Cri du Peuple de Valls (1883), ˆ LÕHomme libre dÕƒdouard Vaillant (1888), ainsi quÕˆ La Petite RŽpublique o il donne des Žtudes thŽoriques et des chroniques fŽministes. (dÕaprs le Maitron) ZŽvas (p. 141, nbdp) cite son ouvrage trs antimarxiste Cessons la lutte des classes (1914).

 

GoutŽ ƒdouard (1816- ?) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ le 16 juillet 1816 ˆ Blois, o il est tanneur, ƒdouard GoutŽ est un rŽpublicain notoire et convaincu. Lorsque Blanqui, aprs le procs de Blois en avril 1847, doit quitter la prison, cÕest chez lui quÕil trouve asile et soutien, malgrŽ la surveillance policire qui cause du tort ˆ son commerce. Blanqui peut ainsi recevoir ses amis libŽrŽs comme lui et il y reste juquÕau 25 fŽvrier 1848. RestŽ ami et correspondant de Blanqui, il est lÕun des fondateurs du cercle de la SolidaritŽ rŽpublicaine, en 1848. RŽfugiŽ en 1850 ˆ Londres, o il entre au ComitŽ des Proscrits dŽmocrates socialistes, il revient ˆ Paris en 1851, o il est arrtŽ en novembre et dŽportŽ en AlgŽrie, puis libŽrŽ en mars 1855. (dÕaprs le Maitron)

 

Granger Ernest (1844-1914) * : ƒtudiant en droit en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), qui, avec Brideau, est emprisonnŽ suite ˆ une manifestation en janvier 1865 rue des Amandiers (cf. annexe B) et amne vers le blanquisme plusieurs de ses camarades (tels Kellermann, Alphonse Humbert, BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da Costa, LavallŽe). Il fait partie du groupe de blanquistes qui, le 4 septembre 1870, contraint Jules Favre ˆ prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de la RŽpublique (cf. DaCosta, idem, p. 33-34 + annexe F). Il est Žlu commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs la 4 septembre (cf. DaCosta, idem, p. 35). Co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, idem, p. 34 + annexe F). Co-signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, idem, p. 42-51 + annexe K). Il participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui crŽe en juin 1879 (DaCosta, idem, p. 56 + annexe L), ainsi quÕˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, idem, p. 57 + annexe M). Chef de file du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O) [9]. Un des leaders blanquistes, avec Eudes et Tridon, il  accueille et aide Blanqui lors de ses sorties de prison, et cÕest ˆ son domicile parisien que Blanqui est mort. Fidle de Blanqui, il vend une propriŽtŽ dans l'Orne pour acheter pistolets et poignards pour l'attaque de la Villette en aožt 1870. Il finance l'impression de nombre de livres Žcrits par Blanqui et participe mme ˆ la rŽdaction de Critique sociale. Plus tard, comme certains de ses camarades, il basculera idŽologiquement et sera dŽputŽ boulangiste. Au dŽcs de Blanqui, il fait Ždifier ˆ ses frais un gisant en bronze rŽalisŽ par Dalou [dÕaprs Wkpd]. NŽ le 20 avril 1844 ˆ Mortagne-au-Perche (Orne), mort en 1914. Granger est le fils dÕun avouŽ normand qui lui laisse une belle fortune. Venu ˆ Paris poursuivre ses Žtudes de droit, il sÕy lie au mouvement populaire parisien et, ds 1864, il appartient au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È (cf. annexe B). Ë lÕautomne 1865, Granger assiste au congrs international des Žtudiants de Lige. Le 21 janvier 1866, il participe ˆ une manifestation blanquiste, rue des Amandiers (dans le XXe) ce qui lui vaut une peine de 6 mois de prison (cf. annexe B). Au cours des annŽes qui suivent, il est, avec Duval, Eudes, Genton, Jaclard, Meunier, un des organisateurs des premiers groupes de combat blanquistes. Le 4 septembre 1870, il joue un r™le trs actif avec Balsenq et E. Levraud. Il signe le 6 septembre 1870, la dŽclaration, tirŽe en affiche : La Patrie en danger [cf. annexe F]. Pendant le Sige, Granger est commandant ˆ la Garde nationale. Au lendemain du 18 mars, il accompagne Pilhes ˆ Toulouse pour rechercher Blanqui, mais celui-ci a dŽjˆ ŽtŽ arrtŽ. Aprs la dŽfaite de la Commune, Granger gagne Londres o son aisance lui permet dÕadoucir lÕexil de ses compagnons moins fortunŽs. Il est un des animateurs du groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È et signe, en 1874, son appel Aux Communeux [cf. annexe K]. RentrŽ ˆ Paris, quelques mois avant lÕamnistie de 1880, Granger partage un modeste appartement avec Blanqui jusquÕˆ la mort de ce dernier. Au mois de juillet 1881, il est un des organisateurs du ComitŽ rŽvolutionnaire central [cf. annexe M]. Aprs la mort dÕEudes (5 aožt 1883), Granger appara”t, aux c™tŽs dÕƒdouard Vaillant, comme un des chefs de file du blanquisme. Face ˆ Vaillant, il reprŽsente le blanquisme traditionnel, non imprŽgnŽ de marxisme. Au sein du CRC, Granger et Vaillant reprŽsentent bient™t deux tendances divergentes que le boulangisme sŽpare dŽfinitivement [cf. annexes N & O]. Granger est accueilli en 1884 ˆ lÕIntransigeant, par Rochefort, alors quÕil cherche un gagne-pain et une tribune. Blanquiste sans consistance doctrinale, son ralliement au boulangisme lui vaut un sige de dŽputŽ : en octobre 1889, il est Žlu dans le XIXe. Granger aura collaborŽ aux journaux : La Patrie en danger ; Ni Dieu, ni Ma”tre ; LÕHomme libre ; Le Cri du Peuple ; LÕIntransigeant, et dans les organes successifs de son CRC dissident : Le Blanquiste (Lyon) ; Le Ralliement ; Le RŽveil du Peuple (1891-1892). (dÕaprs le Maitron)

 

GrŽbauval Armand (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Journal des dŽbats, 27 janvier 1895, p. 2. + voir annexes N & O). 

 

GuŽrinire A. ( ?- ?) * : Aprs la Semaine sanglante, A. GuŽrinire se rŽfugie ˆ New York. Proche de la mouvance blanquiste, il est membre de la commission de contr™le du Socialiste, en octobre 1872, et nommŽ secrŽtaire des sŽances lors de la constitution du premier bureau du Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI), en janvier 1873.
Aprs lÕŽchec et la dŽsagrŽgation du mouvement rŽvolutionnaire au printemps 1874, A. GuŽrinire reste un fidle lecteur du Bulletin de lÕUnion rŽpublicaine.
Sa trace se perd aprs 1875.
(dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Guyon Louis (?-?) : EmployŽ de commerce [selon Da Costa] ou commis-vitrier [selon Maitron], il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 39 + annexe D].

 

Hanser Charles Henri (1835-1880 ?) * : NŽ ˆ Besanon (Doubs) le 14 juin 1835, mort aprs 1880. Comme beaucoup de provinciaux, Henri Hanser part travailler ˆ Paris. Capitaine dÕune compagnie sous la Commune, Hanser est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Londres aprs la Semaine sanglante, Henri Hanser adhre ˆ lÕAIT. Peu avant la fin de 1873, Henri Hanser gagne New York. Ayant pris langue avec les milieux de la proscription, il est nommŽ secrŽtaire de la commission dÕenqute formŽe par les rŽfugiŽs de la Commune pour vŽrifier le bien-fondŽ des accusations de MŽgy ˆ lÕencontre des frres ƒlie et Gustave May, laquelle rend un verdict de non-lieu en janvier 1874. Il figure parmi les dirigeants du Cercle communiste rŽvolutionnaire blanquiste (en fait, le GRSI). En mars 1874, au cours du banquet commŽmorant lÕanniversaire du 18 mars, sa fille Lucie (14 ans) prononce un petit discours ˆ la gloire de Louise Michel. En qualitŽ de membre du comitŽ exŽcutif du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York, Henri Hanser est, en 1876, lÕun des signataires du manifeste dÕinspiration blanquiste [cf. annexe V], de lÕappel de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs en faveur des dŽportŽs de Nouvelle-CalŽdonie et de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new yorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È. En janvier 1878, il est ˆ lÕorigine du lancement dÕun hebdomadaire de tendance blanquiste, La Centralisation (dont nous ne connaissons lÕexistence que par les extraits publiŽs ˆ Paris par LÕƒgalitŽ de Jules Guesde). Il sÕest alors Žtabli comme peintre en enseignes. Hanser se f‰che un peu plus tard avec MŽgy, lors dÕune rŽunion de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Henri Hanser bŽnŽficie de la remise de sa peine en novembre 1879. Sa trace se perd ensuite. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Hayot (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Hermann (?-?) : En 1867, il assiste, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendances blanquistes dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. Il est condamnŽ par dŽfaut, le 23 dŽcembre 1867 ˆ trois mois de prison, 100 f dÕamende et cinq ans de privation des droits civiques. (Maitron) Voir notice Chouteau. Plusieurs autres Hermann sont citŽs dans le Maitron, qui pourraient correspondre : 1) Hermann  Julien : nŽ le 16 avril 1827 ˆ MontbŽliard (Doubs), mŽcanicien-horloger ˆ Paris, qui entre dans le gŽnie auxiliaire pendant le 1er Sige, puis sert dans le mme corps sous la Commune. Il est arrtŽ le 28 mai prs du lac Saint-Fargeau (XXe) et condamnŽ ˆ cinq ans de prison. 2) Hermann (sans prŽnom) : domiciliŽ rue Coquillre, Hermann est dŽlŽguŽ des fourreurs et apprteurs en peaux parisiens ˆ lÕExposition universelle de 1867 et membre de la Commission ouvrire fondŽe ˆ cette occasion. 3) Hermann (sans prŽnom) : nŽ le 2 mars 1841 ˆ Paris (IVe), garon de salle chez un restaurateur. Il sÕengage le 3 avril dans la 3e compagnie de marche du 25e bataillon. Il rentre ˆ Paris le 20 mai ; le 26, il a perdu son bataillon ; avec des gardes dÕautres bataillons, il se retire le 28 mai ˆ la mairie du XXe, o il est fait prisonnier. CondamnŽ ˆ la dŽportation simple, il est bien notŽ en Nouvelle-CalŽdonie ; dans ses lettres, il signe T. Hermann avec trois points disposŽs en triangle (franc-maon ?). Il rentre en France en 1877. 4) Hermann  Jean : nŽ le 20 fŽvrier 1840 ˆ Strasbourg, mineur, puis terrassier, il sert la Commune dans les rangs des FŽdŽrŽs. ArrtŽ le 27 mai, il est incarcŽrŽ ˆ Rochefort. CondamnŽ, ˆ la dŽportation simple pour faits insurrectionnels, il meurt ˆ lÕ”le des Pins, le 6 mai 1878. (dÕaprs le Maitron)

 

Huguenot Antoine Arthur (1845- ?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ lÕIsle-Jourdain (Vienne) le 27 janvier 1845. Aprs des Žtudes au sŽminaire, il est attachŽ, pendant le 1er Sige, ˆ la mairie du VIe. Le 1er mai 1871, il est nommŽ commissaire de police et substitut du procureur de la Commune en mme temps que G. Da Costa, FerrŽ et Martainville. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ en Suisse, ˆ Neuch‰tel, il rencontre James Guillaume et adhre ˆ la section de lÕInternationale (FŽdŽration jurassienne) dont il est quelque temps le secrŽtaire. Huguenot, se disant bachelier s lettres et ancien professeur, vit de leons donnŽes dans des pensionnats. Sa belle Žcriture lui permet, en fŽvrier 1872, dÕoffrir ses services ˆ Guillaume pour autographier les deux premiers numŽros du Bulletin de la FŽdŽration jurassienne. Il assiste, le 18 aožt 1872, comme secrŽtaire, au congrs de La Chaux-de-Fonds, puis, de janvier ˆ aožt 1873, il habite Vienne, o il vit de leons de franais. Il en est expulsŽ en aožt 1873 et se rend ˆ Londres, o il est parmi les fondateurs (avec Berton, Blond, Brignolas, Carney, Cottard, Guillot, La Cecilia, Lattapy, F. Lhuillier, Mallet, A. Martin, Constant Martin, ƒdouard Moreau, Mortier, Varlet) de lÕŽcole franaise destinŽe aux enfants des proscrits. (dÕaprs le Maitron)

 

Hugues Clovis (1851-1907) * : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ ˆ MŽnerbes (Vaucluse) le 3 novembre 1851 et mort ˆ Paris le 11 juin 1907. Fils de meunier, il fait ses Žtudes au sŽminaire de Sainte-Garde mais n'entre pas dans les ordres. Ë sa sortie, il t‰te du journalisme ˆ Marseille. Il a 20 ans quand Žclate la Commune de Marseille. Bras droit de l'avocat et pote Gaston CrŽmieux, ils proclament tous deux, drapeau rouge ˆ la main, la RŽpublique Sociale, le 23 mars 1871, qui dure jusqu'au 4 avril quand les Ç Versaillais È de Notre-Dame de la Garde Žcrasent sous les boulets le bastion communaliste de la PrŽfecture. Faits prisonniers, les deux rŽvolutionnaires sont jugŽs. Thiers fait fusiller CrŽmieux au Pharo et condamner Hugues ˆ 4 ans de prison. LibŽrŽ, Hugues reprend la plume pour demander l'amnistie des prisonniers politiques et des communards dans la Jeune RŽpublique. En 1879, il participe ˆ Marseille au Congrs constitutif du Parti ouvrier franais (P.O.F.) et se prŽsente sous cette Žtiquette aux Žlections de 1881. ƒlu, il est le premier adhŽrent ˆ un parti ouvrier ˆ entrer ˆ la Chambre des dŽputŽs. Tout en Žcrivant ses pomes, il attaque ˆ la Chambre Jules Ferry, exige la libŽration des communards et fait l'Žloge des mineurs de Decazeville en grve. Clovis Hugues est rŽŽlu en 1885 et se joint bient™t au mouvement boulangiste. En 1893, il devient dŽputŽ de Paris, sige quÕil conservera jusqu'en 1906. [dÕaprs Wkpd]

 

Humbert Alphonse (1844-1922) * : EmployŽ ˆ l'usine Raspail  [selon DaCosta] ou commis pharmacien [selon Dommanget, in Blanqui, LÕHumanitŽ, 1924, p . 87], il devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault [DaCosta, Les Blanquistes, p. 16]. Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison [DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 + annexe D]. En 1867, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  [DaCosta, idem, pp. 29 + cf. annexe E].  NŽ ˆ Paris le 21 janvier 1844 ; mort le 27 dŽcembre 1922. Humbert perd t™t son pre, Žditeur dÕestampes, et est ŽlevŽ par sa mre qui dirige, rue Saint-Jacques, un cabinet de lecture pour Žtudiants. CÕest un brillant Žlve quÕune typho•de empche dÕentrer ˆ lÕƒcole polytechnique. Il travaille alors dans le laboratoire Raspail et se lie avec les militants blanquistes. QualifiŽ dÕŽtudiant en droit, il assiste au 1er congrs de lÕInternationale ˆ Genve en septembre 1866, en compagnie dÕautres blanquistes comme Protot, Jeannon et Lalourcey [cf. annexe B]. En 1867, il est arrtŽ avec BreuillŽ, Charles et Gaston Da Costa, Longuet et dÕautres blanquistes pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È place de lÕH™tel de Ville sur le passage de NapolŽon III et de lÕempereur dÕAutriche ; et il est condamnŽ ˆ nouveau ˆ 3 mois de prison [cf. annexe E]. Au cours des annŽes 1868 et 1869, il participe aux rŽunions publiques parisiennes et, en avril 1869, signe le manifeste blanquiste Ç DŽclaration des socialistes de toutes les doctrines È. Humbert collabore ˆ La Marseillaise de Rochefort. CondamnŽ, en mai 1870, ˆ 1 an de prison pour offenses envers lÕempereur, il se rŽfugie en Belgique dÕo il revient ˆ la chute de lÕEmpire. Il collabore alors au Journal du Peuple, puis ˆ La Patrie en danger, au Vengeur et au Pre Duchne... DŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Aprs la dŽfaite de la Commune, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. GraciŽ le 8 mai 1879, il rentre en France et, quelques mois aprs son retour, passe en correctionnelle pour avoir attaquŽ la justice franaise. ƒlu conseiller municipal du quartier Javel en 1879, puis du quartier de Grenelle en 1886, il est dŽputŽ radical-socialiste du XVe en 1893 et, en mme temps, prŽsident du conseil municipal de Paris. (dÕaprs le Maitron) 

 

Jaclard Charles Victor (1840-1903) *Æ : NŽ le 18 dŽcembre 1840 ˆ Metz (Moselle), mort le 14 avril 1903 ˆ Paris. Issu dÕune famille dÕartisans, Victor Jaclard reoit une bonne instruction et devient professeur de mathŽmatiques. En 1864, voulant Žtudier la mŽdecine, il arrive ˆ Paris. Ds lors, Jaclard est membre du noyau blanquiste qui constitue lÕÒ embryon du Parti Ó. En aožt1865, il aide ˆ lÕŽvasion de Blanqui de lÕh™pital Necker. En octobre-novembre 1865, il assiste au congrs international des Žtudiants ˆ Lige, o les Žtudiants franais Germain Casse, Lafargue, Regnard, Aristide Rey manifestent avec vigueur contre lÕEmpire. Cela lui vaut d'tre exclu de son universitŽ. Jaclard est l'un des premiers socialistes franais ˆ se joindre ˆ la Premire Internationale, fondŽe en 1864 ˆ Londres. Disciple de Pierre-Joseph Proudhon, il est en bons termes avec Beno”t Malon. Il est arrtŽ le 21 janvier 1866 avec Villeneuve, Levraud, Granger et autres blanquistes, pour avoir pris part ˆ une manifestation de rue, et condamnŽ, ˆ six mois de prison [cf. annexe B]. Ë sa libŽration, il part pour Genve, o il rencontre la fŽministe rŽvolutionnaire Anna Vasilevna Korvin-Kurkovskaya (1843Ð1887), qui vient de quitter la Russie. (CÕest Malon, maire adjoint du XVIIe, qui cŽlbre, dit-on, leur mariage, en mars 1871.) En 1867-1868, Jaclard met sur pied, avec Genton et Duval, les premiers groupes blanquistes de combat. En septembre 1868, il assiste ˆ Berne au congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ et fait partie, avec ƒlisŽe Reclus et Aristide Rey, de la minoritŽ de 18 congressistes qui suivent Bakounine, quittent de la Ligue et crŽent, le 28 octobre, ˆ Genve, lÕAlliance internationale de la dŽmocratie socialiste qui se constitue en branche de lÕAIT. En 1869, Jaclard, qui estime que lÕaction rŽvolutionnaire doit sÕappuyer largement sur les masses, sÕŽcarte peu ˆ peu de Blanqui. ƒlu chef dÕun bataillon de la Garde nationale, il prend part ˆ la journŽe du 31 octobre. Membre du ComitŽ central des 20 arrondissements, Jaclard sÕaffirme favorable ˆ la marche sur Versailles au soir du 18 mars. Il est chargŽ de coordonner l'action entre la Commune de Lyon et la commune de Paris. Durant la Semaine Sanglante, il combat aux Batignolles avec Malon, puis ˆ la barricade du Ch‰teau-dÕEau. Il est condamnŽ aux travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ, par contumace, car il a rŽussi ˆ sÕŽchapper du dŽp™t des Chantiers. DÕaprs le Maitron, il se rŽfugie en Suisse et sera appelŽ ˆ Lausanne pour travailler ˆ la liquidation dÕune sociŽtŽ franaise chargŽe de lÕexploitation du rŽseau de la Compagnie des Chemins de fer de la Suisse occidentale. Il aurait contribuŽ ˆ Ç ressusciter la section internationale de cette ville È. Mais le rŽdacteur de la notice WikipŽdia le dit rŽfugiŽ ˆ Londres, o les Žpoux Jaclard entretiennent de bonnes relations avec Karl Marx. En 1874, ils s'installent en Russie, o Victor devient professeur de franais. Gr‰ce ˆ Anna, il est introduit dans le cercle des Narodniks, publiant des articles dans des journaux d'opposition. Bien quÕathŽes et Ç nihilistes È, les Žpoux Jaclard ont des relations amicales avec Dosto•evski. En 1880, une amnistie gŽnŽrale des Communards leur permet de rentrer en France. Jaclard reprend contact avec les blanquistes, tout en conservant de bonnes relations avec le radical-socialiste Georges Clemenceau (il devient le secrŽtaire de rŽdaction de son journal La Justice) ou le socialiste rŽformateur Alexandre Millerand. Il participe ˆ la fondation du Parti ouvrier franais. En 1889, il est Žlu au conseil municipal d'Alfortville, o il s'est installŽ aprs le dŽcs de son Žpouse en 1887. Dans la fin des annŽes 1880, Jaclard participe activement aux actions en vue de faire revivre l'esprit de l'AIT, en crŽant la Seconde Internationale ouvrire ˆ Paris, en 1889. Il est dŽlŽguŽ aux congrs de 1889, 1891 et 1893 ˆ Paris, Bruxelles et Zurich. Le 9 novembre 1895, Jaurs lui adresse un tŽlŽgramme : Ç Nos amis approuvent absolument votre idŽe. Faites proposition demain au congrs. Fonderons coopŽrative prs Carmaux. Remerciements et amitiŽs. È et Jaclard est nommŽ trŽsorier du ComitŽ dÕaction pour lÕŽdification de la Verrerie ouvrire dÕAlbi. Toujours trs actif malgrŽ son ‰ge (il est aussi secrŽtaire du syndicat des journalistes socialistes), Victor Jaclard dŽcde ˆ Paris, le 14 avril 1903. (dÕaprs le Maitron & Wkpd)

 

Jacquot : Ancien combattant de juin 1848, Jacquot habite rue du Faubourg-Saint-Antoine, ˆ Paris (XIIe). En 1867-1868, il fait partie des premiers groupes de combat blanquistes. (dÕaprs le Maitron, citant M. Dommanget, Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire...)

 

Jeallot Pierre dit Ç Le Tapin È (1833-1909) * : Tambour dans les Zouaves sous le Second Empire (dÕo son surnom), Pierre Jeallot est dŽlŽguŽ de la Commission ouvrire de 1867 au sein de laquelle il reprŽsente les ouvriers parisiens en papiers peints fantaisie. Ë la fin de lÕEmpire, militant actif de lÕInternationale, il est blanquiste et appartient au groupe de MŽnilmontant. Il nÕa alors plus quÕun bras valide. Durant le sige, en 1870, il est incorporŽ ˆ la Garde nationale. Sous la Commune, il est Žlu capitaine et dirige la boulangerie de la manutention du quai de Billy. Ë la fin de la Commune, il parvient ˆ fuir et se rŽfugier ˆ New York fin 1871, puis ˆ Bruxelles (o il se trouve en mars 1872), puis en Suisse. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë Neuch‰tel, Pierre Jeallot fait la connaissance de James Guillaume. Il gagne pendant longtemps sa vie en travaillant dans une imprimerie et adhre ˆ la section de Neuch‰tel de lÕAIT. En 1877, il vit ˆ la Chaux-de-Fonds. Le 18 mars, il participe ˆ la manifestation du drapeau rouge ˆ Berne. Les 19 et 20 aožt il assiste, ˆ la Chaux-de-Fonds, au congrs dÕune fŽdŽration franaise de lÕAIT, dont Jeallot est caissier fŽdŽral. Ë cette Žpoque, selon les mŽmoires de Kropotkine, il est encore blanquiste. Jeallot rentre ensuite en France o il intgre les groupes socialistes renaissants, mais il rejoint rapidement le mouvement anarchiste, travaillant avec Jean Grave et ƒmile Gautier, rencontrant Cafiero, Malatesta et TcherkessofÉ

 
Jeannon Alexandre [Franois, selon ZŽvas] (?-?) Æ : Tailleur (DaCosta, Les Blanquistes, p. 18), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Ouvrier tailleur dÕhabits parisien, affiliŽ aux groupes blanquistes et ˆ lÕInternationale, il signe avec Lalourcey la brochure intitulŽe Une scne de violence inqualifiable a signalŽ hier la sŽance publique... (Genve, septembre 1866), protestant contre les violences dont les quelques blanquistes qui voulaient assister au congrs, sans tre officiellement dŽlŽguŽs (Calavaz,  Humbert, Jeunesse, Lalourcey, Protot, Subit et lui-mme sont venus malgrŽ la dŽcision de Blanqui) ont ŽtŽ victimes. (dÕaprs le Maitron) Voir la notice Lalourcey.

 

Jeunesse Antony Jean Charles (?- ?) Æ : ƒtudiant en droit qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison et 500 F d'amende. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).

 

Jouan[n]in E. (c. 1850- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ vers 1850, un certain Jouannin (sans prŽnom indiquŽ) se rŽfugie ˆ Londres aprs 1871. On lÕappelle ironiquement Ç lÕassassin È, car il sert la Commune comme cuisinier au Palais de la LŽgion dÕhonneur. Il prend un fusil pour les derniers combats et se mle, le 24 mai, au peloton qui se dirige vers la prison de la Roquette o va tre fusillŽ lÕarchevque. Jouannin meurt ˆ Moulins-sur-Allier (Allier), sa ville natale (date inconnue). Le Maitron suggre quÕil y a identitŽ avec E. Jouannin qui signe, en 1874, avec les membres du groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È.

 

Jourde Antoine (1848-1923) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 23 septembre 1848, ˆ Saint-Merd-de-Lapleau (Corrze) ; mort ˆ CaudŽran (Gironde), le 1er fŽvrier 1923. Antoine Jourde conna”t une jeunesse errante et besogneuse : fabriquant de parapluies ˆ Angers ds lÕ‰ge de 14 ans, il est employŽ de bureau, puis voyageur et employŽ de divers commerces, pour finir directeur du Comptoir des entrep™ts girondins. Combattant de 1870, il est blessŽ, fait prisonnier, sÕŽvade et est nommŽ adjudant au PrytanŽe de La Flche pendant quelque temps. InstallŽ ˆ Bordeaux, comme comptable, il se signale pour la premire fois ˆ lÕattention de lÕopinion par son action vigoureuse (avec Ernest Roche) en faveur de la candidature de Blanqui, Žlu le 20 avril 1879. Son action sÕŽtend au domaine syndical et, en 1885, il est Ç conseiller prudÕhomme È et figure sur la liste du ComitŽ socialiste rŽvolutionnaire de la Gironde, aux c™tŽs de SŽbastien Faure, alors socialiste. Jourde est un des rares socialistes dÕobŽdience guesdiste ˆ se laisser entra”ner dans le mouvement boulangiste. Le dŽclin rapide de ce dernier lui permet de renouer facilement avec les groupes locaux du Parti Ouvrier. En 1897, il devient secrŽtaire de la Chambre. Au congrs de Paris, salle Japy (1899), Jourde, avec la majoritŽ, rallie le Parti socialiste franais, allant ˆ Jaurs, aprs avoir longtemps suivi Guesde, flirtŽ avec le boulangisme et c™toyŽ Allemane, mais il sÕŽcarte trs vite de la SFIO. (dÕaprs le Maitron)

 

Kellermann [Albert, selon ZŽvas] (?-?) : Rentier [cultivateur ˆ Vairil (Seine-et-Marne), selon ZŽvas], il devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + annexe B).

 

Labruyre Georges de (1856-1920) : Compagnon de SŽverine, journaliste au Cri du Peuple et fondateur de La Cocarde, il compte parmi les Ç blanquistes boulangistes È [Wkpd, Ç Boulangisme È + annexe 0 & Q]. EngagŽ ˆ l'‰ge de 14 ans, Georges-Joseph Poidebard de Labruyre, nŽ ˆ Paris le 21 fŽvrier 1856 et mort ˆ Savigny-sur-Orge en mai 1920, serait le plus jeune soldat de France lors de la guerre de 1870. Il prend part aux combats du Bourget, de Champigny et de Buzenval, avant de s'engager dans les Spahis en AlgŽrie. En 1877, il dŽmissionne de l'armŽe et s'installe ˆ Paris, o il devient journaliste, signant ses articles Georges de Labruyre et collaborant au Voltaire (1881), ˆ La RŽforme, LÕƒvŽnement, La France agricole, politique et commerciale (dont il assure la direction politique) et L'ƒcho de Paris, avant d'entrer, en 1885, au Cri du peuple, quotidien socialiste fondŽ par Valls et repris par SŽverine. Intimement liŽ ˆ cette journaliste libertaire et fŽministe, Labruyre partage la plupart de ses combats politiques, du socialisme au boulangisme. Tous deux sont mme, un moment, proches de l'antisŽmite ƒdouard Drumont, directeur de La Libre Parole. Passant pour l'un des ma”tres du genre du reportage, Labruyre fonde des titres tels que La Cocarde et La Jeune RŽpublique et collabore au Matin (dont il est le chef des informations). RŽdacteur en chef de La Cocarde, Labruyre y exprime le boulangisme Ç de gauche È, issu du blanquisme. Aprs la fuite de Boulanger ˆ Bruxelles, Labruyre prend ses distances et cde en mars 1889 la direction de La Cocarde aux nationalistes. [dÕaprs Wkpd]

 

Lacambre Louis Antoine (1815-1894) : Il est co-signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ ˆ Gorses (Lot) en 1815 ; mort ˆ Bretenoux (Lot) le 29 dŽcembre 1894, docteur en mŽdecine installŽ dans le Lot, Lacambre Žpouse BŽrangre Barellier, nice dÕAuguste Blanqui. Membre de la SociŽtŽ des droits de lÕHomme, puis des sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines et communistes qui lui succŽdent, il a sa fiche de police o on le dit (vers 1840) Ç fort et dangereux È. Proche de Blanqui, le Dr Lacambre rŽdige avec lui et Benjamin Flotte le texte La SociŽtŽ rŽpublicaine centrale au Gouvernement provisoire, ˆ propos de la rŽpression sanglante dÕavril 1848 ˆ Rouen. Il est lÕun des rŽdacteurs des VeillŽes du peuple, journal mensuel de la DŽmocratie socialiste, auquel collabore Blanqui depuis sa prison (novembre 1849 - mars 1850). Lacambre sŽjourne comme rŽfugiŽ politique ˆ Valence (Espagne) o il conna”t une vie difficile (il doit mme travailler comme fondeur), avant de devenir lÕun des premiers mŽdecins de la ville. Il peut continuer alors ˆ soutenir lÕaction de Blanqui. En 1865, cÕest lui qui finance le journal blanquiste anticlŽrical Le Candide. Commandant dÕun bataillon de la Garde nationale, il est rŽvoquŽ en raison de ses opinions politiques et de sa participation au mouvement rŽvolutionnaire. Non Žlu le 8 fŽvrier 1871, il regagne sa propriŽtŽ du Lot. CÕest lˆ que Blanqui est arrtŽ sur lÕordre de Thiers, le 17 mars. (dÕaprs le Maitron)

 

Lachize FŽlix (1859-1921) : ƒlu en 1889 ˆ Villefranche (Rh™ne) sous lÕŽtiquette blanquiste (CRC) (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67 + annexe P). NŽ le 20 novembre 1859 ˆ Thizy (Rh™ne) et dŽcŽdŽ le 8 octobre 1921 ˆ Paris. DomiciliŽ ˆ Lyon, il est tisseur dans l'industrie et militant blanquiste. PersonnalitŽ brillante, il conduit avec vigueur sa campagne Žlectorale lors des lŽgislatives de 1889 ˆ Villefranche-sur-Sa™ne, o il est Žlu. Selon un rapport de police, Ç son portrait est dans toutes les maisons ouvrires È. ƒlu au conseil municipal de Thizy en 1892 et en 1896,  Lachize se consacre ˆ lÕorganisation des syndicats de tisseurs dans cette rŽgion et anime la grande grve des couverturires de Cours (juillet 1890-avril 1891), mouvement qui, malgrŽ une lutte particulirement ‰pre, Žchoue. En 1892, Lachize assiste comme dŽlŽguŽ au congrs du POF ˆ Marseille. (dÕaprs le Maitron).

 

Lafargue Paul (1842-1911) Æ : Ç Aux sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais se firent [É] remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). NŽ ˆ Santiago-de-Cuba le 15 janvier 1842, mort ˆ Draveil (Seine-et-Oise) le 25 novembre 1911. LÕascendance de Paul Lafargue est complexe : dans ses veines coulerait le Ç sang de trois races opprimŽes È, mul‰tres, juifs, indiens. En 1851 (il a 9 ans), sa famille lÕenvoie poursuivre ses Žtudes en France. DÕabord aux lycŽes de Bordeaux et de Toulouse, puis ˆ la FacultŽ de mŽdecine de Paris. Avec la jeunesse intellectuelle, il combat lÕEmpire et collabore ˆ La Rive gauche fondŽe par Charles Longuet et ses amis en 1864. Au cours dÕun voyage ˆ Londres, en fŽvrier 1865, il rencontre Marx, puis participe, en octobre, au premier congrs international dÕŽtudiants, ˆ Lige, dont il est un des organisateurs. Exclu de lÕUniversitŽ de Paris, il sÕinstalle en Angleterre, o il achve, en juillet 1868, ses Žtudes mŽdicales. MlŽ aux milieux internationaux qui gravitent ˆ Londres autour de Marx, Paul Lafargue frŽquente sa maison et sÕŽprend de Laura, sa fille cadette. Ds 1866, il entre au conseil gŽnŽral de lÕInternationale comme reprŽsentant de lÕEspagne (il parle lÕespagnol), fonctions quÕil conserve aux 2e (Lausanne, 1867) et 3e congrs (Bruxelles, 1868). Ses luttes parisiennes, sa formation scientifique, le milieu londonien et les contacts internationaux dont il y bŽnŽficie lui font abandonner peu ˆ peu son proudhonisme originel. Reu docteur en mŽdecine, Lafargue exerce ˆ Londres. Au dŽbut de 1870, il vient ˆ Paris avec sa femme, cherchant ˆ obtenir lÕŽquivalence de son grade. Il y frŽquente les Internationaux parisiens et signe le texte Ç Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe È (voir Henri Place). Il est en avril 1871 ˆ Bordeaux (candidat aux Žlections municipales) mais, la situation devenant critique, il sÕenfuit dans les PyrŽnŽes ; et, au dŽbut dÕaožt, avec sa femme et son fils, passe en Espagne. Ë partir de novembre 1871, il peut rŽtablir le contact avec Engels et, le 24 dŽcembre, il est ˆ Madrid o, dŽlŽguŽ du Conseil gŽnŽral, il obtient les pleins pouvoirs pour lÕEspagne. Lafargue assiste au 5e congrs de lÕInternationale ˆ La Haye, en septembre 1872, o il reprŽsente Ç la FŽdŽration de Madrid, une autre fŽdŽration espagnole et la FŽdŽration de Lisbonne È. Il vote pour lÕexclusion de Bakounine et de Guillaume et se prononce pour le transfert du sige ˆ New-York. Aprs le congrs de La Haye, le couple retourne ˆ Londres. Mais, frappŽ douloureusement par la perte de leurs trois enfants, il ne consent plus ˆ exercer la mŽdecine et ouvre un atelier de photolithographie et de gravure. Ds 1880, il collabore ˆ LÕƒgalitŽ de Guesde et, revenu en France en 1882, milite au sein du Parti ouvrier, dont il est le candidat au conseil municipal de Paris, en 1887. Il lÕest encore aux lŽgislatives de 1889, dans le Cher. Sa pensŽe, comme son action, se confondent avec celles de Guesde. Il semble mme avoir ŽtŽ, dans le POF, son inspirateur, dans la mesure o il a mieux assimilŽ que lui le marxisme. Mais, journaliste doctrinaire, polŽmiste mordant, Lafargue nÕa pas les qualitŽs oratoires de Guesde. Pour des propos tenus dans la rŽgion minire, industrielle et rurale de Montluon-Commentry (Allier) en septembre 1882, en compagnie de Guesde, il sont condamnŽs en avril 1883 ˆ 6 mois de prison. Au cours de leur dŽtention ˆ Sainte-PŽlagie, les deux codŽtenus Žlaborent le programme du POF et Lafargue Žcrit son cŽlbre Droit ˆ la paresse. LibŽrŽ le 21 novembre, Lafargue reprend la plume au service de ses idŽes, souvent aux c™tŽs de Guesde, au Cri du Peuple, au Citoyen, et, ˆ partir de 1885, ˆ La Revue socialiste de Beno”t Malon, et au Socialiste, hebdomadaire du POF, donnant aussi des confŽrences et cours dÕŽconomie sociale. EnfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie, en aožt 1891, ˆ la suite des ŽvŽnements de Fourmies, il en sort pour entrer le 10 novembre au Palais-Bourbon, comme dŽputŽ du Nord. En 1901, aprs luttes et regroupements, Lafargue se trouve, avec le POF et les amis de Vaillant, au Parti socialiste de France, qui, en 1905, entre dans la SFIO. Aux Žlections gŽnŽrales de 1906, il est son porte-drapeau contre Millerand dans le XIIe. Approchant de 70 ans (terme quÕil a fixŽ ˆ sa vie Ç pour ne pas subir les atteintes physiques et intellectuelles dÕune vieillesse trop avancŽe È), Paul et Laura Lafargue, au retour dÕune soirŽe thŽ‰trale ˆ Paris, se donnent la mort dans leur maison de Draveil. Le 3 dŽcembre 1911, leurs dŽpouilles sont incinŽrŽes au Pre-Lachaise avec le concours dÕune nombreuse assistance et dÕorateurs dont la prŽsence simultanŽe ˆ Paris atteste du renom de Lafargue dans le mouvement socialiste : Dubreuilh (secrŽtaire gŽnŽral de la SFIO), Bracke, Vaillant, Guesde et Jaurs, Karl Kautsky (Social-dŽmocratie allemande), Anseele (PO belge), Keir Hardie (Labour Party), LŽnine, Alexandra Kollonta• (POSD de Russie), Roubanovitch (Socialistes rŽvolutionnaires russes). (dÕaprs Jean Maitron, Justinien Raymond et Jean Dautry). Voir aussi : https://www.marxists.org/francais/lafargue/index.htm

 

Lalourcey Octave, Charles [-Nicolas] (?- ?) : Ouvrier menuisier parisien, dŽsignŽ pour aller reprŽsenter avec Protot les blanquistes au Congrs de lÕInternationale ˆ Genve en septembre 1866 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 17 + annexe B). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot et ses camarades qui ont participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Avec Jeannon, ouvrier tailleur et membre comme lui dÕune section de lÕInternationale, il proteste par lettre (le Journal de Genve du 13 septembre 1866) contre une dŽclaration de responsables du 1er congrs de lÕInternationale (Genve, 3-8 septembre), confirmant les violences dont les quelques blanquistes qui voulaient assister au congrs, sans tre officiellement dŽlŽguŽs (Calavaz,  Humbert, Jeannon, Jeunesse, Lalourcey, Protot, Subit sont venus malgrŽ la dŽcision de Blanqui) ont ŽtŽ victimes. (dÕaprs le Maitron)

 

Lamblin (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il visite Blanqui ˆ lÕH™pital Necker, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 22 + annexe D).

 

Lancelot (?-?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). SÕagit-il dÕƒmile Lancelot (ou Lanscelot), typographe, membre de lÕAssociation libre des compositeurs et imprimeurs typographes de Bruxelles ? (dÕaprs le Maitron).

 

Landowski Jean Louis CŽlestin Joseph [parfois fautivement orthographiŽ Ç Landouski È] (1839-?) * : Commis en librairie, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). NŽ le 31 dŽcembre 1839 ˆ Mouscron (Belgique), il est graveur. Sous la Commune, Landowski est nommŽ commissaire de police de la navigation et des ports, commissaire de la porte Saint-Denis, prŽsident du ComitŽ central du XVIIIe et colonel dÕŽtat-major du gŽnŽral Dombrowski. CondamnŽ par contumace, ˆ deux ans de prison puis ˆ la dŽportation simple, Landowski sÕest rŽfugiŽ ˆ Londres, puis (peut-tre) en ƒgypte ; il est amnistiŽ en juin 1879. (Maitron)

 

Largillire  Joseph (?-?) *Æ : Ma”tre menuisier, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Da Costa prŽcise quÕil Žtait sans doute un des Ç agents glissŽs chez  les blanquistes È (id., p. 27). Il est Žgalement prŽsent dans la liste des Francs-Maons Ç ayant participŽ ˆ la Commune ou sympathisŽ avec elle È (notice Ç Thirifocq È du Maitron).

 

LarrŽgieux (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Ç ƒmile Rouillon È, L'Intransigeant, 11 septembre 1890, p. 2 + voir annexes N & O). Militant blanquiste, il est chargŽ de distribuer une partie des armes entreposŽes rue dÕAboukir (IIe), en vue du coup de main du 14 aožt 1870 contre la caserne de la Villette. ArrtŽ, LarrŽgieux est condamnŽ ˆ 5 ans de dŽtention, mais libŽrŽ par la chute de lÕEmpire. (dÕaprs le Maitron)

 

Las Charles Henri (c. 1819- ?) : NŽ vers 1819 ; passementier. CÕest tant™t chez Chouteau et tant™t chez lui (8, place de la Corderie, Paris, IIIe) quÕen 1867 se tiennent les rŽunions au cours desquelles sont ŽlaborŽs les statuts du groupement blanquiste Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È, aussit™t connu de la police gr‰ce ˆ lÕindicateur Godichet. Il est condamnŽ, le 23 dŽcembre 1867, ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Lauer (?-?) : Membre de lÕUnion RŽpublicaine de Langue Franaise et de lÕAIT ˆ New York, Lauer est membre de la commission de contr™le du Socialiste en 1872 et 1873. Il est Žgalement lÕun des organisateurs de la souscription au bŽnŽfice des veuves et des ophelins des combattants de la Commune de Paris. Le fait que Lauer et Edmond MŽgy se sont associŽs ˆ cette occasion laisse penser que Lauer appartient ˆ la mouvance blanquiste. Lauer est aussi lÕun des signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new yorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È (voir Arsne Sauva et Joseph Olivier). (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Laugier Charles (?-?) : ƒtudiant en mŽdecine, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). LÕanecdote est confirmŽe par le Maitron qui ajoute quÕil peut y avoir identitŽ avec Louis, Charles, Paul Laugier qui, aide-major du 100e bataillon fŽdŽrŽ, est nommŽ, le 27 avril 1871, chirurgien-major au 116e bataillon. (dÕaprs le Maitron)

 

Laurent (?- ?) : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).

 

LavallŽe Ga‘tan (?- ?) : ƒtudiant en mŽdecine qui devient blanquiste par lÕintermŽdiaire de Rigault (DaCosta, Les Blanquistes, p. 16), il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). (ConfirmŽ par le Maitron)

 

Lebreton Auguste, dit Ç Normand È, Ç ƒgalitaire È (c.1805- ?) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ vers 1805 ˆ Pont-aux-Dames (Seine et Marne), ouvrier menuisier. Communiste icarien de Blois, membre de la SociŽtŽ lyrique des Fils du Diable, il est Ç permŽable ˆ lÕinfluence du communiste rŽvolutionnaire Blanqui È au dŽbut de 1847. Ë la suite des Žmeutes de Tours en novembre 1846, il est condamnŽ ˆ 1 mois de prison (cf. BŽasse Jean-Franois, BŽraud Pierre, Bonin ƒtienne). (dÕaprs le Maitron)

 

Le DorŽ Joseph Eugne (1853- ?) : NŽ ˆ Brest (Finistre) le 10 juillet 1853, Joseph Le DorŽ est menuisier. Membre de la section brestoise de lÕInternationale, il est accusŽ dÕappartenir ˆ une sociŽtŽ secrte et arrtŽ en mai 1870. LibŽrŽ, Le DorŽ sÕexpatrie aux ƒtats-Unis en 1873. Ds son arrivŽe dans ce pays, il rencontre les ŽlŽments les plus radicaux et adhre au Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI) contr™lŽ par les blanquistes. Il prŽside la sŽance de cette organisation au cours de laquelle est votŽe une adresse au congrs antiautoritaire de lÕAIT qui doit sÕouvrir ˆ Genve le 1er septembre 1873.
Il figure parmi les signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes new yorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva, Joseph Olivier).
(dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Ledrux [ou Ledru] Louis (1840- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ Cognac (Charente) le 21 aožt 1840, ouvrier typographe, Ledrux travaille dans les ateliers de plusieurs journaux rŽvolutionnaires : La Marseillaise, Le Rappel, Le Mot dÕordre. Pendant le sige, il fait partie de la Garde nationale. Aprs le 18 mars, il est Žlu capitaine adjudant-major et commande le fort de Vanves. Par arrtŽ du ComitŽ de salut public de la Commune de Paris du 12 mai 1871, le colonel Ledrux est nommŽ juge ˆ la cour martiale. Par contumace, il est condamnŽ ˆ mort le 29 mai 1874. RŽfugiŽ ˆ Londres, Ledrux fait partie du groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È. Fin 1874, il travaille ˆ Mulhouse comme typographe ˆ lÕExpress. De retour dÕexil, il est employŽ, toujours dans sa spŽcialitŽ, ˆ lÕIntransigeant. En 1881, il est candidat du Parti Ouvrier dans le quartier de lÕArsenal. (dÕaprs le Maitron).

 

LŽonce : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). ConfirmŽ par le Maitron qui se demande si cÕest de lui que parle Lissagaray dans son Histoire de la Commune, disant quÕil travaillait ˆ Londres comme peintre sur porcelaine.

 

LŽtang  StŽphane Gilbert (1859-1941) : ƒlu dans l'Allier aux lŽgislatives de 1898 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 68). NŽ le 19 fŽvrier 1859 ˆ Montluon (Allier) ; mort le 17 juin 1941 ˆ Lavault-Sainte-Anne (Allier). Ouvrier cordonnier, puis reprŽsentant de commerce, LŽtang appara”t dans lÕaction ds lÕŽveil du mouvement syndical et socialiste de lÕAllier. Le 15 aožt 1886, il lance une revue satirique (qui ne dŽpasse pas le premier numŽro), suivie pendant quelques semaines dÕun hebdomadaire : Le PavŽ. En 1888, il est Žlu conseiller municipal de Montluon et dŽlŽguŽ au 3e congrs de la fŽdŽration nationale des syndicats ˆ Bordeaux. Il prend part ˆ la fondation de lÕhebdomadaire Le Travailleur, lancŽ le 14 juillet 1889. Exclu du POF, il rejoint le CRC [cf. annexe N]. LŽtang est un des militants les plus actifs et les plus en vue de la nouvelle fŽdŽration blanquiste et de son journal Le Tocsin populaire. Il est Žlu dŽputŽ de Montluon en 1898. En dŽcembre 1899, il sige au 1er congrs gŽnŽral des organisations socialistes ˆ Paris, salle Japy, o il se prononce contre la participation ministŽrielle des socialistes. (dÕaprs le Maitron)

 

Levraud  Edmond Louis (1837-1880), dit Ç Le Grand Bison È * : Frre de LŽonce Levraud, il visite Blanqui ˆ H™pital Necker, avec dÕautres Žtudiants, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9 + annexe B). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 15 mois de prison et 100 francs dÕamende. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Il fait partie du groupe de blanquistes qui, le 4 septembre 1870, contraint Jules Favre ˆ prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de la RŽpublique et signe (avec Blanqui et 18 blanquistes) la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, idem, p. 33-34 & annexe F). Il est Žlu commandant de bataillons dans un quartier ouvrier parisien aprs la 4 septembre (cf. DaCosta, idem, p. 35). NŽ ˆ Paris le 16 janvier 1837, mort ˆ Nice en 1880 ; reprŽsentant de commerce en vins. Militant blanquiste ds 1864, Edmond Levraud appartient au groupe de militants qui constituent lÕÇ embryon du Parti È. Le 4 septembre 1870, Edmond Levraud joue un r™le trs actif avec Granger et Balsenq. NommŽ rŽdacteur ˆ La Patrie en Danger aprs la proclamation de la RŽpublique, il est chef dÕun bataillon jusquÕau lendemain du 31 octobre 1870. Sous la Commune, Edmond Levraud est nommŽ chef de division ˆ la prŽfecture de police, o il est dŽsignŽ comme membre de la commission chargŽe de Ç veiller aux intŽrts de lÕart musical et des artistes È. Le 6 septembre 1873, il est condamnŽ par contumace aux travaux forcŽs ˆ perpŽtuitŽ. Edmond Levraud est parvenu ˆ gagner New York, par Liverpool. ArrivŽ le 22 aožt 1871, il y fait la connaissance de Constant Christenert (gr‰ce ˆ Benjamin Flotte) et de Claude Pelletier. Sans emploi, il vit chichement de quelques rares leons de violons. DŽu et amer, Levraud se livre ˆ une critique sŽvre de la sociŽtŽ quÕil dŽcouvre en AmŽrique. Il sÕefforce malgrŽ tout de constituer un premier noyau de militants blanquistes [cf. remarque complŽmentaire 1, en fin de document], mais le petit groupe est vite la proie de dissensions internes. Au cours de lÕŽtŽ 1872, Edmond Levraud quitte dŽfinitivement New York pour Bruxelles dÕo il est expulsŽ en 1876. Aprs avoir sŽjournŽ ˆ Genve dŽbut 1878, il revient ˆ lÕautomne 1878 ˆ Londres, o il frŽquente assidžment les rŽunions de rŽfugiŽs et se livre Ç ˆ une active propagande au bŽnŽfice des doctrines socialistes È. GraciŽ le 29 mai 1879, Edmond Levraud meurt ˆ Nice en 1880, peu aprs lÕamnistie gŽnŽrale. Voir : Michel Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È, Bulletin de la SociŽtŽ dÕHistoire de la RŽvolution de 1848, Paris, 1990. (dÕaprs le Maitron)

    

Levraud  LŽonce (1843-1938) * : ƒtudiant en mŽdecine, frre du prŽcŽdent, il visite Blanqui ˆ H™pital Necker, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9 + annexe B). Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison et 100 F dÕamende. (DaCosta, idem, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Il signe (avec Blanqui et 18 blanquistes) la DŽclaration publiŽe de septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, idem, p. 34 & annexe F). NŽ le 27 avril 1843 ˆ Paris ; mort en dŽcembre 1938. En fŽvrier 1866, il est condamnŽ, avec Brideau, Debroz, Granger, Jaclard et Villeneuve ˆ la prison, pour avoir participŽ ˆ une manifestation rŽpublicaine en janvier, rue des Amandiers, dans le XXe [cf. annexe B]. Dans sa biographie de Blanqui, A. ZŽvas indique que Levraud Žtait Ç chef de bureau ˆ la Caisse gŽnŽrale des Assurances agricoles È (p. 196). En 1870, aprs la proclamation de la RŽpublique, il est rŽdacteur du journal blanquiste La Patrie en danger. Il demeure alors rue Clauzel, dans le IXe, et Blanqui habite chez lui quand il nÕoccupe pas son logement, exerant comme chirurgien dans un bataillon de mobiles en Seine-et-Oise. Pendant la Commune, il fait partie dÕune commission mŽdicale comprenant aussi le docteur Regnard. De 1876 ˆ 1898, LŽonce Levraud est conseiller municipal du XIe. (dÕaprs le Maitron)

 

Longuet Charles (1839-1903) *Æ : Ç Charles Longuet, que nous avons vu ˆ Sainte-PŽlagie, condamnŽ pour les ƒcoles de France (o avaient ŽtŽ publiŽs les fameux Propos de Lahienus de Rogeard), avait fondŽ un nouveau journal, la Rive Gauche, qui ne tarda pas ˆ  tre supprimŽ, comme l'avaient ŽtŽ les ƒcoles de France. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 10-11). ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe E). Ç MalgrŽ son proudhonisme, [il] pensait "quÕune rŽvolution politique seule pouvait assurer au peuple le triomphe de ses revendications" (29 juillet 1865) [É] Longuet comprenait admirablement quelle force rŽvolutionnaire latente renfermait lÕInternationale ; il pressentait avec exactitude la fŽconditŽ de lÕaction mŽthodique, prudente et cauteleuse des Tolain ou des Limousin ; il sentait que malgrŽ leur timiditŽ et leur modŽrantisme, ces libres et vivants esprits allaient tre poussŽs plus loin quÕils ne le croyaient eux-mmes par leurs patientes Žtudes, et que la logique mme de leur action devait les pousser eux ou leurs collaborateurs immŽdiats ˆ la politique au sens large du mot, et ˆ la rŽvolution. È [Albert Thomas (s/d. Jean Jaurs), Histoire socialiste, tome X : Le Second Empire (1852-1870), Jules Rouff, 1908, p. 9 &10]. Pour ce dernier, Longuet fait partie des Ç indŽpendants È [en 1868], tentant Ç la conciliation du blanquisme et du proudhonisme È [Idem, chap. VII]. NŽ ˆ Caen (Calvados) le 14 fŽvrier 1839, mort ˆ Paris le 5 aožt 1903. NŽ dans une famille clŽricale et monarchiste, Charles Longuet vient ˆ Paris en 1860 faire son droit. Il contribue ˆ crŽer Les ƒcoles de France Ñ en juin 1864, il est condamnŽ ˆ 4 mois de prison pour Ç publication dÕŽcrits sans autorisation È Ñ, puis La Rive gauche (octobre 1864) quÕil faut transfŽrer en Belgique, suite ˆ la condamnation ˆ 8 mois de prison que vaut ˆ Longuet, en mai 1865, un article particulirement satirique ˆ lÕŽgard de lÕempereur. CÕest pour ce journal que Longuet Žlabore une 2e version du prŽambule et des statuts provisoires de lÕInternationale (rŽdigŽs dÕabord en anglais par Marx peu aprs le meeting londonien du 28 septembre 1864). Longuet peut ˆ lÕŽpoque tre rangŽ parmi les sympathisants blanquistes. En 1867, il est de nouveau condamnŽ ˆ 15 jours de prison (pour la manifestation blanquiste contre NapolŽon III et lÕempereur dÕAutriche Ñ cf. supra). Longuet est encore ˆ Paris le 27 aožt, puisque, ce jour-lˆ, il se propose de rendre visite ˆ Blanqui ˆ lÕh™pital Necker comme dÕhabitude, mais il y renonce devant lÕattitude insolite de quelques blanquistes Ñ cÕest ce jour quÕa lieu lÕŽvasion de Blanqui. Longuet est toujours classŽ sympathisant blanquiste et, dÕaprs Maurice Dommanget, Ç il passera encore pour blanquiste les annŽes suivantes È. Au dŽbut de 1866, Longuet est ˆ Londres et appartient ˆ une section franaise de lÕInternationale. Il entre le 9 janvier ˆ son Conseil gŽnŽral, dŽsignŽ comme secrŽtaire correspondant pour la Belgique. En 1870, Longuet est ˆ Paris, frŽquentant les clubs. Pendant le Sige, il est Žlu chef dÕun bataillon de la Garde nationale, puis rŽvoquŽ pour avoir participŽ au mouvement insurrectionnel du 31 octobre. Membre du ComitŽ central de la Garde nationale, il en a souvent rŽdigŽ les proclamations. Du 27 mars au 12 mai, il est rŽdacteur en chef du Journal officiel de la Commune, o il est ensuite remplacŽ par Pierre VŽsinier [cf. annexe S, sur DŽrouilla]. En avril, il est Žlu membre de la Commune dans le XVIe et vote contre le ComitŽ de salut public. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Londres, il est invitŽ ˆ faire partie du Conseil gŽnŽral de lÕA.I.T.. Il assiste en septembre 1872, au congrs de La Haye o il reprŽsente Ç une section franaise È et vote pour lÕexclusion de Bakounine et de Guillaume, en faveur des pleins pouvoirs au conseil gŽnŽral et pour le transfert du sige ˆ New York. CÕest au cours de cette annŽe 1872 quÕil Žpouse la fille a”nŽe de Marx, Jenny, dont il aura quatre enfants, mais sa femme meurt un an aprs la naissance de leur fille (1882). LÕannŽe suivante, il ouvre ˆ Oxford un cours de langue et de littŽrature franaises, puis est nommŽ professeur au KingÕs College. En 1879, il collabore ˆ La RŽvolution franaise de Valls et ˆ lÕƒgalitŽ de Guesde ; et, en 1880, il signe Ç Charles La Rive È dans la Justice de Clemenceau. Avec celui-ci, il fait partie de lÕŽphŽmre Alliance socialiste rŽpublicaine opposŽe au Parti ouvrier franais de Guesde. En fait, Longuet est trs peu Ç marxiste È, et Marx considre ses gendres comme Ç le dernier  Proudhoniste È (Longuet) et Ç le dernier Bakouniniste È (Lafargue). Longuet est Žlu conseiller municipal radical-socialiste ˆ Paris, en 1886, rŽŽlu en  1887. Entra”nŽ un moment dans le mouvement boulangiste, il sÕen sŽpare rapidement. En 1894, il est nommŽ inspecteur de lÕenseignement des langues vivantes de la ville de Paris. En 1903, il participe au congrs du PSF ˆ Bordeaux. Ë ses obsques, le 9 aožt 1903, au Pre-Lachaise, Anatole France (entre autres) prononce un discours. (dÕaprs le Maitron)

 

Lorin Baptiste Joseph (1831- ?) * : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ le 29 juin 1831 ˆ Villejuif (Seine) ; maon. Baptiste Lorin sert la Commune comme sergent. DŽtenu un certain temps sur les pontons, il est rel‰chŽ. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Il sÕembarque pour New York o il est sans doute dŽjˆ fin 1871, puisquÕil dit avoir soutenu MŽgy lors des premires altercations que ce dernier a avec les frres May, en janvier 1872. Proche de la mouvance blanquiste dans la proscription, Baptiste Lorin signe en juin 1872 la pŽtition diligentŽe par MŽgy pour sÕopposer ˆ la prŽparation dÕun contre-enqute officielle sur la Commune. Membre de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune, il signe en son nom un message de solidaritŽ adressŽ aux rŽvolutionnaires cubains en novembre 1873. Ë lÕautomne 1874, suite ˆ la tonitruante arrivŽe de Rochefort et des ŽvadŽs de NoumŽa aux ƒtats-Unis, Lorin est lÕun des organisateurs de la collecte nationale au bŽnŽfice des communards dŽportŽs en Nouvelle-CalŽdonie. Le 30 mars 1876, Baptiste Lorin assiste ˆ la rŽunion des proscrits de la Commune ˆ HuschÕs Hall, au cours de laquelle sont exclus les frres ƒlie et Gustave May. Lorin figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de soutien quÕadressent en dŽcembre 1877 les communistes new-yorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È [cf. Arsne Sauva]. Baptiste Lorin est amnistiŽ en 1879. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Losson ƒdouard Auguste (1842-?) : Ç Aux sŽances du Congrs [de Lige, en 1865_], certains dŽlŽguŽs franais se firent [É] remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C). NŽ le 14 aožt 1842 ˆ Lille (Nord), Losson appartient ˆ une famille de commerants : son pre, orfvre ˆ Lille, jouit dÕune certaine aisance et professe des opinions religieuses et lŽgitimistes. En 1863, ƒdouard Losson dŽdie au prince impŽrial un TraitŽ sur lÕŽducation des princes, puis il change radicalement dÕopinions. En 1864, tout en exerant les fonctions de secrŽtaire du dŽputŽ de Dunkerque Plichon (opposant protectionniste, ultramontain qui se rallie au Tiers Parti en 1867), Losson est inscrit ˆ la FacultŽ de Droit de Paris o il se signale par ses opinions rŽpublicaines et socialistes. Il appartient rapidement au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È, frŽquente les collaborateurs du journal la Rive gauche et appartient ˆ la rŽdaction du Candide de Tridon. En mai 1865, il introduit en France, dans une malle ˆ double fond, la brochure de Rogeard, Les Propos de Labienus, imprimŽe ˆ Bruxelles. Aprs son exclusion ˆ vie de lÕUniversitŽ de Paris Ñ suite ˆ ses propos tenus au congrs de Lige [cf. supra] Ñ, Losson revient ˆ Lille o il exploite une teinturerie, tout en contribuant ˆ la fondation dÕun ComitŽ central rŽpublicain socialiste. En 1870, il est le principal rŽdacteur du Franc-Parleur publiŽ ˆ Lille. CondamnŽ, en aožt 1871, ˆ 2 ans de prison et 3 000 F dÕamende, il ne sera libŽrŽ quÕen septembre 1873 (dÕaprs le Maitron). Jean-Paul Visse, dans La presse du Nord et du Pas-de-Calais au temps de lÕƒcho du Nord (ƒditions du Septentrion, 2004), Žcrit que, Ç dans l'ensemble, les journaux du Nord et du Pas-de-Calais condamnent les ŽvŽnements de la Commune, ˆ l'exception du Travailleur du Nord, fondŽ par ƒdouard Losson en fŽvrier 1871, mais qui sera saisi et supprimŽ le 11 mai. È (source : Le blog de la section d'HŽnin-Beaumont du Parti Communiste Franais).

 

Luillier Charles Ernest (1838-1891 ?) Æ : Signataire (sans prŽnom) de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Ce nom est donnŽ (Žgalement sans prŽnom) par ZŽvas comme lÕun des orateurs qui prenaient le plus souvent la parole aux c™tŽs de Blanqui au Club du CafŽ des Halles, ˆ lÕautomne 1870, avec Flourens, Tridon, Lacambre, Granger, BreuillŽ et Brideau (Alexandre ZŽvas, Auguste Blanqui, p. 182). Peut-tre sÕagit-il de Charles Ernest Lullier (1838-1891), membre du ComitŽ central de la garde nationale, pendant la Commune ? (source : blog de Paul Quader). Mais ce pourrait tre un autre Charles Luillier qui, nŽ en 1829 ˆ Paris, mŽcanicien, figure sur une liste Ç dÕindividus qui se sont rŽfugiŽs en Suisse ˆ la suite de lÕinsurrection de 1871 È, pays quÕil quitte avant le 1er janvier 1873. (dÕaprs le Maitron)

 

Mallet Pierre (1836-1898) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ Jussey (Haute-Sa™ne) le 5 fŽvrier 1836, mort ˆ Boulogne-sur-Seine le 21 fŽvrier 1898 ; peintre sur porcelaine (dit une source), ouvrier bijoutier (selon une autre). Pendant le Sige, Mallet appartient ˆ un bataillon de la Garde nationale. Il fait partie du ComitŽ central rŽpublicain des 20 arrondissements et co-signataire de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Pendant la Commune, il appartient ˆ la commission communale du XIXe. Lieutenant dÕŽtat-major, il est un des dŽlŽguŽs de la Garde nationale, pour former le jury dÕaccusation contre Ç toute personne prŽvenue de complicitŽ avec le gouvernement de Versailles È. Mallet est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe ; mais il a pu se rŽfugier ˆ Londres o il appartient au groupe blanquiste la Ç Commune rŽvolutionnaire È. (dÕaprs le Maitron)

 

Marchadier [Marchadire Sylvain, selon ZŽvas] (?-?) : ƒbŽniste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 1 an de prison et 100 F dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).

 

Marchais de Laberge (?-?) : Journaliste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. Da Costa prŽcise : Ç Les dŽbuts de la sŽance furent prŽsidŽs par [ƒmile] Villeneuve ; mais celui-ci, ayant dž, pour des motifs d'ordre privŽ, s'absenter, fut remplacŽ par un journaliste, Marchais de Laberge. È (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D)

 

Marchand Louis, Joseph, Gabriel (1842-1901) * : DÕaprs le Maitron (notice de Germain Casse), il appartient, ds le dŽbut de 1864,  Ç au noyau blanquiste, "embryon du Parti" È, avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, [É], Protot, Regnard, Tou‰tre, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat [voir ces noms]. NŽ le 19 avril 1842 ˆ Roanne (Loire), mort ˆ Genve (Suisse) le 21 mars 1901, Louis Marchand est dÕabord tailleur. Dans les annŽes 1864-65, il rencontre Tridon, Regnard, Valls, Jaclard, Protot, Raoul Rigault et il fait ses premires armes au Candide. En 1866 et 1867, Marchand publie ˆ Paris un petit journal, Le Critique, auquel participent Gustave Lefranais, Tolain, Jules Lermina et Jules Andrieux. Un Marchand (sans prŽnom) signe lÕappel au peuple allemand lancŽ le 4 septembre 1870 par les dŽlŽguŽs des sections parisiennes de lÕInternationale et de la Chambre fŽdŽrale des SociŽtŽs ouvrires, prŽconisant une alliance pour fonder Ç les ƒtats-Unis dÕEurope È. Avec ses amis du ComitŽ central des 20 arrondissements, Marchand est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Durant la Commune, Marchand est envoyŽ ˆ Bordeaux. Il sÕenfuit, dŽguisŽ en femme, ˆ Genve, o il est secrŽtaire de la SociŽtŽ des proscrits, lÕƒgalitŽ et appartient Žgalement ˆ la Section de propagande et dÕaction rŽvolutionnaire socialiste de Genve. Il participe au congrs de la Paix ˆ Lausanne et collabore ˆ la RŽvolution sociale (organe de la FŽdŽration Jurassienne), ˆ partir de novembre 1871. En septembre 1872, lors du congrs de La Haye, il est accusŽ dÕÇ agissements ayant pour but la dŽsorganisation de la SociŽtŽ Internationale des Travailleurs È (autrement dit de sympathies pour Bakounine), mais nÕest finalement pas exclu. En janvier 1875, Marchand est parmi les 54 Communards exilŽs qui signent un manifeste adressŽ Ç Au Citoyen Garibaldi È. Ë partir de 1885, il publie chaque annŽe le Vade-Mecum de la rŽgion du LŽman, guide touristique (avec de nombreux extraits de la GŽographie dÕƒlisŽe Reclus) et bottin publicitaire, et dÕautres ouvrages de ce type. Il est Žgalement collaborateur occasionnel du journal radical Le Genevois. RestŽ fidle jusquÕau bout au petit groupe des Communards Žtablis ˆ Genve, Marchand y meurt, ˆ lÕh™pital, le 21 mars 1901. ÎUVRE : Aux Socialistes. Programme abstentionniste. Mai 1869 (signŽ : A. Bourgerat, A. Bagniard, R. Chatelain, E. Christe, Ch. Longuet, G. Maillard, L. Marchand, V. Milhes, E. ChemalŽ, etc.) ; Y a-t-il toujours un terrain dÕentente possible entre les radicaux et les socialistes en vue des prochaines Žlections ?, articles et opinions recueillis par L. Marchand, 1905. [dÕaprs le Maitron]

 

Marguerittes (Baron) ƒdouard, Louis, Marie, dit Ç Henri Teissier È (1835-?) * : Signataire de la protestation (brochure de 16 pages, rŽdigŽe pour lÕessentiel par Vaillant, datŽe Ç Londres, 15 septembre 1872 È et intitulŽe Internationale et RŽvolution. Ë propos du congrs de La Haye par des rŽfugiŽs de la Commune, ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale, hostile ˆ Marx et au conseil gŽnŽral), quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye, contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral. Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Constant Martin, Ranvier et Vaillant) signent avec lui et dŽcident de se retirer de l'Association Internationale lÕestimant insuffisamment rŽvolutionnaire (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43). Participe ˆ la crŽation et ˆ la rŽdaction du journal Ni Dieu ni Ma”tre que Blanqui crŽe en juin 1879, ds sa sortie de prison (DaCosta, Les Blanquistes, p. 56 + annexe L), puis ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ le 15 novembre 1835 ˆ Paris, Marguerittes, est, durant la Commune, membre de la municipalitŽ du VIIIe  et chef dÕun bataillon. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il parvient ˆ se rŽfugier ˆ Londres, o il fait partie du Conseil gŽnŽral de lÕAIT et co-signe le texte (dž ˆ Marx) de la Guerre civile en France, ainsi que la brochure Les PrŽtendues scissions dans lÕInternationale, en 1872. (dÕaprs le Maitron)

 

Martin Constant, dit Ç Gabriel È (1839-1906) * : Signataire de la protestation (brochure de 16 pages, rŽdigŽe pour lÕessentiel par Vaillant, datŽe Ç Londres, 15 septembre 1872 È et intitulŽe Internationale et RŽvolution. Ë propos du congrs de La Haye par des rŽfugiŽs de la Commune, ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale), quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye, contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral. Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Constant Martin, Ranvier et Vaillant) signent avec lui et dŽcident de se retirer de l'Association Internationale lÕestimant insuffisamment rŽvolutionnaire (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J ; cf. aussi la notice prŽcŽdente). NŽ ˆ Entrevaux (Basses-Alpes) le 5 avril 1839, mort ˆ Paris le 9 juillet 1906 ; employŽ. Aprs le meurtre de Victor Noir, 10 janvier 1870, et lÕarrestation de Rochefort, le 7 fŽvrier, Constant Martin est de ceux qui engagent les ouvriers au calme afin de ne pas compromettre lÕissue de la lutte par une action trop prŽcipitŽe (appel du 9 fŽvrier 1870).  Aprs la chute de lÕEmpire, il est, en tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. SecrŽtaire de cette dŽlŽgation, Constant Martin laisse des archives importantes (qui seront publiŽes par Dautry et Scheler dans Le ComitŽ central rŽpublicain des vingt arrondissements de Paris, ƒditions sociales, 1960). Il signe, en fŽvrier 1871, la liste des Ç Candidats socialistes rŽvolutionnaires, proposŽs par lÕA. I. T., la Chambre fŽdŽrale des sociŽtŽs ouvrires, la dŽlŽgation des vingt arrondissements È aux lŽgislatives. Durant la Commune, Constant Martin est secrŽtaire de la dŽlŽgation ˆ lÕenseignement. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë Londres, ds lÕŽtŽ 1871, Constant Martin entre au conseil gŽnŽral de lÕInternationale. En septembre, il est secrŽtaire-greffier de la ConfŽrence londonienne. En 1874, il signe Žgalement, avec le groupe blanquiste Ç La Commune rŽvolutionnaire È, la brochure Aux Communeux [cf. annexe K]. Constant Martin est un des membres fondateurs de lÕƒcole franaise organisŽe ˆ Londres par les rŽfugiŽs et destinŽe aux enfants des proscrits (cf. Huguenot). Aprs avoir dirigŽ une usine ˆ Birmingham, Constant Martin sÕinstalle en Belgique. Ë Bruxelles, il fait partie de la sociŽtŽ de solidaritŽ Ç Le Prt mutuel È. Toujours militant actif, il porte le n¡ 274 dans la correspondance secrte quÕentretiennent les blanquistes (cf. Jean Maitron, ActualitŽ de lÕHistoire, n¡ 6, janvier 1954). Ë son retour dÕexil, Constant Martin sÕinstalle ˆ Paris, o, aprs la mort de Blanqui, il est, avec Eudes, Granger, Vaillant et dÕautres, un des fondateurs du Ç parti È blanquiste, le ComitŽ RŽvolutionnaire Central [cf. annexe M]. Par la suite, Constant Martin devient anarchiste actif. En 1888, avec ƒmile Pouget, il fonde le ‚a Ira (mai 1888 - janvier 1889). Dans La RŽvolte (fŽvrier 1892), il signe aux c™tŽs de Malato, Pouget, Tortelier et ƒ. Henry, une dŽclaration en faveur de la manifestation du 1er mai, sÕopposant ˆ SŽbastien Faure qui estime que les anarchistes nÕont pas ˆ prendre part ˆ cette action. Les attentats terroristes des annŽes 1892-1894 lui valent dÕtre impliquŽ dans le procs des Trente (aožt 1894) et dÕtre condamnŽ, par contumace, ˆ 20 ans de travaux forcŽs, mais Constant Martin a repris le chemin de Londres. Il est dÕailleurs acquittŽ en 1896. En 1898, avec Michel ZŽvaco et Jacques Prolo, il fonde LÕAnticlŽrical et lÕannŽe suivante, il collabore au Journal du Peuple de SŽbastien Faure qui prend une part active ˆ la campagne dreyfusienne. Avec lui dispara”t Ç un des derniers reprŽsentants du courant blanquiste au sein de lÕanarchisme franais È (Les Temps nouveaux, 21 juillet 1906). (dÕaprs le Maitron)

 

Martinet Octave Alexandre (1850-1935) Æ : Participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ ˆ Issoudun (Indre) le 23 septembre 1850 ; mort ibidem le 16 avril 1935. En 1868, Octave Martinet Žprouve dŽjˆ de la sympathie pour Blanqui, le plaant au mme rang que les hommes les plus connus dÕalors pour leur dŽvouement ˆ la cause populaire. Ë Moulins, il est ami avec le clerc de notaire Alphonse Michel, qui, gr‰ce ˆ son compatriote Henri Place, est en relation avec ceux qui ˆ Paris, sous la direction de Blanqui, mnent la lutte la plus vigoureuse contre lÕEmpire. Par son intermŽdiaire, Martinet apprend ˆ apprŽcier particulirement Blanqui, ses idŽes et son action. En 1869, Martinet rejoint Michel ˆ Paris, pour entreprendre des Žtudes de pharmacie. Il sÕaffilie ˆ un groupe de combat blanquiste et participe ˆ des exercices. En aožt 1870, aprs les premiers dŽsastres militaires, les blanquistes songent ˆ sÕemparer du fort de Vincennes. Martinet assiste au conseil de guerre chez Eudes pour prŽparer le plan dÕaction, mais celui-ci devenu impraticable, on se rabat sur la caserne de La Villette, le 14 aožt. AppelŽ comme conscrit et obligŽ de revenir ˆ Issoudun, Martinet ne peut participer au 4 septembre et se trouve sŽparŽ de Blanqui pour de longues annŽes. Il ne le retrouve ˆ Paris quÕˆ la sortie de ce dernier de Clairvaux, en 1879. Martinet tient alors une pharmacie vers le Jardin des Plantes. Il contribue avec Granger aux frais de loyer, dÕentretien et de voyages de Blanqui, collabore ˆ Ni Dieu ni Ma”tre et lutte vainement, aux c™tŽs de Vaillant et du docteur Vimon, pour sauver le vŽtŽran. Il se prŽsente aux municipales de 1881 comme socialiste indŽpendant et en 1884 comme candidat du CRC. Candidat unique des blanquistes et des broussistes aux municipales, en 1896, dans le XVIIIe, il nÕest pas Žlu. Aprs 1905, on le retrouve dŽlŽguŽ aux congrs de la SFIO. Aprs la scission de Tours, il reste dans la Ç vieille maison È. (dÕaprs le Maitron)

 

MathŽ FŽlix Antoine AmŽdŽe (1808-1882) : NŽ ˆ Cosne-sur-lÕÏil (Allier), le 18 mai 1808, mort ˆ Moulins le 5 mars 1882. Aprs des Žtudes ˆ Moulins, il fait son droit ˆ Paris. Il est en relation avec Blanqui et sa famille depuis 1823, comme ƒtienne de Canson, leur ami commun. Blanqui le cite souvent comme tŽmoin de ses activitŽs. FŽlix MathŽ est lÕun des Žtudiants dŽcorŽs de Juillet [1830], membre du ComitŽ de la SociŽtŽ des ƒcoles et de la SociŽtŽ des Amis du Peuple. EnfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie, en 1831, pour provocation au crime et outrage ˆ un commandant de la force publique, il lÕest de nouveau en juin 1832 pour dŽtention dÕarmes. Membre de la SociŽtŽ des Droits de lÕHomme, il fonde, au sein de la SDH (en opposition aux rŽpublicains modŽrŽs), en 1833, avec Lebon, Vignerte, Buonarroti, Voyer dÕArgenson, Berrier-Fontaine et dÕautres, le ComitŽ dÕaction ou Commission de propagande pour organiser et instruire les ouvriers, ainsi que le journal ouvrier LÕAssociation. En 1834, accusŽ dÕtre lÕun des Ç instigateurs des coalitions dÕouvriers È (pour avoir soutenu plusieurs grves), il est condamnŽ ˆ 5 ans de prison, mais il sÕŽvade en juillet 1835. RŽfugiŽ en Belgique, il est condamnŽ par contumace ˆ 10 ans de dŽtention. Ë Bruxelles, il fonde avec ƒmile Labrousse une ƒcole centrale de commerce en 1837. Revenu en France (sans attendre, semble-t-il, lÕamnistie des contumaces), il fait fortune dans le commerce des bois ˆ Moulins. DŽputŽ de lÕAllier, en 1848, ˆ la Constituante, en 1849 ˆ la LŽgislative, il sige ˆ lÕextrme gauche et demande la mise en accusation de Louis-NapolŽon Bonaparte et de ses ministres. Proscrit du 2 dŽcembre 1851, il retourne en Belgique et semble en tre revenu aprs lÕamnistie de 1859, puisquÕil est prŽsent aux Žlections de juin 1863 et de fŽvrier 1871. (dÕaprs M. Cordillot, J. Grandjonc et J. Risacher, pour le Maitron).

 

May ƒlie Henry (1842-1930) * Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ ˆ Paris, le 10 juin 1842, dans une famille de nŽgociants en pierres prŽcieuses, mort le 19 octobre 1930. Militant blanquiste sous le Second Empire, ƒlie May se rŽfugie en Suisse pour Žchapper aux poursuites. Sergent ˆ la Garde nationale pendant le sige, ƒlie May participe le 31 octobre 1870 ˆ la prise de lÕH™tel de ville. Aprs le 18 mars, il est nommŽ directeur de la Manufacture des tabacs, puis intendant. AccusŽ de concussion, comme son frre Gustave, il est dŽplacŽ de lÕintendance, remplacŽ par Varlin. Les deux frres, condamnŽs par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, arrivent ˆ New York dŽbut septembre 1871. Porteurs de diamants, ils sont accusŽs de contrebande par les douaniers amŽricains (plus tard lÕorigine exacte de ces pierres sera au cÏur dÕ‰pres controverses entre rŽfugiŽs). Membres du premier noyau blanquiste new-yorkais constituŽ autour dÕEdmond Levraud, ils envisagent de se lancer avec lui dans le commerce de lÕarticle de Paris et de la bijouterie de pacotille. Mais bient™t les relations se tendent entre les frres May et les autres membres du groupe. Les accusations de corruption et de prŽvarication refont surface, nourrissant lÕantisŽmitisme de certains de leurs accusateurs. Dans les annŽes 1872-1873, ils font plusieurs allers-retours entre New York et lÕAngleterre, sans doute autant pour affaires que pour assister ˆ des rŽunions maonniques ou de lÕAIT. DŽlŽguŽ des Franais au sein du ComitŽ de Salut public mis en place ˆ New York, ƒlie est prŽsent (ainsi que son frre) lors des ŽvŽnements de Tompkins square. Bien quÕune enqute montre leur innocence (et malgrŽ les protestations dÕEugne Pottier), les frres May sont finalement exclus de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs le 30 mars 1876 sur proposition de Dereure, Ç pour cause dÕindignitŽ È, ˆ lÕissue dÕune rŽunion tenue ˆ HuschÕs Hall sous la prŽsidence dÕE. Fondeville. ƒlie May est Žlu VŽnŽrable Ma”tre de lÕAtelier dÕune loge Ç sauvage È (Ç Les ƒgalitaires È), crŽŽe en 1875 ˆ New York en dehors de toute obŽdience Ñ qui accueillit Eugne Pottier, lÕauteur de Ç LÕInternationale È, en dŽcembre 1875. De retour ˆ Paris en avril 1883, ƒlie May poursuit lÕaction politique. En 1885, il est lÕun des cofondateurs avec Beno”t Malon et quelques autres de la SociŽtŽ dÕŽconomie sociale, dont il est trŽsorier. Il reprend contact avec les anciens communards rentrŽs dÕexil, et il semble quÕil se soit alors rapprochŽ des milieux blanquistes. RalliŽ au boulangisme, il est candidat aux lŽgislatives de 1889 dans le XIIe. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

May Gustave Charles (1845- ?) * Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ ˆ Paris le 23 janvier 1845, Gustave May est le frre dÕƒlie (voir notice prŽcŽdente : lÕhistoire des 2 frres est Žtroitement liŽe Ñ au moins jusquÕen 1877). Ë propos de lÕaccusation de concussion dont ils sont lÕobjet sous la Commune, leur successeur Varlin leur Žcrit, le 6 mai 1871 : Ç Je suis heureux de pouvoir affirmer que je nÕai rien trouvŽ dans les actes de votre administration qui soit de nature ˆ compromettre en rien votre honorabilitŽ. È CÕest lÕŽlection, en 1872, de Gustave May comme trŽsorier national Ñ pour une souscription au profit des veuves et des orphelins des combattants de la Commune Ñ qui va provoquer des dŽmissions dans le comitŽ newyorkais et de vives protestations des blanquistes. MŽgy, Crosse et Jules Thomas (voir ces noms) appellent tous les communeux prŽsents ˆ New York ˆ se rŽunir pour protester contre cette dŽcision. CÕest alors que se constitue la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Une fois encore, une commission dÕenqute mise en place par la SociŽtŽ pour dŽcider de la vŽracitŽ des accusations pesant contre Gustave May et son frre conclut ˆ un non-lieu. On ignore tout de ce quÕil advint de Gustave May aprs le 8 juillet 1877, jour de  lÕenterrement du docteur Parisel, avec qui il a ŽtŽ trs liŽ, et dont il prononce lÕŽloge funbre lors de la cŽrŽmonie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Mazeau Jules (?-?) * : Ayant rŽussi ˆ quitter Paris au lendemain de la Semaine sanglante, Jules Mazeau, est lÕun des premiers communards rŽfugiŽs aux ƒtats-Unis. Menuisier charpentier, il trouve rapidement du travail. Membre de la section 2 de lÕAIT, appartenant ˆ la mouvance blanquiste, Jules Mazeau est nommŽ membre de la commission de contr™le du Socialiste (octobre 1872) et secrŽtaire de la commission newyorkaise chargŽe dÕorganiser la souscription au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune. ƒlu prŽsident de la section 2, il appelle ˆ la solidaritŽ avec les grŽvistes des filatures de Paterson (New Jersey). En 1874, Jules Mazeau collabore avec Edmond MŽgy, Jules Thomas, Louis Crosse, ƒdouard David et Joseph Olivier au lancement de la trs blanquiste Revue sociale. Il figure parmi les 54 signataires de la lettre de soutien que les communistes newyorkais adressent en dŽcembre 1877 aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva). Sa trace se perd aprs 1878, peut-tre du fait de son retour ˆ Paris aprs lÕamnistie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

MŽgy LŽon Guillaume, dit Edmond (1841-1884) *Æ : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ le 9 fŽvrier 1841 (ou 1844 ?) ˆ Essonnes (Seine-et-Oise), mort ˆ Colon (Panama) le 28 dŽcembre 1884. NŽ dans une famille ouvrire, Edmond MŽgy est mis en apprentissage ˆ 14 ans. Il travaille comme mŽcanicien sur les chantiers du canal de Suez puis est chauffeur sur la ligne de trains Paris-Lyon. En 1866, il est ˆ Paris. Collaborateur occasionnel de la Marseillaise, MŽgy frŽquente les rŽunions publiques. Alors quÕon vient lÕarrter, le 11 fŽvrier 1870, pour avoir participŽ aux barricades de Belleville, il tue le policier qui a commis lÕerreur de tenter de sÕintroduire chez lui avant lÕheure lŽgale. DŽfendu par Protot, MŽgy est condamnŽ, en aožt 1870 ˆ 20 ans de travaux forcŽs, mais le 8 septembre, il est amnistiŽ. Pendant le sige, Edmond MŽgy sert comme garde national. Il prend part aux journŽes des 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871. Membre de lÕInternationale, il participe activement ˆ la Commune de Marseille. Celle-ci vaincue (le 4 avril 1871), il retourne ˆ Paris. Collaborateur de la RŽpublique nouvelle et de lÕAffranchi, il est promu colonel et nommŽ ˆ la tte du fort dÕIssy ; pour lÕavoir abandonnŽ le 30 avril en dŽpit des ordres reus, il est arrtŽ par Rossel ; mais Eudes le prend comme chef dÕŽtat-major. Le 24 mai, il ferait partie du peloton qui exŽcute lÕarchevque Darboy. Il est condamnŽ par contumace ˆ la peine de mort. Ayant rŽussi ˆ sÕŽchapper, MŽgy gagne dÕabord Genve, puis les ƒtats-Unis. ArrivŽ ˆ New York au dŽbut du mois de septembre 1871, MŽgy trouve du travail et fait partie, avec Dereure, Galtier et les frres May, du premier noyau blanquiste qui se constitue autour dÕEdmond Levraud et de Bergeret. Il ne tarde pas ˆ entrer en conflit avec les frres May. Ë la demande des blanquistes de Londres, MŽgy signe et fait signer en juin 1872 parmi les Communards new-yorkais une pŽtition contre la proposition de faire une contre-enqute officielle dŽfendant les actes de la Commune. Puis, conformŽment aux consignes de Londres, les blanquistes commencent ˆ faire de lÕentrisme dans les sections francophones de lÕAIT et ˆ sÕimpliquer dans les actions militantes des socialistes franco-amŽricains. MŽgy sÕŽlve violemment contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier national de la souscription lancŽe au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune. Soutenu par Crosse, Thomas, Baron, Christenert et Beno”t Hubert qui dŽmissionnent de la commission new-yorkaise, il convoque une rŽunion de tous les communeux de New York, rŽunion qui sera ˆ lÕorigine de la fondation de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune. En octobre 1872, dans le cadre de lÕoffensive des blanquistes sur les sections francophones de lÕAIT, MŽgy est Žlu membre de la commission de contr™le du Socialiste. Prenant la parole lors du banquet organisŽ ˆ New York pour cŽlŽbrer le 2e anniversaire du 18 mars, il porte un toast ˆ Blanqui. En 1874, avec un petit noyau de fidles (Crosse, David, Mazeau, Thomas et Olivier), MŽgy lance la Revue sociale. Le 14 janvier 1874, malgrŽ des recherches faites ˆ Paris, la commission dÕenqute dŽsignŽe pour trancher de la vŽracitŽ des accusations profŽrŽes par MŽgy ˆ lÕencontre des frres May conclut nŽgativement, estimant quÕil nÕexiste aucune preuve pour justifier ses accusations. De 1875 ˆ 1877, MŽgy fait des allers-retours ˆ Londres, puis Birmingham, mais ni lui, ni sa femme ne sÕy plaisent et ils retournent ˆ New York. Le 31 dŽcembre 1877, il est Žlu vice-prŽsident de lÕassemblŽe des communistes new-yorkais qui, au nombre de 54, signent la lettre de soutien adressŽe aux membres de la Ç Vieille Icarie È (voir Arsne Sauva). En 1878, au cours dÕune rŽunion tumultueuse de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs, il se heurte ˆ Henri Hanser, avec qui il a acceptŽ de collaborer pour lancer la Centralisation, hebdomadaire blanquiste. En 1883, il est nommŽ secrŽtaire du comitŽ new yorkais pour lÕŽrection dÕun monument ˆ Blanqui. MŽgy meurt le 28 dŽcembre 1884 ˆ lÕh™pital de Colon (Panama), suite ˆ un accident cardiaque. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Meili Jean (c. 1843- ?) : NŽ vers 1843, ŽbŽniste, Meili assiste en 1867, tant™t chez Chouteau et tant™t chez Las, aux rŽunions du groupement de tendance blanquiste dŽnommŽ Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

MŽnard (?-?) : ArrtŽ en 1867 et condamnŽ ˆ 15 jours de prison, pour avoir criŽ Ç Vive Garibaldi ! È sur le passage de lÕEmpereur dÕAutriche venu visiter lÕExposition Universelle  (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 29 + cf. annexe E). Peut-tre sÕagit-il de Louis MŽnard, Žcrivain, nŽ et mort ˆ Paris (1822-1901), fils du libraire-Žditeur Eustache MŽnard, installŽ, 3, place de la Sorbonne (o se trouvera plus tard la librairie du Crapouillot, Jean Galtier-Boissire Žtant son petit-neveu). Louis MŽnard est pote, philosophe, historien, pamphlŽtaire politique et critique dÕart, chimiste et peintre paysagiste ˆ Barbizon aux c™tŽs de ThŽodore Rousseau. IndignŽ par la rŽpression qui suit la dŽfaite des insurgŽs de Juin 1848, il rŽdige son Prologue dÕune RŽvolution, exposŽ de cinq mois dÕhistoire politique franaise (de fŽvrier ˆ juin 1848), qui para”t en feuilleton dans Le Peuple de Proudhon (en 1848-1849). En avril 1849, Louis MŽnard et le gŽrant du Peuple sont condamnŽs respectivement ˆ 3 ans et ˆ 15 mois de prison, et tous deux solidairement ˆ 10 000 francs dÕamende. Louis MŽnard sÕexile alors ˆ Londres, o il retrouve son ami Louis Blanc, puis ˆ Bruxelles o il se lie avec Blanqui et fait la connaissance de Marx et dÕEngels. Il rentre ˆ Paris aprs lÕamnistie de 1859. Fin avril 1870, la police de lÕEmpire arrte les principaux dirigeants de lÕInternationale sous la double inculpation de complot et de sociŽtŽ secrte. Robin rŽdige une protestation, que MŽnard et ses camarades du conseil fŽdŽral parisien de lÕInternationale signent, sÕŽlevant contre cette accusation et revendiquant pour lÕInternationale le droit dÕtre la Ç conspiration permanente de tous les opprimŽs et de tous les exploitŽs È. (dÕaprs le Maitron)

 

MŽry CŽsar Auguste Paulin, dit Paulin-MŽry (1860-1913) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O)CŽsar-Auguste MŽry na”t ˆ Villiers-sur-Tholon (Yonne), le 14 juin 1860. Sur son acte de baptme figure Žgalement le prŽnom de Paulin, quÕil accolera ˆ son nom par la suite. Son pre est tonnelier. Aprs des Žtudes au collge de Joigny, il les poursuit ˆ Paris ˆ la facultŽ de mŽdecine, o il est reu docteur en 1885 et installe son cabinet dans le 13e. Trs rapidement, il se fait conna”tre par sa compŽtence et ouvre une clinique et un dispensaire gratuit pour les plus dŽmunis. Profitant de sa notoriŽtŽ, il commence ˆ sÕengager en politique, fondant deux journaux : Paris Libre, puis Le RŽveil du 13me. CÕest sans doute ˆ partir de cette Žpoque quÕil se fait appeler Paulin-MŽry. Il se rapproche du Parti radical socialiste, puis adhre ˆ la Ligue pour la DŽfense de la RŽpublique o il rencontre les blanquistes. En octobre 1888, il devient prŽsident du comitŽ du 13e de la Ligue des Patriotes, de DŽroulde, ˆ lÕidŽologie Ç nationaliste et autoritaire È et, en 1889, Paulin-MŽry choisit le camp boulangiste, ˆ la suite de Granger (dÕaprs le site de la commune de Villiers-sur-Tholon). Mort ˆ Paris le 25 janvier 1913, le Dr CŽsar-Auguste MŽry a contribuŽ ˆ l'utilisation des rayons x, qui ont causŽ sa mort. [Wkpd]

 

Meunier [MeusniŽ] ƒdouard (?-?) : Marchand mercier, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Le Maitron confirme et ajoute quÕen 1867-1868, avec Jaclard, Genton, Duval, Granger et Eudes, Meunier forme les premiers groupes de combat blanquistes.

 

Meyer Ernest (?-?) : Ouvrier fondeur en cuivre, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Le Maitron confirme et ajoute quÕen 1868, Meyer travaille, rue Saint-Maur, dans une fonderie dont il est responsable du groupe blanquiste.

 

Michel (?-?) : Le Maitron signale (dans la notice de  Franois Winant) quÕˆ lÕenterrement de ce dernier, le 25 mars 1905 au cimetire du Kremlin-Bictre, deux discours sont prononcŽs, dont lÕun Ç par Michel, militant blanquiste È (est donnŽ comme source Ç LÕActualitŽ de lÕHistoire, op. cit. È ; peut-tre : Jean Maitron, Ç En dŽpouillant les archives du gŽnŽral Eudes È, LÕActualitŽ de lÕHistoire, n¡ 6, janvier 1954 ?)

 

Millot ThŽophile (?-?) : Relieur, ThŽophile Millot sÕest installŽ ˆ New York avant la fin du Second Empire. Membre de lÕUnion RŽpublicaine de Langue Franaise, il est secrŽtaire du comitŽ central new-yorkais dŽbut juillet 1870. Il sige au ComitŽ de dŽfense nationale crŽŽ en septembre 1870 sous lÕŽgide de lÕURLF pour organiser le dŽpart de volontaires vers la France envahie. Ayant adhŽrŽ ˆ lÕAIT ds son implantation ˆ New York, ThŽophile Millot est Žlu secrŽtaire de la section 2. Proche des anticentralistes, il cosigne lÕappel ˆ la manifestation du Cooper Institute de dŽcembre pour honorer la mŽmoire de FerrŽ, Bourgeois et Rossel. Proche des blanquistes qui exercent alors au sein des sections franaises de lÕAIT une influence prŽpondŽrante, ThŽophile Millot est membre du ComitŽ de salut public constituŽ en dŽcembre 1873 ˆ New York dans le cadre du mouvement des ch™meurs. Il semble Žgalement avoir ŽtŽ au nombre des ŽlŽments les plus dŽterminŽs ˆ ne pas reculer devant les risques dÕaffrontement physique avec la police au lendemain des ŽvŽnements de Tompkins square. En 1876, ˆ lÕoccasion de lÕExposition universelle de Philadelphie, ThŽophile Millot reoit le dŽlŽguŽ parisien des relieurs, Wynants [cf. Winant]. En 1883, ThŽophile Millot milite toujours, et il est invitŽ ˆ prendre la parole (en franais) aux c™tŽs dÕautres orateurs, lors de la cŽrŽmonie commŽmorative au Cooper Institute au lendemain de la mort de Karl Marx. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Moreau Armand (?-?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Communard exilŽ ˆ Londres, Armand Moreau est administrateur de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Admis, en novembre 1871, au Conseil gŽnŽral de lÕInternationale, avec ses amis blanquistes Cournet et Ranvier, il co-signe la 3e Ždition franaise du texte de Marx la Guerre civile en France. Au congrs de lÕInternationale de La Haye (septembre 1872), il vote les pleins pouvoirs au Conseil gŽnŽral, mais se prononce contre le transfert du sige ˆ New York. Avec ses amis blanquistes, il se retire de lÕInternationale sans abandonner lÕaction et signe la brochure Internationale et RŽvolution [cf. Vaillant]. (dÕaprs le Maitron) Le Maitron signale aussi quÕun jeune ouvrier mŽcanicien, nommŽ Moreau (sans prŽnom et sans dates), blanquiste, est condamnŽ, le 3 avril 1869, ˆ 3 mois de prison pour atteinte ˆ la propriŽtŽ (citant M. Dommanget, Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire..., p. 171 ; confirmŽ par AZ, p. 213, qui ne donne pas de prŽnom non plus). Peut-tre sÕagit-il du mme ?

 

Mortier Henri (1843-1894) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres,  juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ ˆ Paris le 17 avril 1843, Henri Joseph Mortier y est mort en 1894 ; dŽcoupeur sur bois ou commis-architecte, selon les sources. Blanquiste, membre de la section des ProlŽtaires du XIe de lÕA.I.T., Mortier fait partie du ComitŽ central de la Garde nationale. Il sert comme capitaine dans une compagnie de marche et, le 26 mars, est Žlu ˆ la Commune pour le XIe. Le 13 mai, il remplace FerrŽ ˆ la commission de SžretŽ gŽnŽrale. CondamnŽ par contumace ˆ la peine de mort, il se rŽfugie ˆ Londres, o il est lÕun des fondateurs de lÕƒcole franaise crŽŽe pour les enfants des proscrits [cf. Huguenot]. Il se rend ensuite en Belgique dÕo il est expulsŽ en 1875. Sans doute est-ce alors quÕil travaille en Suisse dans la fabrique de caractres en bois des frres Bonnet ? Il est de nouveau ˆ Londres en mars 1877. (dÕaprs le Maitron)

 

Mounier (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3. + voir annexes N & O).

 

Naquet Alfred (1834-1916) : NŽ le 6 octobre 1834 ˆ Carpentras (Vaucluse) ; mort le 11 novembre 1916. Docteur en mŽdecine de la FacultŽ de Paris en 1859, Alfred Naquet est reu, quatre ans plus tard, professeur agrŽgŽ. En 1867, Naquet Ñ qui dŽjˆ, ˆ cette Žpoque, a rendu visite ˆ Blanqui en Belgique Ñ assiste ˆ quelques rŽunions chez Chouteau, agent principal du groupement blanquiste Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È. ArrtŽ, il est condamnŽ ˆ 15 mois de prison. En septembre 1867, il assiste au 1er congrs de la Ligue de la Paix et de la LibertŽ ˆ Genve. Avec les Reclus et Aristide Rey, il fait partie en 1868 de la sociŽtŽ secrte de Bakounine, la Ç FraternitŽ internationale È. En 1869, Alfred Naquet publie Religion, propriŽtŽ, famille, et est ˆ nouveau  condamnŽ. Il se rŽfugie alors en Espagne et ne rentre en France quÕaprs lÕamnistie. En septembre 1870, Alfred Naquet prend une part active au renversement de lÕEmpire. De mars ˆ juillet 1871, il sŽjourne ˆ Avignon o il rŽdige la DŽmocratie du Midi. ƒlu en juillet en Vaucluse, il sige ˆ lÕextrme gauche. RŽŽlu jusquÕen 1883, il devient ensuite sŽnateur, luttant en faveur du droit au divorce. Par la suite, il prend une part importante ˆ lÕagitation boulangiste. (dÕaprs le Maitron) Voir notice Chouteau.

 

Neveu Henri (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Matin, 14 mars 1890, p. 2 + voir annexes N & O). SÕagit-il de Henri Neveu, rŽdacteur ˆ LÕIntransigeant, qui est candidat de la Ligue intransigeante socialiste pour les municipales de 1893 dans le quartier de Clignancourt ? (dÕaprs le Maitron)

 

Olivier [ou Ollivier] Joseph (c.1836-p.1879) * : NŽ vers 1836, mort aprs 1879, Joseph Olivier est, sous la Commune, directeur de lÕEnregistrement et du Timbre. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il se rŽfugie ˆ Londres, o il sÕŽtablit comme commissionnaire en vins. En 1873, il gagne New York o lÕon trouve dÕabondantes traces de son implication dans la fraction blanquiste. Ds avril 1873, Olivier est Žlu membre de la commission de contr™le du Socialiste. Durant lÕhiver 1873-1874, il participe avec Edmond MŽgy, Jules Mazeau, Jules Thomas et Louis Crosse au lancement de lÕhebdomadaire La Revue sociale. Il reprŽsente la SociŽtŽ des rŽfugiŽs au sein du jury dÕhonneur chargŽ de trancher le diffŽrend entre MŽgy et les frres May ; cÕest ˆ son domicile que se tiennent les rŽunions. Aprs le dŽpart dÕEdmond MŽgy pour Londres, il semble quÕOlivier exerce une grande influence au sein de la proscription de New York. Tenant un bar ˆ bire et vendant du vin en gros, il a un peu dÕargent et est devenu le principal animateur de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. Joseph Olivier para”t tre ˆ lÕinitiative de la rŽunion des communistes new-yorkais de dŽcembre 1877, ˆ lÕissue de laquelle 54 dÕentre eux adressent une lettre dÕencouragement aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Sauva). En 1878, Joseph Olivier participe au lancement du journal blanquiste La Centralisation. Sa trace se perd ensuite, sans que lÕon puisse dire sÕil reste ˆ New York ou sÕil rentre en France aprs lÕamnistie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Oldrini A. (?-?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Collaborateur de La Montagne de Maroteau (avril 1871). (dÕaprs le Maitron)

 

Onimus Ernest Nicolas Joseph, dit Sumino ou Dr Onimus (1840- ?) Æ : Ç En mai 1865 parut [É_] le Candide, journal consacrŽ ˆ la critique religieuse et ˆ l'exposŽ scientifique et philosophique. Le rŽdacteur en chef effectif Žtait Gustave Tridon, ayant pour collaborateurs : P. Vaissier, E. Villeneuve, Baron de Ponnat, Louis  Watteau, Losson, Viette, Sumino (Dr Onimus), et enfin Suzamel, pseudonyme sous lequel Žcrivait Blanqui. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C). NŽ aux environs de Mulhouse le 6 dŽcembre 1840, au sein dÕune famille de grands propriŽtaires terriens et dÕun pre mŽdecin, Ernest Onimus dŽbute ses Žtudes de mŽdecine ˆ Nancy et les termine ˆ Paris, en 1866. MŽdecin physiologiste, cÕest un chercheur, qui sÕintŽresse ˆ de nombreux domaines. RŽdacteur du Candide, Ernest Onimus est, ˆ cette Žpoque, militant blanquiste. Durant le sige de Paris, il fait partie de la Commission centrale dÕhygine et de salubritŽ qui sÕoccupe de prŽvenir la ville des ŽpidŽmies. On ignore sÕil participe ˆ la Commune. Le docteur Onimus obtiendra par la suite le grand prix de mŽdecine de lÕInstitut. (dÕaprs le Maitron) 

 

Perrette Auguste (?-?) * : Durant la Commune, Auguste Perrette commande un bataillon fŽdŽrŽ avec le grade de capitaine-major. ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la protestation des rŽfugiŽs contre la proposition de contre-enqute officielle sur la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Petit Louis (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3. + voir annexes N & O). Il peut sÕagir de Louis Petit, ouvrier typographe, membre de la FŽdŽration du Livre, candidat de la FTSF (FŽdŽration des Travailleurs Socialistes de France, crŽŽe par Brousse et Joffrin en 1882) aux municipales en 1890 dans le quartier des Halles. (dÕaprs le Maitron)

 

Peyrouton Abel Toussaint (1841-?) * : NŽ le 1er novembre 1841 ˆ Paris, fils dÕun avocat et journaliste. Venu ˆ Paris ˆ lÕ‰ge de 16 ans, Abel Peyrouton fait ses Žtudes au lycŽe Bonaparte [Condorcet], puis devient avocat au barreau de Paris. Ds 1863, il est arrtŽ pour Ç cris sŽditieux È ; puis ˆ plusieurs reprises en 1868 et en fŽvrier 1869, pour Ç excitation ˆ la haine contre le gouvernement È ; pour avoir Ç fait lÕapologie de crimes È ; pour Ç outrages ˆ agents È ou pour Ç outrages ˆ un commissaire de police lors dÕune rŽunion È. Il professe alors des opinions blanquistes. Ë la guerre, il est lieutenant dans la Garde nationale, mais lorsque celle-ci est mobilisŽe, il redevient simple garde. Sous la Commune, il est nommŽ directeur du Conseil dÕƒtat et de la Cour des Comptes. Son r™le semble assez effacŽ ; il a des amis ˆ la fois parmi les partisans de la Commune et ceux de Versailles. Aprs la Commune, condamnŽ ˆ 5 ans de prison pour avoir pris part ˆ lÕinsurrection, il est, ˆ Clairvaux, le compagnon de captivitŽ de Blanqui. En 1877-1878, il Žcrit, sous le nom de Julien Thauly, des articles au Progrs de Lyon (dont il prendra la direction en 1882) ; en 1879, il est chargŽ dÕaccueillir Blanqui ˆ Lyon. Il a gardŽ une haine solide ˆ Jules Ferry, Ç homme des rŽactions les plus Žtroites, les plus violentes, les plus basses È (Žcrit-il en 1880), mais, 10 ans plus tard, il est rŽdacteur en chef du journal de celui-ci, lÕEstafette ; ˆ cette Žpoque, il parle des " variations inŽvitables de lÕesprit humain en cette pŽriode de transition o nous sommes ". LÕannŽe suivante, il est promu chevalier de la LŽgion dÕhonneur. (dÕaprs le Maitron)

 

Pichon (?-?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Sans doute sÕagit-il de Stephen Pichon, dont ZŽvas dit quÕil mena Ç avec activitŽ È la campagne de Blanqui dans le VIe arrondissement de Paris, en juillet 1878, et quÕil deviendrait par la suite Ç lÕun de nos plus Žloquents reprŽsentants de la dŽmocratie radicale et lÕun de nos plus distinguŽs ministres des Affaires Žtrangres  [A. ZŽvas, Auguste Blanqui, Rivire & Cie, 1920, p. 105]. Il fut dŽputŽ radical-socialiste du XIVe [notice ZŽvas du Maitron]

 

Pilhes Victor (1817-1879) * : Il est lÕun des principaux rŽdacteurs du quotidien de Blanqui, La Patrie en danger (septembre-dŽcembre 1870). Pendant la Commune, il prend la tte dÕun rŽgiment de la Garde nationale et devient capitaine dÕun rŽgiment, au sein duquel il est surnommŽ le Ç Bayard de la dŽmocratie È [cf. annexe T]. Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ le 11 septembre 1817 ˆ Tarascon (Arige), mort ˆ lÕasile de Charenton le 2 novembre 1879. Aprs des Žtudes secondaires dans une maison religieuse ariŽgeoise, Victor Pilhes entreprend des Žtudes de mŽdecine ˆ Toulouse, puis ˆ Paris. Les abandonnant, il devient, en 1842, commis-voyageur pour une maison de tissus, tout en militant dans les sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines. En 1847, avec Proudhon, il tente vainement de faire para”tre le journal Le Peuple. Une amitiŽ de vingt ans liera les deux hommes (et, avec Chaudey, il seront ses exŽcuteurs testamentaires). En fŽvrier 1848, avec les hommes de La RŽforme, il participe ˆ la rŽvolution. Il est membre de la SociŽtŽ RŽpublicaine Centrale de Blanqui, Žlu reprŽsentant de lÕArige ˆ la LŽgislative en 1849. ArrtŽ ˆ lÕoccasion de lÕaffaire du 13 juin 1849, il est condamnŽ et enfermŽ ˆ Doullens, puis ˆ Belle-ële, et enfin ˆ Sainte-PŽlagie. LibŽrŽ en fŽvrier 1854, Pilhes ne cesse de sÕopposer ˆ lÕEmpire. En 1868, il contribue ˆ la fondation du journal La DŽmocratie. Le 14 aožt 1870, il participe avec les blanquistes ˆ la vaine attaque de la caserne de la Villette. ƒlu au commandement dÕun bataillon de la Garde nationale, Pilhes prend part ˆ la dŽfense de Paris et se bat courageusement ˆ Champigny et ˆ Choisy-le-Roi. Il sÕassocie, ˆ ses dŽbuts, ˆ lÕinsurrection de la Commune, mais y participe peu. Il semble quÕil soit surtout prŽoccupŽ par le souci de dŽlivrer Blanqui, condamnŽ pour sa participation ˆ la journŽe du 31 octobre et emprisonnŽ dans le sud-ouest (cf. Lacambre). Ë la fin de sa vie, sous la prŽsidence de Jules GrŽvy, Pilhes obtient un petit emploi au palais de lÕƒlysŽe. (dÕaprs le Maitron)

 

Place Henri [Place Louis, Joseph, Henri, dit Verlet Henry] (1847- ?) *Æ : Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F), il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, aprs la mort de Blanqui (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ le 7 janvier 1847 ˆ Moulins (Allier), fils dÕun libraire poursuivi en 1851 comme imprimeur rŽpublicain. Le jeune homme fait ses Žtudes au lycŽe de Moulins, puis, bachelier s-lettres ˆ dix-sept ans, entreprend ˆ Tours (Indre-et-Loire) un apprentissage dÕouvrier typographe au Moniteur dÕIndre-et-Loire o il signe ses premiers articles. Vers 1867-1868, il appartient dŽjˆ aux cadres de la petite armŽe rŽvolutionnaire blanquiste. En 1869, il Žcrit une brochure, Le Peuple et la RŽvolution - LÕAthŽisme et lÕætre suprme, qui contient le programme des Libres penseurs parisiens et, en dŽcembre, est dŽlŽguŽ, avec Regnard, ˆ lÕAnti-Concile de Naples. En 1870, il signe, avec Regnard, BreuillŽ, Lafargue et Gouhier, Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe. Henri Place vit ˆ Paris lorsque la guerre Žclate Ñ il appartient alors ˆ lÕInternationale et, sur recommandation de Lafargue, Marx propose au Conseil gŽnŽral de lui attribuer pleins pouvoirs ˆ Paris. Il sÕengage dans la Garde nationale et sert, durant le Sige, de secrŽtaire ˆ lÕofficier-payeur dÕun bataillon. Il donne rŽgulirement des articles ˆ la Patrie en Danger, puis entre au Cri du Peuple de Valls, comme typographe, correcteur et journaliste. ƒlu commandant dÕun bataillon fŽdŽrŽ, il participe aux batailles tout le mois de mai, avant dÕtre arrtŽ et envoyŽ en rade de Brest. CondamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il est dŽportŽ en Nouvelle-CalŽdonie, o il Žpouse, ˆ la presquÕ”le Ducos, la dŽportŽe Marie Cailleux. Ils ne reviennent en France que fin 1879 avec leurs deux filles. Aprs lÕamnistie, Place est, aux c™tŽs de Vaillant et dÕEudes, un des rŽorganisateurs du CRC, hŽritier de la tradition blanquiste (cf. annexe M). Ë la suite de Granger, au moment de la crise boulangiste (1889), Place sÕŽcarte du CRC, mais y revient en 1896 et appartient alors ˆ la direction du PSR (nouveau nom du CRC ˆ partir de 1898) (cf. annexe P). (dÕaprs le Maitron) 

 

Plessis (?-?) * : ƒbŽniste, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police, mais il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). En 1866, il exerce le mŽtier de sculpteur sur bois. Sous la Commune, il est garon de bureau au Ministre de la Justice, mais il ayant Žgalement des talents dÕamuseur public et de saltimbanque, il participe ˆ la reprŽsentation de bienfaisance donnŽe au ThŽ‰tre-Lyrique, le 18 mai 1871, sous le patronage des membres de la Commune de Paris. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Selon certaines sources, il est arrtŽ en 1878 ou 1879 Ñ nÕayant jamais quittŽ Paris et ignorant sa condamnation ; selon dÕautres, il sÕest rŽfugiŽ ˆ Genve o il gagnerait sa vie en faisant des tours dÕadresse. (dÕaprs le Maitron)

 

Plocque Alexandre (1807-1872) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. Ami et condisciple de Blanqui au lycŽe Charlemagne, il le retrouve ˆ la facultŽ de droit, en avril 1828. Alexandre Plocque interrompt ses Žtudes en octobre 1828 pour partir en MorŽe avec Blanqui dans un corps expŽditionnaire destinŽ ˆ aider le PŽloponse ˆ se libŽrer de la domination turque. Mais la route des deux amis passe par le pays niois, o Blanqui est arrtŽ. Les deux amis se retrouvent en aožt 1829, mais semblent nÕavoir repris le chemin de lÕƒcole de droit quÕaprs les journŽes de Juillet. Plocque est lÕun des Žtudiants dŽcorŽs de Juillet. Membre de la SociŽtŽ des Amis du Peuple depuis sa crŽation, il participe ˆ lÕorganisation de la SociŽtŽ des ƒcoles. ArrtŽ avec Blanqui et Sambuc en janvier 1831, il est ŽcrouŽ ˆ La Force pour provocation ˆ commettre des dŽlits. Inscrit au barreau en 1832, il compara”t en dŽcembre, au procs dit du droit dÕassociation, devant la cour dÕassises avec dÕautres de la sociŽtŽ des Amis du peuple, ne se contentant pas de dŽfendre le droit dÕassociation, mais exaltant aussi la rŽpublique. Ë partir dÕavril 1834, il commence ˆ se faire conna”tre comme dŽfenseur des inculpŽs politiques. ƒlu membre du conseil de lÕordre en 1845, il est b‰tonnier en 1858. (dÕaprs J. Risacher pour le Maitron)

 

Poirier A. (?-?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K).

 

Ponnat Antoine Marie Gabriel, baron de (1840-1905) Æ : Franc-maon, ce descendant authentique dÕune grande famille dauphinoise, devenu blanquiste, appartient, ˆ la fin de lÕEmpire, ˆ la loge Ç Les Elus dÕHiram, n¡ 145 È, [cf. le blog de Paul Quader, qui fournit les prŽnoms et les dates du baron que nous ignorions jusquÕici]. Charles Da Costa (Les blanquistes, Žditions Rivire, 1912) nous apprend que le baron de Ponnat, Ç ami de Blanqui È et correspondant parisien du journal Le Phare de la Loire [10], y publie la dŽfense de Tridon lors du procs des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 qui sont arrtŽs par la police. Cette rŽunion de blanquistes, convoquŽe par Tridon, a eu lieu au premier Žtage du CafŽ de la Renaissance (Boulevard Saint-Michel) ayant pour but de Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale (Genve, septembre 1866) malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui (cf. DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 22 + annexe D). Da Costa dit aussi que, vers 1866, Ç Blanqui faisait [É] dÕassez frŽquentes visites ˆ Paris ; il y vivait sous le nom de M. Bernard, tant™t chez Eudes, au quartier Latin, tant™t aux Batignolles, chez le baron de Ponnat, dans une maison ˆ double issue, pour pouvoir sÕŽchapper en cas de surprise de la police. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 26) Libre penseur, il fait, au congrs de fondation de la Ligue Internationale de la Paix et de la LibertŽ, ˆ Genve, en 1867, une intervention dÕesprit blanquiste, antireligieuse et antichrŽtienne, qui est mal accueillie. Dommanget le dŽcrit comme un Ç pilier de bibliothque, Žrudit et maniaque dÕathŽisme È, et prŽcise quÕil est lÕauteur des Variations du Christianisme. Le baron Ponnat collabore au Candide (il est condamnŽ, en 1865, ˆ trois mois de prison et 100 F dÕamende), puis au DŽmocrite (hebdomadaire de Raul Rigault) en 1868, et, en 1870, ˆ la Libre PensŽe de Henry Verlet [Henri Place] et Charles Gouhier, ˆ lÕExcommuniŽ (Lyon), ˆ la Patrie en Danger. Durant la Commune, il se tient ˆ lÕŽcart, puis va vivre ˆ Genve. (Maitron, dont la nouvelle version de la notice du Baron prend en compte ces informations).

 

Protot Eugne (1839-1921) *Æ : ƒtudiant, il vient visiter Blanqui ˆ H™pital Necker, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9). Lors de lÕaffaire du CafŽ de la Renaissance (dont il est le protagoniste principal, accusŽ par Tridon de dŽsobŽissance envers Blanqui), il est arrtŽ avec les 40 autres et condamnŽ ˆ 15 mois de prison et 100 francs dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O). NŽ le 27 janvier 1839 ˆ Carisey (Yonne) et mort ˆ Paris le 17 fŽvrier 1921, Protot appartient ˆ une famille de paysans vignerons. Quoique pauvre, il parvient, gr‰ce ˆ son travail, ˆ mener des Žtudes et ˆ devenir avocat. ƒtudiant en droit en 1864, et dŽjˆ militant blanquiste, il appartient au noyau qui constitue lÕembryon du Parti, et il Žcrit dans les journaux Rive gauche et Candide. Il assiste au congrs international des Žtudiants de Lige (29 octobre - 1er novembre 1865). CÕest Ç juste la veille de son dŽpart È pour assister au premier congrs de lÕAIT ˆ Genve en septembre 1866 que Protot se fait inscrire ˆ lÕInternationale. Il sÕy rend (avec les blanquistes parisiens Calavaz, Humbert, Jeannon, Jeunesse, Lalourcey, Subit), malgrŽ la dŽfense dÕAuguste Blanqui et est expulsŽ du congrs le 6 septembre. ArrtŽ le 7 novembre au cafŽ La Renaissance, il est condamnŽ et enfermŽ ˆ Sainte-PŽlagie. Il est ˆ nouveau condamnŽ, en mai 1870, pour complot contre la vie de lÕempereur. Il est rŽdacteur au Journal du Peuple (juillet-septembre 1870) et ˆ La Montagne, de Maroteau (avril 1871). Pendant le Sige, il est marŽchal des logis-chef dÕune batterie dÕartillerie et campe trois mois ˆ Nogent, face au plateau dÕAvron. Le XVIIe lÕŽlit ˆ la Commune, le 26 mars 1871. DŽlŽguŽ ˆ la Justice le 16 avril, il est membre de la commission exŽcutive (Ç et lÕarchitecte du nouveau systme judiciaire fondŽ sur les principes de dŽmocratie et de justice Žgale et gratuite pour tous È). Ses opinions lÕapparentent ˆ la tendance blanquiste (bien quÕil en soit exclu). Protot participe aux derniers combats de la Semaine sanglante et sÕen tire miraculeusement. Il arrive ˆ Genve en octobre 1871, quand ses amis le croient mort. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la peine de mort. Dans les annŽes 1870, il circule beaucoup entre Suisse, Belgique, Angleterre, Italie, et rentre en France aprs lÕamnistie de 1880, sans tre admis ˆ reprendre son statut dÕavocat. En septembre 1889, Protot est candidat ˆ Marseille contre Jules Guesde. Selon Quader, orientaliste reconnu, dipl™mŽ de lÕƒcole des langues orientales pour l'arabe et le persan, Protot devient anarchiste aprs lÕexil. (dÕaprs le Maitron & le blog de Paul Quader)

 

Ranvier Gabriel (1828-1879) *Æ : Signataire de la protestation de septembre 1872 (quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye), contre la dŽcision des marxistes qui avaient transfŽrŽ de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. Avec dÕautres blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Marguerittes, Constant Martin et Vaillant), il quitte l'AIT, ne lÕestimant pas suffisamment rŽvolutionnaire. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). NŽ ˆ Baugy (Cher) le 8 juillet 1828, mort ˆ Paris le 27 novembre 1879 ; peintre-dŽcorateur. Le pre de Ranvier est aubergiste, puis cordonnier. Gabriel est employŽ, ds sa sortie de lÕŽcole primaire, chez lÕhuissier de Baugy, qui lÕaurait renvoyŽ. Vers 1847 ou 1848, aprs avoir ŽtŽ employŽ ˆ Bourges chez un avouŽ, il arrive ˆ Paris. Ayant des dispositions pour le dessin, ouvrier laborieux, peintre sur porcelaine, il sÕŽtablit ˆ son compte, mais fait faillite en juin 1864. Ë la fin de lÕEmpire, Gabriel Ranvier est condamnŽ ˆ 4 ans de prison pour infraction ˆ la loi sur les rŽunions, mais il est libŽrŽ le 4 septembre 1870. Valls, dans LÕInsurgŽ, en donne un portrait sympathique. Pendant le Sige, il est Žlu commandant dÕun bataillon de la Garde nationale et, en mars 1871, il fait partie de son ComitŽ central. Le 18 mars, ˆ la tte des bataillons de Belleville, avec Eudes, il se joint aux fŽdŽrŽs de Montmartre pour sÕemparer de lÕH™tel de Ville et ils font hisser le drapeau rouge. Le XXe lÕŽlit ˆ la Commune le 26 mars. Il prend part ˆ la sortie du 3 avril au cours de laquelle Flourens trouve la mort. Il vote pour le ComitŽ de Salut public, et en est membre. CÕest lui qui, le 26 mai, fait publier la dernire proclamation de la Commune, relative ˆ la dŽfense de Belleville. Il est ˆ Londres tandis que le conseil de guerre le condamne par contumace ˆ la peine de mort. En novembre 1871, Ranvier entre au conseil gŽnŽral de lÕInternationale. Il est prŽsent au 5e congrs de lÕInternationale de La Haye (septembre 1872). Marx ayant fait voter le transfert ˆ New York du Conseil gŽnŽral, Ranvier quitte le congrs ainsi quÕArnaud, Cournet et Vaillant. Son nom figure Ñ malgrŽ lui, dit-il ˆ Lafargue Ñ avec ceux dÕArnaud, Margueritte, Constant Martin et Vaillant comme signataires de la brochure Internationale et RŽvolution, ˆ propos du congrs de La Haye (rŽdigŽe par Vaillant). Ë peine de retour ˆ Paris, Gabriel Ranvier meurt, le 27 novembre 1879. (Maitron) Une autre source indique quÕil est en Italie en 1878 et que, non amnistiŽ, malade, passant par Paris, il meurt ˆ Belleville le 25 novembre 1879. [Wkpd] Cf. aussi Alain Dalotel : Gabriel Ranvier (1828-1879), le Christ de Belleville (Žditions Dittmar).

 

Regnard Albert (1836-1903) *Æ : ƒtudiant en mŽdecine dans les annŽes 1860, ami de Clemenceau, il prend la parole au Congrs International des ƒtudiants ˆ Lige (octobre- novembre 1865) _Ñ ce qui lui vaut dÕtre exclu ˆ vie de lÕUniversitŽ de Paris Ñ : Ç Aux sŽances du Congrs, certains dŽlŽguŽs franais se firent encore remarquer par la nettetŽ de leurs dŽclarations franchement athŽistes ou matŽrialistes et leurs professions de foi rŽpublicaines et sociales, notamment Aristide Rey, Albert Regnard, Lafargue, Bigourdan, Jaclard, Žtudiants en mŽdecine, et Germain Casse et Losson, Žtudiants en droit È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ le 20 mars 1836 ˆ la CharitŽ-sur-Loire (Nivre). En 1864, Regnard, interne ˆ lÕh™pital de la CharitŽ ˆ Paris, appartient au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È. En 1866, il est condamnŽ pour Ç outrages ˆ la religion catholique et ˆ la morale publique È et internŽ ˆ Sainte-PŽlagie. En 1870, il signe le texte Le PlŽbiscite et la Libre PensŽe (cf. Henri Place). Durant le Sige, Regnard est chirurgien ˆ la Garde nationale. Dans la Patrie en danger, il fait figure dÕanticlŽrical farouche. Il explique sÕtre rattachŽ au blanquisme considŽrŽ non comme une faction, mais comme le mouvement ˆ la fois socialiste et scientifique Ç qui seul avait repris la tradition [...] celle de la Commune de Paris, de la Commune de Cloots et de Chaumette, fille directe de lÕEncyclopŽdie... La rŽvolution sociale basŽe sur la science È. Durant la Commune, il donne des articles ˆ lÕAffranchi, tout en Žtant mŽdecin lŽgiste et secrŽtaire gŽnŽral de la prŽfecture de Police. Collaborateur du Journal officiel de la Commune de Paris, il fait Žgalement partie, avec le Dr Levraud, dÕune commission mŽdicale. En mai 1871, il peut se rŽfugier ˆ Londres et sÕy constituer une clientle mi-anglaise, mi-franaise, sans renoncer ˆ ses autres activitŽs. Le conseil de guerre lÕavait condamnŽ par contumace ˆ la peine de mort ; il est amnistiŽ en juin 1879. (Maitron)

 

RŽgnier ƒmile Philibert (1847- ?) Æ : NŽ vers 1847 ˆ Paris, ƒmile RŽgnier fait partie, durant la Commune, dÕun bataillon de fusiliers fŽdŽrŽs. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, il est parvenu ˆ sÕŽchapper et ˆ gagner Londres, puis rejoint New York en juin 1872. Proche de la mouvance blanquiste de la proscription, il signe la pŽtition de MŽgy contre la proposition de contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Remoussin S. (?-?) : Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + Le Temps, 1er mai 1904, p. 2-3. + voir annexes N & O).

 

Rey Aristide (1834-1901) * : ƒtudiant en mŽdecine, il porte le drapeau tricolore barrŽ dÕun crpe noir au Congrs International des ƒtudiants ˆ Lige (octobre-novembre 1865) (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11). Fils d'un marchand drapier de Grenoble, Aristide Rey y est nŽ le 12 juillet 1834, et mort le 19 fŽvrier 1901. Suite ˆ sa prise de parole au congrs international des Žtudiants de Lige, il est exclu ˆ vie de lÕuniversitŽ de Paris en dŽcembre 1865. DÕabord militant blanquiste et internationaliste, il deviendra ensuite bakouniniste, puis communard et enfin dŽputŽ rŽpublicain. En septembre 1866, il se rend ˆ Genve et assiste avec FermŽ, Žtudiant et blanquiste comme lui, au premier congrs de lÕInternationale. Au congrs de la Paix de Berne (septembre 1868), Rey est un des 18 signataires de la dŽclaration bakouniniste de la minoritŽ du congrs. De ce fait, il est considŽrŽ par Bakounine comme Ç membre fondateur È de lÕAlliance internationale de la dŽmocratie socialiste. En septembre 1869, Aristide Rey assiste, comme correspondant de DŽmocratie, au 4e congrs de lÕInternationale, ˆ B‰le. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Il collabore ˆ La RŽpublique des Travailleurs, organe de sections parisiennes de lÕInternationale. Ami personnel dÕƒlie Reclus, il seconde celui-ci ˆ la direction de la Bibliothque nationale pendant la Commune. De 1871 ˆ 1876, Aristide Rey voyage en Suisse et en Italie. Revenu ˆ Paris, il est Žlu, en 1879, conseiller municipal dans le Ve et le demeure jusquÕen 1885, votant tant™t avec les radicaux, tant™t avec les opportunistes. Abandonnant ses idŽes libertaires, il est Žlu dŽputŽ rŽpublicain de l'Isre de 1885 ˆ 1889. Aristide et Isaure Rey (nŽe Isaure PŽrier, militante de lÕŽcole et des droits de la femme avec AndrŽ LŽo), morts sans enfants, lguent leur collection d'art moderne au musŽe de Grenoble. (Maitron & Wkpd)

 

Richer [Richet Augustin-Nestor, selon ZŽvas] (?-?) : Apprteur en ch‰les, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel) pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D).

 

Rigault Raoul (1846-1871) *Æ : NŽ le 16 septembre 1846 ˆ Paris ; abattu le 24 mai 1871 prs du PanthŽon. Fils dÕun employŽ au ministre de la Guerre (1837) qui deviendra sous-prŽfet en Dordogne (1848), Raoul Adolphe Georges Rigault fait ses Žtudes ˆ Paris, puis Versailles o il obtient ses deux baccalaurŽats (lettres et sciences) ; il entre alors en mathŽmatiques spŽciales ˆ Louis-le-Grand, souhaitant prŽparer Polytechnique. En fait, ds 1865, il est mlŽ ˆ lÕagitation rŽvolutionnaire, avec lÕambition d'assurer la liaison entre ouvriers et Žtudiants. Trs populaire au quartier Latin, il organise la participation des Žtudiants au congrs international des Žtudiants de Lige. Il est arrtŽ, en novembre 1866, lors d'une rŽunion au CafŽ de la Renaissance ˆ Saint-Michel, en compagnie de Tridon, des frres Levraud, de Da Costa, Verlire, Longuet, Genton, Protot, Largilire et Landowski, et inculpŽ dÕaffiliation ˆ sociŽtŽ secrte, mais bŽnŽficie dÕun non-lieu [cf. Charles Da Costa : Les blanquistes, Žditions Rivire, 1912, pp. 19-24 + annexe B]. En 1868, il sÕinscrit ˆ lÕƒcole de MŽdecine mais en profite surtout pour faire de la propagande parmi les Žtudiants. RemarquŽ en 1865 par Blanqui, il est trs occupŽ ˆ vendre des journaux et organiser des qutes. De janvier 1867 ˆ juillet 1869, il est condamnŽ pas moins de dix fois. ƒpris dÕhistoire rŽvolutionnaire, partisan des doctrines hŽbertistes, il sÕest fait une spŽcialitŽ : lÕŽtude des rouages de la police et lÕŽtablissement de dossiers sur les commissaires et les indicateurs. Au 4 septembre, son ancien collgue ˆ la Marseillaise, Antonin Dubost, remplace KŽratry ˆ la PrŽfecture de police et appelle Rigault prs de lui en qualitŽ de commissaire-chef de la police politique. Au 31 octobre, il se prŽsente quai des Orfvres avec un ordre signŽ de Blanqui le nommant prŽfet de police, mais il doit se retirer deux jours plus tard. Il participe aussi ˆ la journŽe rŽvolutionnaire du 22 janvier. Lors de la prŽparation des lŽgislatives de fŽvrier 1871, il est ˆ la tte du Ç ComitŽ central rŽvolutionnaire et socialiste des clubs et comitŽs Žlectoraux des vingt arrondissements de Paris È, ˆ dominante blanquiste. Au 18 mars 1871, il marche sur la PrŽfecture de police et, le 20, y est dŽlŽguŽ par le ComitŽ central. Le 26 mars, sa popularitŽ le fait Žlire ˆ la Commune dans le VIIIe. DÕune activitŽ dŽbordante, il organise la chasse aux otages et aux suspects en se fondant sur sa connaissance de la police impŽriale. Le 4 avril, il fait arrter lÕarchevque Darboy, le 13 avril le conseiller Chaudey, tentant d'obtenir de l'AssemblŽe versaillaise l'Žchange des otages de la Commune contre Blanqui. ConsŽquent avec son amour de 93, il vote, le 2 mai, pour le ComitŽ de Salut public. Le 24 mai, il est arrtŽ, portant lÕuniforme de commandant. Parce quÕil Ç fait lÕinsolent È, un sergent versaillais lÕexŽcute dÕun coup de revolver devant la barricade de la rue Royer-Collard. Pour plus de sŽcuritŽ, le conseil de guerre le condamne par contumace, en juin 1872, ˆ la peine de mort... [Maitron & Wkpd] Ç CÕest prs du jardin du Luxembourg que lÕinfortunŽ Raoul Rigault fut fusillŽ. Pauvre Rigault, si dŽvouŽ, si intelligent, si courageux et si jeune ! Ses assassins ont chargŽ sa mŽmoire des plus noires calomnies, ils lÕont dŽpeint comme un monstre, et cependant nul plus que lui nÕavait le sentiment de la justice, dont il Žtait un fanatique. Nous nous rappelons encore, ˆ propos de la discussion sur lÕapplication de la loi des otages, quÕil sÕŽcriait : "JÕaimerais mieux laisser Žchapper tous les coupables que de faire exŽcuter un seul innocent !" È [Pierre VŽsinier (1826-1909) : Histoire de la Commune de Paris (Londres, 1871), p. 384, via Gallica, BNF]. 

 

Robinet Benjamin (?-?) * : RŽfugiŽ ˆ New York aprs la Commune, Benjamin Robinet prend part le 30 mars 1876 ˆ la rŽunion de HuschÕs Hall (cf. Fondeville). Quelques semaines plus tard, en tant que membre du comitŽ exŽcutif du groupe communiste-rŽvolutionnaire de New York, Benjamin Robinet est lÕun des signataires dÕun manifeste dÕinspiration blanquiste [cf. annexe V]. Benjamin Robinet figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 par les communistes newyorkais aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Arsne Sauva). En 1879, il est le rŽdacteur en chef  du nouveau journal blanquiste La Centralisation. La trace de Benjamin Robinet se perd ensuite, sans que lÕon puisse dire sÕil reste ˆ New York ou sÕil rentre en France aprs lÕamnistie. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Roche  Ernest (1850-1917) : Tout jeune homme, il mne brillamment la campagne de Blanqui (dŽtenu ˆ Clairvaux) pour les lŽgislatives dÕavril 1879 ˆ Bordeaux, o Blanqui sera Žlu (DaCosta, Les Blanquistes, p. 55). Aprs la mort de Blanqui, Ernest Roche participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Membre du CCSR aprs la scission de 1889, donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard (cf. Wkpd sur CCSR + annexes N, O & Q). NŽ ˆ Bordeaux le 29 octobre 1850 ; mort ˆ Bois-Colombes le 27 dŽcembre 1917, Ernest Roche est ouvrier graveur sur mŽtaux. Ë moins de 30 ans, il reprŽsente les chambres syndicales et groupes rŽvolutionnaires de Bordeaux au Congrs ouvrier socialiste de France, ˆ Marseille en 1879. LÕannŽe suivante, candidat aux dŽpartementales, il sÕattire les violentes attaques de La Petite Gironde (11 aožt 1880) et obtient les suffrages de 36 % des votants (lˆ o Blanqui en a obtenu 47 % en avril 1879). InquiŽtŽ dans son travail, il gagne Paris, se mle aux milieux blanquistes, entre ˆ lÕIntransigeant et y devient lÕami de Rochefort dont il suivra lÕŽvolution politique. Aux municipales de 1884, il se prŽsente comme socialiste indŽpendant dans le XVIIe. En 1885, il figure sur trois listes de candidats parisiens, celle de lÕIntransigeant et les listes fŽdŽratives socialistes et de coalition socialiste rŽvolutionnaire. EnvoyŽ comme Ç reporter È par lÕIntransigeant ˆ Decazeville (o une grve sÕŽtend ˆ tout le bassin houiller) en mars 1886, il est condamnŽ, pour Ç atteinte ˆ la libertŽ du travail È, ˆ 15 mois de prison (quÕil fera ˆ Clairvaux). Aux municipales de 1887, il est candidat socialiste indŽpendant contre Paul Brousse. En face de Vaillant, blanquiste ralliŽ au marxisme, Roche appartient, avec Granger, aux blanquistes Ç de tradition È, qui donnent prioritŽ ˆ lÕaction aux dŽpens de la doctrine et qui suivent le gŽnŽral Boulanger. Le 22 septembre 1889, Roche est Žlu dŽputŽ du XVIIe. Au cours de cette premire lŽgislature, il interpelle la Chambre de manire vŽhŽmente sur les ŽvŽnements de Fourmies, le 4 mai 1891, et il est frappŽ de censure avec exclusion temporaire pour avoir, ˆ plusieurs reprises, qualifiŽ le ministre Constans dÕassassin. RŽŽlu en 1893, Ernest Roche continue ˆ se rŽclamer du socialisme, mais se mue en un nationaliste ardent, antidreyfusard virulent. La fin de sa vie politique en 1914 prŽcde de peu sa mort. Du blanquisme dans lequel il nÕa fait que passer, il nÕaura retenu que le patriotisme, restant Žtranger au nouveau socialisme de son temps. (dÕaprs Justinien Raymond, pour le Maitron + ZŽvas, p. 102)  

 

Rogeard Louis Augustin (1820-1896) * : NŽ le 25 avril 1820 ˆ Chartres (Eure-et-Loir) ; mort ˆ Paris le 7 dŽcembre 1896. Rogeard entre en 1841 ˆ lÕƒNS, rue dÕUlm, aprs des Žtudes secondaires ˆ Chartres ; il enseigne les langues anciennes dans des lycŽes de province, devient docteur s lettres, mais est rŽvoquŽ en 1852 pour refus de prter serment ˆ lÕEmpire. Il gagne sa vie en donnant des leons particulires, et de 1860 ˆ 1864 est professeur de rhŽtorique dans une institution privŽe (qui lui offrira refuge en mai 1871). En 1862, il fait para”tre une brochure Žlectorale au titre significatif : LÕAbstention. En 1863, il Ždite un recueil de versions latines, soigneusement choisies pour leur sens rŽpublicain et matŽrialiste (il dit faire Ç un cours de philosophie matŽrialiste et de politique dŽmocratique en latin, ne pouvant le faire en franais È). En 1864, il fonde le journal La Rive gauche et, dŽbut 1865, Žcrit les fameux Propos de Labienus o il sÕŽlve contre le despotisme. Le retentissement en est considŽrable et il doit se rŽfugier en Belgique, o il fait la connaissance de Blanqui (il est liŽ avec Pyat, Flourens, Tridon, Pierre Denis, etc.). Le gouvernement impŽrial obtient son expulsion de Belgique en septembre 1865 ; il gagne Luxembourg, puis Londres, la Suisse et de nouveau Londres. En 1868, il est ˆ Madrid, en 1869 ˆ Bruxelles. Il aurait pu profiter de lÕamnistie de 1869, mais proteste (depuis Stuttgart le 16 aožt 1869) contre cette Ç dernire injure jetŽe ˆ la renaissance du droit par lÕagonie de la force... Je le dispense de la peine de mÕouvrir la frontire ; je rentrerai ˆ mon heure et non ˆ la sienne, pour remplir mon devoir et non pour subir sa gr‰ce È. En fait, il rentre en fŽvrier 1870. Artilleur du Sige, il Žcrit au Combat, puis au Vengeur qui lui succde et dont il devient rŽdacteur en chef. CachŽ durant les combats de mai, il part vers lÕEst et peut franchir la frontire alsacienne. CondamnŽ ˆ mort par contumace, il habite dÕabord Vienne (Autriche) o il vit de leons. ExpulsŽ en aožt 1873, il rŽside en Hongrie, puis ˆ Zurich (o il recherche des tŽmoignages pour une Histoire de la Commune). Compris dans lÕamnistie partielle du 29 mai 1879, il proteste en publiant (ˆ Genve) une brochure cinglante intitulŽe La Fausse Amnistie - Ë la nouvelle commission des gr‰ces. RentrŽ nŽanmoins ˆ Paris, il nÕy retrouve pas son audience de nagure et finit sa vie dans la pauvretŽ. Baudelaire admire, dit-on, les Propos de Labienus, mais lorsque leur auteur est enterrŽ civilement au Pre-Lachaise, le 10 dŽcembre 1896, aprs un mois de maladie, une cinquantaine de personnes seulement suivent son cercueil, sous la conduite de Protot, son Žlve et ami. (dÕaprs le Maitron)

 

RougŽe (ou Rouget) Jean-Baptiste : NŽ ˆ Lyon (Rh™ne). Ouvrier chapelier, compagnon du Tour de France, devenu Žtudiant en mŽdecine puis professeur de mathŽmatiques au lycŽe de Montpellier (HŽrault). En 1848, il prŽside le club de la FraternitŽ, formŽ en grande partie dÕouvriers dŽmocrates. En mai 1849, il tente de sÕemparer de la prŽfecture de lÕHŽrault et dÕy proclamer Ç la RŽpublique dŽmocratique et sociale È. Il est condamnŽ ˆ deux ans de prison, quÕil purge ˆ Belle-Ile-en-Mer, o il rencontre Blanqui qui devint son ami. ExilŽ ˆ Londres aprs le coup dÕƒtat de 1851, il y est membre du comitŽ directeur de la Commune rŽvolutionnaire de FŽlix Pyat. Avec lui et FŽlix Avril, il co-signe en novembre 1852 lÕAppel au peuple demandant aux Franais de sÕabstenir ˆ lÕoccasion du deuxime plŽbiscite du 21 novembre. Il est de nouveau condamnŽ, par contumace, en 1853, dans lÕaffaire du ComitŽ rŽvolutionnaire de Raynaud et Biotire, ˆ 10 ans de prison [cf. AndrŽ Raynaud]. Il joue Žgalement un r™le important au sein du ComitŽ international de lÕAssociation internationale, qui prŽfigure lÕAIT (1855-1859). RougŽe meurt ˆ Londres en avril 1857 et Blanqui qualifie cette disparition de Ç dŽsastre È. Cf. I. Tchernoff, Le Parti rŽpublicain au coup dÕƒtat et sous le Second Empire ; Arthur Lehning, De Buonarroti ˆ Bakounine, Paris, Champ libre, 1977. (dÕaprs M. Cordillot pour le Maitron).

 

Rouillon ƒmile (?-?) : Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). Le 8 aožt 1888, il est chargŽ de lÕorganisation des obsques de son ami Eudes. [cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 61]. Membre du CCSR aprs la scission de 1889, il est donc blanquiste boulangiste et anti-dreyfusard [cf. Wkpd sur CCSR + annexes N & O + Patrick H. Hutton : The Cult of the Revolutionary Tradition: The Blanquists in French Politics (1864-1893) (University of California Press, Berkeley & Los Angeles, 1981]. Partisan de Granger aprs la scission du CRC en deux camps ennemis, il est frappŽ sur la tte par un de ses anciens camarades lors dÕune cŽrŽmonie anniversaire (qui a  lieu chaque annŽe au Pre Lachaise le dimanche le plus proche du 28 mai), coup de canne plombŽe des suites duquel il meurt peu de temps aprs (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 65).

 

Roux (?-?) : ƒtudiant en droit, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Comme il Ç occupait en mme temps un emploi dans l'inspection de la navigation de la Seine, dŽpendant de la prŽfecture de police, [il] s'Žtait soumis ˆ la formalitŽ du serment [É] È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 24). Il semble quÕen fait, il ait ŽtŽ un des Ç agents [de la police] glissŽs chez les blanquistes È (Da Costa, p. 27).

 

Rysto (1852- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. [DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K]. Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881. [DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M]. NŽ le 10 mai 1852 ˆ Paris, Rysto, ouvrier ŽbŽniste, sert la Commune comme simple garde. Ayant rŽussi ˆ Žchapper ˆ la rŽpression versaillaise, il se rŽfugie en Angleterre. En juin 1877, il est ˆ Saint-Gilles (Belgique). ExpulsŽ peu aprs, il trouve refuge en Argentine. (dÕaprs le Maitron)

 

Sachs Benjamin (1849- ?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres,  juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ le 13 septembre 1849 ˆ Berlin, avocat. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Par arrtŽ du ComitŽ de salut public (14 mai 1871), Sachs est nommŽ substitut du procureur de la Commune, en remplacement de Martainville. RŽfugiŽ ˆ Genve, puis ˆ Vienne (Autriche), il en est expulsŽ en aožt 1873 en mme temps que Huguenot et Rogeard. En mars 1878, il vit ˆ Bruxelles, o il est reprŽsentant de commerce. (dÕaprs le Maitron)

 

Sambuc Jules ThŽophile (1804-1834) : CitŽ dans la notice Ç Blanqui È du Maitron. NŽ en 1804 ˆ Toulouse (Haute-Garonne), mort le 2 aožt 1834 ˆ Nyon (Suisse). Issu dÕune famille protestante, de bourgeoisie aisŽe, Jules Sambuc fait ses Žtudes secondaires et supŽrieures en Allemagne. Il est, en 1825, professeur de franais dans le canton de Berne et frŽquente la facultŽ de thŽologie de Lausanne en 1827. Revenu en France ds septembre 1830 pour reprendre ses Žtudes de droit, Sambuc frŽquente alors Blanqui et Plocque. En novembre 1830, il rŽdige le premier manifeste Žtudiant de lÕŽpoque, appel ˆ la nŽcessaire crŽation dÕune association dÕŽtudiants et dÕun journal. En novembre, il crŽe la SociŽtŽ de la LibertŽ, de lÕOrdre et du Progrs (SLOP), puis se rapproche de la SociŽtŽ des Amis du Peuple, de Blanqui, Plocque, Girard... Aprs le Ç procs des Dix-Neuf È, il retourne ˆ Lausanne, o il est rŽdacteur de La Constituante, La Gazette vaudoise et de LÕHelvŽtia et semble participer ˆ une sociŽtŽ secrte suisse en liaison avec Mazzini. Il meurt, en aožt 1834, des suites dÕune blessure aprs un duel avec lÕavocat Pierre Allier Ç pour des motifs politiques È. (dÕaprs J. Risacher pour le Maitron)

 

Sapia ThŽodore (1838-1871) : Ç Ce sont les militants blanquistes comme Tridon [...], Sapia, FerrŽ, Brideau, Caria, Duval, qui dŽfendent cette nŽcessitŽ [Ç dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È, ds le 30 dŽcembre]. [É] Le 22 janvier, c'est une nouvelle tentative de s'emparer de l'H™tel de Ville. A c™tŽ de la foule qui gronde et hurle : "Ë bas Trochu", " Ë mort les tra”tres"É des bataillons d'insurgŽs, commandŽs par des rŽvolutionnaires comme Rigault, Sapia, Duval, Louise Michel, etc., se positionnent. [É] les dŽfenseurs de l'ordre mitraillent et font une trentaine de victimes, dont Sapia. [É] È [cf. annexe G]NŽ ˆ Paris le 6 janvier 1838 ; tuŽ pendant lÕŽmeute du 22 janvier 1871 (donc avant la proclamation de la Commune). Le pre de ThŽodore Sapia est, avant 1830, secrŽtaire gŽnŽral dÕun ministre. ThŽodore Sapia sÕengage ˆ 17 ans, en mars 1855, dans un rŽgiment de ligne, participe ˆ la campagne de Chine et rentre en France en 1862. NommŽ percepteur en AlgŽrie, il ne rallie pas son poste et reprend du service en octobre 1863, participant ˆ la campagne du Mexique. En septembre 1870, il est nommŽ chef dÕun bataillon de la Garde nationale. Le 8 octobre 1870, il convoque les gardes nationaux, leur dŽclarant que le gouvernement provisoire est impuissant, capable seulement dÕaffamer Paris et non de prŽparer la guerre et quÕil faut le remplacer par FŽlix Pyat, Flourens et Blanqui. En novembre 1870, il est ˆ la tte de La RŽsistance, journal dŽmocratique et social du XIVe, et collabore ˆ La Patrie en danger. CÕest lui qui, le 6 janvier 1871, prŽside la sŽance de la DŽlŽgation des 20 arrondissements qui rŽdige lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Le 22 janvier 1871, au lendemain de Buzenval, Sapia est ˆ la tte des gardes nationaux de Vaugirard qui se rangent sur la place de lÕH™tel-de-Ville, transformant lÕattente en Žmeute. Ç Ë la premire dŽcharge, Sapia est tombŽ le long des grilles, la tte fracassŽe È. (dÕaprs le Maitron) AZ le prŽsente comme Ç un jeune blanquiste Žnergique È (p. 230).

 

Saulnier (?-?) * : Durant la Commune, Saulnier sert comme simple garde chez les FŽdŽrŽs. ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche de la mouvance blanquiste, il signe la pŽtition de MŽgy contre la contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. Il pourrait se confondre avec Saunier (membre de lÕAIT demeurant ˆ New York), qui assiste ˆ la rŽunion de Newark pour le lancement dÕune souscription nationale au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune de Paris. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Sauva Arsne (1839-1896) * : NŽ ˆ Tallard (Hautes-Alpes) le 19 juillet 1839, mort ˆ Paris en 1896. Ouvrier tailleur, Arsne Sauva dŽbarque aux ƒtats-Unis en juillet 1860 avec sa fiancŽe pour sÕinstaller dans la colonie icarienne de Cheltenham (Missouri). Lorsque certains Icariens sÕengagent dans lÕarmŽe de lÕUnion en 1861, Sauva est chargŽ de prŽsider la colonie par intŽrim. ƒchouant ˆ en prŽserver la cohŽsion, il rentre en France en 1863. Ds son arrivŽe ˆ Paris, il forme une Association gŽnŽrale dÕouvriers tailleurs, quÕil prŽside jusquÕen 1868. AdhŽrent ˆ lÕAIT et liŽ au mouvement coopŽratif, Arsne Sauva est membre, avec Jean Bedouch, de la SociŽtŽ de crŽdit mutuel et de solidaritŽ commerciale fondŽe ˆ Paris en 1865, puis en 1866 de la sociŽtŽ coopŽrative dÕassurance sur la vie Ç LÕƒquitŽ È avec les frres Reclus. En 1867, il est condamnŽ pour dŽlit de coalition lors du procs intentŽ par les patrons tailleurs ˆ la SociŽtŽ de crŽdit mutuel, qui est alors dissoute. Sous le gouvernement de la DŽfense nationale, Sauva obtient pour lÕAssociation coopŽrative des tailleurs dÕhabits la fourniture de lÕhabillement de la Garde nationale : lÕassociation occupe ainsi 35 000 personnes ˆ la fabrication de capotes, de vareuses, de pantalons, permettant au gouvernement de rŽaliser dÕimportantes Žconomies. Durant la Commune, il sert comme sergent-major. CondamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe, Arsne Sauva sÕinstalle ˆ New York, o, liŽ aux blanquistes, il occupe les fonctions de secrŽtaire des sŽances du comitŽ de gestion du Socialiste, tout en Žtant secrŽtaire de la section 2 de New York de lÕAIT. En 1872, il se rallie ˆ la pŽtition de MŽgy contre la contre-enqute officielle. En septembre 1872, Arsne Sauva se rend au congrs de La Haye, o il sÕabstient lors du vote relatif ˆ lÕexclusion de Bakounine, se prononce contre lÕexclusion de Guillaume et de SchwitzguŽbel, mais ne prend pas part au vote sur le transfert du sige ˆ New York. Les annŽes suivantes, Sauva tient au sein de la mouvance blanquiste newyorkaise une place importante : il est secrŽtaire de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune, secrŽtaire-correspondant du Groupe rŽvolutionnaire socialiste international (GRSI), membre de la commission de contr™le du Socialiste et secrŽtaire-correspondant de la section de langue franaise de lÕAIT. En 1874, il participe au mouvement des ch™meurs et ˆ la manifestation violemment rŽprimŽe de Tompkins Square. En 1876, Arsne Sauva prŽside la commission dÕenqute constituŽe pour vŽrifier les accusations lancŽes par MŽgy contre les frres May et participe ˆ la rŽunion de HuschÕs Hall, au cours de laquelle ils sont exclus. En avril 1876, il quitte New York avec sa femme et ses deux fils pour rejoindre la colonie icarienne de Corning (Iowa). Aprs la scission de la communautŽ de Corning, il opte pour la Ç Vieille Icarie È. Ë sa demande, 54 communistes et rŽfugiŽs franais de New York signent un texte intitulŽ Ç Aux membres de la CommunautŽ icarienne È, dans lequel ils prennent fait et cause pour la majoritŽ. RŽinstallŽ ˆ New York en avril 1884, il reprend contact avec les milieux communistes rŽvolutionnaires et contribue au lancement de la Torpille dÕƒdouard David fin 1885. En 1886, Arsne Sauva rentre ˆ Paris, o il reprend sa profession de tailleur, avant dÕy mourir en 1896. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Sauvage Nicolas LŽon (1841- ?) * : NŽ le 28 septembre 1841 ˆ Wassy (Haute-Marne), Nicolas Sauvage sÕinstalle ˆ Paris aprs 1862. Membre du comitŽ de la Garde nationale, il appartient Žgalement au ComitŽ rŽpublicain du XIIe. Nicolas Sauvage, ayant pu sÕexiler aux Etats-Unis, est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. Ë New York, proche de la mouvance blanquiste, il signe la pŽtition de MŽgy contre la contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Seigneurgens ZŽphir Zacharie (1804- ?) : NŽ le 14 florŽal an XII (4 mars 1804) ˆ Caix (Somme), ZŽphir Seigneurgens est fils dÕun Ç faiseur de bas È. Bonnetier, il fonde et prŽside la SociŽtŽ des ouvriers bonnetiers de Paris, en 1832. Il adhre ˆ la SociŽtŽ des droits de lÕHomme ds 1832 ou 1833. ArrtŽ en dŽcembre 1833, il sŽjourne ˆ la prison de La Force, puis ˆ Sainte PŽlagie. En 1836, il est membre des sociŽtŽs secrtes fondŽes par Blanqui (la SociŽtŽ des Familles et, peut-tre plus tard la SociŽtŽ des Saisons). Selon une source (sujette ˆ caution), il aurait mme ŽtŽ Ç un des lieutenants de Blanqui È [ˆ cette Žpoque, on ne peut utiliser une telle formule quÕon ne verra appara”tre que vers 1864-1865, ˆ propos de Tridon et Granger]. Il aurait participŽ en 1838, ˆ la publication et la distribution dÕun journal clandestin Le Moniteur rŽpublicain, lÕessentiel de lÕŽquipe de ce journal est arrtŽ en septembre 1838 (Eugne Fombertaux, Minor Lecomte, Jean-Baptiste Guillemin, Joigneau et Claude Boudin sont condamnŽs en juin 1839 ˆ plusieurs annŽes de dŽtention et envoyŽs pour la plupart au Mont-Saint-Michel). Seigneurgens se cache, mais est finalement arrtŽ en 1841. Au procs, il se proclame Ç communiste È, prŽsentant aux jurŽs une longue dŽclaration de ses principes et invoquant Rousseau et Babeuf. Il est incarcŽrŽ en septembre 1851 ˆ Belle-ële-en-Mer (Morbihan), transfŽrŽ ˆ Corte (Corse) en dŽcembre 1857 et probablement libŽrŽ par lÕamnistie de 1859. Cf. Lucien de la Hodde Histoire des sociŽtŽs secrtes et du parti rŽpublicain de 1830 ˆ 1848, Paris, 1850, p. 199. ; J.-Y. Mollier, Dans les bagnes de NapolŽon III. MŽmoires de C.-F. Gambon, Centre des Correspondances du XIXe sicle, Paris IV-Sorbonne, PUF, 1983. (dÕaprs Jean Risacher et Michael Sibalis pour le Maitron)

 

Seigneurgens Cyprien Casimir (1806- ?) : NŽ le 16 septembre 1806 ˆ Caix (Somme), ouvrier bonnetier, frre cadet du militant ouvrier ZŽphir Seigneurgens. Il est dŽjˆ connu dans les annŽes 1830 pour ses Ç affiliations rŽpublicaines È, comme membre de la SociŽtŽ des droits de lÕHomme, puis de plusieurs sociŽtŽs secrtes organisŽes par Blanqui. En mars 1836, membre de la SociŽtŽ des Familles, il est arrtŽ lors de lÕaffaire des Poudres. Il est Žgalement souponnŽ dÕavoir participŽ ˆ lÕinsurrection de Blanqui des 12 et 13 mai 1839, mais ne fut pas arrtŽ. Cf. Ph. Matthey, Les membres des sociŽtŽ secrtes rŽpublicaines parisiennes sous la monarchie de Juillet, mŽmoire de ma”trise sous la direction de Philippe Vigier, Paris X, 1986. (dÕaprs Jean Risacher et Michael Sibalis pour le Maitron)

 

Sembat Marcel (1862-1922) Æ : Ç Marcel Sembat qui, ˆ ces mmes Žlections, avait ŽtŽ Žlu dans le quartier des Grandes Carrires, comme socialiste indŽpendant sur le programme de Millerand, donnera, en 1895, son adhŽsion au groupement de Vaillant. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67). NŽ le 19 octobre 1862 ˆ Bonnires-sur-Seine (Seine-et-Oise) ; mort le 5 septembre 1922 ˆ Chamonix (Haute-Savoie). Le pre de Sembat est directeur de la poste de son village natal. Sembat commence ses Žtudes ˆ Mantes, les poursuit au collge Stanislas, puis ˆ la FacultŽ de Droit de Paris o il obtient licence et doctorat. Inscrit au barreau, il ne pratique gure sa profession et finit par lui prŽfŽrer le journalisme et lÕaction politique, dŽbutant par des chroniques judiciaires ˆ La RŽpublique franaise (de Gambetta). Son adhŽsion au socialisme rŽsulte, dit-il, dÕune pure conversion intellectuelle et de la lecture de Taine, Carlyle, Spencer, Renan, Durkheim, LŽvy-BruhlÉ Sembat frŽquente, vers 1884, la SociŽtŽ rŽpublicaine dÕƒconomie sociale et la Revue socialiste. Bient™t, il sÕinstalle ˆ La Petite RŽpublique, avec le but dÕen faire un journal socialiste. Il est est Žlu dŽputŽ du XVIIIe en 1893, comme socialiste indŽpendant. Dans le groupe parlementaire socialiste o se c™toient toutes les tendances, Sembat est gagnŽ par Vaillant et, en 1895, il adhre au CRC, le futur PSR [cf. annexes N & P]. Ds cette premire lŽgislature, il sÕimpose comme un des chefs de file de lÕopposition socialiste. En 1896, il participe ˆ la premire rencontre solennelle des socialistes de toutes tendances ˆ Saint-MandŽ. En 1898, il est rŽŽlu, sigeant aux commissions de rŽvision des lois constitutionnelles, de lÕimp™t sur le revenu et de la presse. Au cours de sa seconde lŽgislature, Sembat est pris par les remous de lÕAffaire Dreyfus. Il partage le sentiment de Vaillant et de Guesde : ne doutant pas de lÕinnocence du condamnŽ et de la nŽcessitŽ de lutter pour sa libŽration,  ils ne veulent pas que ce combat accapare toute la vie du parti et lÕentra”ne ˆ des coalitions compromettantes. Il assiste au 1er Congrs gŽnŽral des organisations socialistes, salle Japy (dŽcembre 1899) o il reprŽsente le XVIIIe au nom des socialistes indŽpendants, de la FTSF et du PSR. Au Congrs de Lyon (1901), le groupe socialiste est partagŽ en deux par le cas Millerand, Sembat appartenant au groupe dÕUnitŽ socialiste rŽvolutionnaire, dont il est, avec Vaillant, le porte-parole. En 1902, il est rŽŽlu, sous lÕŽtiquette du PS de France rassemblant blanquistes et guesdistes. LÕunitŽ rŽalisŽe (avril 1905), il est un des 12 dŽputŽs reprŽsentant le groupe parlementaire au Conseil national de la SFIO.  Directeur de La Petite RŽpublique (le journal de Jaurs), il collabore ˆ La Revue socialiste, ˆ La Lanterne, et, ˆ partir dÕavril 1906, ˆ lÕHumanitŽ, o il tient une rubrique de politique Žtrangre. En 1906, 1910 et 1914, Sembat est rŽŽlu. En aožt 1914, Sembat est ministre des Travaux publics dans le Cabinet dÕunion sacrŽe de Viviani ; il choisit, pour chef de cabinet, LŽon Blum. En 1920, il est dŽlŽguŽ au congrs de Tours, o il se prononce contre lÕadhŽsion ˆ la IIIe Internationale. La scission consommŽe, Sembat continue sa vie politique dans la SFIO. La mort le surprend subitement, en septembre 1922, ˆ Chamonix, o, malade, il est venu se reposer. Sa femme, Louise, nŽe Hervieu (connue comme peintre Ç fauve È et comme sculpteur, sous le nom de Georgette Agutte), se suicide aprs avoir Žcrit ce billet magnifique : Ç Voilˆ douze heures quÕil est parti. Je suis en retard... È Amis de plusieurs peintres, ils lguent au musŽe de Grenoble une importante collection dÕÏuvres (Matisse, Derain, Rouault, Signac, Vlaminck et Van Dongen). (DÕaprs Justinien Raymond, in le Maitron + Wkpd)

 

SŽnique ƒtienne Auguste (1828- ?) * : ArrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui (affaire de la rue du Figuier) (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7 + annexe A). NŽ le 6 octobre 1828 ˆ Pont Saint-Vincent (Meurthe). Son pre est un ancien artilleur de la Vieille Garde. Auguste SŽnique vient en 1845 ˆ Paris travailler comme ouvrier sculpteur. En 1848, il entre aux Ateliers nationaux peu avant lÕinsurrection et combat en juin sur les barricades. Il est transpercŽ par une balle, le 24 juin. CondamnŽ ˆ la transportation, il est graciŽ en novembre. Poursuivi en septembre 1851 pour affiliation ˆ sociŽtŽ secrte, il dispara”t de son domicile. En fuite, compromis par les lettres saisies chez lui, il est condamnŽ par contumace ˆ la transportation (en AlgŽrie). Mais la transformation de cette dŽcision en une mise sous surveillance peut faire supposer quÕil a ŽtŽ ultŽrieurement arrtŽ. SŽnique abrite, en 1860, une des sept presses clandestines que Blanqui a rŽparties chez ses amis. SŽnique est ˆ Paris pendant le Sige. Durant la Commune, il est dŽlŽguŽ dÕun bataillon fŽdŽrŽ et membre de la Commission militaire. Il appartient ˆ lÕInternationale. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Londres, il continue ˆ propager les doctrines socialistes. En juin 1877, il est ˆ Bruxelles. Il bŽnŽficie de la remise de sa peine en novembre 1879. (dÕaprs le Maitron)

 

Solignac (?- ?) : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K).

 

Sornet LŽon [Auguste, selon ZŽvas] (?- ?) * : Il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe B). Il est citŽ aussi comme ayant participŽ ˆ un rendez-vous des communards dŽlŽguŽs ˆ la prŽfecture de police qui a lieu au Restaurant LapŽrouse (quai des Grands Augustins) avec Raoul Rigault, les frres Levraud, ƒmile Giffault et Gaston Da Costa [site Ç Paris rŽvolutionnaire È]. EmployŽ au chemin de fer de Lyon, LŽon Sornet est gŽrant de La Misre de Passedouet et Vuillaume (fŽvrier 1870), puis du Pre Duchne (Vuillaume, Humbert, Vermersch). Pendant la Commune, il est attachŽ au cabinet de Protot, dŽlŽguŽ ˆ la Justice. RŽfugiŽ ˆ Londres, il collabore au Qui Vive ! de Vermersch (octobre-dŽcembre 1871) (dÕaprs le Maitron)

 

Sourd (?- ?) : Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration du 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). En 1868, il appartient, avec Bouilly et Gois, au groupe blanquiste de Montmartre. (dÕaprs le Maitron)

 

StŽvenin Charles [ƒmile, selon ZŽvas] (?- ?) : Ferblantier, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). (confirmŽ par le Maitron)

 

Subit Pierre, dit PŽdernec (?- ?) : DŽcoupeur en bois, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 3 mois de prison. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Il fait partie avec Calavaz, Jeannon, Jeunesse, Humbert, Lalourcey et Protot de la dŽlŽgation parisienne blanquiste qui se rend au Congrs de Genve de lÕInternationale, septembre 1866. (DaCosta, confirmŽ par le Maitron)

 

Susini ƒtienne (Dr) (1839-1908) * : Il prend la parole aux obsques de son ami Eudes, le 8 aožt 1888, au Pre Lachaise (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 63). Sa candidature aux Žlections gŽnŽrales du mois de septembre 1889 ˆ Belleville est le prŽtexte de la scission en deux camps du ComitŽ RŽvolutionnaire Central (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 65-66 et annexe N). NŽ le 15 aožt 1839 ˆ Sant-Andria-dÕOrcino (Corse) et mort ˆ Paris, fin aožt 1908,  Susini fait ses Žtudes de mŽdecine ˆ Marseille. Reu docteur devant la FacultŽ de Paris, il exerce dÕabord ˆ Marseille, o il se mle au mouvement socialiste naissant et o il est Žlu conseiller municipal. Il fait partie de la cohorte qui, en mars 1871, arbore le drapeau rouge ˆ la mairie et proclame la Commune ˆ Marseille. ƒtienne Susini est un membre important du Cercle de lÕIndŽpendance qui, aprs la Commune, groupe les survivants du mouvement communaliste et de lÕAIT. En 1878, le Cercle soutient Blanqui comme candidat ˆ la dŽputation, ce qui entra”ne une rupture avec les socialistes de lÕŽquipe de la Jeune RŽpublique, organisatrice du IIIe congrs ouvrier (Marseille, octobre 1879). Susini, aprs avoir aidŽ ˆ lÕorganisation du congrs, le boycotte. ArrtŽ et emprisonnŽ en 1881 pour avoir fait lÕapologie de Sophie PŽrowskaja (condamnŽe ˆ mort ˆ la suite de lÕattentat contre le tsar Alexandre II), Susini quitte Marseille et rejoint, ˆ Paris, son ami Eudes, avec lequel il milite dans le XXe. En 1887, il participe activement ˆ lÕagitation populaire contre la candidature de Jules Ferry ˆ la prŽsidence de la RŽpublique. Militant du CRC, il est dŽlŽguŽ au congrs de lÕInternationale de Bruxelles en 1891 et milite dans la SFIO. En 1904, il est Žlu conseiller municipal de Saint-AndrŽ-dÕOrcino (Corse), en devient le maire et le demeure jusquÕen 1908. Susini est fier de se dire le premier Žlu rŽvolutionnaire de la Corse. Il est le disciple de Blanqui dont il a ŽtŽ lÕami et le mŽdecin et quÕil a hŽbergŽ ˆ plusieurs reprises ˆ sa sortie de Clairvaux. Le 18 mars 1908, quelques mois avant sa mort, il est malmenŽ par la police, tandis quÕil prononce son rituel discours commŽmoratif de la Commune au cimetire Montparnasse. (dÕaprs le Maitron) 

 

Sylvain (?-?) : Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M).

 

Tardy AmŽdŽe Pascal (?- ?) : Doreur, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie dÕun non-lieu (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D ; confirmŽ par le Maitron). 

 

Terrail Gabriel dit Ç Mermeix È (1859-1930) : Journaliste et Žcrivain, il fonde la Cocarde (boulangiste) en 1888, dŽputŽ de la Seine en 1889-1893 [Wkpd, Ç Boulangisme È + cf. annexe Q]. NŽ le 27 juillet 1859 ˆ Basse-Terre (Guadeloupe) et dŽcŽdŽ le 18 octobre 1930 ˆ Paris, Gabriel Terrail est journaliste, Žcrivain blanquiste, puis boulangiste. Il signe ses articles sous le pseudonyme de Mermeix, qu'il finit par accoler ˆ son nom. Il commence sa carrire comme reporter (de 1879 ˆ 1884), puis tient une chronique de la vie parisienne (de 1884 ˆ 1888). Il est dŽputŽ boulangiste de la Seine de 1889 ˆ 1893, puis reprend ses activitŽs de journaliste et d'Žcrivain jusqu'ˆ la guerre de 1914-1918. [dÕaprs Wkpd]

 

Thomas Jules (1839-1892) * : Son nom appara”t parmi les blanquistes new-yorkais (cf. notice Levraud Edmond et remarque complŽmentaire n¡ 1). NŽ en 1839, mort dans lÕIowa (USA) le 4 avril 1892. Communiste icarien, Jules Thomas soutient financirement, depuis Paris, la colonie de Nauvoo (dans lÕIllinois), durant les premires annŽes du second Empire. Le 4 septembre 1870, Jules Thomas est membre du comitŽ de vigilance du XIXe. Pendant la Commune, appartenant ˆ un bataillon bourgeois de la Garde nationale, Jules Thomas le quitte pour rejoindre le 88e fŽdŽrŽ. RŽfugiŽ ˆ New York ds 1872, proche de la mouvance blanquiste, Jules Thomas appara”t comme lÕun des plus fidles compagnons dÕEdmond MŽgy. En 1872, avec Crosse, ils protestent contre lÕŽlection de Gustave May au poste de trŽsorier national de la souscription au bŽnŽfice des veuves et des orphelins des combattants de la Commune. DŽbut 1874, Jules Thomas collabore avec MŽgy, Mazeau, Crosse, ƒdouard David et Joseph Olivier au lancement de la trs blanquiste Revue sociale. Le 30 mars 1876, il assiste ˆ la rŽunion de HuschÕs Hall, qui exclut les frres May de la SociŽtŽ des rŽfugiŽs. CÕest lui qui donne lecture de la lettre de Benjamin Flotte, alors ˆ San Francisco. Quelques semaines plus tard, en sa qualitŽ de membre du comitŽ exŽcutif du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York, Jules Thomas est lÕun des signataires du manifeste dÕinspiration blanquiste adressŽ aux Communards proscrits et ˆ tous les rŽvolutionnaires [cf. annexe V]. Il figure aussi parmi les 54 signataires de la lettre de soutien adressŽe en dŽcembre 1877 aux membres de la Ç Vieille Icarie È (cf. Sauva). Au dŽbut des annŽes 1880, Jules Thomas est gagnŽ aux idŽes anarchistes par Denivelle et la lecture des Paroles dÕun RŽvoltŽ de Kropotkine. En 1885-86, il est lÕun des diffuseurs du journal dÕƒdouard David La Torpille. Malade, il se retire dans une petite localitŽ de lÕIowa o il meurt, ˆ lÕ‰ge de 53 ans, le 4 avril 1892. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Tou‰tre (?-?) : DÕaprs le Maitron (notice de Germain Casse), il appartient, ds le dŽbut de 1864,  Ç au noyau blanquiste, embryon du Parti È, avec ClŽray, Dubois, Granger, Jaclard, les frres Levraud, Losson, Marchand, Protot, Regnard, Tridon, Vaissier, Viette, Villeneuve, Longuet, Cazavan et le baron de Ponnat  [voir ces noms]. [Le Maitron cite pour source Maurice Dommanget : Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire.]

 

Toureil Louis (?-?) * : Louis Toureil sert la Commune en qualitŽ de garde. ExilŽ aux ƒtats-Unis, proche de la mouvance blanquiste, il signe en juin 1872 la protestation de MŽgy contre la proposition de contre-enqute officielle favorable ˆ la Commune. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Tridon Gustave (1841-1871) * : Ç Parmi les plus enthousiastes Žtait Gustave Tridon, qui venait de terminer ses Žtudes de droit et qui, ˆ la suite de ses entretiens sympathiques avec Blanqui, va devenir son plus fervent disciple et son lieutenant. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 8) Ç Éles premiers blanquistes ˆ la tte desquels est TridonÉ È (DaCosta, Les Blanquistes, p.11). Lors de lÕaffaire du CafŽ de la Renaissance (cÕest lui qui convoque cette rŽunion pour Ç juger È Protot), il est arrtŽ avec les 40 autres et condamnŽ ˆ 45 mois de prison et 100 francs dÕamende (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ le 1er janvier 1841 ˆ Ch‰tillon-sur-Seine (C™te-dÕOr) ; mort ˆ Bruxelles le 29 aožt 1871. Fils dÕun petit propriŽtaire de la C™te-dÕOr, qui sÕest enrichi en lotissant et revendant des biens nationaux, Tridon fait des Žtudes classiques, puis Ç monte È ˆ Paris faire son droit et devient avocat. OrlŽaniste converti aux thses proudhoniennes, il est condamnŽ ˆ la prison pour Ç outrage ˆ la morale publique et religieuse È ˆ cause dÕun article dans Le Travail. La rencontre de Blanqui ˆ Sainte-PŽlagie transforme sa vie. Ë sa sortie, il devient membre du noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È, et donne au Journal des ƒcoles deux articles intitulŽs Ç les HŽbertistes È (dont il tirera lÕouvrage Les HŽbertistes, plainte contre une calomnie de l'Histoire, 1864). En mai 1865, il finance le journal Candide de son ami Blanqui et en devient le rŽdacteur en chef [cf. annexe C]. Mais, en aožt, le journal est interdit et Tridon condamnŽ. Il se rend alors ˆ Lige, au Congrs des Žtudiants, puis accomplit sa peine de prison. LibŽrŽ en juillet 1866, il assiste au 1er congrs de lÕInternationale, ˆ Genve, en septembre, mais en mandataire de Blanqui et pour interdire ˆ ses camarades blanquistes dÕy participer. CÕest lui qui convoque la rŽunion du cafŽ de la Renaissance, en novembre 1866 [cf. annexe D]. En septembre 1868, aux c™tŽs de Blanqui, Tridon suit les dŽbats du 3e congrs de lÕInternationale ˆ Bruxelles. Lors du procs de Blois, il parvient ˆ fuir en Belgique avec Blanqui, et cÕest par contumace quÕil est condamnŽ ˆ la dŽportation simple. RentrŽ aprs le 4 septembre, il signe la dŽclaration de La Patrie en danger [cf. annexe I]. Trop malade pour prendre une part active aux Ç journŽes È dÕoctobre 1870 et de janvier 1871, il aide de sa plume et de sa fortune le journal blanquiste [cf. annexe F]. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe K]. ƒlu ˆ la Commune, par le Ve, il vote contre le ComitŽ de Salut public. Il poursuit en mme temps son activitŽ de journaliste, dans la Montagne de Maroteau. ƒpuisŽ, il meurt en exil, ˆ Bruxelles, fin aožt 1871. (dÕaprs le Maitron) 

 

Trohel Jean Charles Nicolas (1820- ?) * : CitŽ deux fois comme Ç militant blanquiste È dans une source [cf. annexe G]. NŽ le 16 novembre 1820 ˆ Varouville (Manche), il sert sous lÕEmpire dans la marine de guerre, puis dans la marine marchande. Pendant le Sige, il est garde national, membre du ComitŽ de Vigilance du VIIIe puis sige au ComitŽ central. Il prend part, avec son fils de 17 ans, aux soulvements des 31 octobre et 22 janvier. En mars 1871, il occupe la mairie du VIIIe. Ami de Rigault et de Gaston Da Costa, Trohel serait ˆ lÕorigine de lÕarrestation de lÕarchevque de Paris ; mais il fait libŽrer le curŽ de Saint-SŽverin. ArrtŽ, il ne renie aucun de ses actes : Ç Je suis partisan de la Commune. JÕen approuve les idŽes, jÕai adhŽrŽ ˆ son programme, et si lÕon est coupable dÕavoir aimŽ la Commune, je me reconnais coupable ; mes sympathies ont toujours ŽtŽ pour la cause populaire È. CondamnŽ ˆ la dŽportation simple, il voit sa peine commuŽe en dix ans de dŽtention ; il est dŽtenu ˆ Thouars (Deux-Svres), quand il obtient la remise du reste de sa dŽtention le 15 janvier 1879. (dÕaprs le Maitron) 

 

Vaillant ƒdouard (1840-1915) *Æ : Ç Aprs avoir passŽ ses examens de sortie de l'ƒcole Centrale, il Žtait allŽ complŽter ses Žtudes ˆ Heidelberg et ce n'Žtait qu'ˆ son retour en France, peu de temps avant la guerre, que les blanquistes l'avaient connu. [É] on avait adoptŽ le cafŽ Glazer, situŽ rue Saint-SŽverin, [É] et c'est lˆ que, par l'intermŽdiaire de Charles Longuet, qu'il avait connu le premier, Vaillant ne tarda pas ˆ entrer en relations avec un assez bon nombre de blanquistes. [É] Comme, ˆ la Commune, dont il avait ŽtŽ Žlu membre, il avait toujours ŽtŽ en communion d'idŽes avec eux, il fut accueilli par tous ˆ son arrivŽe ˆ Londres comme un blanquiste de vieille date. Ë proprement parler, ˆ l'exception du "Vieux", dont tous  acceptaient l'autoritŽ sans discussion, il n'y avait jamais eu de chef et si, sous l'Empire, Tridon Žtait considŽrŽ comme tel, c'est que l'on savait que c'Žtait lui qui Žtait chargŽ de transmettre aux autres les vues et les instructions de Blanqui. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 40). Vaillant est signataire (et sans doute le principal rŽdacteur) de la protestation de septembre 1872 (aprs le Congrs de l'Internationale de La Haye), contre la dŽcision des marxistes de transfŽrer de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral. Plusieurs blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Arnaud, Cournet, Marguerittes, Constant Martin, Ranvier) signent avec lui et se retirent de l'A.I.T., la jugeant insuffisamment rŽvolutionnaire. (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-43 + annexe J). Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881, dont il deviendra un des leaders (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ le 29 janvier 1840 ˆ Vierzon (Cher), mort le 18 dŽcembre 1915 ˆ Paris. Ë trente ans, ƒdouard Vaillant se lance dans lÕaction rŽvolutionnaire sans que rien, dans ses origines, ne semble lÕy prŽdestiner, son pre, notaire et homme dÕaffaires, Žtant un bourgeois trs attachŽ ˆ sa condition sociale. Aprs avoir obtenu le baccalaurŽat (1857), ƒdouard Vaillant entre ˆ lÕƒcole Centrale dÕo il sort ingŽnieur des Arts et Manufactures (1862). Pendant quatre ans, il complte sa formation scientifique en Sorbonne, au Collge de France, au MusŽum dÕHistoire naturelle, et est reu docteur s-sciences en 1865. PassŽ ˆ lÕƒcole de MŽdecine, il soutient sa thse de doctorat. En 1866, il gagne lÕAllemagne pour des Žtudes de chimie. Il Žtudie aussi la philosophie, ˆ Heidelberg, TŸbingen et Vienne (de 1866 ˆ 1870). Ds 1865, Vaillant frŽquente Rogeard, lÕauteur des Propos de Labienus. Pendant son sŽjour outre-Rhin, Vaillant Žvolue du proudhonisme ˆ un socialisme politique rŽvolutionnaire dÕinspiration blanquiste et adhre ˆ lÕInternationale. Vaillant sŽjourne pŽriodiquement ˆ Paris, o il frŽquente Charles Longuet, FŽlix Pyat et Jules Valls. InsurgŽ le 4 septembre, le 31 octobre  et le 22 janvier, il est soldat de la Garde nationale pendant le Sige de Paris. Le 4 septembre, il signe, au nom des sociŽtŽs ouvrires et des sections franaises de lÕAIT, lÕadresse au peuple allemand pour quÕil mette fin ˆ la guerre et fonde, avec le peuple franais, Ç les ƒtats-Unis dÕEurope È. Le 6 janvier 1871, il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Il est absent de Paris le 18 mars 1871, alors ˆ Bordeaux avec Blanqui. De retour, le 20 mars, il se mle Žtroitement aux ŽvŽnements rŽvolutionnaires et est Žlu ˆ la Commune par le VIIIe. Vaillant, qui collabore au Journal Officiel de la RŽpublique franaise sous la Commune, est une des ttes pensantes et agissantes de la Commune. Au cours de la Ç Semaine sanglante È, il rŽussit ˆ sÕŽchapper par la Suisse, lÕEspagne et le Portugal, pour gagner Londres. Il est condamnŽ ˆ mort par contumace. Ë Londres, Vaillant fait reconna”tre ses titres mŽdicaux, pŽntre dans les milieux scientifiques, apporte soins et aide matŽrielle ˆ ses compatriotes moins fortunŽs. Ses relations avec Marx commencent ds 1871. De par sa formation scientifique, sa connaissance de la philosophie et de la langue allemandes, son passŽ politique et lÕexpŽrience de la Commune, il est sans doute prŽparŽ au marxisme. Marx le fait entrer le 8 aožt au Conseil gŽnŽral de lÕInternationale. Au congrs de La Haye (septembre 1872), Vaillant vote lÕextension des pouvoirs du Conseil, sÕoppose au transfert du sige ˆ New York et se retire du congrs sans prendre part au vote concernant lÕexclusion de Bakounine et Guillaume. Ses relations avec Marx cessent alors presque compltement. Il rŽdige pour lÕessentiel Internationale et RŽvolution - Ë propos du congrs de La Haye, manifeste de septembre 1872 qui prŽcise les raisons de la rupture avec les marxistes [cf. annexe J] et serait le principal rŽdacteur du manifeste Aux Communeux en 1874 [cf. annexe K]. Peu aprs la loi dÕamnistie (juillet 1880), Vaillant rentre en France et reprend sa place dans le mouvement socialiste, collaborant aux journaux blanquistes. Mais, prenant ses distances avec la tactique et lÕesprit traditionnels du blanquisme, Vaillant mne lÕaction politique sous toutes ses formes, occupant une place grandissante dans le blanquisme renaissant, et indisposant certains des premiers blanquistes, tenants des vieilles mŽthodes insurrectionnelles. Aprs le dŽcs de Blanqui, ses disciples crŽent le ComitŽ RŽvolutionnaire Central, dont Vaillant est un des leaders, avec deux blanquistes de stricte obŽdience : ƒmile Eudes et Ernest Granger [cf. annexe M]. La mort de Eudes (aožt 1888) et le dŽpart de Granger, en dŽsaccord avec ses amis face au boulangisme (aožt 1889), consolident la position de Vaillant et facilitent lÕŽvolution du CRC, vers un blanquisme marxiste [cf. annexe N]. En juillet 1898, le CRC se transforme en Parti Socialiste RŽvolutionnaire qui devient alors, pour lÕopinion, le parti de Vaillant [cf. annexe P].  ƒlu conseiller municipal (CRC) ˆ Vierzon et dans le XXe, en mai 1884, Vaillant opte pour Paris. Il y est toujours rŽŽlu, en 1887, en 1890, en 1893. Aux lŽgislatives de 1893, il est Žlu dŽputŽ, puis rŽŽlu en 1898, en 1902, 1906, 1910 et 1914. En aožt 1889, il se sŽpare de ceux de ses amis du CRC qui suivent le gŽnŽral Boulanger [cf. annexe O]. Au moment de lÕentrŽe de Millerand dans le cabinet Waldeck-Rousseau, Vaillant quitte le groupe socialiste parlementaire et forme le groupe socialiste rŽvolutionnaire. LÕunitŽ rŽalisŽe (1904), Vaillant confond les dix dernires annŽes de sa vie avec celles de la SFIO, dont il est membre du groupe parlementaire. Dans la trinitŽ du socialisme unifiŽ, ˆ c™tŽ de Guesde, le marxiste, et de Jaurs, Vaillant est Ç le blanquiste È. Bien quÕil nÕait jamais appartenu ˆ ses phalanges de combat, il a subi, il est vrai, lÕascendant de Blanqui quÕil admire, mais, au moment o les divers courants socialistes confluent dans un parti unifiŽ, la pensŽe de Vaillant prŽsente les caractres dÕun syncrŽtisme socialiste, englobant mme les anarchistes dans le mouvement socialiste, malgrŽ tout ce qui le sŽpare dÕeux. DŽjˆ, dans lÕŽphŽmre Union RŽvolutionnaire quÕil crŽe, fin 1884, il accueille les libertaires. (dÕaprs Justinien Raymond, pour le Maitron)

 

Vaissier [parfois orthographiŽ Vayssier] Pierre FŽlix ƒmile (1826- ?) * : Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C). Alors Žtudiant en mŽdecine [employŽ de commerce, selon ZŽvas], il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 F dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). NŽ le 9 novembre 1826 ˆ Aumont-Aubrac (Lozre), dÕun pre juge de paix et conseiller gŽnŽral de la Lozre, Vaissier est, en 1864, employŽ chez un commissionnaire en marchandises ˆ Paris et il appartient au noyau, Ç embryon du Parti È blanquiste. RŽdacteur et gŽrant du Candide, il est condamnŽ, en 1865, pour Ç outrage ˆ la morale publique et religieuse et publication sans autorisation È. Pendant le sige, il fait partie dÕun bataillon de la Garde nationale, puis continue aprs le 18 mars 1871. DŽbut avril, il se trouve au plateau de Ch‰tillon, o il est fait prisonnier. CondamnŽ ˆ la dŽportation simple, il obtient la remise de sa peine le 15 janvier 1879 et rentre de Nouvelle-CalŽdonie. (dÕaprs le Maitron)

 

Varlet (?-?) * : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). Il est chargŽ de la comptabilitŽ dans le conseil dÕadministration de lÕƒcole franaise crŽŽe ˆ Londres par les rŽfugiŽs de la Commune, dont il est un des fondateurs avec Huguenot, La Cecilia, etc. (dÕaprs le Maitron)

 

Verlet Henri : voir Place Henri. 

 

Verlire Alfred Charles Mathieu dit Ç Van-Hom È (1841- ?) * : Correcteur dÕimprimerie  [cf. annexe U], homme de lettres, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il bŽnŽficie dÕun non-lieu. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe B).  Il est lÕauteur du Guide du libre-penseur, ou Catalogue de tous les ouvrages philosophiques et scientifiques basŽs sur le libre examen et publiŽs depuis les temps les plus reculŽs jusqu'ˆ nos jours (1872) et de DŽisme et pŽril social, rŽponse ˆ un acte d'accusation, suivie des ƒtudes bibliographiques sur la philosophie matŽrialiste (1867). NŽ le 7 aožt 1841 au Havre, il assiste, en 1867, ˆ quelques rŽunions chez Chouteau, agent principal du groupement Ç Commune rŽvolutionnaire des ouvriers franais È, blanquiste. ArrtŽ, il est condamnŽ (voir notice Chouteau). Il lÕa dŽjˆ ŽtŽ, en octobre 1867, pour Ç outrage par Žcrit ˆ la morale politique et religieuse È ; en fŽvrier 1868, pour motifs politiques divers ; en juin 1869, Ç pour infraction aux lois sur les rŽunions publiques È. Garde dans un bataillon fŽdŽrŽ, puis directeur de la prison Sainte-PŽlagie, il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. En 1872, il se trouve en Belgique ; il est amnistiŽ en 1879. (dÕaprs le Maitron) 

 

Viard PompŽe, Auguste, Vincent, dit lÕƒponge, Gagin, Tavin (1836-1892) *Æ : Signataire de la DŽclaration Ç Aux Communeux È, Londres, juin 1874. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 42-51 + annexe K). NŽ le 9 juillet 1836 ˆ Lachapelle-aux-Pots (Oise) ; mort le 17 janvier 1892 ˆ Saint-Ouen. Viard est courtier de commerce et marchand de couleurs ˆ Paris. Il semble sÕtre affiliŽ ˆ lÕInternationale en 1870. En tant que dŽlŽguŽ des 20 arrondissements il est un des signataires de lÕAffiche rouge [cf. annexe I]. Garde national, il appartient au ComitŽ central, puis Žlu ˆ la Commune pour le XXe, o il se prononce pour la formation dÕun ComitŽ de salut public. Par contumace, il est condamnŽ ˆ la peine de mort. Viard ayant pu se rŽfugier ˆ Londres, avec dÕautres proscrits dont Ranvier, il ouvre dans cette ville une maison de vente de tableaux, puis se remet ˆ la fabrication et ˆ la vente de couleurs et vernis. Viard revient en France aprs lÕamnistie, ˆ Saint-Ouen. LorsquÕil meurt, Viard est anarchiste. (dÕaprs le Maitron) 

 

Viette Jules, Franois, Stanislas (1843-1894) Æ : Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C). NŽ le 6 mai 1843 ˆ Blamont (Doubs), mort le 15 fŽvrier 1894 ˆ Paris. La situation de son pre, marchand de vin, Žtant relativement prospre, Jules Viette peut poursuivre ses Žtudes au lycŽe. Reu bachelier, il va Ç faire son Droit È ˆ Paris. Trs vite, Viette rejoint les rangs du mouvement blanquiste. Ds 1864, il appartient, avec Casse, Jaclard, Protot, Tridon, Villeneuve, RŽgnard, les frres Levraud et quelques autres, au petit noyau de ceux que Blanqui a choisis pour constituer les cadres du futur parti de la RŽvolution et qui lui rendent visite chaque jeudi et chaque dimanche aprs son transfert de la prison de Sainte PŽlagie ˆ lÕh™pital Necker. CÕest depuis lÕh™pital que Blanqui fonde le journal Candide dont Viette est lÕun des rŽdacteurs. Le 27 aožt 1865, il est sans doute parmi les artisans de lÕŽvasion de Blanqui. Ë partir de 1867, le mouvement blanquiste met en place des groupes qui se prŽparent au combat de rue et ˆ lÕinsurrection et Viette, alors Ç rŽvolutionnaire ˆ tous crins È, se serait alors vu confier dÕimportantes responsablitŽs. ArrivŽ au terme de ses Žtudes, Viette retourne dans la rŽgion de MontbŽliard en 1869 ou 1870. Peut-tre a-t-il mission dÕy constituer un de ces groupes que les Blanquistes tentent alors de mettre en place en province ? En tous cas, il se lie tout naturellement avec les ŽlŽments du parti rŽpublicain Ç avancŽ È, Žcrivant des articles pour le journal Le Doubs, lequel manifeste aussi des sympathies pour lÕInternationale. NommŽ maire de Blamont aprs le 4 septembre 1870, Viette se distingue en prenant la tte dÕune compagnie de francs-tireurs durant la guerre. Les Žlecteurs du canton de Blamont le choisissent, en octobre 1871, comme conseiller gŽnŽral. Se rŽclamant de la gauche rŽpublicaine durant la pŽriode de rŽaction qui suit lÕŽcrasement de la Commune, il collabore activement aux feuilles progressistes de la rŽgion. En 1875, il est Žlu dŽputŽ. Comme lui, plusieurs de ses compagnons dÕarmes blanquistes (Humbert, Casse, LŽonce Levraud ou Villeneuve) refont surface sous la Troisime RŽpublique comme Žlus socialistes. RŽŽlu dŽputŽ en 1877, Jules Viette est ministre de lÕAgriculture dix ans plus tard, vice-prŽsident de la chambre en 1890, puis de nouveau ministre, chargŽ des travaux publics. Il meurt en 1894. (dÕaprs Michel Cordillot, pour le Maitron).

 

Villeneuve [Jean-Louis-] ƒmile (1837-1890) : ƒtudiant en mŽdecine ˆ Paris, il rend visite ˆ Blanqui ˆ H™pital Necker, au printemps 1864, et fait partie de lÕŽquipe qui organise son Žvasion, le dimanche 27 aožt (DaCosta, Les Blanquistes, p. 9). Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C), il participe ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui), mais nÕa pas ŽtŽ arrtŽ par la police : Ç Les dŽbuts de la sŽance furent prŽsidŽs par Villeneuve ; mais celui-ci, ayant dž, pour des motifs d'ordre privŽ, s'absenter, fut remplacŽ par un journaliste, Marchais de Laberge. Ce fut ˆ cette circonstance que Villeneuve dut de ne pas  tre arrtŽ avec les autres ; il ne fut, d'ailleurs, pas inquiŽtŽ  par la suite. Par contre, son jeune frre Henri, restŽ jusqu'ˆ  la fin, fut pris avec les autres. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 19 + cf. annexe D). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe de septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). NŽ et mort ˆ Lembeye (Basses-PyrŽnŽes), 9 mars 1837-23 janvier 1890. ƒmile Villeneuve est condamnŽ pour outrage au clergŽ et se trouve internŽ ˆ Sainte-PŽlagie en 1863. Il appartient alors au noyau blanquiste, Ç embryon du Parti È. Reu docteur en 1865, il se fixe ˆ Paris dans le XVIIIe. Il est un des rŽdacteurs du Candide lancŽ par Blanqui et Tridon. En fŽvrier 1866, il est condamnŽ avec Brideau, Debroz, Granger, Jaclard, L. Levraud pour avoir participŽ, le 21 janvier, ˆ une manifestation rŽpublicaine, rue des Amandiers (cf. annexe B). Aprs la chute de NapolŽon III, il collabore ˆ la Patrie en danger (cf. annexe F). Il occupe alors les fonctions de premier adjoint dans le XVIIe. Il sert comme chirurgien dans un bataillon de la Garde nationale. Aprs la Commune, il se retire ˆ Clichy comme mŽdecin. ƒlu maire de cette commune en 1875, puis conseiller gŽnŽral du canton de Neuilly, il est Žlu dŽputŽ de Saint-Denis en aožt 1881, prenant place dans la gauche radicale ; rŽŽlu en octobre 1885. Atteint dÕaliŽnation mentale, il se retire ˆ Lembeye, o il meurt. (dÕaprs le Maitron)

 

Villeneuve Henri (?- ?) : Frre du prŽcŽdent, Žlve ˆ  l'Ecole Centrale, il est lÕun des 41 participants ˆ la rŽunion du 7 novembre 1866 (au CafŽ de la Renaissance, boulevard Saint-Michel, pour Ç juger È Protot qui a participŽ au Congrs de lÕInternationale de Genve malgrŽ lÕinterdiction de Blanqui) qui sont arrtŽs par la police ; il est condamnŽ ˆ 6 mois de prison et 100 francs dÕamende. (DaCosta, Les Blanquistes, pp. 19 ˆ 24 + annexe D). Signataire (avec Blanqui et 18 blanquistes) de la DŽclaration publiŽe le 6 septembre 1870 dans le n¡ 1 du journal La Patrie en danger (cf. DaCosta, Les Blanquistes, p. 34 & annexe F). Henri Villeneuve collabore au DŽmocrite, hebdomadaire blanquiste fondŽ par Raoul Rigault (dŽcembre 1868). Aprs la chute de NapolŽon III, il signe la dŽclaration de Blanqui, favorable au Gouvernement provisoire : Ç En prŽsence de lÕennemi, plus de partis ni de nuances È. Comme son frre, il collabore ˆ la Patrie en danger, en 1870. (dÕaprs le Maitron)

 

Villermain ou Willermain L. ( ?- ?) * : Combattant de la Commune rŽfugiŽ ˆ New York, L. Villermain figurait en 1875 sur la liste des abonnŽs du Bulletin de lÕUnion rŽpublicaine. SignalŽ comme faisant partie du Groupe communiste rŽvolutionnaire de New York lÕannŽe suivante, il figure parmi les 54 signataires de la lettre de soutien que les communistes new-yorkais adressent en dŽcembre 1877 aux membres de la Ç Vielle Icarie È (cf. Sauva, Olivier). En aožt 1878, Villermain assiste ˆ une rŽunion de la SociŽtŽ des RŽfugiŽs de la Commune, ˆ New York, au cours de laquelle Edmond MŽgy est mis en accusation par Henri Hanser. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Vivier Jhan (?-?) : Membre du Groupe socialiste rŽvolutionnaire international (GRSI) blanquiste de New York, Jhan Vivier en est, en aožt 1873, le secrŽtaire-receveur. Il est Žgalement lÕun des 54 signataires de la lettre de soutien que les communistes new-yorkais adressent en dŽcembre 1877 aux membres de la Ç Vieille Icarie È [cf. Arsne Sauva et Joseph Olivier]. Il pourrait y avoir identitŽ avec Vivien : Membre de la section franaise n¡ 10 de lÕAIT de New York, Vivien en est, en avril 1872, le secrŽtaire correspondant, puis le trŽsorier, et ˆ ce titre il invite ce qui reste de ses membres ˆ tenir une ultime rŽunion dŽbut dŽcembre 1872 afin de dŽcider de lÕemploi des fonds restant. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

Vosgien (?-?) : Cordonnier, il est arrtŽ et condamnŽ en juin 1861 avec Blanqui (affaire de la rue du Figuier) (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7 + annexe A).

 

Walter Albert, Joseph (1852-1919) : ƒlu en 1893 ˆ Saint-Denis sous lÕŽtiquette blanquiste (CRC), rŽŽlu en 1898 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 67). NŽ et mort ˆ Saint-Denis (Seine), 20 juin 1852-13 mars 1919. Dessinateur-mŽcanicien, Albert Walter, dÕabord membre du PSR, entre avec lui en 1901 au Parti socialiste de France, puis en 1905 ˆ la SFIO. Il sige aux congrs de Lyon (1901), de Tours (1902), au congrs dÕunitŽ de Paris, salle du Globe (avril 1905) et au congrs national du Parti socialiste SFIO ˆ Chalon-sur-Sa™ne (octobre 1905). Albert Walter organise la confŽrence des conseillers municipaux socialistes de France et crŽe, en mars 1902, lÕhebdomadaire lÕƒmancipation. (dÕaprs Justinien Raymond, pour le Maitron).

 

Watteau Louis (c. 1824-1912) : Collaborateur du Candide ˆ sa crŽation en 1865 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 11 + annexe C). CÕest chez son ami Watteau ˆ Bruxelles que Blanqui se rŽfugie aprs son Žvasion de lÕh™pital Necker en aožt 1865. Ç En 1852, Louis Watteau, ‰gŽ de trente ans, avait mis fin ˆ une carrire de mŽdecin militaire pour se consacrer, ˆ Lille, ˆ la clientle privŽe. Ses activitŽs politiques subversives lui valent, en 1854, une peine de trois ans de prison au pŽnitencier de Belle-[ële]-en-Mer. Il y fait la connaissance du rŽvolutionnaire Auguste Blanqui, le thŽoricien de lÕinsurrection permanente, qui purgeait lˆ une de ses nombreuses condamnations. Les deux hommes se lirent dÕamitiŽ et Watteau, libŽrŽ en 1857 et rŽfugiŽ ˆ Bruxelles, devint lÕun des plus fidles et actifs lieutenants de Blanqui. È (Raymond Trousson, LÕaventure blanquiste de Charles De Coster, Bruxelles, AcadŽmie royale de langue et de littŽrature franaises de Belgique, 1992 [accessible en ligne]) NŽ ˆ Maulde (Nord), 1er octobre 1824, mort ˆ Ixelles (prs de Bruxelles), 3 octobre 1912. Louis Watteau devient mŽdecin militaire, mais quitte lÕarmŽe par esprit rŽpublicain aprs le 2 dŽcembre et sÕŽtablit ˆ Lille (1851). Conspirant contre lÕEmpire (il semble quÕil soit impliquŽ dans les affaires de lÕHippodrome et de lÕOpŽra comique Ñ tentatives dÕassassinat de NapolŽon III (juillet 1853) Ñ et dans le complot de la Citadelle organisŽ par Bianchi, en septembre 1854), il est condamnŽ ˆ 5 ans de prison ˆ Belle-Ile-en-Mer [cf. Maitron : notices dÕEugne Alavoine et dÕ Alphonse Bianchi]. Ë sa sortie, menacŽ, il sÕexile dŽfinitivement ˆ Bruxelles o il devient un mŽdecin aisŽ. Devenu socialiste ˆ Belle-Ile au contact de Blanqui avec qui il se lie dÕamitiŽ et quÕil commence ˆ soigner, Louis Watteau est durant plus de dix ans le meilleur ami de Ç lÕEnfermŽ È, lÕhŽbergeant ˆ plusieurs reprises ˆ Bruxelles, ˆ partir de lÕŽtŽ 1859. Ils publient ensemble en 1859-1860 le Bien-tre social. En mme temps, Watteau rŽdige la brochure Blanqui devant les RŽvŽlations historiques (1859). En mars 1861, Blanqui est de nouveau arrtŽ ˆ Paris et condamnŽ ˆ 4 ans de prison. CÕest ˆ Louis Watteau que Karl Marx transmet en dŽcembre le montant dÕune collecte effectuŽe en sa faveur parmi les exilŽs allemands de Londres. Durant toute cette pŽriode, Watteau continue dÕassister Blanqui, lui rendant mme visite dans sa prison, en dŽpit des risques encourus. Ils entretiennent une abondante correspondance aujourdÕhui ŽditŽe (Lettres familires dÕAuguste Blanqui et du Dr Louis Watteau, Institut historique de Provence, Marseille, 1976). Le 27 aožt 1865, Blanqui sÕŽvade de lÕh™pital Necker et gagne aussit™t le domicile de Watteau ˆ Bruxelles. Watteau continue dÕentretenir dÕŽtroites relations avec les proscrits franais de Bruxelles et les socialistes belges et reste en contact Žpistolaire avec les milieux avancŽs de Suisse et dÕAngleterre. CÕest chez Watteau, qui le soigne jusquÕˆ sa mort, que Tridon trouve refuge aprs la chute de la Commune en 1871. (dÕaprs Jean Puissant, pour le Maitron)

 

Winant [ou Wynants] Franois Ernest (1843-1905) * : Aprs la mort de Blanqui, il participe ˆ la crŽation du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, en juillet 1881 (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57 + annexe M). NŽ le 26 aožt 1843 (ou 1845 ?) ˆ Opprebais (Belgique) ; mort ˆ Paris en mars 1905 ; sujet belge naturalisŽ franais le 9 octobre 1870. DŽlŽguŽ Žlu des ouvriers doreurs sur cuir ˆ lÕExposition Universelle de Paris, en 1867, Winant fait partie de la Commission ouvrire qui, en 1875, fait para”tre un rapport de la dŽlŽgation des ouvriers relieurs, ˆ la rŽdaction duquel Varlin a pris part (la prŽface est signŽe E. V. [Eugne Varlin] et V. Wynants). Pendant la Commune, Franois Winant, chef dÕun bataillon fŽdŽrŽ, est membre de la commission municipale du Ier. Le 4 mai 1871, il lance un appel aux Belges rŽsidant dans le Ier pour quÕils constituent un corps armŽ au service de la Commune. Il est condamnŽ par contumace ˆ la dŽportation dans une enceinte fortifiŽe. RŽfugiŽ ˆ Metz, il y est entrepreneur de travaux publics. Ë partir de juin 1875, il vit dans le grand-duchŽ du Luxembourg. En juin 1879, Franois Winant est graciŽ et reprend son action militante dans les groupes blanquistes de la capitale. Il collabore ˆ Ni Dieu ni Ma”tre [cf. annexe L] et au Citoyen de SecondignŽ, puis en 1889 ˆ LÕƒgalitŽ de Jules Roques. Il meurt en mars 1905. (dÕaprs le Maitron).

 

 

Remarques complŽmentaires

 

1) Sur les blanquistes amŽricains :

Ë travers les notices de Benjamin Flotte, Casimir Bouis et ƒdouard Levraud, le Maitron nous enseigne quÕil a existŽ un groupe blanquiste ˆ New York, dans les annŽes 1871-1872. Flotte, expatriŽ aux ƒtats-Unis ds 1854, y a de nombreux contacts. Lorsque Levraud, fuyant la France aprs lÕŽchec de la Commune, a voulu sÕexiler aux ƒtats-Unis, lui aussi, il a pu y rencontrer des amis de Flotte : Constant Christenert, Claude PelletierÉ et Ç constituer un premier noyau de militants blanquistes avec Edmond MŽgy, Simon Dereure, Jules Bergeret, Galtier, Lorin, les frres May È, mais le groupe est trs vite Ç la proie de dissensions internes È (ainsi, le 30 mars 1876, une rŽunion extraordinaire de la sociŽtŽ des rŽfugiŽs de la Commune se tient ˆ HuschÕs Hall, ˆ New York, pour statuer sur la proposition dÕexclusion dŽfinitive des frres Gustave et ƒlie May et de Jules Thomas). Cf., supra, les notices Levraud Edmond, Flotte Benjamin et Bouis Casimir ainsi que lÕarticle de Michel Cordillot, Ç Les Blanquistes ˆ New York È, (in Bulletin de la SociŽtŽ dÕHistoire de la RŽvolution de 1848 Paris, 1990) et son ouvrage Aux origines du socialisme moderne Ñ cf. bibliographie en fin de document. Ces informations nous auront permis de rajouter une bonne trentaine de nouveaux noms. Il semble, toujours dÕaprs Michel Cordillot, que des blanquistes aient essaimŽ Žgalement en Argentine (Aux origines du socialisme moderne, p. 183, note 41).

 

2) Sur Martin Bernard :

Dans son travail (remarquable au demeurant) sur lÕHistoire des passions franaises 1848-1945, lÕhistorien britannique Theodore Zeldin parle (dans son 4e tome, Ç Colre et politique È) du Ç blanquiste È Martin Bernard : Ç [É] parmi les socialistes on trouvait aussi bien des blanquistes comme Martin Bernard, un compositeur [11] qui avait une longue expŽrience en matire de conspiration [É] È (p. 416) et Ç La SolidaritŽ rŽpublicaine, [É] avec pour prŽsident le blanquiste Martin Bernard [É] È (p. 417). Or, dÕune part, une telle affirmation constitue un anachronisme, puisque quÕon ne parlera de Ç blanquistes È quÕˆ partir de 1864-1865 (cf. annexe B), or Bernard sÕest trouvŽ dans les mmes sociŽtŽs secrtes que Blanqui (SociŽtŽ des familles et SociŽtŽ des Saisons) dans la fin des annŽes 1830 ; et, surtout, qualifier Bernard de Ç blanquiste È, cÕest un peu comme si on traitait Barbs de la mme faon, alors que Blanqui et ce dernier furent dÕirrŽconciliables ennemis ds le dŽbut des annŽes 1840, alors quÕils Žtaient tous deux incarcŽrŽs au Mont-Saint-Michel.

 

Annexes :

 

A) Juin 1861. Ç Il fut donc, aprs avoir ŽtŽ jugŽ pour la forme, condamnŽ par le tribunal correctionnel ˆ quatre ans de prison, avec Senique, sculpteur, Caumette, compositeur  d'imprimerie, Vosgien, cordonnier, FrŽmeaux, lithographe, et  Mme FrŽmeaux. È  (en juin 1861, lÕarrestation de Blanqui rue du Figuier). (DaCosta, Les Blanquistes, p. 7).

 

B) En janvier 1865 [Da Costa] ou 1866 [Maitron], quelques Žtudiants accompagnŽs d'amis ouvriers voulurent tenter un mouvement dans lequel ils espŽraient entra”ner une partie de la population ouvrire, en  allant dans la soirŽe du 21 janvier chanter La Marseillaise dans la rue des Amandiers. C'Žtait encore trop t™t et la tentative Žchoua compltement. Elle eut cependant, d'une faon  bien indirecte, des consŽquences que certainement leurs auteurs n'avaient pas prŽvues. Voici comment : Granger et Brideau, tous deux Žtudiants en droit, dŽjˆ en relations avec Tridon et d'autres blanquistes, qui avaient suivi et approuvŽ les manifestants du Congrs de Lige [octobre-novembre 1865], mais qui n'avaient pas encouru les rigueurs du Conseil acadŽmique, parce qu'ils ne s'y Žtaient pas particulirement signalŽs, furent condamnŽs ˆ six mois de prison ˆ la suite de cette ŽchauffourŽe. Ils subissaient leur peine ˆ Sainte-PŽlagie, quand, un beau jour, ils  furent surpris de recevoir la visite d'un jeune potache, qu'au premier abord ils ne reconnurent pas. C'Žtait Raoul Rigault, le futur membre de la Commune. Rigault Žtait alors interne au lycŽe Saint-Louis, Žlve en  mathŽmatiques spŽciales. Ayant lu dans les journaux l'affaire de la rue des Amandiers et la condamnation de Granger et de Brideau, dont Ñ avant d'tre ˆ Saint-Louis Ñ il avait ŽtŽ le condisciple au lycŽe de Versailles, il avait profitŽ de sa sortie du dimanche pour venir, en tenue de collŽgien, les fŽliciter de leur manifestation et les assurer de sa sympathie politique. La reconnaissance des anciens camarades ne s'arrta pas lˆ et ils les revit ˆ leur sortie de prison, ce qui lui  permit de leur prŽsenter toute une fournŽe de jeunes gens nouvellement arrivŽs du lycŽe dans le Quartier Latin, anciens lecteurs enthousiastes de la Rive Gauche et du Candide et qu'il savait remplis de sympathie pour tout mouvement rŽpublicain et social. Parmi eux se trouvaient Kellermann, Alphonse Humbert, BreuillŽ, Jeunesse, Charles Da Costa, LavallŽe et d'autres que l'on retrouvera dans la plupart des manifestations des dernires annŽes de l'Empire et encore aprs. Granger et Brideau, ˆ leur tour, prŽsenteront un peu plus tard tous ces nouveaux venus ˆ Tridon, lorsqu'on lui offrira un banquet ˆ la Tte Noire de Bellevue, ˆ sa sortie de Sainte-PŽlagie, quand il aura terminŽ les mois de prison que lui avaient valus ses articles publiŽs dans le Candide. Ë partir de ce moment [1865], on peut dire qu'il existe un parti blanquiste, ou tout au moins une agglomŽration de partisans convaincus et dŽvouŽs assez importante pour qu'il devienne nŽcessaire de l'organiser afin de pouvoir l'utiliser avec succs  ˆ un moment donnŽ. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 15-17). Maitron ajoute (ˆ propos de Brideau et de Granger) : Ç Le 16 fŽvrier 1866 il fut condamnŽ avec dÕautres blanquistes : Villeneuve, Jaclard, Debroz, L. Levraud, Granger ˆ une peine de prison (elles variaient de deux ˆ six mois) pour participation ˆ une manifestation rŽpublicaine le 21 janvier prŽcŽdent, rue des Amandiers (Paris, XXe) È. Dans la notice du Maitron consacrŽe ˆ Blanqui, on trouve ce passage : Ç Il retrouva ˆ Sainte-PŽlagie de jeunes dŽtenus rŽpublicains. Des Žtudiants vinrent le voir : le futur Dr Georges Clemenceau [É], Arthur Ranc, futur collaborateur de Gambetta, etc. Certains, comme Gustave Tridon, ou ƒmile Villeneuve, se lirent Žtroitement avec lui et entreprirent de constituer avec des militants ouvriers une organisation politique clandestine o, comme dans les sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines de la monarchie de Juillet, se rŽunissent les intellectuels en paletot bourgeois et les prolŽtaires en blouse. Ë Sainte-PŽlagie naquit le "Parti" blanquiste, communiste et rŽvolutionnaire, qui, au quartier Latin ou dans les faubourgs, parviendra ˆ grouper, ˆ la fin de lÕEmpire, 2 500 hommes dŽcidŽs et armŽs. [É] Au congrs international dÕŽtudiants de Lige (29 octobre-1er novembre 1865), Blanqui fit la connaissance de Paul Lafargue et dÕErnest Granger, lequel devint un de ses meilleurs amis, sinon son meilleur ami. È

 

C) En mai 1865 parut donc le Candide, journal consacrŽ ˆ la critique religieuse et ˆ l'exposŽ scientifique et philosophique. Le rŽdacteur en chef effectif Žtait Gustave Tridon, ayant pour collaborateurs : P. Vaissier, E. Villeneuve, Baron de Ponnat, Louis Watteau, Losson, Viette, Sumino (Dr Onimus), et enfin Suzamel, pseudonyme sous lequel Žcrivait Blanqui. Le Candide,  quoique trs soigneusement Žcrit et fort intŽressant, ne devait pas durer plus longtemps que ses prŽdŽcesseurs ; il fut supprimŽ aprs son huitime numŽro, avec distribution de mois de  prison et d'amendes, pour avoir traitŽ de matires d'Žconomie sociale sans cautionnement, comme l'exigeait alors la loi sur la presse, et pour dŽlit d'outrages ˆ un culte reconnu par  l'ƒtat.  

 

D) 1866. Un Congrs de  l'Internationale, qui avait ŽtŽ fondŽe ˆ Londres en 1864, devant se tenir ˆ Genve fut dŽcidŽ pour septembre 1866. Il  fut convenu que des blanquistes s'y rendraient avec la mission  de dŽnoncer cette attŽnuation du socialisme et d'empcher la  majoritŽ des ouvriers de donner dans le panneau. On dŽsigna pour cette besogne Protot, avocat, Jeunesse, Žtudiant en droit, Calavaz, Žtudiant en droit, Alphonse Humbert, employŽ ˆ l'usine Raspail, Jeannon, tailleur, Lalourcey, ouvrier menuisier, et Subit, dŽcoupeur en bois.   Tridon se rendit Žgalement ˆ Genve ; mais, au dernier moment, il apporta l'ordre de Blanqui de s'abstenir de prendre part au Congrs. Protot et Alphonse Humbert protestrent violemment contre cette dŽcision de la dernire heure, que, suivant eux, rien ne justifiait, et, dŽclarant en outre qu'ils avaient contractŽ des engagements ˆ Paris envers un certain  nombre de citoyens qui les avaient choisis comme dŽlŽguŽs  pour les reprŽsenter au Congrs de Genve, ils rŽsolurent de  s'y rendre quand mme et d'y prendre une part active. Les sŽances du Congrs de Genve, on le sait, furent trs  mouvementŽes ; on y Žchangea des injures et mme des coups. Les rŽsultats de ces rŽunions ne prŽsentent pas un trs grand intŽrt en ce qui concerne lÕhistoire du socialisme rŽvolutionnaire proprement dit ; mais le Congrs eut quand mme son importance au point de vue qui nous occupe en ce  moment. C'Žtait, en effet, la premire fois que des adeptes de Blanqui avaient non seulement discutŽ un ordre du chef, mais encore lui avaient manifestement dŽsobŽi. Un fait pareil devait naturellement causer une profonde Žmotion dans le milieu qu'il intŽressait et ds le commencement de novembre, c'est-ˆ-dire lorsque tous se retrouveront ˆ Paris ˆ l'occasion  de la rentrŽe des Žcoles, il va devenir le sujet de conversations et de discussions assez vives. On ne pouvait rien reprocher ˆ Protot ni ˆ ceux qui l'avaient suivi au point de vue des principes et ils avaient du reste ŽtŽ assez malmenŽs par ceux qu'ils Žtaient venus attaquer. Le seul fait grave relevŽ contre lui, c'Žtait d'avoir manquŽ ˆ la discipline et cela, prŽtendaient ses accusateurs, dans un but d'ambition, en ayant voulu se poser en champion des intŽrts de la  classe ouvrire. Il fut donc dŽcidŽ de convoquer les adhŽrents  blanquistes ˆ une rŽunion dans laquelle on exposerait nettement les faits et o, aprs avoir entendu les explications des  uns et des autres, on prendrait telles dŽcisions qui seraient jugŽes nŽcessaires. [É] Le nombre des arrestations s'Žlevait ˆ 41. En voici la liste : Badet, ŽbŽniste ; Bataille, Žtudiant en mŽdecine ; Bazin, ouvrier fondeur ; Boetzel, journaliste ; E. Boetzel, employŽ de  commerce ; Boir, argenteur ; BreuillŽ, Žtudiant ; Calavaz, Žtudiant en droit ; Chouteau, peintre-vitrier ; Ch. Da Costa, Žtudiant en droit ; Paul Dubois, Žtudiant en mŽdecine ; Genton,  ŽbŽniste ; Louis Guyon, employŽ de commerce ; Alphonse Humbert, employŽ ˆ l'usine Raspail ; Jeannon, tailleur ; Jeunesse,  Žtudiant en droit ; Kellermann, rentier ; Marchais de Laberge,  journaliste ; Lalourcey, menuisier ; Lamblin, Žtudiant en mŽdecine ; Landouski, commis en librairie ; Largilire, ma”tre menuisier ; Laugier, Žtudiant en mŽdecine ; LavallŽe, Žtudiant en  mŽdecine ; Edmond Levraud, reprŽsentant de commerce ;  LŽonce Levraud, Žtudiant en mŽdecine ; Marchadier, ŽbŽniste ; Meunier, marchand mercier ; Meyer, fondeur ; Plessis, ŽbŽniste ; Richer, apprteur en ch‰les ; Raoul Rigaut, Žtudiant ;  Roux, Žtudiant en droit ; StŽvenin, ferblantier ; Sornet, employŽ ; Subit, dŽcoupeur en bois ; Tardy, doreur ; Gustave Tridon, avocat ˆ la Cour ; Vayssier, ex-gŽrant du Candide ; Alfred Verlire, homme de lettres ; Henri Villeneuve, Žlve ˆ  l'Ecole Centrale. (DaCosta, Les Blanquistes, p. 18-24). Mais, pour Albert Thomas [s/d. Jean Jaurs, Histoire socialiste, tome X : Le Second Empire (1852-1870), Jules Rouff, 1908, p. 15], Ç le vrai motif de lÕarrestation et de lÕaccusation, Žtait que les Žtudiants frŽquentaient les ouvriers. La police avait soigneusement relevŽ le nombre de leurs rŽunions clandestines et dont le sige errait ˆ travers les faubourgs. Ses agents provocateurs pouvaient dire comme les Žtudiants savaient convaincre et corrompre È. Voir aussi Geffroy, p. 200 et Dommanget, Blanqui et lÕopposition rŽvolutionnaire ˆ la fin du Second Empire (A. Colin, 1960).

 

E) 1867, Paris. Lors de l'Exposition Universelle de 1867, lors de la venue de lÕEmpereur dÕAutriche, Ç le Parti blanquiste, ˆ l'affžt de toutes les occasions pouvant donner lieu ˆ une manifestation antibonapartiste et ˆ entretenir l'agitation populaire, en dŽcida une sur le pas-  sage de ce souverain. Il fut donc convenu que l'on se rendrait sur le parcours des carrosses officiels et que les cris rŽglementaires de "Vive l'Empereur !" poussŽs par les agents Žche-  lonnŽs le long de la route, seraient couverts par les cris de "Vive Garibaldi !". [É] Sept d'entre eux seulement furent pris, Alphonse Humbert, BreuillŽ, FŽlix Ducasse, Charles Longuet, MŽnard, Charles Da Costa et son frre, Gaston Da Costa, alors ‰gŽ de dix-sept ans. CitŽs devant la 6e Chambre correctionnelle sous la prŽvention de cris sŽditieux, ils furent condamnŽs de ce chef ˆ quinze jours de prison, ˆ l'exception d'Alphonse Humbert qui fut condamnŽ ˆ trois mois, la prŽvention ayant en plus relevŽ contre lui le dŽlit de rŽbellion envers les agents. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 28-29).  

 

F) septembre 1870, Paris. Ç Dans le ple-mle de la journŽe du 4 Septembre, les blanquistes avaient ŽtŽ ŽparpillŽs un peu partout. Cependant quelques-uns d'entre eux, parmi lesquels se trouvaient Granger, Edmond Levraud et Balsenq, avaient rŽussi ˆ pŽnŽtrer dans la  salle des sŽances du Corps lŽgislatif o ils avaient sommŽ Jules Favre de prononcer, au nom du peuple, la dŽchŽance de l'Empire et la proclamation de la RŽpublique. Ensuite leur  premier soin avait ŽtŽ de courir ˆ la prison militaire du Cherche-Midi pour y dŽlivrer leurs amis Eudes et Brideau. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 33-34). Ç Le soir [du 4 septembre], Blanqui et ses fidles se rŽunissaient et dŽcidaient la publication du journal La Patrie en danger. Voici la dŽclaration qui paraissait en tte de son premier numŽro du 6 septembre :  Ç En prŽsence de l'ennemi plus de partis ni de nuances. Avec un pouvoir qui trahissait la Nation ce concours Žtait impossible. Le gouvernement sorti du grand mouvement populaire du 4 Septembre reprŽsente la pensŽe populaire et la dŽfense nationale. Cela suffit. Toute opposition, toute contradiction doit dispara”tre devant le salut commun. Il n'existe plus qu'un ennemi, le Prussien, et son complice, le partisan de la dynastie dŽchue qui voudrait faire de l'ordre dans Paris avec les ba•onnettes prussiennes. Maudit soit celui qui, ˆ l'heure suprme o nous touchons, pourrait conserver une prŽoccupation personnelle, une arrire-pensŽe, quelle qu'elle fžt. Les soussignŽs, mettant de c™tŽ toute opinion particulire, viennent offrir au Gouvernement provisoire leur concours le plus  Žnergique et le plus absolu, sans aucune rŽserve ni condition, si ce n'est qu'il maintiendra quand mme la RŽpublique, et s'ensevelira avec nous sous les ruines de Paris, plut™t que de signer  le dŽshonneur et le dŽmembrement de la France. È [signŽ :] Balsenq, Blanqui, Casimir Bonis, BreuillŽ, Brideau, Caria, Eudes, Flotte, E. Gois, Granger, Lacambre, Edmond  Levraud, LŽonce Levraud, Pilhes, Regnard, Sourd, Tridon, Henri Verlet (Henri Place), Emile Villeneuve, Henri Villeneuve. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 34).

 

G) septembre 1870 Ð avril 1871, Paris. In anonyme, La Commune de Paris, RŽvolution et contre-rŽvolution ˆ Paris en 1870-1871  (signŽe seulement : _ Des prolŽtaires internationalistes. 2011 È) :

a) [Le 3 septembre] Ce sont les militants blanquistes qui arrivent ˆ donner une direction ˆ ce dŽcha”nement ouvrier [É] ce sont les Granger, Pilhes, Ranvier, Peyrouton, Trohel, Levraud, BalsenqÉ militants blanquistes qui se mettent en avant [...] (p. 20)

 b) Ç Ce sont les militants blanquistes comme Tridon [...], Sapia, FerrŽ, Brideau, Caria, Duval, qui dŽfendent cette nŽcessitŽ [Ç dÕinstaller rŽvolutionnairement la commune rŽvolutionnaire È, ds le 30 dŽcembre]. [É] Le 22 janvier, c'est une nouvelle tentative de s'emparer de l'H™tel de Ville. A c™tŽ de la foule qui gronde et hurle : Ç ˆ bas Trochu È, Ç ˆ mort les tra”tres ÈÉ des bataillons d'insurgŽs, commandŽs par des rŽvolutionnaires comme Rigault, Sapia, Duval, Louise Michel, etc., se positionnent. [É] les dŽfenseurs de l'ordre mitraillent et font une trentaine de victimes, dont Sapia. [É] (32-34)

c) Sous la pression du prolŽtariat, les blanquistes Eudes, Duval et Bergeret (1), renouent avec leur attitude rŽvolutionnaire. (54)

Pourtant il y avait des militants qui Žtaient parfaitement conscients qu'il fallait s'emparer de la Banque de France sans coup fŽrir. Trohel, militant blanquiste Žcrivait ˆ Rigault, dans une lettre du 14 avril [É] (69)

d) ƒmile Duval, blanquiste depuis 1866, organisateur des premiers groupes de combat avec Granger, Eudes, Genton, Jaclard et d'autres [É] Au mois de septembre, il participe au ComitŽ de vigilance et ˆ son ComitŽ central puis, rapidement avec d'autres camarades comme Martin Constant, LŽo Meillet (2), AdouŽ (3) et dÕautres, il va dŽvelopper une structure de lutte parallle au ComitŽ de vigilance de son quartier o l'on recommence ˆ parler de rŽvolution : c'est le Club des rŽpublicains dŽmocrates socialistes du 13e arrondissement.

(1) Jules Henri Marius Bergeret -> Ma”tron le considre-t-il comme un blanquiste ? -> Oui -> notice ˆ son nom.

(2) Meillet LŽo (1843-1909) -> Ma”tron le considre-t-il comme un blanquiste ? Non.

(3) AdouŽ : -> Ma”tron le considre-t-il comme un blanquiste ? Non.

 

H) Sur le site de Paul Quader sur La Commune de Paris (1871) et la Franc Maonnerie, cf. la notice de Louis-Auguste Blanqui (1805-1881) : Fondateur du journal Ni Dieu, ni ma”tre, il est membre de plusieurs loges : les Amis de la VŽritŽ, le Temple des Amis de lÕHonneur Franais et le Lien des Peuples. Karl Marx dŽclare dans La guerre civile en France (la commune de Paris), 1871 : Ç Le vŽritable meurtrier de lÕarchevque Darboy, cÕest Thiers. La Commune, ˆ maintes reprises, avait offert dÕŽchanger lÕarchevque et tout un tas de prtres pardessus le marchŽ, contre le seul Blanqui, alors aux mains de Thiers. Thiers refusa obstinŽment. Il savait quÕavec Blanqui, il donnerait une tte ˆ la Commune. È Et dans celle quÕil consacre ˆ Louis Gaston Isaac CrŽmieux (1836-1871), il ajoute : Ç CÕest lÕŽpoque o des francs-maons blanquistes et rŽpublicains (alors jugŽs dÕextrme gauche) tentent dÕentra”ner leurs Frres dans la voie de la lutte rŽvolutionnaire, au service des valeurs de la RŽpublique, dŽmocratique et sociale. È

 

I) 6 janvier 1871. LÕAffiche rouge Ñ proclamation au peuple de Paris pour dŽnoncer la faillite du gouvernement du 4 septembre et qui se termine par les mots : Ç Place au peuple ! Place ˆ la Commune ! È Ñ Žtait signŽe par les dŽlŽguŽs des vingt arrondissements de Paris : AdouŽ, Ansel, Antoine Arnaud, J.-F. Arnaud, Edm. Aubert, Babick, Baillet pre, A. Baillet, Bedouch, Ch. Beslay, J.-M. Boitard, Bonnard, Casimir Bouis, Louis Bourdon, Abel Bousquet, V. Boyer, Brandely, Gabriel Brideau, L. Caria, Caullet, Chalvet, Champy, Chapitel, Charbonneau, Chardon, Chartini, Eugne Chatelain, A. Chaudet, J.-B. Chautard, Chauvire, Clamouse, Claris A., Clavier, ClŽmence, Lucien Combatz, Julien Conduche, Delage, Delarue, Demay, P. Denis, Dereux, Dupas, Durins, Duval, Duvivier, R. Estieu, Fabre, F. FŽlix, Jules FerrŽ, Th. FerrŽ, Flotte, Fruneau, C.-J. Garnier, L. Garnier, M. Garreau, Gentilini, L. Genton, Ch. GŽrardin, Eug. GŽrardin, Gillet, P. Girard, Giroud-Trouillier, J. Gobert, Albert GoullŽ, Grandjean, Grot, Henry, FortunŽ Henry, Hourtoul, Alph. Humbert, Jamet, Johhannard, Michel Joly, Jousset, Jouvard, Lacord, Lafargue*, Laffitte, A. Lallement, Lambert, Lange, J. Larmier, Lavorel, Leballeur, F. Lema”tre, E. Leverdays, Armand LŽvy, Lucipia, Ambroise Lyaz, Pierre Mallet, Malon, Louis Marchand, Marlier, J. Martelet, Constant Martin, Maullion, LŽon Melliet, X. Missol, Tony Moilin(docteur), Molleveaux, Montell, J. Montels, Mouton, Myard, Napias-Piquet, ƒmile Oudet, Parisel, PŽrve, H. Piednoir, Pillot (docteur), Pindy, Maurice Portalier, Puget, D.-Th. RŽgre, Retterer a”nŽ, Aristide Rey, J. Richard, Roselli-Mollet, ƒdouard Roullier, Benjamin Sachs Sainson, SallŽe, Daniel Salvador, Th. Sapia, Schneider, Seray, Sicard, Stordeur, Tardif, Tessereau, Thaller, Theisz, Thiolier, Treillard, Tridon, Urbain, Vaillant Ed., Jules Valls, Viard, Viellet. (Maitron)

* Selon Jean Maitron, Justinien Raymond et Jean Dautry, il ne saurait tre le Lafargue qui signa lÕAffiche rouge du 6 janvier 1871, car il se trouvait ˆ Bordeaux ˆ ce moment-lˆ.

 

Texte intŽgral de cette fameuse Affiche :

LÕaffiche rouge du 6 janvier 1871

AU PEUPLE DE PARIS

Les dŽlŽguŽs des Vingt arrondissements de Paris.

Le gouvernement qui, le 4 septembre, s'est chargŽ de la dŽfense nationale a-t-il rempli sa mission ? Ð Non ! Nous sommes 500.000 combattants et 200.000 Prussiens nous Žtreignent ! A qui la responsabilitŽ, sinon ˆ ceux qui nous gouvernent? Ils n'ont pensŽ qu'ˆ nŽgocier au lieu de fondre des canons et de fabriquer des armes. Ils se sont refusŽs ˆ la levŽe en masse. Ils ont laissŽ en place les bonapartistes et mis en prison les rŽpublicains. Ils ne se sont dŽcidŽs ˆ agir enfin contre les Prussiens qu'aprs deux mois, au lendemain du 31 octobre. Par leur lenteur, leur indŽcision, leur inertie, ils nous ont conduits jusqu'au bord de l'ab”me: ils n'ont su ni administrer, ni combattre, alors qu'ils avaient sous la main toutes les ressources, les denrŽes et les hommes ; Ils n'ont pas su comprendre que, dans une ville assiŽgŽe, tout ce qui soutient la lutte pour sauver la patrie possde un droit Žgal ˆ recevoir d'elle la subsistance; ils n'ont rien su prŽvoir : lˆ o pouvait exister l'abondance, ils ont fait la misre; on meurt de froid, dŽjˆ presque de faim: les femmes souffrent, les enfants languissent et succombent. La direction militaire est plus dŽplorable encore : sorties sans but ; luttes meurtrires sans rŽsultats ; insuccs rŽpŽtŽs, qui pouvaient dŽcourager les plus braves; Paris bombardŽ. Le gouvernement a donnŽ sa mesure ; il nous tue. Le salut de Paris exige une dŽcision rapide. Le gouvernement ne rŽpond que par la menace aux reproches de l'opinion. Il dŽclare qu'il maintiendra l'ORDRE, comme Bonaparte avant Sedan. Si les hommes de l'H™tel de ville ont encore quelque patriotisme, leur devoir est de se retirer, de laisser le peuple de Paris prendre lui-mme le soin de sa dŽlivrance. La municipalitŽ ou la Commune, de quelque nom qu'on l'appelle, est l'unique salut du peuple, son seul recours contre la mort. Toute adjonction ou immixtion au pouvoir actuel ne serait quÕun repl‰trage, perpŽtuant les mmes errements, les mmes dŽsastres. Or, la perpŽtuation de ce rŽgime, cÕest la capitulation, et Metz et Rouen nous apprennent que la capitulation nÕest pas seulement encore et toujours la famine, mais la ruine de tous, la ruine et la honte. C'est lÕarmŽe et la Garde Nationale transportŽes prisonnires en Allemagne, et dŽfilant dans les villes sous les insultes de lÕŽtranger; le commerce dŽtruit, lÕindustrie morte, les contributions de guerre Žcrasant Paris : voilˆ ce que nous prŽpare lÕimpŽritie ou la trahison. Le Grand Peuple de 89, qui dŽtruit les Bastilles et renverse les tr™nes, attendra-t-il, dans un dŽsespoir inerte, que le froid et la famine aient glacŽ dans son coeur, dont lÕennemi compte les battements, sa dernire goutte de sang ? Ð Non ! La population de Paris ne voudra jamais accepter ses misres et cette honte. Elle sait quÕil en est temps encore, que des mesures dŽcisives permettront aux travailleurs de vivre, ˆ tous de combattre.

REQUISITIONNEMENT GƒNƒRAL Ð RATIONNEMENT GRATUIT Ð ATTAQUE EN MASSE

La politique, la stratŽgie, l'administration du 4 septembre, continuŽs de lÕEmpire, sont jugŽes.

PLACE AU PEUPLE ! PLACE A LA COMMUNE !

Les dŽlŽguŽs des Vingt Arrondissements de Paris.

 

J) 15 septembre 1872, Londres Quelques jours aprs le Congrs de l'Internationale tenu ˆ La Haye, en septembre 1872, un groupe de blanquistes rŽfugiŽs ˆ Londres (Antoine Arnaud, F. Cournet, Marguerittes, Constant Martin, G. Ranvier et Ed. Vaillant) signe une protestation contre la dŽcision des marxistes qui avaient transfŽrŽ de Londres ˆ New-York le sige du conseil gŽnŽral de l'Internationale. Ils dŽcident de se retirer de l'A. I. T., en raison de son caractre Ç insuffisamment rŽvolutionnaire È. Voici l'un des principaux passages de cette dŽclaration : Ç Nous demandions la mise ˆ l'ordre du jour de l'organisation des forces rŽvolutionnaires. Le Congrs fut au-dessous de tout ce qu'on pouvait penser. Querelles dÕŽcoles, de personnalitŽs, intrigues, etc., occuprent plus de la moitiŽ des sŽances. On croyait l'Internationale puissante parce qu'on croyait qu'elle reprŽsentait la RŽvolution ; elle  se montra timide, divisŽe, parlementaire. Quant aux dŽclarations et rŽsolutions que nous demandions sur l'organisation des forces  rŽvolutionnaires du prolŽtariat, on les enterra en les renvoyant  ˆ une commission...  En nous retirant de l'Internationale, nous n'avons pas besoin de le dire, nous n'avons pas voulu nous retirer de l'action ; c'est, au contraire, pour y entrer avec plus d'Žnergie que jamais, n'ayant  d'autre ambition que de faire jusqu'au bout notre devoir. Cependant nous ne nous faisons pas d'illusions, nous savons que les efforts les plus Žnergiques des proscrits ont moins d'effet  que la plus faible action de ceux qui ont pu rester sur le lieu du combat. Nous tenons seulement ˆ ce que ceux-ci sachent qu'ils peuvent compter sur nous comme nous comptons sur eux pour  reconstituer le parti rŽvolutionnaire, organiser la revanche et prŽparer la lutte nouvelle et dŽfinitive. È (Da Costa, p. 42-43). AZ signale que le manifeste Internationale & RŽvolution Ð Ë propos du Congrs de La Haye, par des rŽfugiŽs de la Commune, ex-membres du Conseil gŽnŽral de lÕInternationale a ŽtŽ publiŽ ˆ Ç Londres, imprimerie Graag & Cie, 59, Greek-Street, Soho, 1872 ; prix : 1 penny È.

 

K) Londres, juin 1874 : un groupe de proscrits franais rŽfugiŽs ˆ Londres aprs la Commune Ñ pour la plupart des blanquistes Ñ rŽdige et signe (sous le nom collectif Ç La Commune RŽvolutionnaire È [12]) un manifeste intitulŽ : Ç Aux Communeux È, quÕon peut considŽrer comme un texte fondateur Ñ en tous cas, contenant lÕessentiel des idŽes blanquistes. Blanqui, ˆ ce moment incarcŽrŽ au Fort du Taureau, nÕy participe pas, mais la prŽsence, parmi les signataires, de blanquistes du Ç premier cercle È tels Eudes, Granger et Vaillant vaut validation.

Acta, non verba. (Amilcare Cipriani.)

Aprs trois ans de compression, de massacres, la rŽaction voit la terreur cesser d'tre entre ses mains affaiblies un moyen de gouvernement. Aprs trois ans de pouvoir absolu, les vainqueurs de la Commune voient la Nation, reprenant peu ˆ peu vie et conscience, Žchapper ˆ leur Žtreinte. Unis contre la RŽvolution, mais divisŽs entre eux, ils usent par leurs violences et diminuent par leurs dissensions ce pouvoir de combat, seul espoir du maintien de leurs privilges. Dans une sociŽtŽ o disparaissent chaque jour les conditions qui ont amenŽ son empire, la bourgeoisie cherche en vain ˆ le perpŽtuer ; rvant l'Ïuvre impossible d'arrter le cours du temps, elle veut immobiliser dans le prŽsent, ou faire rŽtrograder dans le passŽ, une nation que la RŽvolution entra”ne. Les mandataires de cette bourgeoisie, cet Žtat-major de la rŽaction installŽ ˆ Versailles, semblent n'avoir d'autre mission que d'en manifester la dŽchŽance par leur incapacitŽ politique, et d'en prŽcipiter la chute par leur impuissance. Les uns appellent un roi, un empereur, les autres dŽguisent du nom de RŽpublique la forme perfectionnŽe d'asservissement qu'ils veulent imposer au peuple. Mais quelle que soit l'issue des tentatives versaillaises, monarchie ou RŽpublique bourgeoise, le rŽsultat sera le mme : la chute de Versailles, la revanche de la Commune. Car nous arrivons ˆ l'un de ces grands moments historiques, ˆ l'une de ces grandes crises, o le peuple, alors qu'il para”t s'ab”mer dans ses misres et s'arrter dans la mort, reprend avec une vigueur nouvelle sa marche rŽvolutionnaire. La victoire ne sera pas le prix d'un seul jour de lutte, mais le combat va recommencer, les vainqueurs vont avoir ˆ compter avec les vaincus. Cette situation crŽe de nouveaux devoirs pour les proscrits. Devant la dissolution croissante des forces rŽactionnaires, devant la possibilitŽ d'une action plus efficace, il ne suffit pas de maintenir l'intŽgritŽ de la proscription en la dŽfendant contre les attaques policires, mais il s'agit d'unir nos efforts ˆ ceux des communeux de France, pour dŽlivrer ceux des n™tres tombŽs entre les mains de l'ennemi, et prŽparer la revanche. L'heure nous para”t donc venue pour ce qui a vie dans la proscription de s'affirmer, de se dŽclarer. C'est ce que vient faire aujourd'hui le groupe : LA COMMUNE RƒVOLUTIONNAIRE. Car il est temps que ceux-lˆ se reconnaissent qui athŽes, communistes, rŽvolutionnaires, concevant de mme la RŽvolution dans son but et ses moyens, veulent reprendre la lutte et pour cette lutte dŽcisive reconstituer le parti de la RŽvolution, le parti de la Commune. Nous sommes AthŽes, parce que l'homme ne sera jamais libre, tant qu'il n'aura pas chassŽ Dieu de son intelligence et de sa raison. Produit de la vision de l'inconnu, crŽŽe par l'ignorance, exploitŽe par l'intrigue et subie par l'imbŽcillitŽ, cette notion monstrueuse d'un tre, d'un principe en dehors du monde et de l'homme, forme la trame de toutes les misres dans lesquelles s'est dŽbattue l'humanitŽ, et constitue l'obstacle principal ˆ son affranchissement. Tant que la vision mystique de la divinitŽ obscurcira le monde, l'homme ne pourra ni le conna”tre ni le possŽder ; au lieu de la science et du bonheur, il n'y trouvera que l'esclavage de la misre et de l'ignorance. C'est en vertu de cette idŽe d'un tre en dehors du monde et le gouvernant, que se sont produites toutes les formes de servitude morale et sociale : religions, despotismes, propriŽtŽ, classes, sous lesquelles gŽmit et saigne l'humanitŽ. Expulser Dieu du domaine de la connaissance, l'expulser de la sociŽtŽ, est la loi pour l'homme s'il veut arriver ˆ la science, s'il veut rŽaliser le but de la rŽvolution. Il faut nier cette erreur gŽnŽratrice de toutes les autres, car c'est par elle que depuis des sicles l'homme est courbŽ, encha”nŽ, spoliŽ, martyrisŽ. Que la Commune dŽbarrasse ˆ jamais l'humanitŽ de ce spectre de ses misres passŽes, de cette cause de ses misres prŽsentes. Dans la Commune il n'y a pas de place pour le prtre : toute manifestation, toute organisation religieuse doit tre proscrite. Nous sommes Communistes, parce que nous voulons que la terre, que les richesses naturelles ne soient plus appropriŽes par quelques-uns, mais qu'elles appartiennent ˆ la CommunautŽ. Parce que nous voulons que, libres de toute oppression, ma”tres enfin de tous les instruments de production : terre, fabriques, etc., les travailleurs fassent du monde un lieu de bien-tre et non plus de misre. Aujourd'hui, comme autrefois, la majoritŽ des hommes est condamnŽe ˆ travailler pour l'entretien de la jouissance d'un petit nombre de surveillants et de ma”tres. Expression dernire de toutes les formes de servitude, la domination bourgeoise a dŽgagŽ l'exploitation du travail des voiles mystiques qui l'obscurcissaient ; gouvernements, religions, famille, lois, institutions du passŽ, comme du prŽsent, se sont enfin montrŽs, dans cette sociŽtŽ rŽduite aux termes simples de capitalistes et de salariŽs, comme les instruments d'oppression au moyen desquels la bourgeoisie maintient sa domination, contient le ProlŽtariat. PrŽlevant pour augmenter ses richesses tout le surplus du produit du travail, le capitaliste ne laisse au travailleur que juste ce qu'il lui faut pour ne pas mourir de faim. Maintenu par la force dans cet enfer de la production capitaliste, de la propriŽtŽ, il semble que le travailleur ne puisse rompre ses cha”nes. Mais le ProlŽtariat est enfin arrivŽ ˆ prendre conscience de lui-mme : il sait qu'il porte en lui les ŽlŽments de la sociŽtŽ nouvelle, que sa dŽlivrance sera le prix de sa victoire sur la bourgeoisie et que, cette classe anŽantie, les classes seront abolies, le but de la RŽvolution atteint. Nous sommes Communistes, parce que nous voulons arriver ˆ ce but sans nous arrter aux moyens termes, compromis qui, ajournant la victoire, sont un prolongement d'esclavage. En dŽtruisant la propriŽtŽ individuelle, le Communisme fait tomber une ˆ une toutes ces institutions dont la propriŽtŽ est le pivot. ChassŽ de sa propriŽtŽ, o avec sa famille, comme dans une forteresse il tient garnison, le riche ne trouvera plus d'asile pour son Žgo•sme et ses privilges. Par l'anŽantissement des classes, dispara”tront toutes les institutions oppressives de l'individu et du groupe dont la seule raison Žtait le maintien de ces classes, l'asservissement du travailleur ˆ ses ma”tres. L'instruction ouverte ˆ tous donnera cette ŽgalitŽ intellectuelle sans laquelle l'ŽgalitŽ matŽrielle serait sans valeur. Plus de salariŽs, de victimes de la misre, de l'insolidaritŽ, de la concurrence, mais l'union de travailleurs Žgaux, rŽpartissant le travail entre eux, pour obtenir le plus grand dŽveloppement de la CommunautŽ, la plus grande somme de bien-tre pour chacun. Car chaque citoyen trouvera la plus grande libertŽ, la plus grande expansion de son individualitŽ, dans la plus grande expansion de la CommunautŽ. Cet Žtat sera le prix de la lutte et nous voulons cette lutte sans compromis ni trve, jusqu'ˆ la destruction de la bourgeoisie, jusqu'au triomphe dŽfinitif. Nous sommes Communistes, parce que le Communisme est la nŽgation la plus radicale de la sociŽtŽ que nous voulons renverser, l'affirmation la plus nette de la sociŽtŽ que nous voulons fonder. Parce que, doctrine de l'ŽgalitŽ sociale, elle est plus que toute doctrine la nŽgation de la domination bourgeoise, l'affirmation de la RŽvolution. Parce que, dans son combat contre la bourgeoisie, le ProlŽtariat trouve dans le Communisme l'expression de ses intŽrts, la rgle de son action. Nous sommes RŽvolutionnaires, autrement Communeux, parce que voulant la victoire, nous en voulons les moyens. Parce que, comprenant les conditions de la lutte, et voulant les remplir, nous voulons la plus forte organisation de combat, la coalition des efforts, non leur dispersion, mais leur centralisation. Nous sommes rŽvolutionnaires, parce que pour rŽaliser le but de la RŽvolution, nous voulons renverser par la force une sociŽtŽ qui ne se maintient que par la force. Parce que nous savons que la faiblesse, comme la lŽgalitŽ, tue les rŽvolutions, que l'Žnergie les sauve. Parce que nous reconnaissons qu'il faut conquŽrir ce pouvoir politique que la bourgeoisie garde d'une faon jalouse, pour le maintien de ses privilges. Parce que dans une pŽriode rŽvolutionnaire, o les institutions de la sociŽtŽ actuelle devront tre fauchŽes, la dictature du prolŽtariat devra tre Žtablie et maintenue jusqu'ˆ ce que, dans le monde affranchi, il n'y ait plus que des citoyens Žgaux de la sociŽtŽ nouvelle. Mouvement vers un monde nouveau de justice et d'ŽgalitŽ, la RŽvolution porte en elle-mme sa propre loi et tout ce qui s'oppose ˆ son triomphe doit tre ŽcrasŽ. Nous sommes rŽvolutionnaires, nous voulons la Commune, parce que nous voyons dans la Commune future, comme dans celles de 1793 et de 1871, non la tentative Žgo•ste d'une ville, mais la RŽvolution triomphante dans le pays entier : la RŽpublique communeuse. Car la Commune c'est le ProlŽtariat rŽvolutionnaire armŽ de la dictature, pour l'anŽantissement des privilges, l'Žcrasement de la bourgeoisie. La Commune, c'est la forme militante de la RŽvolution sociale. C'est la RŽvolution debout, ma”tresse de ses ennemis. La Commune, c'est la pŽriode rŽvolutionnaire d'o sortira la sociŽtŽ nouvelle. La Commune, ne l'oublions pas non plus, nous qui avons reu charge de la mŽmoire et de la vengeance des assassinŽs, c'est aussi la revanche. Dans la grande bataille, engagŽe entre la bourgeoisie et le prolŽtariat ; entre la sociŽtŽ actuelle et la RŽvolution, les deux camps sont bien distincts, il n'y a de confusion possible que pour l'imbŽcillitŽ ou la trahison. D'un c™tŽ tous les partis bourgeois : lŽgitimistes, orlŽanistes, bonapartistes, rŽpublicains conservateurs ou radicaux, de l'autre, le parti de la Commune, le parti de la RŽvolution, l'ancien monde contre le nouveau. DŽjˆ la vie a quittŽ plusieurs de ces formes du passŽ, et les variŽtŽs monarchiques se rŽsolvent, en fin de compte, dans l'immonde Bonapartisme. Quant aux partis qui, sous le nom de rŽpublique conservatrice ou radicale, voudraient immobiliser la sociŽtŽ dans l'exploitation continue du peuple par la bourgeoisie, directement, sans intermŽdiaire royal, radicaux ou conservateurs, ils diffŽrent plus par l'Žtiquette que par le contenu ; plut™t que des idŽes diffŽrentes, ils reprŽsentent les Žtapes que parcourra la bourgeoisie, avant de rencontrer dans la victoire du peuple sa ruine dŽfinitive. Feignant de croire ˆ la duperie du suffrage universel, ils voudraient faire accepter au peuple ce mode d'escamotage pŽriodique de la RŽvolution ; ils voudraient voir le parti de la RŽvolution entrant dans l'ordre lŽgal de la sociŽtŽ bourgeoise, par lˆ mme cesser d'tre, et la minoritŽ rŽvolutionnaire abdiquer devant l'opinion moyenne et falsifiŽe de majoritŽs soumises ˆ toutes les influences de l'ignorance et du privilge. Les radicaux seront les derniers dŽfenseurs du monde bourgeois mourant ; autour d'eux seront ralliŽs tous les reprŽsentant du passŽ, pour livrer la lutte dernire contre la RŽvolution. La fin des radicaux sera la fin de la bourgeoisie. A peine sortis des massacres de la Commune, rappelons ˆ ceux qui seraient tentŽs de l'oublier que la gauche versaillaise, non moins que la droite, a commandŽ le massacre de Paris, et que l'armŽe des massacreurs a reu les fŽlicitations des uns comme celles des autres. Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent tre Žgaux devant la haine du peuple ; car contre lui, toujours, radicaux et jŽsuites sont d'accord. Il ne peut donc y avoir d'erreur et tout compromis, toute alliance avec les radicaux doivent tre rŽputŽs trahison. Plus prs de nous, errant entre les deux camps, ou mme ŽgarŽs dans nos rangs, nous trouvons des hommes dont l'amitiŽ, plus funeste que l'inimitiŽ, ajournerait indŽfiniment la victoire du peuple s'il suivait leurs conseils, s'il devenait dupe de leurs illusions. Limitant plus ou moins les moyens de combat ˆ ceux de la lutte Žconomique, ils prchent ˆ des degrŽs divers l'abstention de la lutte armŽe, de la lutte politique. ƒrigeant en thŽorie la dŽsorganisation des forces populaires, ils semblent en face de la bourgeoisie armŽe, alors qu'il s'agit de concentrer les efforts pour un combat suprme, ne vouloir qu'organiser la dŽfaite et livrer le peuple dŽsarmŽ aux coups de ses ennemis. Ne comprenant pas que la RŽvolution est la marche consciente et voulue de l'humanitŽ, vers le but que lui assignent son dŽveloppement historique et sa nature, ils mettent les images de leur fantaisie au lieu de la rŽalitŽ des choses et voudraient substituer au mouvement rapide de la RŽvolution, les lenteurs d'une Žvolution dont ils se font les prophtes. Amateurs de demi-mesures, fauteurs de compromis, ils perdent les victoires populaires qu'ils n'ont pu empcher ; ils Žpargnent, sous prŽtexte de pitiŽ, les vaincus ; ils dŽfendent, sous prŽtexte d'ŽquitŽ, les institutions, les intŽrts d'une sociŽtŽ contre lesquels le peuple s'Žtait levŽ : Ils calomnient les rŽvolutions quand ils ne peuvent plus les perdre. Ils se nomment communalistes. Au lieu de l'effort rŽvolutionnaire du peuple de Paris pour conquŽrir le pays entier ˆ la RŽpublique communeuse, ils voient dans la RŽvolution du 18 mars un soulvement pour des franchises municipales. Ils renient les actes de cette RŽvolution qu'ils n'ont pas comprise, pour mŽnager sans doute les nerfs d'une bourgeoisie, dont ils savent si bien Žpargner la vie et les intŽrts. Oubliant qu'une sociŽtŽ ne pŽrit que quand elle est frappŽe aussi bien dans ses monuments, ses symboles, que dans ses institutions et ses dŽfenseurs, ils veulent dŽcharger la Commune de la responsabilitŽ de l'exŽcution des otages, de la responsabilitŽ des incendies. Ils ignorent ou feignent d'ignorer, que c'est par la volontŽ du Peuple et de la Commune unis jusqu'au dernier moment, qu'ont ŽtŽ frappŽs les otages, prtres, gendarmes, bourgeois et allumŽs les incendies. Pour nous, nous revendiquons notre part de responsabilitŽ dans ces actes justiciers qui ont frappŽ les ennemis du Peuple, depuis ClŽment Thomas et Lecomte jusqu'aux dominicains d'Arcueil ; depuis Bonjean jusqu'aux gendarmes de la rue Haxo ; depuis Darboy jusqu'ˆ Chaudey. Nous revendiquons notre part de responsabilitŽ dans ces incendies qui dŽtruisaient des instruments d'oppression monarchique et bourgeoise ou protŽgeaient les combattants. Comment pourrions-nous feindre la pitiŽ pour les oppresseurs sŽculaires du Peuple, pour les complices de ces hommes qui depuis trois ans cŽlbrent leur triomphe par la fusillade, la transportation, l'Žcrasement de tous ceux des n™tres qui ont pu Žchapper au massacre immŽdiat. Nous voyons encore ces assassinats sans fin, d'hommes, de femmes, d'enfants ; ces Žgorgements qui faisaient couler ˆ flots le sang du Peuple dans les rues, les casernes, les squares, les h™pitaux, les maisons. Nous voyons les blessŽs ensevelis avec les morts ; nous voyons Versailles, Satory, les pontons, le bagne, la Nouvelle-CalŽdonie. Nous voyons Paris, la France, courbŽs sous la terreur, l'Žcrasement continu, l'assassinat en permanence. Communeux de France, Proscrits, unissons nos efforts contre l'ennemi commun ; que chacun, dans la mesure de ses forces, fasse son devoir. Le Groupe : La Commune RŽvolutionnaire. Aberlen, Berton, BreuillŽ, CarnŽ, Jean ClŽment, F. Cournet, Ch. Dacosta, Delle [Dells], A. Derouilla, E. Eudes, H. Gausseron, E. Gois, A. GoullŽ, E. Granger, A. Huguenot, E. Jouanin, Ledrux, LŽonce, L[h]uillier, P. Mallet, Marguerittes, Constant-Martin, A. Moreau, H. Mortier, A. Oldrini, Pichon, A. Poirier, Rysto, B. Sachs, Solignac, Ed. Vaillant, Varlet, Viard. Londres, juin 1874.

 

L) juin 1879, Paris. Ç Sit™t rel‰chŽ, Blanqui recommence aussit™t la lutte en fondant  le journal d'abord quotidien, puis hebdomadaire, qui porte ce titre bien significatif de Ni Dieu ni Ma”tre, avec la collaboration de Granger, Eudes, Gois, BreuillŽ, Marguerittes et FrŽdŽric Cournet [É]. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 56).

 

M) Aprs la mort de Blanqui (1881). Ç Au mois de juillet 1881, Barbier, Bayer, BreuillŽ, Cournet, Eudes, Feltesse, Francard, Gois, Albert GoullŽ, Granger, Lancelot, Laurent, Marguerittes, Octave Martinet, Constant Martin, Henri Place, Ernest Roche, Rouillon, Rysto, Sylvain, ƒdouard Vaillant, Winant, etc., organisent le ComitŽ RŽvolutionnaire Central, autour duquel viendront se grouper tous les hommes d'action et qui deviendra un centre d'agitation, surtout pendant les premires annŽes qui suivront sa fondation. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 57). NB : attention ˆ ne pas confondre ce Ç ComitŽ rŽvolutionnaire central È de 1898, avec celui quÕavaient crŽŽ, exactement sous le mme intitulŽ, 45 ans auparavant, AndrŽ Raynaud et Pierre-Gabriel Biotire en 1853, en relation avec la Ç Commune rŽvolutionnaire È de Londres dirigŽe par FŽlix Pyat !

 

N) 1889 : scission du CRC. Ç Aux Žlections gŽnŽrales du mois de septembre 1889, les choses allaient prendre une toute autre tournure au ComitŽ RŽvolutionnaire Central et la dissension latente qui couvait  depuis la mort d'Eudes va finir par Žclater. Voici le fait qui en fut le prŽtexte : ˆ une rŽunion du ComitŽ dirigeant, o se trouvaient les membres fondateurs et deux dŽlŽguŽs par arrondissement des comitŽs adhŽrents, il fut proposŽ que Susini, dont la candidature ˆ Belleville avait ŽtŽ prŽcŽdemment acceptŽe, la retir‰t en faveur de celle de Rochefort. Deux tendances bien opposŽes se manifestrent aussit™t : les uns se prononcrent pour le retrait de la candidature Susini, en invoquant de la reconnaissance que le ComitŽ devait avoir pour Rochefort qui lÕavait toujours soutenu dans son journal LÕIntransigeant, et qui avait, ˆ maintes reprises, rendu des services inapprŽciables ˆ certains membres du ComitŽ ; les autres opinaient pour le maintien de la candidature pour des considŽrations purement politiques et antiboulangistes. La discussion fut assez animŽe et finalement le vote montra que les avis Žtaient Žgalement partagŽs, puis que le scrutin donnait 28 voix pour le maintien de la candidature Susini et 28 voix pour son retrait. Granger et ses amis s'Žtaient Žnergiquement prononcŽs pour le retrait de la candidature Susini en faveur de celle  de Rochefort, tandis que Vaillant et ses partisans avaient dŽfendu la thse contraire. C'est ˆ la suite de ce vote que Granger envoya par lettre sa dŽmission de membre du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, et son exemple fut bient™t suivi par plusieurs autres membres  des plus actifs, tels que Feltesse, Francard, BreuillŽ, Rouillon, etc. Voilˆ donc ainsi accomplie la rupture entre Granger et Vaillant qui, depuis la mort d'Emile Eudes Žtaient incontestablement les deux membres les plus influents du ComitŽ. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 65-66).

 

O) Le ComitŽ central socialiste rŽvolutionnaire (CCSR) est une organisation politique socialiste franaise, de tendance blanquiste. FondŽ en 1889, ˆ la suite d'une scission au sein du ComitŽ rŽvolutionnaire central, le CCSR a constituŽ l'aile Ç gauche È du mouvement boulangiste. Structure du mouvement blanquiste depuis 1881, le ComitŽ rŽvolutionnaire central (CRC) conna”t des tiraillements ˆ partir de 1887, car une grande partie des militants considre le boulangisme comme une opportunitŽ rŽvolutionnaire jacobine, compatible avec les idŽes de Blanqui, contrairement ˆ Vaillant, qui refuse de relativiser le r™le du gŽnŽral lors de la Semaine sanglante et voit en lui une menace dictatoriale de type bonapartiste. Ces arguments anti-boulangistes font cependant dŽbat au sein du socialisme car le boulangisme est aussi un mouvement populaire, dirigŽ contre la rŽpublique bourgeoise des Ç opportunistes È (soutenus, entre autres, par les socialistes possibilistes, rivaux des blanquistes) et menŽ par des personnalitŽs d'extrme gauche telles que le bienfaiteur des publications blanquistes, l'ancien communard Henri Rochefort. Ce dernier organise d'ailleurs une entrevue secrte, en mars 1888, entre Boulanger et le chef incontestŽ des blanquistes, ƒmile Eudes. Mais celui-ci meurt brutalement le 5 aožt, avant d'avoir pu imposer ˆ ses partisans l'accord conclu avec le gŽnŽral. ƒvitŽe lors de l'Žlection lŽgislative partielle parisienne du 27 janvier 1889, gr‰ce ˆ une candidature BoulŽ votŽe par une majoritŽ de blanquistes et de guesdistes, la scission se produit quelques mois plus tard, en aožt, ˆ l'occasion de la prŽparation des Žlections gŽnŽrales, quand Granger propose de ne pas prŽsenter de blanquiste ˆ Belleville face ˆ son ami Rochefort, s'opposant ainsi ˆ une autre partie du comitŽ, dominŽe par les anti-boulangistes Vaillant et Chauvire, qui appuie la candidature du docteur Susini (qu'il ne faut pas confondre avec le boulangiste Paul Susini). Leur proposition n'ayant pas remportŽ la majoritŽ des suffrages (par 28 voix contre 28), Granger et ses partisans quittent le comitŽ et fondent le CCSR. MalgrŽ de nombreux militants regroupŽs autour des personnalitŽs de la Ç vieille garde È blanquiste, plusieurs organes de presse (Le Ralliement, Le Blanquiste puis Le RŽveil du Peuple) ainsi qu'un mouvement de jeunesse (Ç Jeunesse blanquiste È, crŽŽ en aožt 1891), le CCSR, victime de l'essoufflement du mouvement boulangiste et du rejet de ce dernier par une partie du mouvement ouvrier, conna”t des rŽsultats Žlectoraux dŽcevants. Les rapports entre le CCSR et les socialistes anti-boulangistes sont donc d'abord extrmement tendus, comme en tŽmoigne la violente bagarre qui Žclate entre les deux camps le 25 mai 1890, en marge d'une commŽmoration de la Semaine sanglante au mur des FŽdŽrŽs. Il faut par consŽquent attendre la fusillade de Fourmies et la mort de Boulanger, en 1891, pour que les blanquistes du CCSR et les rochefortistes (organisŽs en une Ç Ligue socialiste intransigeante È et secondŽs par la Ç Commission ouvrire socialiste du travail È de BoulŽ) commencent ˆ renouer avec les autres socialistes. Ainsi, en janvier 1893, les dŽputŽs du CCSR s'associent aux guesdistes et aux socialistes indŽpendants en signant le manifeste Žlectoral rŽvisionniste de Cluseret. En 1895, une rŽunification des blanquistes est mme envisagŽe par Vaillant et accueillie assez favorablement par les ex-boulangistes. Cette volontŽ unitaire, partagŽe par les membres du CCSR, est cependant entravŽe par leur rejet de l'internationalisme marxiste (par patriotisme, ils refusent tout contact avec les Ç socialistes allemands È) et par leur rancÏur ˆ l'Žgard des possibilistes. Cette entente mitigŽe avec les autres groupes socialistes prend fin avec l'Affaire Dreyfus. Le 20 fŽvrier 1898, le CCSR publie en effet un manifeste antidreyfusard qui dŽsavoue Jaurs et conclut : Ç c'est comme socialistes, c'est comme patriotes que nous rŽpudions de toutes nos forces la campagne de rŽhabilitation et de rŽvision È. Le 11 juin 1898, Alfred Gabriel fonde le Parti rŽpublicain socialiste franais (ˆ ne pas confondre avec le Parti rŽpublicain-socialiste qui sera crŽŽ sous le mme nom en 1911) pour rassembler les militants rochefortistes et blanquistes antidreyfusards. Ce nouveau parti, qui a Robert Poirier de Naray pour secrŽtaire, Eugne Janiaud pour trŽsorier et compte Ernest Roche, Adrien Farjat, gendre dÕƒmile Eudes, Paulin MŽry et Max RŽgis parmi ses adhŽrents, se distingue du CCSR par son nationalisme et, surtout, par son antisŽmitisme explicite, dans la lignŽe des blanquistes Gustave Tridon et Albert Regnard. Aprs l'Affaire, le CCSR reprend ou continue ˆ mener une existence autonome, au moins jusqu'en 1908. Mais ses activitŽs sont dŽsormais rŽduites ˆ l'organisation de commŽmorations de la Commune et des chefs blanquistes dŽfunts (Blanqui, Eudes). MarginalisŽ par l'unification des autres formations socialistes au sein de la SFIO, le CCSR finit par dispara”tre avant la Premire Guerre mondiale. Membres notables : Oscar Archain, Achille Ballire, Ch. Bigot, F. Boucher, Louis Bourchanin, Alfred BreuillŽ, Caron, Gaston Da Costa, Jean-Louis-Marie-ThŽophile Daniel, Adrien Farjat, Georges Feltesse, Francard, Alfred Gabriel, Alexandre Girault, Georges Girou, Ernest Granger, Armand GrŽbauval, Clovis Hugues, Antoine Jourde, Larregieux, Mounier, Henri Neveu, Paulin MŽry, L. Petit, Henri Place, Eugne Protot, S. Remoussin, Ernest Roche, ƒmile Rouillon. (Wkpd)

 

P) 1er juillet 1898, transformation du CRC en PSR. Ç Le ComitŽ rŽvolutionnaire central qui avait jusqu'alors conservŽ le titre de sa fondation, l'Žchange, ˆ partir du 1er juillet 1898, pour celui de Parti Socialiste RŽvolutionnaire. Il en informe les intŽressŽs par l'avis suivant : Ç Jusqu'au 1er juillet 1898, c'est par le nom de ComitŽ rŽvolutionnaire central qu'Žtaient dŽsignŽs ˆ la fois notre Parti et son  ComitŽ central. A cette date, a ŽtŽ prise la rŽsolution suivante qui a modifiŽ le titre de notre organisation, sans toucher en rien ˆ notre programme et ˆ notre tactique : Ç Tous les comitŽs et groupes du ComitŽ rŽvolutionnaire central ayant ŽtŽ consultŽs, conformŽment aux prescriptions de son  rglement, il a ŽtŽ unanimement dŽcidŽ que dŽsormais l'organisation gŽnŽrale du Parti prenait le nom de Parti Socialiste RŽvolutionnaire, le nom de ComitŽ rŽvolutionnaire central dŽsignant exclusivement le comitŽ gŽnŽral ou central du Parti, siŽgant ˆ Paris et formŽ par la dŽlŽgation des ComitŽs et Groupes. È Il garde cette nouvelle appellation jusqu'en1904-1905, Žpoque o se formera le Parti unifiŽ. Depuis plusieurs annŽes dŽjˆ la dŽnomination de Ç blanquistes È, sous laquelle on avait longtemps dŽsignŽ les membres du ComitŽ RŽvolutionnaire Central, ne se comprenait     plus et le ComitŽ lui-mme n'avait plus dans ses dernires annŽes les mmes raisons d'tre que lors de sa fondation. Il Žtait donc, par cela mme, appelŽ ˆ dispara”tre ou ˆ se modifier, mais son organisation n'en avait pas moins ŽtŽ au dŽbut une conception essentiellement blanquiste. È (DaCosta, Les Blanquistes, p. 68-69).

 

Q) Dans la notice Ç Boulangisme È de WikypŽdia, il est donnŽ une liste de Ç Boulangistes blanquistes È : - Pierre Denis, (1828-1907), socialiste, membre de la Commune de Paris ; - Ernest Granger (1844-1914) (leader blanquiste sous le second empire avec Blanqui, Eudes et Tridon ; Communard, cofondateur du ComitŽ rŽvolutionnaire central, rŽdacteur en chef du Cri du Peuple aprs la mort dÕEudes, dŽputŽ de la Seine en 1889-1893) ; - FrŽdŽric BoulŽ (1843-19..), syndicaliste, meneur de la grve des terrassiers parisiens en juillet-aožt 1888, concurrent blanquiste de Boulanger et du radical Jacques lors de l'Žlection parisienne du 27 janvier 1889 puis candidat boulangiste aux Žlections suivantes ; - Alexandre Froger dŽputŽ de la Sarthe en 1885-1889 puis de la Mayenne en 1889-1893, socialiste chrŽtien ; - Georges de Labruyre (1856-1920), compagnon de SŽverine, journaliste au Cri du Peuple et fondateur de La Cocarde ; - Ernest Roche (1850-1917) (ouvrier graveur, membre du comitŽ blanquiste de Bordeaux, secrŽtaire de la chambre syndicale des mŽcaniciens, dŽlŽguŽ des associations syndicales ouvrires au Congrs socialiste de Marseille, dŽputŽ de la Seine en 1889-1906 et 1910-1914, un des fondateurs des soupes populaires) ; - BreuillŽ ; - Gabriel Terrail dit Ç Mermeix È (1859-1930) (journaliste et Žcrivain, fonde la Cocarde (boulangiste) en 1888, dŽputŽ de la Seine en 1889-1893).

 

R) Ë propos des rŽunions publiques qui commencrent en juin 1868 (Ç CÕest ˆ la loi du 6 juin sur les rŽunions quÕest due la diffusion des idŽes socialistes dans les masses ouvrires parisiennes. È), Albert Thomas rapporte quÕon y trouvait aussi Ç [É] les blanquistes, Jaclard, lÕŽtudiant en mŽdecine, exclu de lÕUniversitŽ aprs le Congrs de Lige, Germain Casse, Raoul Rigault ; Moreau, Chauvire. Puis viennent les indŽpendants : Longuet, qui tente en savant la conciliation du blanquisme et du proudhonisme [É] È (Albert Thomas : Le Second Empire (1852-1870), tome X de lÕHistoire socialiste (s/d Jean Jaurs), Žd. Jules Rouff, 1908, chap. VII.).

 

S) A propos dÕAnatole DŽrouilla : Ç Lieutenant d'une compagnie de marche du 161e bataillon pendant le sige, puis commandant du mme bataillon sous la Commune, DŽrouilla remplit ces diverses fonctions avec autant d'ardeur qu'il en avait dŽployŽe aux sombres journŽes de juin 1848. Son bataillon fut du reste un des plus ŽprouvŽs. Du 21 au 23 mai, il perdit tant tuŽs que blessŽs 850 hommes. Bravoure, loyautŽ, intelligence, voilˆ, les qualitŽs de ce hardi dŽfenseur de la Commune qui succomba presque ˆ l'anniversaire du massacre de mai 1871. L'enterrement a eu lieu le dimanche 5 mai [1878], au cimetire de Saint-Gilles [ˆ Bruxelles], par les soins de l'association "les Solidaires". Aberlen, Berton, Brignolas, Jean ClŽment, F. Cournet, C. Denempont, J.-E. Dodot, E. Gois, GoullŽ, Granger, A. Huguenot, E. Jouanin, R.-E. Latappy, LŽonce, Lhuillier, Marguerittes, P. Mallet, A. Martin, Armand Moreau, II. Mortier, A. Oldrini, Picavet, E. Planquette, Rysto, B. Sachs, Varlet, Viard, Villers : auraient ŽtŽ signataires dÕun texte considŽrŽ comme diffamatoire par leur ancien camarade communard et blanquiste. Eugne Vermersch (1845-1878), rŽfugiŽ en Belgique, aux Pays-Bas, puis ˆ Londres, cite Anatole DŽrouilla comme un autre de leurs anciens camarades Žgalement f‰chŽ contre les blanquistes (Ç auquel cependant ils avaient promis une haute situation È) et qui aurait laissŽ le testament suivant : "Je soussignŽ Anatole DŽrouilla, en pleine luciditŽ d'esprit, dŽclare par le prŽsent testament politique vouloir tre enterrŽ sans aucune cŽrŽmonie religieuse et par les soins d'une des sociŽtŽs de libres-penseurs de Bruxelles. Je dŽclare en outre m'opposer ˆ toute intervention des hommes composant le petit groupe d'exilŽs franais connus sous le nom de Commune rŽvolutionnaire, groupe dont j'ai fait partie ˆ une certaine Žpoque et dont j'ai signŽ le manifeste dit de Londres (aux Communeux), parce que dans son essence il affirmait la RŽvolution. Je me suis retirŽ de ce parti devant une majoritŽ qui voulait et veut toujours la dictature pour les siens et se substituer au pouvoir souverain du peuple, ce qui, par parenthse, ne se rŽalisera jamais. ProlŽtaire, j'ai toujours combattu pour la cause du prolŽtariat, c'est-ˆ-dire pour la justice, le droit et la libertŽ. Reconnaissant dans cette secte un pige grossier tendu ˆ la na•vetŽ du peuple, j'ai donnŽ ma dŽmission et je me suis engagŽ ˆ la dŽvoiler, afin que si une rŽvolution survenait, les travailleurs soient ŽdifiŽs sur ces hommes dont le but unique est d'assurer la dictature d'un des trois membres composant le triumvirat de Londres. Ceux qui voudraient me faire l'honneur de m'accompagner jusqu'ˆ ma dernire demeure doivent pouvoir suivre ma dŽpouille en toute sŽcuritŽ. Or, ils ne sÕy trouveraient pas, si les hommes du groupe dont je parle plus haut se dissimulaient dans leurs rangs. On ne sait que trop, je puis l'affirmer, que ces gens forment une espce de police au service du groupe central de Londres. Pourquoi cette police ? Pour constituer des dossiers sur les hommes politiques de l'Europe, petits ou grands, obscurs comme illustres. C'est pour ce motif qu'ils Žcoutent tout ce que l'on dit, que tout est transmis ˆ Londres, mme les lettres quÕils peuvent glaner de c™tŽ et d'autre. Il ne faut pas que des homme semblables se mlent avec mes amis et connaissances. D'ailleurs, suivre le cercueil d'un obscur citoyen, dont on a osŽ dire, le sachant malade: "Il n'est donc pas encore crevŽ", serait le comble de l'audace. Je charge donc les citoyens proscrits, mes amis, de s'opposer ˆ leur prŽsence outrageante. Je meurs comme j'ai vŽcu, en combattant le despotisme et la dictature ; mourir en exil, c'est mourir sur une barricade. Tel est mon testament politique, que ma femme bien-aimŽe est chargŽe d'exŽcuter ponctuellement et que je place sous la sauvegarde du Code civil.  Ainsi fait ˆ Bruxelles, etc. SignŽ : A. DŽrouilla. [É] Voici maintenant l'opinion du Mirabeau, journal belge, sur l'honnte citoyen Anatole DŽrouilla : "La proscription franaise, dont les rangs s'Žclaircissent de jour en jour, vient d'Žprouver une nouvelle perte : celle du citoyen Anatole DŽrouilla. Les prisons de l'Empire, les balles prussiennes et versaillaises l'avaient ŽpargnŽ, l'exil fut impitoyable. La mort se fait l'inf‰me complice des rŽactionnaires ; elle poursuit et fauche sans pitiŽ sur le sol Žtranger ceux qui jadis Žchapprent aux conseils de guerre, exŽcutant aveuglŽment les sentences odieuses des soudards ivres de sang ! NŽ en 1830, DŽrouilla Žtait un ardent et infatigable pionnier, travaillant sans rel‰che et sans dŽcouragement ˆ prŽparer le grand mouvement duquel doit sortir un jour victorieuse la RŽvolution. GŽnŽreux et modeste, il avait une audace peu commune ; sous le rgne du bandit de dŽcembre, c'est lui qui passait en France la Lanterne, d'Henri Rochefort, et qui se chargeait de la t‰che dangereuse de faire parvenir sur la table des vils et plats courtisans du tyran des Tuileries, les numŽros dans lesquels il Žtait fouaillŽ d'importance par le spirituel pamphlŽtaire. Dans l'accomplissement de cette mission, DŽrouilla fut un jour arrtŽ prs des frontires et jetŽ en prison. Pendant huit mois, on n'entendit plus parler de lui, on le crut mort. " Raoul 1 [?] Extrait du Mirabeau de Verriers, du 19 mai 1878. È (Pierre VŽsinier : Comment a PŽri la Commune 1904 ; reprint. London, Forgotten Books, 2013). [Ce VŽsinier aurait ŽtŽ [dÕaprs Albert Thomas (s/d. Jean Jaurs), Histoire socialiste, tome X : Le Second Empire (1852-1870), Jules Rouff, 1908, p. 9] un Ç blanquiste de Londres È qui Žcrivait Ç dans un petit journal belge, intitulŽ lÕEspigle È].

 

T) Victor Pilhes, le Bayard de la dŽmocratie (par Marcel Cerf, lundi 12 mars 2012) : Un de nos adhŽrents de lÕArige nous a communiquŽ un article du Ç Pays Cathare Magazine È intitulŽ Ç Victor Pilhes le rouge È. Cet article a vivement retenu notre attention sur cet AriŽgeois, ennemi implacable du despotisme et dŽfenseur rŽsolu de la RŽpublique dŽmocratique et sociale. Pilhes Victor, Apollinaire, Ferdinand est nŽ le 11 septembre 1817 ˆ Tarascon-sur-Arige. Aprs des Žtudes secondaires ˆ Mireperse [sic Ñ en rŽalitŽ, sans doute : Mirepoix], il entre ˆ la facultŽ de mŽdecine de Toulouse. DŽjˆ ardent rŽpublicain, il est arrtŽ le 14 avril 1835 lors dÕune manifestation contre la monarchie de Juillet ; puis il poursuit ses Žtudes ˆ Paris o lÕambiance rŽvolutionnaire lui semble plus favorable. Il abandonne bient™t la mŽdecine pour se faire commis-voyageur pour une maison de tissus en 1842. Il frŽquente les sociŽtŽs secrtes, fait la connaissance de Barbs et de Proudhon dont il deviendra lÕami. Il est membre de Ç la sociŽtŽ rŽpublicaine centrale È fondŽe par Blanqui. Le 25 fŽvrier 1848, le rŽgime de Louis- Philippe doit cŽder la place ˆ un gouvernement provisoire qui proclame la RŽpublique. Victor Pilhes soutient la politique des hommes du journal Ç La RŽforme È, porte-parole de lÕaile radicale du Parti rŽpublicain. Il est nommŽ commissaire du gouvernement provisoire dans lÕArige. Il exercera ses fonctions du 22 mars au 7 juin. Il se prŽsente, sans succs, aux Žlections ˆ lÕAssemblŽe Constituante du 23 avril 1848. Les Žlections du 10 dŽcembre 1848 amnent au pouvoir le prince Louis-NapolŽon Bonaparte. Victor Pilhes est Žlu reprŽsentant de lÕArige aux Žlections lŽgislatives du 13 mai 1849. Les troupes franaises attaquent la RŽpublique romaine et rŽtablissent le pouvoir temporel du pape. Cette intervention soulve de violentes rŽactions au sein de Ç la Montagne È (lÕextrme gauche de lÕassemblŽe). Le 11 juin 1849, Ledru-Rollin interpelle le gouvernement qui a violŽ lÕarticle 5 de la Constitution dŽclarant que la RŽpublique franaise nÕemploie jamais la force contre la libertŽ dÕun peuple. Un dŽfilŽ pacifique de protestation est prŽvu pour le 13 juin 1849. Victor Pilhes est un des organisateurs de cette manifestation. Les ouvriers parisiens, durement marquŽs par lÕeffondrement dans le sang de la rŽvolution en juin 1848, ne rŽpondent pas ˆ lÕappel de Ledru-Rollin et la manifestation est un vŽritable fiasco. Pilhes est arrtŽ et condamnŽ par la Haute Cour de Versailles ˆ la dŽportation. Sa peine sera commuŽe en dŽtention. Il est enfermŽ ˆ Doullens prs de Belle-Ile.En 1853, gr‰ce ˆ lÕintervention de Proudhon, il est transfŽrŽ ˆ la prison de Sainte-PŽlagie et il bŽnŽficie dÕune mesure de gr‰ce le 25 fŽvrier 1854. Son opposition au Second Empire est toujours aussi vivace ; en Janvier 1856, la police signale quÕil fait du recrutement pour Ç La Marianne È [1], et puis sÕŽcoule une longue pŽriode o lÕon ignore son action dans la clandestinitŽ. En 1868, il collabore au journal rŽpublicain Ç La DŽmocratie È o FŽlix Pyat envoie souvent des articles. Le 23 janvier 1869, dans ce journal, il recommande lÕabstention au plŽbiscite qui aura lieu le 8 mai 1870 et qui est destinŽ ˆ faire approuver par le peuple les rŽformes apportŽes dans la Constitution par lÕEmpereur depuis 1860. On retrouve la mme volontŽ de sÕopposer aux manÏuvres dŽmagogiques de NapolŽon III dans le Manifeste antiplŽbiscitaire des sections parisiennes fŽdŽrŽes de lÕInternationale de la chambre fŽdŽrale des sociŽtŽs ouvrires. En janvier 1870, Pilhes appartient avec Lefranais, Rosselli-Mollet pre, Brunereau, Briosme et quelques autres dŽmocrates ˆ la commission dÕenqute sur les prŽtendues accointances de Vermorel avec le gouvernement. Ils refusent de juger cet Žcrivain dŽvouŽ ˆ la RŽpublique. Le 14 aožt 1870, il participe avec les Blanquistes ˆ lÕattaque de la caserne des pompiers de la Villette Ð opŽration hasardeuse et dŽconseillŽe par Blanqui. Elle ne pouvait se solder que par un Žchec. Le 3 septembre 1870, Victor Pilhes se trouve parmi les manifestants qui, ˆ lÕannonce du dŽsastre de Sedan, se pressent aux grilles de lÕAssemblŽe en clamant leur colre. CÕest le prŽlude ˆ la proclamation de la RŽpublique le 4 septembre 1870. Blanqui va crŽer un journal, Ç La Patrie en danger È. Pilhes sera un de ses collaborateurs. Patriote, il sÕengage dans la Garde Nationale et sera Žlu commandant du XIIe bataillon. La cinquantaine passŽe, il a encore une belle prestance et fire allure quand il entra”ne ses hommes ˆ la bataille. SurnommŽ Ç le Bayard de la dŽmocratie È, il combat avec un grand courage les Prussiens ˆ Champigny et ˆ Choisy-le-Roi. Le 18 mars 1871 va-t-il marquer lÕavnement de la RŽpublique dŽmocratique et sociale quÕil a tant attendue ? Il manque un guide chevronnŽ pour Žclairer la route semŽe dÕobstacles : BlanquiÉ Dans les premiers jours de Mars 1871, Blanqui malade et dŽprimŽ par la dŽfaite de la France est allŽ se reposer chez son ami le docteur Lacambre ˆ LouliŽ, prs de Bretenoux, dans le Lot. Le 19 mars, Victor Pilhes et Granger, un fidle de Blanqui, dŽcident dÕaller chercher Ç le vieux È dans sa retraite et de le ramener ˆ Paris o sa prŽsence est indispensable pour ma”triser la situation. Quand ils arrivent ˆ LouliŽ, ils apprennent que Blanqui a ŽtŽ arrtŽ le 17 mars pour sa participation ˆ la journŽe rŽvolutionnaire du 31 octobre 1870. Il est emprisonnŽ ˆ Cahors et aucune visite nÕest autorisŽe. La dŽception est cruelle. Pilhes rentre chez lui dŽsemparŽ. Il est recherchŽ par la police et se cache dans la montagne ariŽgeoise. Il se rŽfugie un temps en Espagne. Aprs le rgne de lÕordre moral de Mac-Mahon et sous la prŽsidence de Jules GrŽvy, il obtient un poste de rŽgisseur au palais de lÕElysŽe, une fonction relativement tranquille aprs une vie si mouvementŽe. A la suite dÕune hŽmorragie cŽrŽbrale, il est hospitalisŽ et ce vaillant combattant de la libertŽ meurt le 2 novembre 1880 (le 2 novembre 1879 selon le dictionnaire de Jean Maitron). [1] La Marianne : sociŽtŽ secrte rŽpublicaine des dŽpartements de lÕOuest. Son but Žtait de renverser le gouvernement issu du coup dÕEtat du 2 dŽcembre 1851 et de proclamer la RŽpublique.DÕaprs Ç le Constitutionnel È du 17 dŽcembre 1851, Marianne serait le mot de passe des sociŽtŽs secrtes rŽpublicaines qui devait tre utilisŽ pour une insurrection gŽnŽrale prŽvue en 1852 (mais qui nÕa pas eu lieu). En rŽalitŽ, il y eut des Ç Marianne È avant 1851 puisque des paysans de lÕAllier groupŽs dans la sociŽtŽ secrte La Marianne des champs, manifestrent le 14 juin 1849 aprs lÕŽchauffourŽe parisienne du 13 juin.

 

U) Cf. le site Ç Paris rŽvolutionnaire È (> la mŽmoire des lieux >  par personnages > da costa gaston)

1 boulevard St Michel : face ˆ la fontaine St Michel, ˆ lÕangle de la rue St SŽverin - Quartier : Sorbonne - St Michel - Arrondissement : 5 - Lieu : CafŽ de la Renaissance - Personnages : Raoul Rigault, Gustave Tridon, Edmond Levraud, LŽonce Levraud, Gaston Da Costa, Charles Longuet, Gustave Genton, Eugne Protot, Joseph Largillire (ŽbŽniste), Alfred Verlire (dit Van-Hom, correcteur dÕimprimerie), Jean Landowski (graveur), Gustave Chaudey (avocat) - ƒvŽnement : Arrestation dÕopposants au Second Empire lors dÕune rŽunion ; ils seront dŽfendus par Gustave Chaudey - Date : en janvier 1866.

2 Ð 8 rue du Puits de lÕErmite : anciennement 14 rue du Puits de lÕErmite - Quartier : Jardin des Plantes - Censier - Arrondissement : 5 - Lieu : Quartier des politiques de la prison de Ste PŽlagie (pavillon de la Presse) - Personnages : Auguste Vermorel (emprisonnŽ depuis le 26 avril), Gaston Da Costa (dit Coco), Jean Baptiste ClŽment (condamnŽ pour offense envers lÕempereur) - ƒvŽnement : LibŽration des prisonniers politiques de "PŽlago", Ste PŽlagie, par les Žmeutiers du 4 septembre - Date : 4 septembre 1870.

14 rue de la Corderie Quartier : Enfants Rouges - RŽpublique - Arrondissement : 3 - Lieu : Corderie du Temple/ComitŽ central des Vingt arrondissements - Personnages : ThŽophile FerrŽ (dit ThŽo FerrŽ), Gustave Tridon, Alexis Trinquet, Jean-Baptiste Chardon, Gaston Da Costa, Edmond Levraud - ƒvŽnement : rŽunion nocturne du ComitŽ des Vingt arrondissements, qui dŽsavoue lÕaccord dÕŽvacuation de lÕH™tel de Ville conclu avec les maires - Date : 20 mars 1871.

38 quai des Orfvres rue de JŽrusalem - Quartier : St Germain lÕAuxerrois - CitŽ - Arrondissement : 1 - Lieu : Ancienne prŽfecture de police - Personnages : Louis Rossel, Raoul Rigault, Aminthe Dupont, Charles GŽrardin, Albert Regnard, ƒmile Eudes, Gaston Da Costa - ƒvŽnement : PrŽparation dÕun coup dÕƒtat contre la Commune, soumis ˆ lÕŽvasion de Blanqui - Date : 1 mai 1871.

38 quai des Orfvres rue de JŽrusalem - Quartier : St Germain lÕAuxerrois - CitŽ - Arrondissement : 1 - Lieu : Ancienne prŽfecture de police - Personnages : Raoul Rigault, ThŽophile FerrŽ (dit ThŽo FerrŽ), Gaston Da Costa, Louis-Denis Chalain, Albert Theisz, Gustave Cluseret, Francis Jourde - ƒvŽnement : Les rŽunions ont lieu le matin ˆ 11 heures au dŽbut de la Commune ; mais elles cessent par la suite - Date : 1871.

7 rue St Joseph Quartier : Le Mail - Bourse - Arrondissement : 2 - Lieu : Demeure de Jules Perrenoud - Personnages : Jules Perrenoud (dit Albert, agent provocateur de Versailles), Gaston Da Costa (dŽlateur aprs la Commune), Jean-Jacques Pillot, Alexis Trinquet, Galdric Verdaguer, ƒtienne Boudin, Eugne Protot - ƒvŽnement : Agent provocateur de Versailles, responsable de lÕarrestation de 271 Communards - Date : 1871.

51 quai des Grands Augustins Quartier : Monnaie - St Michel - Arrondissement : 6 - Lieu : Restaurant LapŽrouse - Personnages : Raoul Rigault, Edmond Levraud, LŽonce Levraud, LŽon Sornet, ƒmile Giffault, Gaston Da Costa (futur dŽlateur et boulangiste) - ƒvŽnement : Rendez-vous des communards dŽlŽguŽs ˆ la prŽfecture de police - Date : 1871.

29 rue Gay-Lussac Quartier : Val de Gr‰ce - Gay-Lussac - Arrondissement : 5 - Lieu : H™tel Gay-Lussac/SŽjour de Gaston Da Costa - Personnages : Gaston Da Costa (il frŽquente Henri Rochefort, Francis Jourde, FrŽdŽric Cournet) - ƒvŽnement : SŽjour de Gaston Da Costa ˆ son retour dÕexil ; il Žtait tombŽ dans la dŽlation et devint par la suite boulangiste - Date : juin 1881.

 

V) New York, 1876 : Extraits du manifeste dÕinspiration blanquiste adressŽ aux Communards proscrits et ˆ tous les rŽvolutionnaires  en : Ç Dans lÕarmŽe de la RŽvolution, les moyens les plus efficaces ˆ employer pour lÕextermination complte de la bourgeoisie, les meilleurs armes pour se dŽfendre contre les agressions et les piges de ses valets sont : les reprŽsailles, lÕimmolation impitoyable de tous nos ennemis, la destruction de leurs palais et de leurs propriŽtŽs par lÕincendie [É] Avec le dernier prtre dispara”tra le dernier vestige de lÕoppression et de la misre. Le moment approche o les ŽvŽnements vont nous faire surgir sur le terrain de la revanche pour la dernire lutte et la victoire dŽfinitive. [É] Communistes, athŽes, rŽvolutionnaires, serrons les rangs. QuÕun parti plus sacrŽ que celui de la Sainte-Alliance nous unisse pour marcher ˆ la conqute du pouvoir politique pour lÕextermination complte des jŽsuites de la bourgeoisie. È Signataires : J. Baron, Blein-Montreinal, L. Crosse, Henri Hanser, Benjamin Robinet et L. Willermain. (dÕaprs Michel Cordillot pour le Maitron)

 

 

 

Petite bibliographie

 

Ont ŽtŽ consultŽs:

* Charles Da Costa : Les blanquistes, Žditions Marcel Rivire, Librairie des Sciences politiques et sociales, 1912 ; 6e partie de lÕHistoire des partis socialistes en France, publiŽe sous la direction dÕAlexandre ZŽvas ; Ç digitized by the Internet Archive in 2009 with funding from University of Ottawa È : http://www.archive.org/details/lesblanquistesOOcost

* Alexandre ZŽvas : Auguste Blanqui, patriote et socialiste franais (Marcel Rivire, 1920).

* Collectif (s/d. Jean Jaurs) : Histoire socialiste, Jules Rouff, 1908 [13 tomes] ;

* Auguste Vermorel : Les hommes de 1848 ;

Librairie de lÕHumanitŽ, 1924 (R. : EDI, 1970)  

* Theodore Zeldin : Histoire des passions franaises 1848-1945, tome 4 (Ç Colre et politique È) ;

* Michel Cordillot : Aux origines du socialisme moderne Ð La Premire Internationale, la Commune de Paris, lÕexil (les Žditions de lÕAtelier / Žditions ouvrires, 2010.

* le Ma”tron en ligne ;

* Anonyme [signŽ _ Des prolŽtaires internationalistes. 2011 È] : La Commune de Paris, RŽvolution et contre-rŽvolution ˆ Paris en 1870-1871 ;

* http://paul-quader.over-blog.com [sur les Francs-Maons et la Commune de Paris] ;

* le site Ç Paris rŽvolutionnaire È (http://www.parisrevolutionnaire.com).

 



[1]. On trouve effectivement plusieurs fratries chez les blanquistes : les Da Costa, les Villeneuve, les Levraud, les BoŽtzel, les Seigneurgens (voir ˆ ces noms).

[2]. Mis en ligne par lÕUniversitŽ dÕOttawa en 2009 (cf. Ç petite bibliographie È en fin de document).

[3]. Charles DaCosta, Les Blanquistes, Marcel Rivire, 1912, p. 38.

[4]. Gaston Da Costa, La Commune vŽcue (Quentin, 1904, vol. III, p. 76), citŽ par Alexandre ZŽvas, Auguste Blanqui, patriote et socialiste franais (Marcel Rivire, 1920, p. 231).

 

[5]. Maurice Dommanget, Blanqui, Librairie de lÕHumanitŽ, 1924, p. 88.

[6]. On consultera, ˆ ce propos, la notice de Thirifocq Eugne dans le Maitron et le blog de Paul Quader (La franc-maonnerie et la Commune de Paris en 1871) [cf. annexe H].

[7]. Albert Thomas (Histoire Socialiste, tome X, p. 152) le qualifie de Ç crŽole rŽvolutionnaire È.

[8]. Ç Le Travail Žtait un journal de propagande rŽpublicaine, fondŽ au Quartier Latin sous le Second Empire par [É] de jeunes Žtudiants, [É] Clemenceau, Jules MŽline, Protot, Germain Casse, Rogeard, AndrŽ Rousselle. Pierre Denis, etc. La manchette du journal portait : "Le Travail para”t quand il peut". De son c™tŽ, dŽbutait ƒmile Zola [qui] sÕefforait de placer, ici et lˆ, ses premiers contes. Il [É] fut reu par le rŽdacteur en chef qui lui dit sŽvrement : "Monsieur, je vais vous parler en toute sincŽritŽ. Je viens de lire vos manuscrits. Faites nÕimporte quoi dans la vie. Vendez de la mercerie, de lÕŽpicerie. Ce que vous voudrez. Mais renoncez aux lettres. Vous ne serez jamais un Žcrivain." Ce jeune rŽdacteur en chef, si pŽremptoire, sÕappelait Georges Clemenceau. È (LŽon Treich, in Le Soir de Paris.)

[9]. Attention : dans la version numŽrique de lÕouvrage de Da Costa  sur les blanquistes (publiŽe en ligne par lÕUniversitŽ de Chicoutimi), on trouve le nom Oranger [sic], ˆ 19 reprises. En fait, il sÕagit bien sžr dÕune coquille (sans doute un problme de reconnaissance de caractres), confondant Oranger avec Granger (citŽ pour sa part 7 fois).

 

[10]. Journal rŽpublicain nantais (1852), dirigŽ par les frres Mangin et auquel collaborent, entre autres, Michelet et Quinet.

 

[11]. Si Martin Bernard Žtait bien Ç compositeur È, cÕest au sens typographique du mot quÕil faut lÕentendre.

[12] Attention ˆ ne pas confondre cette Ç Commune rŽvolutionnaire È londonienne des annŽes 1870 avec celle quÕavaient crŽŽe ˆ Londres, exactement sous le mme intitulŽ, 20 ans plus t™t, FŽlix Pyat et Marc Caussidire et o lÕon pouvait trouver Jean-Baptiste RougŽe, Villire, Jean-Claude Colfavru, Eugne Alavoine, Alphonse Bianchi, Boichot, Rouget (AZ indique lÕouvrage de J.-B. Boichot : Souvenir dÕun prisonnier dÕƒtat, 1854-59)É